En Tunisie, le directeur des soins et de santé de base, Chokri Hamouda a affirmé, le 24 mars, à la TAP, que les médecins ont entamé l’utilisation de chloroquine dans le cadre d’essais cliniques menés en coordination avec le laboratoire national de contrôle des médicaments, le centre national de pharmacovigilance et l’instance nationale de l’évaluation et de l’accréditation en Santé. Il a assuré que la Tunisie dispose d’une quantité importante de de chloroquine. Il a précisé toutefois que les médecins non spécialistes ne peuvent pas l’administrer afin d’éviter les effets secondaires. Ces essais interviennent après la déclaration du ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, annonçant un budget de 2.5 millions de dinars consacré aux recherches relatives à l’usage de la chloroquine pour les malades contaminés par le Covid-19.

Vanté par l’infectiologue français, Didier Raoult, l’usage de la chloroquine a suscité un débat scientifique. Directeur de l’IHU Méditerranée Infection, Didier Raoult se base sur ses essais menés auprès de 24 patients qui ont été traités avec de l’hydroxychloroquine combiné à l’antibiotique azithromycin. Après six jours, 75 des cas n’ont plus le virus. Le docteur Raoult appuie sa thèse par les expériences menées en Chine sur une centaine de malades dont cinq avaient des symptômes sévères. L’utilisation de cette molécule a permis la stabilisation de certains malades et la guérison d’autres. Toutefois, les autorités chinoises restent prudentes.  Zhong Nanshan, épidémiologiste chinois et chef du comité d’experts du Covid-19 en Chine, a expliqué que les recherches sont en cours pour approfondir ces résultats.

En France, l’utilisation de la chloroquine ne fait pas l’unanimité chez les spécialistes. Certains insistent sur les effets secondaires de cette substance. Parmi eux, des « affections du système immunitaire, affections gastro-intestinales, nausées, vomissements, des troubles au niveau hépatique voire hématologique », souligne Jean-Paul Giroud, spécialiste en pharmacologie et membre de l’Académie nationale de Médecine. Le 23 mars, le Haut conseil de santé publique français a tranché en permettant l’usage de la chloroquine aux malades souffrant de « formes graves » du Covid-19.

A noter que l’usage préventif de la chloroquine a causé la mort d’un Américain âgé de 60 ans après avoir pris une cuillère à café de phosphate de chloroquine pour se prémunir du Covid-19, rapporte le journal américain NBC News. L’OMS, s’abstient, quant à elle, de ne recommander aucun traitement.