Marzouki a récemment donné plusieurs entretiens à la presse. Ce qui est remarquable dans ses interventions, c’est le bilan extrêmement élogieux que l’ancien président tire des 3 années de la Troïka au pouvoir, ne reconnaissant comme « erreur » que la sous-estimation de la puissance des réseaux de l’ancien régime. Et on ne peut qu’être scandalisé lorsqu’il prétend que les mobilisations populaires n’ont jamais été réprimées durant son mandat. En plus, l’absence de compromis qui caractérise sa politique vis-à-vis de la classe politique du consensus ne fait que masquer une tenace volonté de compromis avec les formes sociales dominantes.
La gauche contre Marzouki
Si cette gauche conteste aujourd’hui l’alliance gouvernementale dans toutes ses composantes, son principal ennemi ne sont ni les forces restaurationnistes, politiques, sécuritaires ou économiques, ni le libéralisme (quoi qu’elle prétende) mais toujours et encore Ennahdha ainsi que la nébuleuse qui a soutenu la Troïka, les courants qui ont appuyé la candidature de Marzouki à la présidentielle et ceux qui persistent à le soutenir. Or, nous ne sommes plus du tout dans la configuration qui était celle de la Troïka et de la Constituante.
Naissance d’al-Irada, scission de Nidaa, le chassé-croisé qui bouleverse la donne politique ?
Si les détracteurs de Nidaa Tounes lui reprochent d’être un parti bâti sur l’unique idée de l’anti-islam politique, al-Irada se propose d’être sans complexe l’alternative à ce qu’il a qualifié dimanche de « restauration » et de « normalisation de la corruption ».