A l’occasion des élections municipales en Tunisie le 6 mai, CheckNews s’associe au site tunisien indépendant Nawaat. Les équipes des deux médias répondront à toutes vos questions sur la Tunisie. Posez-les dès maintenant avec le hashtag #CheckNewsTunisie

Bonjour,

Ennahdha a de fortes chances de rafler la majorité des sièges dans un grand nombre de localités. C’est le seul parti ayant des listes candidates dans toutes les circonscriptions (350). Largement impliqué dans l’élaboration du chapitre 7 de la Constitution de 2014 portant sur le pouvoir local, Ennahdha a exprimé, depuis 2015, un grand attachement à la tenue, souvent repoussée, de ce rendez-vous électoral, contrairement à la majorité des formations politiques tunisiennes peu stables, et donc soucieuses de ne pas être prêtes lors de l’échéance électorale.

Le parti islamiste compte aussi sur la décentralisation pour le rendre plus apte à gouverner étant donné la résistance à laquelle il a été confronté au sein de l’administration centrale quand il était à la tête de l’exécutif, en 2012 et 2013. Divers observateurs et responsables du parti avaient dénoncé à l’époque les pressions de « l’Etat profond ». Les élections municipales constituent donc une opportunité pour créer de nouvelles instances plus favorables au parti et moins hostiles à ses cadres.

Ennahdha est également la force politique qui s’est le mieux préparée aux élections municipales. Elle a entamé des formations de ses adhérents aux nouveaux pouvoirs des conseils municipaux et à la gestion des localités dès 2016. En 2017, le parti islamiste a procédé à une restructuration de ses bureaux régionaux et locaux afin de s’adapter au nouveau découpage territorial. C’est le seul parti tunisien à s’être attelé à la tâche aussi tôt et d’une manière aussi méthodique. Cependant, un grand nombre de Tunisiens demeurent hostiles à Ennahdha pour son échec à gouverner en 2012 et 2013, son conservatisme, le déclin économique du pays pendant cette période et surtout la montée de l’islam radical ainsi que les attaques terroristes et les assassinats politiques du leader de gauche Chokri Belaid le 6 février 2013 et du député panarabiste Mohamed Brahmi le 25 juillet 2013.

Thameur Mekki