Deux ans de prison de ferme pour sa chanson « Boulicia Kleb », (les policiers sont des chiens), le rappeur Weld 15 est désormais en prison. La sévérité de sa peine a suscité une indignation parmi ses soutiens et des violences policières devant le tribunal ont clôturé la fin du procès.
Vers 10h30, Weld 15 a le sourire aux lèvres dans le café Chichkhan juste à côté du tribunal. Le jeune Alaa Eddine Yacoubi est depuis presque trois mois en cavale pour sa chanson et son clip Boulicia Kleb”. Aujourd’hui, entouré de ses amis rappeurs Emino, Madou MC, Klay BBJ, Lil’ K et de son comité de soutien, il se rend librement à la justice. Sabrine Klibi, la figurante arrêtée quelques mois plus tôt et les autres rappeurs crédités à la fin du clip, qui avaient bénéficié d’un non-lieu, sont tous là pour soutenir leur ami. Le sourire tantôt spontané, tantôt un peu forcé, Weld 15, rasé de près et chemise marron bien repassée, semble aussi un peu angoissé:
« J’ai voulu me rendre librement à la justice. On a travaillé en équipe avec mes avocats et mon comité de soutien car les chefs d’inculpation ne sont pas réellement fondés et je pense que j’ai une chance de m’en sortir. »
Un manque de confiance en la justice
Mais sous son assurance, il confie à demi-mot qu’il n’a « toujours pas confiance en la justice ». Il avait prononcé exactement la même phrase au téléphone quelques mois plus tôt alors que ses camarades passaient devant le tribunal. Les chefs d’inculpation ne sont pas rassurants. Les articles, 120, 121 : complot formé pour violences sur un fonctionnaire et appel à la rébellion, 125 et 128 : outrage à un fonctionnaire, 226 ainsi que 226 bis : outrage public à la pudeur ; sont retenus contre lui. Selon le rappeur, son procès est un « test » pour la loi tunisienne mais aussi pour la liberté d’expression. A ses côtés, le journaliste Thameur Mekki qui préside son comité de soutien n’est pas non plus rassuré :
« Nous voulions qu’il se présente à la justice et qu’il assume ce qu’il a fait afin de trouver une issue légale à tout ça. Il y a eu plusieurs vices de procédures dans le dossier qui peuvent laisser espérer une sortie à l’amiable. Mais pour ce qui est de la liberté d’expression, les différentes affaires depuis quelques mois donnent plutôt un message inquiétant. Il y a un climat de répression. Aujourd’hui, la justice a l’occasion de donner un signal fort avec ce procès en évitant de tomber dans le même piège que pour les autres affaires. On verra bien. »
Changement de juge à “la dernière minute”
Plus loin, à l’écart du brouhaha du café, se tient dans sa robe noire, Maître Ghazi Mrabet, l’avocat de Weld15. Immobile, il fume calmement sa cigarette mais a le regard soucieux : « Ils ont changé le juge qui devait s’occuper de l’affaire lundi. Soit-disant, il devait partir en congé. On se retrouve avec un nouveau juge que l’on ne connaît pas, ça ne présage rien de bon .” déclare-t-il. L’avocat reste pourtant sûr de sa défense. « Les chefs d’inculpation ne tiennent pas la route. L’article sur la base duquel mon client est jugé à propos de l’outrage à un fonctionnaire n’est pas forcément plausible dans son cas puisqu’ il a tenu ses propos via une vidéo artistique et non pas face à un policier, en l’insultant directement. »
Mais il reste prudent, pour lui, tous les scénarios sont possibles et il attend depuis 9 heures du matin d’entrer dans la salle d’audience afin de plaider la cause du rappeur. Ce n’est que vers 13h00, que le rappeur, sa sœur, sa petite amie, quelques artistes et des journalistes accèdent enfin à la salle d’audience du tribunal de Ben Arous. Weld 15 est assis sur les bancs de l’audience. Caché derrière ses avocats, il attend son tour alors que le juge Laarbi Khemiri traite d’autres affaires.
Le procès de la liberté d’expression
Quand son nom est appelé, Weld 15 part se tenir debout face au juge, donne sa version des faits, puis ses avocats prennent la parole. La défense se basera surtout sur la question de la liberté d’expression. Maître Ghazi Mrabet fait allusion aux autres rappeurs de la révolution qui avaient été arrêtés pour leurs propos sous Ben Ali, comme le célèbre El général. Il demande au juge s’il connaît ce rappeur, ce dernier acquiesce, soulagement de l’avocat, sourires dans l’audience. Et pourtant, le procès est loin d’être fini. Les autres avocats plaident en faisant valoir que le rappeur n’a pas voulu viser certains policiers en particulier mais une institution policière en général qui opère les mêmes pratiques que sous Ben Ali. Or, argumentent-t-ils, il n’y a pas d’article dans le code pénal qui condamnerait « l’atteinte morale à l’institution policière » contrairement au code de justice militaire, donc, selon les avocats, la plainte n’a pas lieu d’être. Un autre tente de mettre en valeur le rôle contestataire des rappeurs dans la révolution. Il montre le fait que ce genre de vidéos, postées sur des sites de partage, soient leur seule ressource pour se faire connaître en tant qu’artistes ne pouvant pas produire de disques ni être diffusés sur les radios à grande écoute.
Dans la salle, la tension est palpable surtout que les policiers entrent un par un discrètement et se font de plus en plus nombreux. Alors que le procès semble toucher à sa fin, le juge demande au jeune rappeur s’il a une carte professionnelle, lui reconnaissant son statut d’artiste. Son avocat répond directement que ce n’est pas le cas, ce genre de carte étant fournie par le Ministère de la Culture. Le rap n’est pas reconnu en Tunisie comme faisant partie de la culture institutionnelle, les rappeurs ne bénéficient donc pas de cartes ni de subventions de l’Etat. Après une délibération d’une dizaine de minutes, le juge se lève et son verdict tombe comme un couperet : « Deux ans de prison ferme ». Le rappeur a bénéficié d’un non lieu pour les articles 120 et 121 mais il est condamné sur la base des quatre autres. Les policiers se précipitent sur Weld 15 qui disparaît pour être incarcéré aussitôt.
Violences et brutalité policière
Dans la salle, c’est la stupeur et l’indignation. La sœur de Weld 15 s’effondre tandis que qu’une jeune femme, commence à crier sur les policiers. On nous presse vers la sortie, on nous pousse. La jeune fille* finit par lancer en arabe d’une voix hystérique « Les policiers sont bien tous des chiens » et là, c’est la ruée. Les policiers nous empoignent et nous poussent violemment vers la sortie, n’hésitant pas à taper bien fort s’il le faut. A l’entrée du tribunal, la confusion règne et les soutiens de Weld 15 commencent à se révolter. En tentant de sortir à l’extérieur, la fumée d’un gaz nous surprend et tandis que dehors, certains toussent et vomissent, nous attendons à l’intérieur que le calme se rétablisse.
Cet épisode de violences n’est pourtant pas terminé. Dehors, le comité de soutien ne se résout pas au verdict. Les avocats crient à une décision « illégale » tandis que Thameur Mekki se révolte contre une justice sans mercis qui rappelle durement les années de la dictature. En haut des marches, les policiers les interpellent et veulent les inciter à partir. Quand tout à coup, ils commencent à courser certains rappeurs et journalistes en dehors du tribunal. L’un de nos collègues à Nawaat, Emine Mtraoui se fait tabasser alors que l’on tente de lui enlever sa caméra. (voir vidéo de Nawaat) tandis que deux membres du comité de soutien se font arrêter. L’un d’eux est ramené brutalement vers le tribunal, les policiers n’hésitent pas à le brutaliser, aux yeux de tous. Plus loin, la blogueuse Lina Ben Mehni se fait également agresser par un policier.
Le procès Weld 15 se termine ainsi. Ses avocats ont l’intention de faire appel dès le lendemain même s’ils ne croient plus trop en ce qu’il venait défendre: la liberté d’expression. « Boulicia Kleb » entend-t-on dans la bouche de quelques rappeurs encore sur place qui viennent d’avoir selon eux, la confirmation en direct de ce que dénonçait Weld 15 dans sa chanson.
* [ MAJ 19.06.2013] Le nom a été enlevé de l’article le lendemain de sa publication suite à la demande de la jeune femme. Nous vous prions d’excuser ces changements. Nous avons d’abord cité son prénom pour l’enlever ensuite à sa demande, la personne en question a fortement exprimé le souhait de garder l’anonymat.
Cela nous a mis dans une position difficile entre le fait de raconter fidèlement ce qui s’est passé ce jour-là et le problème que pouvait poser la citation de cette personne qui était en état d’arrestation au moment de la rédaction de l’article. Nous avons donc décider au final de respecter la demande de cette personne.
« Ils ont changé le juge qui devait s’occuper de l’affaire lundi. Soit-disant, il devait partir en congé. On se retrouve avec un nouveau juge que l’on ne connaît pas, ça ne présage rien de bon .”
Ce jugement donne aux jeunes , une preuve de plus , que leur révolution a été bien confisquée et que les mères ont perdu les prunelles de leurs yeux et se sont endeuillées pour rien.Adieu démocratie et liberté .
2 ans de prison ferme pour avoir chanté « boulisiyya kleb»
Et si je susurre «9oudhat kleb» ou pire peut-être «Ghannouchi and C° kleb» …?
Est-ce vraiment différent de ce que pratiquait Ben Ali ?
Décidément la merde colle aux basques de la Tunisie, la même merde que sous Ben Ali, mais habillée des lambeaux de la religion – De la fange halalisée !!!
La justice a encore prouvé encore une fois quel date du moyen age. Une grande majorité des juges sont d’un autre siecle, ou alors corrompus puisque nommé sous le dictateur Ben ali. Quand a moi je n’ai aucune confiance en la justice tunisienne et ni dans aucun juge. En cas de probleme je suis pret a fuir a l’etranger ni vu et ni connus …
Quand au rappeur il a bien été naif de croire en la pseudo justice, il faut ouvrir les yeux. La Tunisie est un pays de singe dans tous les domaines. Weld 15 aurait du fuir a l’etranger et demandé l’asile politique et la protection juridique dans un pays européen
La justice est captive des islamistes avec la bénédiction, pas toujours gênée, des pseudo laïcs au pouvoir. Les Juges ne sont pas tous à la solde d’Ennahda, loin s’en faut. Il existe des juges intègres qui craignent pour leur vie, pour leur famille… Si Ennahda gagne les prochaines élections (quand ????), il y aura, à coup sûr, une purge, entre autres, parmi les magistrats.
Les islamistes à la mosquée !
Votez Ennahda et nous aurons une chape de plomb durable !
encore la dictature mais avec un autre visage. on attend quoi d’une société qui étouffe l’expression de sa jeunesse et qui ne supporte pas la différence? on a muselé “zwawla” au nom de l’ordre et haybet eddawla, on a muselé pour 7ans jaber el majri au nom du sacré et de l’islam, on a muselé Amina au nom de la morale, on a muselé les artistes d’Al3ibdillia …………………………..et la liste est longue des injustices et des répressions.
9alou 3malna thawra, ha bay wa9tèch ?
TUNISIA u voted them in;
harvest the fruits of your pick.
swallow and don’t spit.
Kit de survie en Tunisie
Sous Bourguiba, ” le despote éclairé”: La fermer!
Sous Ben Ali, ” le despote inculte”: La fermer!
Sous le trio “islamiste modéré”+”laïc non extrémiste”+ “?” (là…je sèche…): La fermer!
Il y a bien une chose qui est la même partout dans le monde, ce sont les flics. Tous les mêmes, forts avec les faibles, faibles avec les forts, obéissants aux puissants, et se vengeant de leur bassesse sur ceux qu’ils sont censés protéger.
La révolution n’est pas « confisquée » : elle est juste pas finie…
Oui, Cobab ! Exactement !
http://www.lapresse.tn/16022013/28278/de-la-nahdha-parlons-en.html
J’avais l’intention après avoir lu l’article d’y réagir à chaud. Mais pour être plus rationnel j’ai préféré voir encore la vidéo qui l’accompagnait. Chose faite. J’ai rarement senti autant de dégoût et de sentiment d’insécurité qu’à la vue de cette horde de vandales présentés comme des artistes. Plutôt une bande de terroristes bruyants, braillards et agressifs que je n’aimerais pas rencontrer dans une rue déserte. Dois-je croire que ces énergumènes sont censés personnifier l’art en Tunisie ? L’art qui évoque la sensibilité et la douceur et non point la barbarie et la violence. Violence exprimée par les paroles de leur chanson soigneusement censurées par la rédactrice qui pour réussir son effet a préféré d’emblée susciter chez le lecteur un sentiment d’indignation : deux ans de taule pour une chanson. Une chanson douce? Je l’ai encore réécoutée. Je ne dénie pas au chanteur l’art de bien marier sa voix de goujat aux saccades agressives de sa musique.
Le jour de l’aïd, j’égorgerai un policier à la place d’un mouton
Car j’ai le cœur en pierre et n’ai peur de rien
Donnez-moi un revolver que je flingue ces serpents
J’arrête mes études mais la drogue je ne l’arrête pas
Avec ces belles incitations à la jeunesse la voie est maintenant ouverte pour construire un état de droit. C’était cette liberté d’expression qui nous manquait. Non pas celle des opprimés, celle de ceux qui ont souffert parce qu’ils dénonçaient l’arbitraire et la corruption mais qui n’ont jamais parlé de couper des gorges ou flinguer des flics. Si c’est ça l’art , Bourguiba a donc été un grand artiste et non point un dictateur. Dans ses centres de torture les opposants étaient aussi égorgés comme des moutons puis dépecés. Retour aux sources ? Pas tout à fait, car Bourguiba ne clamait pas qu’il exécutait des œuvres artistiques. Avouons aussi que la liberté d’expression n’existait pas en ce temps-là. Comme elle n’existait pas, il n’y avait personne pour la menacer. Aujourd’hui c’est le contraire. Sur l’autel du tribunal, comme le fait sous-entendre si pertinemment Lilia, c’est la liberté d’expression et la créativité artistique qu’on a égorgées. Et je ne peux m’empêcher de faire des associations avec d’autres cas, même dans des pays civilisés où la liberté d’expression et la créativité artistique ont perdu leur caractère sacré. Bien sûr que je pense à notre modèle, la France où un tribunal a criminalisé et condamné en 2009 le rappeur Orelsan pour sa chanson « Sale pute » qui a aussi des ressemblances avec « Les policiers sont des chiens ». C’était pourtant une chanson d’amour dans laquelle l’artiste s’adressait ainsi à sa bien-aimée :
J’veux t’faire un enfant et t’casser le nez sur un coup de tête, ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner, t’es juste bonne à te faire péter le rectum, si tu disais des trucs intelligents t’aurais l’air conne, j’te déteste et j’veux que tu crèves lentement, j’veux qu’tu tombes enceinte et que tu perdes l’enfant, t’es juste une putain d’avaleuse de sabre, une sale catin, on verra comment tu suces quand j’te boiterai la mâchoire, t’es juste une truie et tu mérites ta place à l’abattoir, etc…
L’art pour l’art, c’est ça. Mais le tribunal qui a condamné l’artiste n’a vu dans son comportement qu’une banalisation de la violence et des risque incitatifs que pouvait représenter la chanson. Il a donc conclu que les propos étaient sexistes, violents et dévalorisants et de nature à créer un état d’esprit propre à susciter chez certains, et particulièrement les plus jeunes, la reproduction de violences physiques et morales. J’ai cité quelques extraits de la sentence sans rien inventer mais en résumant. Mon but est de stigmatiser les régimes oppressifs qui s’en prennent à la liberté d’expression des artistes. Pour ceux qui auraient un problème avec le verbe marie-trintigner, je rappelle qu’il est en relation avec l’actrice française Marie Trintignant, fille de l’acteur célèbre Jean-Louis Trintignant. Elle a eu une relation amoureuse avec le chanteur Bertrand Cantat qui a fondé le groupe Noir Désir considéré comme le meilleur groupe français de rock. Pendant leur courte relation Cantat, sous l’effet des stupéfiants et de l’alcool a littéralement cassé la figure de sa compagne en lui assénant de multiples coups de poings au visage, lui causant aussi des lésions cérébrales qui ont entraîné la mort. L’avocat qui a plaidé la cause de l’artiste a déclaré qu’on ne peut pas utiliser le mot ‘crime’ pour le drame car il s’est agi d’un accident, d’une tragédie, un conflit humain entre deux personnes, deux artistes à fort tempérament. Il faut aussi dire qu’avant le drame, le Canada avait refusé à l’artiste de se produire à Montréal considérant que ses chansons comportaient de la violence envers les femmes. Encore un autre exemple de censure injuste et moyenâgeuse. C’est ce que nous ne voulons pas en Tunisie.
Certes, mais est-ce une raison de le condamner à 2 ans de prison ferme ?
Weld El 15, n’a-t-il pas de lui même reconnu implicitement l’outrance de ses propos dans sa chanson en se rendant ?
Outrance, appel à la violence, incitation à la haine sont-elles plus acceptables chez «les barbus» et autres prédicateurs ?
Quel est donc cet environnement violent en Tunisie ( 9 avril 2012, assassinat de Chokri Belaïd, et j’en passe ! ) ? Comment le jugeriez-vous, à froid ?
@ Samir D. N’allez pas chercher midi à 14 heures. Je n’ai omis aucune opinion sur la sentence pour la bonne raison que je ne suis pas un juriste versé dans l’application de la loi et ses diverses interprétations. Par ailleurs je ne suis pas impressionné par les contorsions rédactionnelles de l’article visant à dénigrer les juges en manipulant la vérité, mettant l’accent sur ce qu’on veut faire passer et occultant le reste. Ce n’est pas ainsi qu’on sert l’indépendance de la justice dont la Tunisie a grand besoin. Ceci dit aussi beaucoup sur l’intégrité journalistique des manipulateurs. C’était la méthode des lèche-bottes de Bourguiba et Ben Ali qui voulaient nous faire croire qu’une médaille n’avait qu’une seule face. Ces manipulations encouragent peut-être des personnes à venir vociférer pour vociférer et faire de l’obstruction à propos de tout, mais cela ne m’impressionne nullement. En ce qui vous concerne, pourquoi voulez-vous m’attribuer des opinions sur les “barbus” comme vous les appelez? Vous êtes hors sujet. Où avez-vu lu que je plaidais pour la violence de la part de quiconque, que ce soit à l’égard de Belaïd ou d’autres? Si vous voulez débattre avec quelqu’un faites-le sur la base de ce qu’il dit mais pas en lui attribuant des choses qu’il n’a pas dites pour s’y attaquer ensuite. Vous auriez pu contester les points soulevés dans mon commentaire, mais vous n’en reprenez aucun et vous ne remettez rien en question. Vous vous contentez d’avancer des allégations qui n’ont rien à voir avec le sujet débattu ni avec ce que j’ai écrit. Quand j’ai réagi à l’article je l’ai fait ouvertement d’une façon concrète et j’ai poursuivi en élaborant sur le même sujet: chansons et violence. Je ressens les tentatives de sublimer le déchet en question pour le faire passer pour une oeuvre d’art qui mérite d’être placée sur un piédestal comme une insulte aux artistes tunisiens. Il ne sert qu’à la banalisation de la violence et du crime dans la société. Je fais la différence entre un artiste et un voyou. Je reviens à Chokri Belaïd dont vous et pas moi avez parlé. Il est hors contexte. Mais si vous insistez, je vous dirais qu’en banalisant la violence pour nous faire accepter comme normal l’égorgement des policiers ou leur assassinat par balles on ouvre la porte à la liquidation de tous ceux qu’on déteste ou avec lesquels on n’est pas d’accord. Car tout peut se transposer.
dans un esprit parfaitement Coubertin,et vu qu’on ne voudrais certainement pas tombé dans le cercle vicieux des propos injurieux .Je propose un cercle vertueux,ou je commencerai par vos propre propos: je cite/ J’avais l’intention après avoir lu l’article d’y réagir à chaud. Mais pour être plus rationnel j’ai préféré voir encore la vidéo qui l’accompagnait./.Mon bon monsieur la règle de droit a certes un caractère institutionnalisé mais il n’est que relatif à la proportion globale de la règle de droit générale,en effet,l’aspect prédominant repose sur des principes coutumiers,ce qui nous renvoie à la notion de préjudice,A vrai dire,je ne sais si j’ai plus de dégoût et de haine, pour l’institution juridique en Tunisie ou pour vos propos insoucieux,et dépourvu d’humanité. Oui monsieur je les trouve ainsi,vous venez de vous exprimer,bien qu’ironiquement, contre ces personnes.que vous avez traités d’animaux “braillards”.Mais ai-je le droit de vous traduire en justice?, qui m’entendra qui m’écoutera?vous vous êtes exprimé,j’aurais pu être vous ,vous aurez pu être moi.Vous avez citer les noirs désir, je suis parfaitement d’accord vu qu’il incitent a la haine envers les femmes qui au passage ne représente pas une institution (donc votre argument est hors sujet) et en plus ne font de mal a personne autant que femmes. l’institution policière en Tunisie a commis des bavures.il est parfaitement crédible de l’attaquer…
@ fathi
Orelsan condamné à 1000 euros d’amende avec sursis après avoir été relaxé en première instance. ce qui s’apparente à une admonestation et à une position de principe qui a le souci de ne pas empiéter sur le principe de la liberté d’expression. je n’ai pas vu l’islamiste qui parlait de la peine de mort pour celui qui ne prie pas inquiété. je n’ai pas vu celui qui a traité les flics de “taghout” inquiété et je ne suis pas non plus pour qu’on l’inquiète mais au moins lui demander de rendre des comptes.
alors pourquoi on n’appliquerait pas la même sévérité pour certains salafistes qui dans leur discours nous attaquent dans nos modes de vies et dans nos croyances? pourquoi on ne va pas jusqu’au bout du délit d’opinion si cela qu’on veut pour la Tunisie? vous ne voyez pas que c’est le début de la dictature si on commençait à mettre en prison tout avis différent?
l’insolence de weld el15 est de dire que la jeunesse est victime d’une société répressive et qui engendre l’échec, alors cette jeunesse se réfugie dans la drogue. il vous dit que la jeunesse on ne l’écoute pas on ne fait que la réprimer. les policiers symboles de la répression et les juges à la fin de la chanson prennent pour leur grade et en fin de compte ce qu’il raconte n’est pas loin de la vérité. et heureusement que certains rappeurs ont usé de l’insolence pour critiquer Ben Ali et faire tomber le mur de la peur. vous voulez quoi? emprisonner celui qui a dit “9alou 3malna thawra, ha bay wa9tech” pour négationnisme de la révolution? emprisonner tous les cinéastes qui parlent de flics ripoux? emprisonner tous les artistes qui peignent ou qui sculptent du nu? apparemment vous avez horreur de la nudité des femens. alors pour vous exciter et pour vous énerver je vais dire les mots “sein” “nu” allez je vais vous rendre fou de rage “foufoune”, t’es énervé là?
à chaud ou à froid yelzmek eddawi rak mrith.
[…] Deux ans de prison de ferme pour sa chanson « Boulicia Kleb », ( les policiers sont des chiens), le rappeur Weld 15 est désormais en prison. La sévérité de sa peine a suscité une indignation parmi ses soutiens et des violences policières devant le tribunal ont clôturé la fin du procès. Vers 10h30, Weld 15 a le sourire aux lèvres dans le café Chichkhan juste à côté du tribunal. Le jeune Alaa Eddine Yacoubi est depuis presque trois mois en cavale pour sa chanson et son clip Boulicia Kleb”. Aujourd’hui, entouré de ses amis rappeurs Emino, Madou MC, Klay BBJ, Lil’ K et de son comité de soutien, il se rend librement à la justice. Sabrine Klibi, la figurante arrêtée quelques mois plus tôt et les autres rappeurs crédités à la fin du clip, qui avaient bénéficié d’un non-lieu, sont tous là pour soutenir leur ami. Le sourire tantôt spontané, tantôt un peu forcé, Weld 15, rasé de près et chemise marron bien repassée, semble aussi un peu angoissé:… […]
[…] Le verdict du procès a suscité de vives émotions au sein des soutiens du rappeur surtout lorsque la police a usé de la violence pour sortir l’audience du tribunal et disperser les gens, n’hésitant pas à abuser de sa force comme nous le racontons dans notre reportage. […]
ça m’attriste de voir que rien n’a changé, et que la liberté d’expression est toujours bafouée par des personnes qui ne veulent pas le bien de leur pays. De plus, je ne savais même pas qu’un juge pouvait avoir le statut de stagiaire !
@Marocain. Voulez-vous dire qu’au Maroc et au nom de la liberté on apprécie les chansons qui appellent à égorger un policier et à l’abattre par balles? Est-ce aussi bien vu au Maroc d’abandonner ses études pour s’adonner à la drogue? Je sais que cela se fait mais je doute que ce soit bien vu.
M Fathi, dans quel ministère oeuvrez vous ? pas celui de la culture quand même.
PS. ne répondez surtout pas.
la liberté d’expression n’est pas la liberté d’injurier ni d’inciter à la haine . La liberté d’expression au nom de l’ordre public doit être encadrée et limitée .Tous les pays démocratiques , toutes les sociétés ouvertes et libérales défendent ce type d’exigence sociale . Que la peine soit excessive est une chose mais que la condamnation soit opportune ne semble pas outrancier . La liberté ce n’est pas le désordre.
La liberté d’expression doit être encadrée!!!!!!! La liberté ce n’est pas le désordre ?
Je paye le vernissage.
PS. Toi non plus, ne réponds pas.
Ce M. Fathi a tout pour être un capo ; et, de fait c’est un capo. Il prend son temps, dit ne réagir qu’à froid, prend du recul. Il recule, en tous sens, et semble-t-il, dans un sens tunisien, qui n’est pas tout à fait passé de mode et qu’il doit bien connaître, vu les références qui transpirent de sa grande littérature.
C’est un “cherchant” qui part de la dictature de Bourguiba -propos bien sensé- pour s’abîmer dans celle des callosités meurtrières. Le recul ! toujours le recul ! pour paraphraser ce que l’on disait sur les estrades où de “petites vertus” se dénudaient.
C’est aussi un comparatiste de haut vol : son “modèle” -son autre Mère ?- sévit en pareil cas pour préserver, sic! “l’état de droit”, re-sic! Mais ce grand légaliste, se voit-il en père aimant mais sévère de cette jeunesse “à la dérive”? ce grand redresseur de torts qui se lamente sur la déviation de la liberté d’expression, chèrement acquise, ce Fathi ne s’embarrasse pas de détails que sa haute vue écarte dignement : la disproportion.
C’est probablement son inflation verbale suintant le moralisme à la con qui lui susurre, entre deux coups de menton, qu’une sanction aussi cruelle, infligée à un jeune est dépourvue de toute valeur éducative, de tout sens des responsabilités, et même du moindre soupçon de réparation, côté outragés.
La “maman” de M. Fathi, lorsqu’elle punit, et, en la matière elle punit rarement, se limite au sursis, condamne aux frais, au paiement de dommages et intérêts. Tout cela, M. Fathi, semble le savoir parfaitement. Allez donc savoir pourquoi, un myopie redoutablement sélective, sinon un cécité absolue, le frappe quand il vient à parler des choses de son pays.
La justice de notre pays, corrompue pour l’essentiel, depuis des lustres, comme la police de notre pays, prenait ses ordres au Palais, aux ministères et aux grandes administrations, recevait des coups de fil de villas cossues. Cela aussi M. Fathi le sait.
M. Fathi est probablement le seul, au monde, à croire à la vertu spontanée, à la génération spontanée et à toutes ses choses spontanées qui poussent à minauder “Au plus près de vous, mon Maître”.
M. Fathi est, vraiment, trop spontané, comme le chanterait un jeune “mal élevé” qui chante.
[…] Ghazi Mrabet, avocat de Weld 15, les deux rappeurs Mr Mustapha, Men-Ay et la journaliste Hind Meddeb seront bientôt traduits […]
[…] Je n’ai plu confiance en la justice tunisienne. Les deux procès récents comme celui de Weld 15 ou du blogueur Hakim Ghanni, critiqué comme moi, d’atteinte à la dignité militaire, montre […]
[…] Ghazi Mrabet, avocat de Weld 15, les deux rappeurs Mr Mustapha, Men-Ay et la journaliste Hind Meddeb seront traduits devant le juge […]
Le problème qui dérange, c’est que effectivement en grande majorité, les policiers se comportent comme des chiens. Quelqu’un peut me dire le contraire?
[…] L’affaire Weld 15 se poursuit mardi 25 juin devant le tribunal de première instance de Tunis. La condamnation à deux ans de prison ferme du rappeur a suscité l’indignation. En comparaison à d’autres arrestations dans différents pays pour des chansons, la Tunisie se démarque par la sévérité de son jugement. […]
[…] pour un interrogatoire qui a duré quatre heures. Ils ont jugé intolérable la diffusion de « El Boulissia Kleb » qui, à leur sens, touche à l’honneur et au prestige de l’État. À mon avis, […]