D’après Ghazi Mrabet, avocat de Weld 15, les deux rappeurs Mr Mustapha, Men-Ay et la journaliste Hind Meddeb seront traduits devant le juge cantonal à Ben Arous le 7 octobre 2013 selon les articles 125 et 226 du code pénal pour “outrage à un fonctionnaire et outrage public à la pudeur“. Quant aux rappeurs Spoiled Boy, Mr Brown, Franky et Weld Hamida, ils ont été relaxés.
Par ailleurs, la journaliste Hind Meddeb, qui devait comparaître ce matin, lundi 17 juin, devant le juge avec les rappeurs, a préféré quitter le territoire tunisien refusant ainsi la “justice tunisienne”. Sur son mur facebook elle a déclaré :
Je n’ai plus confiance dans la Tunisie d’aujourd’hui où pour une chanson, on condamne un rappeur à deux ans de prison ferme et on relâche ceux qui ont attaqué l’ambassade des Etats-Unis au mois de septembre dernier.
Se soustraire à la justice, même si celle-ci est jugée arbitraire, partisane ou corrompue n’a jamais été la bonne solution. Cela inverse soudain les rôles….Sans compter que la justice ne s’arrête pas pour autant.
Pour en revenir sur le soutien au chanteur par une certaine partie de la “jeunesse” tunisienne. Soutien exprimé au nom de la liberté d’expression. Je trouve quand même assez peu respectable et même carrément méprisable qu’une bonne partie de ces mêmes “jeunes” aient été les premiers à s’offusquer et à condamner la liberté d’expression choisie par une adolescente, Amina, ou celle totalement pacifique et non violente des trois jeunes filles venues lui monter leur soutien.
Il y aurrait donc une liberté d’expression sélective faite par cette ” jeunesse”. D’accord pour la liberté d’expression lorsqu’il s’agit d’un beau chanteur ténébreux, plus d’accord quand quand c’est une frêle adolescente ou de très jeunes filles qui s’expriment.
Au nom de quoi doit ce cette liberté d’expression sélective? A oui j’oublais: au-nom-de-la-spécificité-culturelle-tunisienne.
Ben alors que peut-être pour d’autres, le chanteur n’a pas le droit de s’exprimer, aux-noms-des spécificités-policières-et-judiciaires-de-la-Tunisie?
Voilà où mène la liberté d’expression sélective.
Je rappelle seulement que le groupe NTM a été condamné à de la prison ferme en 1997, pour des faits similaires par la justice française . Aussi il n’ existe aucun principe qui ne souffre quelques exceptions. La liberté d’expression ne déroge pas à cette règle. Elle a des limites au nombres desquelles on trouve les insultes et les incitations à la violence. Après tout les insultes sont des violences verbales qui peuvent parfois marquer plus que les coups. Si je dis à quelqu’un que je vais l’égorger comme un mouton un jour de l’aid, cela signifie que je le menace. Il pourra alors saisir la justice pour me faire condamner. Que dire alors lorsque la personne menacée est la police. Je ne vois pas en quoi le fait que ce monsieur soit rappeur ferai de lui une exception et qu’il soit relaxé au nom de la liberté d’expression. Au contraire, sa condamnation est une consécration du principe d’égalité. Il est condamnable comme n’importe quel autre citoyen. D’ailleurs, c’est un rappeur, et bénéficie dés lors d’une large diffusion de ses chansons par le moyen des médiats classiques : radio, site internet,potentiellement télévision. Répétée à l’envie, son souhait d’égorger les policiers peut être, dans une certaines mesures assez incitatifs pour que certains esprits faibles passent à l’acte. Bonne ou mauvaise, la police est toujours nécessaires dans n’importe quelle société. Lorsqu’on se fait attaqué, volé braqué agressé, c’ est à la police qu’on s’adresse en premier. Une personne qui appelle à égorger la police est une personne qui appelle à égorger la société.