Des rivages de la méditerranée à la privation de liberté. L’audience du juge des libertés et de la détention de Paris est inhabituellement surchargée ce dimanche. A la dizaine de dossiers habituels d’étrangers en situation irrégulière viennent s’ajouter les cas d’une trentaine de ressortissants tunisiens tombés dans les escarcelles de la préfecture de police.
Un magistrat en renfort et quatre interprètes en langue arabe sont présents pour l’occasion. Nombreux sont les avocats commis d’office, et le vice bâtonnier est venu en personne motiver les troupes en début de matinée.
De nombreuses opérations ont eu lieu mercredi et jeudi soirs. A proximité du parc de Belleville et de celui de la porte de la villette où ils campent actuellement en nombre et dans des conditions dramatiques, la police républicaine a reçu l’appui du vice procureur qui a signé de nombreuses réquisitions aux fins de contrôle d’identité.
Les policiers peuvent ainsi contrôler toute personne sans avoir à justifier d’un trouble à l’ordre public. Officiellement il s’agit de lutter contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants, et les atteintes aux biens.
A la garde Lyon, des opérations similaires doivent permettre de lutter contre la criminalité transfrontière. Cette fois-ci le procès verbal valant ordre de mission ne prend pas la peine de cacher que le but est d’interpeller des clandestins tunisiens qui auraient échapper à la vigilance des autorités dans le Sud, réussissant ainsi à embarquer dans des trains en partance pour la capitale.
Certains des tunisiens déférés vont avoir plus que de chance que d’autres : la multiplication des procédures favorisent les bévues et les vices de forme.
Les autres tentent de faire valoir le permis de séjour valable 6 mois et délivré par le gouvernement italien. Ne devrait-il pas leur permettre de circuler librement dans l’espace Schengen en vertu des accords internationaux signés par les Etats européens ? Le magistrat d’audience renvoie à mieux se pourvoir devant le Tribunal administratif seul compétent sur la question.
De fait la préfecture n’a pas demandé leur éloignement vers la Tunisie, mais a préféré leur signifier leur réadmission vers l’Italie. Ces deux pays se refilent les malheureux comme s’ils s’agissaient de patates chaudes…
Ils sont originaires de diverses villes de la Tunisie : Zarsis, Gabès, Sfax, Mednine, Kairouan, Tataouine… Partis après la chute de Ben Ali, la traversée jusqu’à l’ile de Lampedusa ( à partir de Zarsis ou Sfax) leur a couté en moyenne la bagatelle de 2000 Dinars Tunisiens (1000 euros), une somme considérable pour eux équivalente à 4 mois de salaire d’un employé ou d’un technicien.
Tous racontent leur amour du pays. L’un d’eux me dit même qu’il vivait mieux en Tunisie qu’en Europe, mais qu’il voulait simplement voire du pays. Un autre me dit sans grande conviction qu’il s’est senti menacé quand la guerre a éclaté en Lybie. Alors pourquoi ?
Pour en savoir plus, je quitte les murs peu conviviaux du palais de justice pour retrouver Assad, un architecte tunisien établi à Paris, et qui passe tous ces moments de libre auprès des clandestins du parc de Belleville : « La bas, ils sont moins nombreux qu’à la Villette, les associations y sont également moins présentes, on peut s’investir et se sentir utile : distribution de repas, et de vêtements, on essaye surtout de leur apporter du réconfort…».
Avec lui, trois compatriotes clandestins qu’il a pris sous son aile. Voulant leur faire visiter Paris, il les a promenés à pied de Belleville au palais royal. Exténués, ils acceptent néanmoins de se confier.
L’éclatement de la guerre civile en Lybie semble avoir été le détonateur de leur prise de décision. Beaucoup d’entre eux vivaient du commerce entre les deux pays.
Les passeurs, le plus souvent les patrons du navire de pêche à bord duquel ils ont embarqué, leur ont vendu du rêve et un eldorado, celui de l’Europe et de sa vie attrayante et mirifique.
Ils ont investi toutes leur économies et celles de leurs proches pour se payer le périple.
Pour Ramzi le plus jeune des trois, l’aventure tourne vite au cauchemar, il voit chavirer devant ses yeux l’embarcation où son frère a pris place…
En Italie les autorités les prennent convenablement en charge, les hébergent et leur fournissent même des titre de séjours évidemment très temporaires. Mais depuis le début leur destination finale a toujours été la France, tout le reste ne faisait partie que du voyage.
Arrivés à Paris, le désenchantement est au rendez vous, aucun d’entre eux n’avait l’habitude de passer la nuit dehors, aucun d’entre eux n’avait idée de ce qu’est la vie de SDF.
Ramzi fait partie de cette minorité qui veut rentrer (environ 20%), une délégation est partie au consulat tunisien pour établir un point de contact en vue d’un rapatriement volontaire. Réponse en substance des autorités tunisiennes post révolutionnaires : « ils ont bien trouvé le moyen de venir jusqu’ici, qu’ils se débrouillent donc pour repartir ».
Youssef Ben Slamia, Paris le 2 mai 2011
Bonjour,
SVP. qui sont-ils les caissiers ” HARGA” avant le depart ?
@au administrateurs de nawaat ,je tiens à vous remercier
ainsi que la personne qui a posté ce temoignage.
j’attends pour l’instant ,lescommentaires qui tardent à venir
j’espère que j’aurai la possibilitès de m’exprimer longuement
même tronçonné.ce drame de lampedusa ,je le vis dans ma
chair et mes tripes ,depuis des semaines
j’attends les commentaires et les avis .
à moins que ,le sefsari et le niqab et hijab ne soient plus important
Pas fière de ce qu’on fait, ni de la façon dont ces hommes sont traités!!!
Maintenant la France n’est pas beaucoup plus charitable avec ses propres SDF et avec les immigrés de Calais qui tentent de passer en Angleterre. Ca dure depuis des années!!!!
Bref, pour le cas ou vous auriez encore un doute amis tunisiens…la France de Sarko et Le Pen ne fera rien pour vous, ni pour ces jeunes immigrés tunisiens. Ou plutôt si, elle fera tout pour les renvoyer…si possible dans des bateaux sans fond (comme a dit une député UMP). La France que vous idolatriez et dont vous rêviez n’existe plus. Sarko l’a tuée.
Heureusement qu’il reste des associations pour sauvez un peu de notre honneur et de notre fierté et pour nous rappelez qu’un jour on a été le pays des droits de l’homme, car sinon, qu’est-ce que ça serait!!!!
heureusement les geunes TUN. ont choisi l’Europe pas AL-QUAIDA du Magrab ou d’afganistan .
@retreviel
je n’avais aucune intention de m’adresser à des gens comme toi
malgré le fait d’avoir remarqué tes commentaires delirants (tu dois fumer de la moquette)
si tu es tunisien ,tu dois avoir honte et te sentir deshonoré ,de voir des tunisiens
tendre la main et mendier ainsi que manger et dormir ,dans les jardins publics ,dans des
pays etrangers ,des pays qui les meprisent ,qui les humilient devant les caméras du monde entier.moi cela me fait mal ,tres mal ,même si cela ne me touche pas directement ou indirectement.toi tu parles de al-qaida et autre connerie.
tu sais comment je t’ai surnommé ? “l’agité du bocal”
p.s ne t’avises pas surtout à me répondre ,pour moi tu n’es pas un tunisien!!