Le sit-in d’El Kamour se poursuit depuis 18 jours. Installé entre un champ pétrolier et le chemin principal qui relie les puits de pétrole au reste du pays, le sit-in, fortement contesté par le pouvoir et les médias, revendique la création de 3000 emplois et d’un fond régional de développement. Au moment où les sociétés pétrolières menacent de partir, les négociations entre les sit-inneurs et le gouvernement ont pris fin samedi 29 avril avec le refus des premiers d’accepter la proposition gouvernementale de recruter immédiatement 150 employés dans les sociétés pétrolières et 350 dans un intervalle de trois mois, et l’augmentation des allocations du programme de responsabilité civile à 30 millions de dinars. Dimanche 7 mai 2017, quelques milliers d’habitants se sont rassemblés à Tataouine en soutien aux sit-inneurs d’El Kamour contre la diabolisation médiatique et les pressions politiques. Reportage.
De loin, les tentes blanches d’El Kamour évoquent un No DAPL des indiens d’Amérique du Nord luttant contre le colonialisme pétrolier. À une centaine de kilomètres de Tataouine, au milieu de nulle part, sous un soleil de plomb, plus de 50 grandes tentes ont été dressées autour d’un immense drapeau national. Nous avançons difficilement sur une terre rocheuse vers les visages mates des fils des « fellagha » du Sud. Le slogan « Résistance jusqu’à la victoire » [الرخ لا] domine le décor, qui rappelle les sit-ins occupant les margelles confisquées de l’or noir en Afrique ou en Amérique Latine.
Comme les Algériens, les Boliviens, les Equatoriens ou les Péruviens, les Tunisiens du Sud posent à leur tour des questions longtemps éludées par le pouvoir politico-médiatique : richesses naturelles ? Pour qui ? Pourquoi ? Et comment ?
En ce jeudi 4 mai, nous sommes au 12ème jour de l’occupation d’un des carrefours-clés de l’industrie fossile en Tunisie. Tout a commencé le 5 avril, quand les employés des sociétés pétrolières de Tataouine ont observé une grève générale sectorielle en soutien aux 24 ouvriers licenciés par la compagnie pétrolière canadienne Winstar. Après plusieurs négociations, la compagnie off-shore a refusé de réintégrer les ouvriers et n’a pas répondu aux appels des habitants à un engagement social sérieux dans la région. « C’est la goutte qui a fait déborder le vase », se rappelle Mahmoud Abdelnour, 25 ans, commerçant du centre-ville de Tataouine. Le 8 avril, il était là quand une dizaine de jeunes chômeurs ont allumé la mèche de la contestation populaire locale. Après un sit-in modeste de quelques dizaines de chômeurs au cœur de la ville, 64 sit-in ont occupé les routes de Tataouine empruntées par les camions de pétrole. « Maintenant, ils sont près de 1200 sit-inneurs à El Kamour et autant dans la ville », affirme Mahmoud.
Mahmoud a suivi de près l’évolution du mouvement. « Ça a été un mois chargé en mobilisations et en réflexions sur ce que nous devons revendiquer, auprès de qui et par quels moyens. Dès les premiers jours, nous avons pensé à occuper El Kamour car nous savions déjà que le Nord ne nous écouterait que sous pression. Mais faute de moyens, l’occupation d’El Kamour a été retardée jusqu’au 26 avril. En concertation avec les habitants, les chômeurs ont décidé de passer à l’acte », explique Mahmoud, qui assure, avec d’autres membres, la collecte de l’argent et des réserves alimentaires pour le sit-in, auprès de ceux qui soutiennent le mouvement à Tataouine, à Tunis et au sein de la diaspora tunisienne.
Autour d’une grande citerne d’eau, un groupe de sit-inneurs s’est réuni pour adoucir la chaleur caniculaire du désert. Certains lavent leur linge, d’autres discutent des dernières nouvelles en provenance de la ville. « Les négociations ont pris fin samedi 29 avril avec le ministre de l’Emploi. Nous sommes en train de réfléchir en commun aux prochaines étapes », explique Saddem Katouch, 26 ans, diplômé en soudure et chômeur depuis 6 ans. Le manque d’expérience, le grand nombre des sit-inneurs et la diversité des attentes n’ont pas empêché le sit-in d’El Kamour d’avoir une discipline infaillible. Les sit-inneurs ont élu des coordinateurs qui ont élu à leur tour un porte-parole. Chaque décision est discutée collectivement en assemblée où les coordinateurs relaient les propositions des sit-inneurs. Chaque décision est prise après un vote effectué au niveau de chaque représentation du sit-in puis au niveau de la coordination générale. « Nous essayons de rester transparents et de respecter la volonté de chaque sit-inneur. Cela est possible à travers les votes et les concertations entre nous. Nous passons tout notre temps à discuter de tous les détails de nos demandes et des solutions que nous proposons au pouvoir », explique Khelifa Bouhaouach, 26 ans, membre de la coordination.
Dans la cour du sit-in, Fethi Boufalegha, 22 ans, s’immisce dans la discussion en proposant un thé sous sa tente. « Tout ce que vous avez vu à Tataouine, depuis les routes, les écoles, les postes, les administrations jusqu’au terrain de foot ou au souk, tout a été bâti par les habitants eux-mêmes. Nos parents et nos frères, ouvriers à l’étranger, ramènent depuis des décennies des devises. Ce n’est pas de l’argent que nous demandons mais le développement. Le pétrole, le sel, le phosphate, l’eau et toutes les richesses naturelles doivent revenir à la Tunisie, alors que nous sommes convaincus que nos richesses sont confisquées par une élite nationale corrompue par les capitaux étrangers », dénonce Fethi. Comme beaucoup de ses camarades, il suivi des formations professionnelles liées aux métiers des forages pétroliers. En 2012, il décroche un diplôme en pompage et un permis de conduire des semi-remorques. « Les jeunes ici n’ont qu’une seule ambition, travailler dans le désert [les sociétés pétrolières], mais les décideurs préfèrent recruter des étrangers ou des diplômés pistonnés de Sfax, de Tunis et des grandes villes. Sur des milliers de postes, seules quelques centaines sont attribués aux jeunes de Tataouine », dénonce Abdelhalim Katouch, 26 ans, sit-ineur.
Sous la tente, Fethi et ses compagnons sirotent le thé et se partagent des cigarettes fraîchement venues de la ville. La discussion porte sur les négociations et les leçons à tirer des erreurs du passé. « Il ne faut rien laisser au hasard ! », s’exclame l’un des chômeurs, « nous devons écrire tous les détails et ne signer qu’une fois que l’accord est clair et engageant ». En 2013, comme dans la plupart des régions, un sit-in « Massir » a eu lieu suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi. « Après des mois d’occupation de la place centrale de la ville, on nous a baratiné avec une dizaine de postes provisoires dans un chantier appartenant à Bouchamaoui. Les contrats sans couverture sociale ont pris fin au bout de six mois », explique Fethi avant d’assurer que « les barons du Prix Nobel n’auront plus de décisions à prendre sur nos revendications. Ni société civile, ni partis politiques, ni UGTT ne négocieront à notre place », s’exclame-t-il.
Le soir approche et le rafraîchissement de l’air apaise le sable brûlant. Torses nus, deux jeunes préparent le dîner alors que d’autres se préparent à la réunion de la coordination. « Les gens d’El Kamour sont conscients des enjeux sécuritaires et politiques. Nous avons un règlement intérieur infaillible et nous nous partageons les tâches de garde et de contrôle que nous assurons jour et nuit pour protéger le sit-in et le pays. Nous documentons tous les dons venus en soutien et nous avons une comptabilité transparente. Nous sommes ici en tant que contestataires pacifiques et patriotiques, pour améliorer le niveau de vie de tous les Tunisiens », insiste Khelifa, avant que Tarek Hadded ne conclue : « avec le soutien des habitants de tout le Sud et d’ailleurs, les sit-inneurs ne reculeront pas. Non seulement le sit-in se poursuivra mais en plus nous allons avancer vers le désert ».
48 heures après le discours de BCE, la volonté des sit-inneurs est toujours la même. Comme le pouvoir choisit le dialogue de sourds, la résistance se radicalise encore plus…
This video was supported by the Rosa Luxemburg Stiftung with funds from the German Federal Ministry for Economic Development and Cooperation
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Je vous remercie de cet article qui nous éclaire sur les revendications des sit-inneurs, mail serait intéressant de savoir pourquoi les 24 ouvriers ont été licenciés? Étaient-ils en faute?
ربما يحمل هذا المقال كثيرا من الحقائق و كثيرا من الاسرار التى لا نعرفها و ربما حمل هذا التقرير كثيرا من ” الحقائق و التصريحات ” الكاذبة…كل شىء يمكن ان يحصل اليوم و ليس كل ما نسمعه و نراه صحيح لان اعتصام الجنوب ليس عاديا و ليس سلميا و ليس عفويا كما يتبادر لذهن البعض …المطلوب لم ييكم سلمية الاعتصام بل سلمية ما فى القلوب و ان تكون السلمية موقفا حرا صادرا عن المحتج و ليس موقفا مطلوبا ممن يحركه …. حقيقة هناك من يقف وراء المعتصمين و من يشارك فى تمويل اطالة النزاع و استغلال بطالة و عطل اكثر المحتجين … فى نهاية الامر المواطن المعطل عن العمل ماذا يخسر ان بقى فى الكامور و شارك اياما و ليال ..الاكل و الشرب و الدخان متوفر فلماذا لا يشارك …لكن هل ان نوايا الذين يستثمرون فى هذا الحراك طيبة ..اشك فى ذلك طبعا لان النوايا التخريبية للبلد معلنة وواضحة و لا تحتاج الى تنظير و بعد نظر …عنوان المقال مثير و يبعث على الحيرة و السؤال و نترجمه ” المقاومة فى الجنوب تتعمق رغم التخويف و التديدات ….مفهوم المقاومة معروف و هو مفهوم اسقطه كاتب المقال بشكل خبيث و غير مقبول…المقاومة مفهوم يتعلق بمقاومة شعب ضد محتل و ضد قوة استعمارية ….لو قرانا المقال بموضوعية لوجدنا ان المطالب حول اقتطاع نسبة من المداخيل هى مطالب تعجيزية و غير مقبولة و لا تخرج الا من فم انسان يظن ان الوطن مقسم و ان لكل واحد الحق فى اقتطاع نسبة من ثرواته لخاصة نفسه …مطالب المحتجين بهذا الشكل موجهة فكرا الى مفهوم دولة استعمارية و ليست دولة وطنية تسير وفق برامج و مخططات تنموية و لئن كانت غير عادلة فذلك لا يبرر هذا التقسييم الذى اعتمده المحتجون …نعطف على مفهوم المقاومة لنتبين ان المحتجين يتحدثون عن اقتطاع نسبة من دولة مستعمرة و لا تتحقق الا بالمقاومة …. سؤال اخير هل ان حماية المؤسسات بالجيش و رفض قطع الطرقات هو تهديد و تخويف من الحكومة …ربما يكون الامر صحيحا عندما نفكر بعقل صاحب المقال و بعض المحتجين الذين لا يعتبرون الجيش الا سلطة استعمارية و هنا نجد مفهوم المقاومة و لماذا تم اختياره بعناية من اصحاب المقال …. طبعا نحن نشك ان المقال قد جاء بعفوية و انه ليس مقالا وراءن إن ….لا نؤمن بوجود اعلام نزيه اليوم و هذا المقال يجعلنا متاكدين من هذه الحقيقة اكثر .
On se souvient que “Le Sud” s’était singularisé par des votes massifs en faveur de Marzouki, ce qui avait fait dire que nous assistions à un partage, sinon une division, du pays en Nord vs Sud. Et réciproquement.
La radicalisation que l’on observe serait-elle une suite, un résurgence de cette rivalité? Certains seraient-ils tentés de régler les différents par conflits instrumentalisés…?
Pourquoi parle-t-on de recours aux armées dans ce cas lorsque les conflits sociaux sont aussi intenses, ailleurs, sans susciter de semblables réactions?
اقترح أن نبتعد عن فكرة أن الاحتجاجات مسيسة من طرف أو أطراف ، و نحاول أن ننظر بمنطق آخر إليها ..
الحلول التي يطرحها السيد الوزير ، لماذا ليست مقبولة من طرف المحتجين ؟ حسب رأي لأن حلول مثلها طرحت في اعتصامات أخرى و لم تنفذ (في قرقنة ، و غيرها من المدن) .. و هذا لا يلعب لصالح الوزير .. ربما أيضا لأنها حلول ترقيعية ، تقنية ، و المعتصمين يطالبون بحلول سياسية أعمق .. هل الوزير لا يفهم هذا الكلام ؟ هل الشاهد لا يفهم هذا الكلام ؟ يجب التحلي بشجاعة كافية ، و الذهاب للمعتصمين بطرح مسألة التنمية و التشغيل بطريقة أعمق … ليس هنا لنا أن نطرح كيف ؟ طريق الحلول واضحة .. و كل الوزراء يفهمون ذلك .. إذا ماذا نترقب ؟ لماذا تضييع الوقت ؟ تضييع الوقت هو تأجيج للاحتقان.. لا نريد لبلدنا أن يذهب لهكذا حالة .. الأمر لا يهم تطاوين فقط ، يهم كل الجنوب، الذي هو ذا خصوصيات معينة .. كذلك بالنسبة للشمال الغربي ؟ كذلك بالنسبة لمدن الحوض المنجمي ، كذلك بالنسبة لمدن الوسط (القيروان ، سيدي بوزيد ، …)… هل الأحزاب التي تحكم تفهم هذا أم لا ؟ يا أسيادي الاشكال موجود في منوال التنمية ، في طرقت التعامل و التفاعل مع صياغة الشاريع و كيفية إيصال التمويل ، و صرف أموال المشاريع … الكلام يطول يا أسيادي الوزراء ، و لست هنا و لا غيري ، لنعلم الأداء الموفق ، حتى لا أقول الحوكمة الرشيدة …
لم أعد أفهم ،
الله يهديكم .
Les pseudo-révolutionnaires comme l’auteur de cet article sont très doués pour se gargariser de mots et de slogans vides: Le titre ” la résistance du Sud se radicalise malgré les intimidations” est un cri qui a fait “pichtt”. Plus de 60% des protestataires “révolutionnaires” on abandonnés la partie en quittant le camp après avoir acceptés les offres du gouvernement. Ils ne restent qu’une minorité de protestataires radicaux ou plutôt “obtus”. Dans cette débandade ou est la radicalisation des “masses” qui sont doués pour la parlotte et les fanfaronnades “révolutionnaires?
je souhaites bonne chance au jeune chomeurs, l’etat est dirigé par des vieux incompetent qui vive dans le luxe et la paresse.
الكامور او فن إختطاف الثورة ؟1
يقول إنجلز :”إذا لم نتفق علي ان الله موجود فلنتفق علي الأقل ان لا نجعل الارض جحيما”
و أستطيع ان أضيف انه اذا تمكنا من اجتثاث ما ينخر وجودنا الاجتماعي و السياسي و الاخلاقي ومن ثمة الاقتصادي و القيّمي وبالضرورة الإنساني يمكن ان نتحدث ساعتها فقط علي اننا بدأنا نحبو نحو الطريق الصحيح ، طريق العدالة الاجتماعية و بالتالي لَيْس فقط نجعل وجودنا اقل جحيما بل و اكثر تشاركية و ديمقراطية نوعية و نكون بالفعل لا بالقوة اول مجتمع عربي تخلص من الاستبداد بمختلف اشكاله و الذي ينخر هذا الوجود ويقف عاءقا أمام هذا التحول المبدئي و الفعلي “وليس “المبارك هو الفساد و لكن ما ماهية الفساد و ماهي آليات تحركه وهل يمكن أن نتتبع ميكانيزمات اشتغاله ؟ نفاجئ فعلا عندما نسعي إلي البحث في تحديد ماهية الفساد بنوع من الضبابية من شدة الوضوح اذ اجد نفسي امام تحديد هذا المفهوم في نفس وضعية نيتشة عندما أراد البحث في أصل التفكير الإغريقي اذا أعلن غاضبا سحقا لهؤلاء الإغريق كم هم سطحيون من شدة عمقهم فماهية الشئ تحدد عادة علي انها ما به يكون الشئ هو هو و هو ما يتساوق بكيفية ما مع مبدأ الهوية الأرسطي و لكن ما هو سبب هذا الظهور المتخفي و المعلن المبطن المتعلق بالفساد كمفهوم اولا ؟
تباغتنااللغة العربية خلاف كل اللغات باطلاقية هذا المفهوم اذ انه ينسحب علي كل المجلات اخلاقي و ديني و اجتماعي و اقتصادي و سياسي كما اننا لا نجد مرادفا له في اللغة الفرنسية او الانقليزية مثلاً
والعجيب أن دراسة الفساد علي المستوي المفهومي تنعكس تماما علي مستوي الممارسة أي المستوي العملي
بل اننا نتحرك ضرورة داخل احدي حلقاته فمنذ النشأة الأولي يعمل الضمير الجمعي او إلانا الاعلي او المقدس الديني او الواعز الاخلاقي علي تحديد من الفاسد و من الصالح و ما هو الفساد و ماهو الخير حتي نصل الي تماهي كلي بين الفاسد/الشر و الصالح/الخير
و هذه الثنائية هي ما يحرك كل أحكامنا القيّمية ولكن عيب هذه الاحكام انها تظل تتحرك وفق مرجعية دينية او اخلاقية و هذه المرجعيات تظل حتما سجينة ذاتية ضيقة ولا يمكننا البتة ان نرتقي ألي جوهر الفساد اذا كان له جوهر اَي ان هذا التمشي لايمكننا من دراسته دراسة علمية و موضوعية و كيفية الإحاطة به و عزله عن مجال تحركه حتي نتمكن من تتبع اثاره منذ الثورة لابد من تناوله حتما كظاهرة متشابكة بلغت أوجها مع نداءالتجمع لتتحول الي فن افتكاك الثورة (يتبع
Selon les dernières information sur les conséquences de cette”résistance populaire radicale”Le pays à perdu plus de 400 milliards? Vive la révolution. Celà rappelle le slogon des anarchistes “Détruire dit-elle” et surtout le dicton populaire: Il coupe la branche d’arbre sur laquelle il s’est assis?