Réaliser ce numéro commun n’était pas gagné d’avance.
Nous sommes divisés. Nos différences sont plus souvent mises en avant pour nous séparer et nous chamailler que pour nous enrichir mutuellement des idées et des projets de l’autre. Nous sommes à l’image de l’opposition.
Nous avons voulu par ce numéro unitaire casser cette image et ces logiques inutiles qui nous éloignent les uns des autres. Car si nous n’avons pas les mêmes mots, les mêmes approches, nous avons un but commun aujourd’hui : nous boycottons ensemble des élections truquées et nous refusons de cautionner par le silence les agissements de la dictature. Aujourd’hui ce sont de simples citoyens, des anonymes qui nous ont rejoint. Ils disent avec leurs mots ou leurs images ce que la majorité des tunisiens ne peut pas exprimer et ils le disent avec la force que nous donne le droit imprescriptible des peuples à disposer d’eux mêmes.
Le général Ben Ali livre une guerre sans merci contre la démocratie et les droits de l’homme. Et il le démontre une fois de plus avec ces élections durant lesquelles la parole des tunisiens est confisquée par le régime que ce soit dans les urnes ou dans la presse officielle.
Mais le « silence tunisien » appartient au passé, le rassemblement de l’ensemble des forces tunisiennes pour une Tunisie sans Ben Ali et sans parti unique est l’avenir ; avenir dans lequel chaque tunisienne et tunisien a une place et un rôle à jouer.
Il faut que le message que nous adressons au régime et aux tunisiens soit bien entendu : nous ne nous tairons pas.
Voilà pourquoi nous avons décidé d’avancer ensemble pour redonner cette parole aux tunisiens qui ont souhaité la prendre. Nous avons unis nos force pour être plus forts encore. Pour que cette arme redoutable contre les dictatures qu’est la liberté d’expression puisse être pleinement employée pour dire non à Ben Ali, non à ce régime policier.
Cet édito est également consultable sur http://reveiltunisien.org
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