Bon c’est un rêve comparable à celui de tonton John Lennon mais qui porte une signature tunisienne. Disons tout simplement que Ben Ali est un abruti. Non, ce n’est pas une insulte gratuite, mais c’est un fait, incontestable même.

Cet homme possède entre ses mains un atout inestimable. Cet homme est en mesure de faire partie de la ligue des Gentlemen, non pas celle de Sean Connery et Capitaine Nemo mais celle de Gorbatchev et Gandhi, juste pour citer quelques exemples parmi plusieurs qui ont marqué une présence éternelle dans l’encyclo de l’histoire humaine.

Il est dans la mesure de bouleverser tout le monde arabe, voire islamique tout court. Un seul geste, voyez- vous, un et un seul geste simple et modeste. Quelques paroles sincères pleines de courage pourraient être capable de réécrire l’histoire et detransformer en un clin d’oeil un Ben Ali en un Nelson Mandela venant de la Tunisie. L’Afrique serait par conséquent parfaitement encadrée, un Mandela à l’extrême sud et son équivalent à l’extrême nord…

C’est une carte gagnante qu’il tient en main, c’est un joker passe-partout pour entreprendre un pas décisif et déterminant dans la direction d’un coup miraculeux sans équivalent. C’est une occasion unique, ça ne se répète pas maintes fois. Imaginez-vous un moment, vous allumez la radio et vous écoutez en direct le discours suivant et sans interruption :

” Bismillah arrahman arrahim,

Chères Tunisiennes, chers Tunisiens assalamou alaykom.

Le moment est venu. Veuillez SVP m’accorder toute votre attention pour partager la naissance d’une révolution unique jamais vue en Tunisie, voire même dans le monde arabe. J’aimerai bien tourner la page pour inviter tous les compatriotes sans la moindre exception à participer à renouveler l’écriture de l’histoire tunisienne sur une nouvelle page blanche, toute vierge.

Il est bel et bien temps d’enterrer finalement les symboles des 7 novembres, des changements et compagnies, bref du sous-développement. Ce dont la Tunisie a besoin, c’est de vous tous, des Tunisiennes et Tunisiens conscients de leur responsabilité envers soi-même, envers autrui et envers un dénominateur commun : notre cher pays la Tunisie. C’est un pas historique qui nous permettra de construire sur des bases solide la Tunisie de demain.

Certes il y a eu des problèmes, des malentendus, des incompréhensions et des engrenages. Moi-même et je l’avoue je regrette infiniment mes erreurs considérables sur le compte de quelques victimes innocentes, pourtant je tiens absolument à me faire pardonner et à avoir une chance pour rectifier ces erreurs.

Mais il faut aussi comprendre que ça ne sera pas facile d’entreprendre une telle transition. Peut-être que nous serons soumis à des contraintes extérieures, peut-être qu’il y aura des essais d’infiltration, d’intrigues et de sabotage pour faire échouer un tel projet. Il y aura beaucoup de difficultés qu’il sera nécessaire de surmonter pour montrer nos capacités et mettre en évidence notre bonne volonté pour évoluer. On a besoin de beaucoup de patience, d’entraide, de soutient, d’intermédiaires et on a le temps, rien ni personne ne nous court après.

Je vous rappelle ainsi que la liberté, l’une des principales caractéristiques de l’humanité, est d’abord et avant tout une responsabilité d’ordre sacré.

Ainsi je donne le coup d’envoi de notre aventure « Nous tous pour la Tunisie et la Tunisie pour nous Tous ».

Chers compatriotes je vous prie ainsi de prendre note des points suivants pour entamer cette transition :

  1. Formation immédiate d’un comité central de réformes regroupant les cadres experts de la Tunisie sans tenir compte ni des tendances ni des préférences. Ce comité aura pour responsabilité l’établissement et la mise en oeuvre d’un plan de transition.
  2. Lancement de campagnes neutres de prise de conscience à travers tous les médias. Ceci engendre entre autres l’établissement de la liberté d’expression ainsi que l’indépendance et la neutralité des institutions médiatiques de toute sorte.
  3. Amnistie générale pour tous les Tunisiens et libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d’opinion.
  4. Introduction des conventions et des lois de la déclaration des droits de l’homme dans les directives primaires de la nouvelle constitution.
  5. Transformation de la prison du 9 Avril en un Forum libre de transition.

Que Dieu nous aide et nous bénisse wa minni ilaykom assalaam. »

Voici si vous voulez une esquisse d’une démarche unique sans précédent qui pourrait transformer Ben Ali en une interface, une première adresse pour l’occident, un pont Est-Ouest, un ambassadeur de la paix et sans exagérer. C’est une vision naïve certes, mais spécialement maintenant ou le monde se noie jour après jour dans le chaos, l’incertitude et l’anarchie en permanent.

On a besoin d’une ligue de Gentlemen, des visionnaires universels, surtout un de nous, à côté de Gorbatchev et Mandela pour redémarrer le moteur de la globalisation de la stabilité et non pas des intérêts d’une poignée de capitalistes en folie…