La résistance dans les villes du bassin minier n’a jamais cessé. Elle se maintient malgré la répression policière et l’indifférence du pouvoir. Le 15 juillet prochain, Moussa Al Saidi, jeune chômeur d’Oum Larayes, plus précisément du village d’El Berka, comparaitra devant la Cour d’appel de Gafsa.
Avec treize autres jeunes de son village, Moussa a été accusé de tentative de meurtre avec préméditation, de mise à feu et de séquestration de personnes; et condamné, le 21 mai dernier, à des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.
Dix ans de prison avoir revendiqué les droits fondamentaux de son village. Restituer une partie des sources d’eau, intégrer les jeunes dans les usines et dédommager les dégâts causés par la Compagnie des Phosphates de Gafsa au niveau des terrains agricoles, depuis des dizaines d’années. Ces condamnations judiciaires iniques ont touché quasiment toute la communauté. Au total, cent familles ont été condamné pour les mêmes motifs. Depuis un an, la lutte des habitants s’est orientée vers la simple demande de libération des prisonniers, malgré l’exacerbation de la misère dans le village.
Depuis les années 80, le destin des habitants d’Al Berka a complètement changé suite à l’implantation d’une unité de la CPG dans ses barrages. D’un village agricole, riche en eau et consacré à l’élevage des moutons, Al Berka est devenue une terre stérile et sèche et les habitants sont, depuis, condamnés au chômage et à la marginalisation. Durant des années, la situation évolue vers le pire. En 2006, la révolte des habitants contre la politique capitaliste de pillage a été réprimée dans le sang.
Mohamed Ali Saidi, un des habitants d’El Berka, témoigne :
Difficile de décrire la situation actuelle au village. Les gens n’ont plus rien à manger et l’espoir est presque inexistant. Depuis 1995, les habitants ont commencé à perdre leurs terres, seule source de revenus de la majorité des villageois. On ne peut plus continuer ni dans l’élevage des moutons ni dans les activités agricoles. Notre village avait sept grands puits d’eau qui ne pouvaient alimenter toute la région. Quand la CPG s’est implanté, elle a fini par confisquer tous les puits avec une surexploitation qui a causé des dommages colossaux.
D’après les habitants, tout a commencé le 6 mai 2012, quand la police a fait preuve de violence en voulant empêcher un sit-in dans le village et des dizaines de jeunes ont été arrêtés. Alors, la tension a monté d’un cran et les confrontations ont duré des heures. Depuis, les procès et les arrestations n’ont pas cessé. « 2006, 2008 et 2012 étaient identiques. Rien n’a changé : la police continue jusqu’à aujourd’hui à humilier les habitants et à les menacer par la violence et les lois répressives », résume Abdallah Saidi, un des habitants d’El Berka.
D’après Adnen Hajji, le doyen des syndicalistes dans le bassin minier, le cas d’Al Berka est l’exemple parfait de la marginalisation de la région :
Les autorités, déjà, absentes sur place refusent de négocier et d’écouter les habitants. Au gouvernorat, la langue de bois continue. On nous dit, la justice est indépendante, nous ne pouvons pas intervenir, alors que nous savons tous qu’il s’agit d’un procès politique. Les habitants d’Al Berka s’opposent, depuis des années, à l’exploitation capitaliste des terres. Nous avons l’impression que l’État, ainsi que la CPG essayent par tous les moyens d’expulser les habitants de leurs terres, ce qui mettrait en péril la vie de tout le village, surtout que les autorités refusent de dédommager les habitants.Adnen Hajji
L’avocat Charfeddine Kellil, membre du comité de défense des citoyens impliqués dans les mouvements sociaux, a considéré, quant à lui, que les jugements prononcés le 21 mai 2014 par le tribunal de première instance de Gafsa constituent un crime de migration forcée, surtout que la région El Berka compte aujourd’hui 15 familles contre 150 en 2000.
La CPG a accepté, il y a quelques années, de ramener des experts pour évaluer le préjudice causé aux ressources naturelles d’El Berka. Or, selon les habitants, cette mesure « n’était qu’une perte de temps et d’énergie. Les différentes évaluations divergeant énormément avec celles du CPG, le dossier a fini par être fermé », explique Mohamed Amine.
Le village d’El Berka continue à résister aux injustices et pressions exercées par les autorités. Le 15 juillet prochain, des évènements sont prévus en soutien à Moussa Saidi, seul prisonnier du procès du 21 mai 2014 (les 13 autres condamnés sont en fuite), qui menace d’une grève de la faim ouverte pour contester sa condamnation.
ou il est le gouvernement le UGTT et les associations civiles de tout ca?
le mal de la Tunisie réside dans sa classe politique qui est vendue au plus offrant, de la prostitution politique quoi
L’arrestation n’a jamais cessé il y a un mois l’un de ses jeunes qui s’appelle AMMAR SAIDI a été arrêté et il est maintenant en prison malgré les promesse de notre Etat de régler cette affaire.
Ou est les associations civiles, les doyens des syndicat…..? ils sont tous utilisés l’affaire d ‘EL BERKA pour être au pouvoir et maintenant nous lâchent.
Pas de problème nous Réclamons nos droits sans cesse aussi et nous pouvons même aller plus loin jusqu’au l’arrêt de la fourniture de la CPG de l’eau a partir de notre région.