Cinéma 231

أن تكون مصريا وتشاهد فيلما سعوديا بتونس

عندما ذهبت لسينما ”الريو“ لمشاهدة ”بركة يقابل بركة“ للمرة الثالثة في غضون أقل من أسبوعين لم أقابل إلا ثلاثة فقط دلفوا معي في صمت إلى القاعة الفسيحة قبل أن تنطفئ كل الأضواء. وقد كنت أمنى النفس باهتمام أكبر بمقابلة ”بركة“ بعدما أغرقتنا لعقود في مصر وتونس كتب إبن كثير وأبن تيمية وشيوخ الوهابية القادمة من المملكة ولاقت رواجا منقطع النظير حتى في معارض الكتب المسماة بالدولية والتي تدّعى حمل لواء أفكار الأنوار.

Ismail Bahri : le peuple invisible des images

Voilà un film déconcertant, à l’image de ce qu’il fait. Ismail Bahri filme, dans « Foyer », une rue passante de Tunis. Sa caméra se fait le médium de micro-événements d’autant plus sensibles qu’on ne les voit pas. Avec un bout de papier placé sur la lentille de la caméra, le film dérobe à nos regards les situations et les passants filmés. Mais en faisant flotter chaque instant dans le suspense, la mise en situation de la caméra déplace le centre de gravité du film vers le hors-champ. On ne regarde plus alors ce qui se présente, mais on attend ce qui va venir. « Foyer » a été projeté le vendredi 27 janvier 2017 au Festival International du film de Rotterdam.  

« Thala mon amour » de Mehdi Hmili : tanguer entre deux luttes

Rares sont les films qu’on aimerait aimer d’un cœur net. Thala mon amour de Mehdi Hmili est de ces films-là. Seulement voilà : on aimerait apprécier son élan, avec ce que suppose le saut du petit bassin du court au grand large du long-métrage, mais on n’y arrive pas. Ceux qui connaissent sa magnifique Nuit de Badr, et le non moins intimiste Dernier minuit, savent combien le cinéma de Mehdi Hmili n’est jamais aussi troublant que quand il se laisse troubler. Car tout ce qu’il dit et met en scène, il l’a sur le cœur. Nul doute qu’il a mis de cette sincérité-là dans Thala mon amour, mais l’a vite diluée dans la naïveté.

« Woh ! » d’Ismahane Lahmar : la comédie aux soldes d’hiver

Sans être exempt d’intentions critiques, « Woh ! » d’Ismahane Lahmar peine à cuisiner un pétard intelligemment dévastateur. Entre mépris de classe, rivalités d’immatures et faux tabous, la jeune réalisatrice étale les clichés comme des os à ronger. Les réparties salaces n’y changeront rien, car sous ses airs de comédie dégonflant la baudruche familiale, ce film cache mal la platitude de son traitement.

Kafka est l’un des nôtres

Que serait devenu Joseph K., l’accusé de Franz Kafka, s’il avait survécu un siècle à son procès ? S’il n’est pas une adaptation du récit de l’écrivain tchèque, « L’un des nôtres » en prend intelligemment prétexte. Dans ce court-métrage, Halim Jerbi et Youssef Behi épinglent sur le vif la logique d’une machine judiciaire d’autant plus absurde qu’on la devine arbitraire. En compétition dans la quatrième session des Journées du court-métrage tunisien de Gabès, ce film sera projeté aujourd’hui, samedi 10 décembre 2016, au Centre universitaire d’animation culturelle et sportive.

JCC 2016 : « L.E.N.Z », une folie à couper le souffle

Finesse et beauté sévères d’une cinématographie à l’état pur. Voilà ce qu’est « Lenz », sous nos yeux écarquillés. Il fallait ces deux qualités pour mettre le spectateur au défi de faire un bout de chemin vers cet objet filmique. Libre adaptation d’une nouvelle éponyme du dramaturge allemand Georg Büchner (1813-1837), ce long-métrage de fiction suit les lignes d’errance d’un poète fou guetté par ses démons. Écrit, réalisé et produit par Yosr Guesmi et Mauro Mazzocchi, « Lenz » est un des films plus long de l’histoire du cinéma. Il a été projeté dans la section « Panorama du cinéma tunisien » lors de la dernière session des JCC.

JCC 2016 : Fallait-il prostituer Tanit ?

La direction des JCC a jugé opportun, d’offrir au président de la république un Tanit d’or à l’occasion du cinquantenaire des JCC. Une simple et sale déclaration d’allégeance comme celles qui se sont portées sur Bourguiba et Ben Ali et qui se porteront sur tous nos futurs dictateurs quelques soient leurs orientations politiques. « C’est la première fois que le cinéma rend hommage à un président de la République », aurait déclaré fièrement le directeur des JCC qui sera peut-être un jour ministre. Cette première fois est une fois de trop.

Clôture des JCC : Le FIASCO !

Que faut-il retenir de la cérémonie de clôture de la 27ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage ? Le Tanit d’or à « Zeineb n’aime pas la neige » de la jeune talentueuse réalisatrice Kaouther Ben Hania, mais également l’organisation déplorable et le retour d’anciennes pratiques qu’on croyait révolues.

JCC 2016 : « The Last of us » d’Ala Eddine Slim : le cinéma reconquis

Sur fond de migration clandestine, « The Last of Us » [آخر واحد فينا ]brouille les cartes du réel et de la fiction. Il dessine en creux la rupture du contrat social, en ramenant l’ordre des existences à la loi du plus fort. Mais en plongeant son protagoniste dans un état de nature où l’homme serait un loup pour l’homme, Ala Eddine Slim ramène la politique à sa fable la plus originaire. Et c’est par là qu’il nous fait franchir le seuil d’une véritable expérience sensorielle. « The Last of Us » a reçu le prix de la première oeuvre de la 27ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage

JCC 2016 : Kaouther Ben Hania, le documentaire à hauteur d’enfant

Derrière la modestie apparente d’un documentaire qui n’a rien à nous vendre, « Zaineb n’aime pas la neige » ne passe pas inaperçu. En cinéaste de tête qui sait ce qu’elle veut, et qui veut dans les limites de ce qu’elle peut, Kaouther Ben Hania filme à hauteur d’enfant l’intimité d’une famille en pleine mutation. C’est un film solaire, aussi enneigées soient les épisodes de l’histoire qui s’y raconte. Primé  fin octobre au Festival Cinémed de Montpellier, le film est en lice dans la compétition longs métrages de la 27ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage.

JCC 2016 : la culture et le technocrate

Notre Premier ministre est un technocrate. On aime ça, on aime pas, le problème est ailleurs : Comment demander à un représentant de la forme la plus délétère de la culture – la culture technocratique – d’ouvrir la plus importante manifestation culturelle de la capitale ? Demanderait-on à un lobbyiste de l’agriculture biotechnologique d’inaugurer un grand congrès de l’agriculture biologique et naturelle ?

JCC 2016 : Fleur d’Alep de Ridha Behi, que de bonnes intentions !

Les bonnes intentions sont toujours louables. « Fleur d’Alep », le nouveau film de Ridha Behi se met aux aguets : pour dénoncer l’endoctrinement intégriste d’une partie de la jeunesse, le film brosse le portrait d’une mère-courage partie en Syrie à la recherche de son fils enrôlé dans le djihad. L’enjeu du film ? Gratter le vernis de cette réalité cruelle du moment. Mais cette bonne intention suffit-elle pour que Fleur d’Alep nous convainque ? Si la cause semble entendue d’avance, tout n’est pas gagné en revanche. Ce ne sont pas les déplacements de caméra sur un territoire miné qui diront qu’on s’inquiète pour rien. « Fleur d’Alep », est projeté aujourd’hui, vendredi 28 octobre, en ouverture de la 27ème session des Journées Cinématographiques de Carthage.

TrackTour #24 : La scène musicale émergente fait son cinéma

TrackTour est une locomotive médiatique pour la musique tunisienne émergente. Qu’elles viennent des milieux underground, des formations expérimentales ou tout simplement des musiques actuelles, les playlists proposées ont l’ambition d’être l’écho d’une scène productive et riche en diversité évoluant davantage sur le web plutôt que dans les médias dominants. Chaque semaine, nous vous proposons une playlist thématique de cinq titres, au gré de l’actualité.
*Les titres sont classés dans un ordre décroissant selon leurs dates de parution.

« Zizou » de Férid Boughedir : le fiasco du ridicule

Quelle est la différence entre une bonne comédie et une très mauvaise comédie ? Exactement celle qui fait qu’un trait sec et mordant ne verse jamais dans le ridicule. « Zizou », le dernier film de Férid Boughedir, le prouve. S’il enfile les mêmes culottes idéologiques, le cinéma de Boughedir semble tirer ici de nouvelles ficelles. Mais avec un chapeau de paille et une chemise à carreaux, le pari est loin d’être gagné.

« Diaspora » d’Alaeddin Aboutaleb : la contre-révolution en images animées

Peut-être ne faut-il pas plus qu’une tête, sans corps et clouée sur une chaise roulante, pour arpenter les coulisses d’un régime politique rampant. En se fiant à la seule éloquence des images animées, « Diaspora » (2015) d’Alaeddin Aboutaleb dénonce avec élégance la confiscation de la révolution tunisienne. Projeté le jeudi 08 septembre 2016, dans le cadre des Rencontres cinématographiques de Béjaia, ce court-métrage met à nu, avec une rhétorique très subtile, un système politique faussement démantelé qui ne peine pas à reprendre du service.

« Pousses de printemps » d’Intissar Belaid : la révolution hors de ses gangues

Aux dernières nouvelles, la révolution tunisienne aurait commencé avec deux avions et un char. Bouazizi se serait immolé au moment où Ben Ali a pris la fuite et Leila la « coiffeuse », morte, réapparaîtrait un soir pour dévorer un passant. Qui l’aurait pensé ? Contre le regard dégrisé de faux lucides, « Pousses de printemps » choisit de faire un pas de côté. Dans ce beau court-métrage, la jeune cinéaste Intissar Belaid demande à quelques enfants du Kef, ce qu’ils pensent de la révolution. Le film a été projeté hier, 7 septembre, dans le cadre de la 4ème édition du Human Screen Festival de Tunis.

فضاء سينما الحرية بمدنين : الحلول موجودة وتجاهل السلط المحلية سيد الموقف

تقع قاعة سينما الحرية في وسط مدينة مدنين وبجانبها ساحة الحرية التي تم إحياءها مؤخرا بعديد التظاهرات الفنية سواء المتعلقة بفن الشارع أو بالموسيقى والغناء. أكثر من 10 سنوات مرت تقريبا على إغلاق فضاء سينما الحرية بمدنين بعد أن كان يحتضن عروضا للأفلام السينمائية. قاعة عشقها الغياب والإهمال فتجمعت بالقرب منها القمامة وعمتها الفوضى بعد أن كانت تنعم ببعض الحرية الفنية.