Le bébé est mort, écrit Slimani dans l’ouverture de sa Chanson douce. Mais qui a tué le môme au juste ? En tous cas, la nounou n’y est pour rien. Ce que se forcent les membres de la confrérie à négliger, par omission et/ou indifférence, c’est que publier un ouvrage dans un idiome français d’Afrique – français du lycée Descartes de Rabat ou du Quotidien d’Oran – ne signifie pas promettre une allégeance éternelle et inconditionnelle à une hégémonie idéologique francophone, dominant et hantant le fantasme d’une identité culturelle. Trahir pour écrire, d’accord, mais trahir soi-même et le monde pour rester fidèle au texte – le texte n’est-il pas le monde de l’écrivain ?