En décembre 2010, quand des centaines de jeunes ont investi les rues de la Tunisie, brulé des fourgons et des postes de police et jeté des pierres, le régime de Ben Ali a choisi la répression comme réponse et il a perdu. La leçon a été retenue et la jeunesse a cru avoir été reconnue et prise en compte, sans doute pour la première fois, dans ce pays. Les images de la révolte ont fait le tour du monde et ce que le président déchu avait qualifié de « terrorisme » ou encore de « trouble de l’ordre public » est devenu processus révolutionnaire et résistance.
C’est ce même régime qui a fomenté un grand procès contre ces « malfaiteurs » osant manifester contre lui. Est-il possible que le système, même après le départ du dictateur, se perpétue en continuant à punir le peuple tunisien pour le même « crime », qui est celui de se révolter ? Est-il possible que la Tunisie passe de la glorification de la révolution, à la punition collective de la jeunesse ?
La lueur fugace qui a illuminé l’acte révolutionnaire s’est éteinte. Juste après la Kasbah 2, deux mois après le 14 janvier, un raz-de-marée a balayé tous les espoirs, entre procès politiques, violence policière, et chantage, entre sécurité – stabilité et continuation de la révolution. Ce retour en arrière a pour objectif principal, nous a-t-on dit, d’imposer l’ordre et la suprématie de la loi, ou plus simplement de retrouver la normalité avec toutes ses mesures inaptes, sa dimension politique et juridique oppressive. Cette volonté de faire valoir par les moyens classiques de Ben Ali la raison d’Etat ne s’est visiblement manifestée que dans des cas particuliers, précisément contre la jeunesse de la révolution. Au point qu’on parle aujourd’hui d’un acharnement orchestré dans le but de protéger un système inébranlable.
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Le dernier procès – vengeance de la jeunesse de la révolution est celui des jeunes de Bouzayen, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, qui comparaissent, bientôt, devant le tribunal, pour avoir participé et organisé un sit-in, au lendemain de l’assassinat de Mohamed Brahmi, en juillet 2013. Des icônes locales, comme Safouane Bouazizi et Bilel Amari sont sur la liste des accusés. Leur seul crime est d’avoir revendiqué justice et dignité avec les mêmes méthodes, qualifié, autrefois, de « révolutionnaires ».
Pour faire face à cette vague de répression, les habitants de Bouzayene, Regueb, Meknassi et Jelma s’organisent, actuellement, dans un large comité de soutien. Quelques jeunes ont lancé sur les réseaux sociaux une campagne sous le nom « #moi_aussi_j’ai_brulé_un poste_de_police ». Cette campagne qui revendique la légitimité circonstancielle de l’acte révolutionnaire, sera suivie de manifestations et rassemblements devant les tribunaux.
Plusieurs jeunes accusés, ont décidé, ce weekend, de se rendre directement à la police et d’entamer une grève de faim pour contester ces procès, d’après eux, iniques. Ces jeunes qui ont mené la marche vers EL Kasbah n’ont pas arrêté les actions de lutte contre la centralisation, la violence d’Etat, le terrorisme et l’injustice. Ils n’ont pas changé de camp ni de méthodes, mais quand le cadre a changé et la révolution s’est transformée en « réconciliation politique », les donnes ont changé.
Les jeunes de Menzel Bouzayen ne sont pas les seuls à être trainé devant les tribunaux pour le crime de lèse-majesté. Car la liste des procès contre les jeunes de la révolution est longue. Les accusations sont souvent les mêmes ; formation d’un gang, diffamation, trouble à l’ordre public et violence contre la police. Beaucoup d’entre eux ont été arrêté et incarcéré, pendant des semaines, voire des mois, avant leurs procès. Les plus chanceux ont bénéficié d’une médiatisation. Les autres croupissent dans un semblant d’exil, comme le cas de Jihed Mabrouk, blessé de la révolution. Actuellement au Maroc, il a été condamné à trois mois de prison et une amende pour avoir dénoncé un des symboles du RCD dans sa ville, à Mahdia. Parmi les autres procès, nous citons Mohamed Ben Slama, Sleheddine Kchok, Saber Mraihi, les jeunes d’Ajim (Djerba), les jeunes de Menzel Chaker (11 accusés de diffamation contre un ancien Rcdiste), Tahar Hidri, (frère de Chawki Hidri,premier à avoir touché par balle à Menzel Bouzaiene le 24 décembre 2010) et frère de Alaa Hidri (blessé de la révolution – Kasbah), les jeunes du Kram, les jeunes de Tunis ( accusés d’avoir été derrière les émeutes de février 2013 marquant l’assassinat de Chokri Belaid) et les sitineurs de Gafsa.
En tardant à venir, la réforme du système judiciaire a laissé place au retour à l’iniquité et aux campagnes punitives, bien en deçà des promesses d’une probable justice transitionnelle, dont les clés sont l’indépendance de la Justice et l’assainissement du ministère de l’Intérieur.
Après le déchut de ce vagabond Ben Ali, sans moment à perdre le peuple Tunien devrait demander l’Arrêt de tous ses disciples et leurs coolaborateurs, ces derniers étaient à la cause du grand malaise qu’aujourd’hui subit la Tunisie. aussi Dés le début de la chute de ce maniaque Ben Ali, il fallait épurer toues les institutions publiques commençant par le ministe de la justice, celui de l’intérieur, des finances et le reste. Mais dommage cela n’a pas été fait et maintenant le peuple Tunisien est entrain et subir les énormes conséquences.
عندما يُحاكَم من يُحاكِم هؤلاء الشباب سأقتنع أن ما فعله هذا الشعب هو ثورة حقيقية. في انتظار ذلك، الرجاء تسمية الأشياء بمسمّياتها!
[…] Writing [fr] for the collective blog Nawaat, Henda Chennaoui says the campaign is claiming “the situational legitimacy of the revolutionary act”. […]
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C’était au début d’adorables années
La terre nous aimait un peu je me souviens.
René Char Commune présence
Malgré ce qui semble de retour de cette nuit brune, de ces temps sans avenir, malgré ce qui fut scellé par les bourreaux du destin des hommes, nous serons toujours là, debout, le coeur tremblant d’une espérance souveraine.
[…] instance de la ville de Kasserine le jour du énième procès de jeunes accusés d’avoir brulé un poste de police ou d’avoir tenté de renverser le régime, entre décembre 2010 et début 2011. Le détenu Issam […]
[…] les tribunaux pour délit de résistance et de révolution. En suivant, de près, ce retour de manivelle, les avocats et les activistes ont recensé 130 dossiers d’accusation sur tout le pays. Les […]
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[…] Nous avons coupé la tête du régime, mais les racines sont encore là. Quand nous avons vu Mohamed Ghannouchi à la tête du gouvernement et Foued Mbazaa nommé président de la République, nous étions dégoutés et nous avons décidé d’aller à pied à la Kasbah. La marche était symbolique pour dire que la jeunesse révolutionnaire, celle des régions, a son mot à dire et veut changer, radicalement, le pouvoir dans le pays. Deux Kasbah, plusieurs nuits blanches, réunions, confrontations avec la police et beaucoup d’espoir … Tout cela a fini par la nomination de Béji Caid Essebsi et ce qu’ils appellent « la transition démocratique »…, se désole Safouen Bouaziz, jeune activiste et opposant à Ben Ali, poursuivi par la justice pour son militantisme. […]
[…] Nous avons coupé la tête du régime, mais les racines sont encore là. Quand nous avons vu Mohamed Ghannouchi à la tête du gouvernement et Foued Mbazaa nommé président de la République, nous étions dégoutés et nous avons décidé d’aller à pied à la Kasbah. La marche était symbolique pour dire que la jeunesse révolutionnaire, celle des régions, a son mot à dire et veut changer, radicalement, le pouvoir dans le pays. Deux Kasbah, plusieurs nuits blanches, des réunions, des confrontations avec la police et beaucoup d’espoir … Tout cela a fini par la nomination de Béji Caid Essebsi et ce qu’ils appellent « la transition démocratique »…, se désole Safouen Bouaziz, jeune activiste et opposant à Ben Ali, poursuivi par la justice pour son militantisme. […]
[…] l’un des avocats de la défense, ce procès s’inscrit dans la vague de répression contre les jeunes de la révolution. Même si la compagne « Moi aussi, j’ai brûlé un poste de police » a réussi à faire […]
[…] El Mediouni attendent un procès similaire, ajourné à plusieurs reprises. Accusés d’avoir brûlé un poste de police, en février 2013, lors d’une manifestation condamnant l’assassinat de Chokri Belaid, ces […]
[…] De leur côté, les syndicats des forces de l’ordre font des pressions pour que la loi les immunise sur le terrain face au terrorisme. Selon Noureddine Bhiri, député d’Ennahdha, les forces de l’ordre demandent plus de protection pour mieux jouer leur rôle. La société civile a prévenu, quant à elle, des dangers d’une telle démarche inefficace dans la lutte antiterroriste qui menace les libertés et les droits humains. En l’occurrence, l’acharnement contre les dissidents continue. Après une série de procès iniques qui ont visé les jeunes de la révolution à Bouzayane, Sidi Bouzid, Kasserine, Djerba, Ksibet El Madyouni et d’autres régions, «le pouvoir revient à la charge et vise à nouveau la liberté d’expression et les militants politiques marginalisés», affirme Safouen Bouzid. Ce jeune militant est poursuivi jusqu’à aujourd’hui par la justice pour avoir participé à la révolution. […]
[…] Mais le ministère Public en a décidé autrement. Au lieu de tourner la page sur la vague de répression qui a visé les mouvements sociaux, le pouvoir continue à considérer la revendication sociale et politique comme un crime » […]
[…] 2011. Cette loi a été votée sous la pression de la société civile qui a lancé la campagne Moi aussi j’ai brûlé un poste de police revendiquant la légitimité circonstancielle de l’acte révolutionnaire après avoir recensé […]