A partir d’une réaction critique à un édito d’ElMounadhil dans lequel Salah Karkar prend position pour M K Nabli, donné pour le candidat des américains à la succession de Ben Ali, ce texte dénonce toutes les tutelles mystificatrices, celle des “élites” occidentalisées et occidentalisantes, comme celle des cheicks enfermés et enfermant l’islam dans une logique essentialiste. Ce sont deux integrismes également parasitaires qui tendent à dévoyer la cause patriotique et démocratique en substituant au seul vrai antagonisme structurant : dictature-domination impérialiste/démocratie-indépendance nationale une nouvelle ligne de fracture parasitaire entre islamisme et laicisime…
A en croire S. Karkar, ( édito du dernier El-Mounadil : حتمية التغيير و آفاقه في تونس ) Moustapha Kamel Nabli serait l’alternative des américains à ZABA (1). D’où tient-il ces informations ?
Quelles sont précisément tes sources, ya cheick, qui te font croire et vouloir nous faire croire au “sérieux.. de ces rumeurs et scénarios” ?
M. K. Nabli -photo ci-contre- (2) n’a pas fait acte de candidature par une déclaration solennelle que je sache, pourquoi ? Et pourquoi donc revient-il à S. Karker de l’annoncer, et de la promouvoir, qui plus est !?
Importe peu, au fond, que M. K. Nabli soit candidat ou non. Que lui ou quelqu’autre homme ou femme politique tunisien(ne) se propose ou soit proposé(e), par une volonté tunisienne comme alternative tunisienne à ZABA, n’est pas le problème. C’est même une bonne chose pour un esprit démocratique, dès lors que les contradictions sont transcendées par le souci suprême de l’indépendance nationale, précisément parce qu’il revient alors à la confrontation idéologique de l’opinion et l’opinion contraire et à l’arbitrage du peuple de trancher, à charge pour chacun d’assumer la contradiction et de choisir son camp… Démocratiquement !
Mais qu’on nous parle d’un candidat des américains, ou de n’importe quelle autre puissance étrangère, qu’il s’agisse de M. K. Nabli ou de n’importe quel autre tunisien(ne), voilà ce qui est problématique et douteux.
C’est problématique car l’idée même d’un candidat de l’étranger est à priori irrecevable, s’agissant non plus d’opinions et d’options contradictoires à trancher à l’interne, mais de renoncement à notre souveraineté qui est au principe, intangible entre tous, de notre dignité nationale, à l’externe… Qu’on me dise sinon de quelle liberté parle t-on, si le prix de la “démocratie” aidée ou importée ou imposée, se paye -on le sait, et j’y reviendrai, qu’on ne fasse donc pas mine de ne pas le savoir- de la soumission aux quatre volontés et à tous les caprices d’un ambassadeur d’Israël, à l’ombre de la tutelle impérialiste ?!
Je pose, pour ma part, qu’une démocratie non adossée à l’être identitaire arabe et musulman du peuple, c’est-à-dire non expressive de sa culture et non affirmative de ses inclinations naturelles à l’unité arabe, ni de son appartenance tout aussi naturelle au camp de la résistance active au sionisme, est une démocratie qui dissimule, dans les plis d’un discours à prétention universaliste abstraite, des dispositions toute concrètes au renoncement à soi dans l’aliénation au service des puissants de ce monde et, déjà, de vraies amitiés …israéliennes.
C’est douteux aussi car ce dont on nous parle tient à l’évidence des spéculations, qui le nourrissent et qu’il nourrit en retour, sur le thème allégué de la “disgrâce” dans laquelle serait tombé ZABA, tant à Washington qu’à Paris, dans un contexte de “fin de [son] règne”. La réalité est là pourtant, imposante et aveuglante, qui atteste continuellement de tout le contraire. Qui a oublié, pour en rester à l’actualité toute proche, que M. Chirac vient de nous expliquer bil fellaqui qu’il en est pleinement satisfait, et que nous devrions l’être, cependant que M. Powel nous rappelait qu’il convient très bien à l’administration américaine sur l’essentiel de la servilité qu’elle en attend ? Sa posture obséquieuse devant un Bush hautin, il y a encore quelques jours, en est encore, dans tous les esprits, la confirmation tragi-comique. Mais on préfère, ici ou là, s’extasier sur Bush adressant publiquement à ZABA une invite à “mieux faire” en matière d’”ouverture” et de “liberté de la presse”. La belle affaire …pour les torturés, les prisonniers d’opinion, les prisonniers mourrant, les grévistes de la fin, les exilés et autres persécutés !!
Jusqu’à preuve du contraire, évidemment souhaitable et que je souhaite sincèrement mais sans illusion, la lucidité commande d’écouter la réalité qui dit que la défense des droits de l’homme dans le discours des maîtres n’est qu’un accessoire au service du principal, et dépendant de lui ; non pas l’affirmation exigeante d’un principe éthique, mais un accessoire tactique de chantage et de pression, instrumentable pour garantir leurs intérêts et accentuer la soumission à leur hégémonie…
Or, sur ce registre de la soumission, ZABA ne peut souffrir la moindre rivalité. La tendance dure de l’administration américaine qui le donne en exemple de « l’homme laïc et fort » qu’il faut trouver pour l’Irak (3), est encore en deçà de la vérité. De par ses assises politiques et de la maîtrise de ses appareils sécuritaires, de ses états de service, de la nature intrinsèquement dépendante de son régime, y compris en terme d’aliénation idéologique.., il est, seul, l’homme de la situation. Personne n’est si objectivement outillé, ni si bien disposé que ZABA à servir/se servir de la domination néocoloniale. Ceux-là qui, mendiant les faveurs des puissances étrangères, en en rajoutent en matière de soumission, n’ont rien de “légitimant” à monnayer. Juste leur servilité personnelle à offrir…
En tout cas, que ce soit de l’info ou de l’intox, ce qui surprend et, je l’avoue, m’attriste sincèrement, c’est que Salah Karkar aussi, sauf gros malentendu, se rabatte sur la solution impérialiste, en l’occurrence américaine, de ” la libération” de la dictature.(4)
En fait, à suivre son raisonnement, ce n’est pas si surprenant. Son texte s’ouvre sur une logique toute métaphysique de résignation à ce que sera la volonté de Dieu Le Juste ( الغيب ), tant son ressentiment est dépréciatif à l’encontre de toute l’opposition, disqualifiée en bloc, “sans exception”. Rien à attendre du côté du régime non plus, jugé incapable de changer autrement qu’en faisant du même. Il ne reste plus qu’à compter, dans un monde globalisé, avec la tendance des puissants à imposer leur volonté aux faibles.
S. Karkar nous condamne t-il par là au désarroi de l’impuissance ? On le croirait n’eut été la conclusion qui sous-tend son texte, et selon laquelle le salut passerait par sa personne ….incha Allah, puisque lui-même passerait par M. K. NABLI, un « homme bon et compétent », lequel (Nabli) passerait par ….les américains !
La logique se tient, sauf qu’on ne voit plus très bien, en attendant, ce que veut dire “le front“, ni pour quoi et comment il faut mettre le peuple “en mouvement” ; front et mouvement que S Karkar appelle de ses vœux. On a vu des Chalabi sur des chars américains triompher en tenues américaines. Mais des Chalabi portés au pouvoir par un soulèvement populaire… ?!!
Toujours est-il que c’est bien l’engagement de S. Karkar, lequel déclare supporter l’hypothétique solution américaine via M. K. Nabli ; persiste et signe au nom du réalisme et de la nécessité qu’il y a à sortir urgemment de l’immobilisme, et surtout parce que les USA, voyez-vous, sont “le pays de la démocratie et des libertés” et, plus particulièrement, parce que leur laïcité “n’est pas hostile à la religion“…., nous explique t-il sérieusement.
Ne rions pas ! Ce dernier point de l’argumentaire pro-américain de S. Karkar me semble s’inscrire et par là même témoigner, en y participant, d’une tendance, furtive il est vrai, chez certains islamistes à se rapprocher des américains, dans une démarche anti-française, en raison de la laïcité supposée tolérante des américains qui ne seraient pas anti-islamiques, contrairement à la laïcité française considérée comme massivement et irrémédiablement islamophobe.
S. Karkar s’en tient là à l’écume des choses. Ce qu’il ne voit pas, ou ne dit pas, c’est que le 11 sept. est passé par là. Et qu’il existe depuis, au sein de l’administration américaine, une tendance intéressée par un tel rapprochement, mais avec, et seulement avec des partenaires qui incarnent un islamisme << démocratique et “ modéré ” >>, c’est-à-dire non militant : ni anti-impérialiste ni, surtout, anti-Israël. Obligatoirement ! (5) Et que la politique américaine se trace donc à la lumière de cette stratégie de contention de l’islam, laquelle vise moins à le comprendre dans un esprit de laïcité tolérante, qu’à le domestiquer et, du moins, à en conjurer “la menace” dans une logique de “choc des civilisations”.
Une tentative semble s’esquisser dans ce cadre, où un certain islamisme chercherait des soutiens américains à même de faire contre-poids à l’avantage, lourd et effectif, que “la gauche” tunisienne tire de ses appuis français.
Que cette tentative soit réelle ou non, se finalise ou non, est sans importance, finalement. Seul compte pour mon propos la logique politique, bien réelle elle, de sa conceptualisation. Et de ce point de vue, on a le sentiment que tout se passe comme si l’enjeu de nos luttes n’était pas la démocratie et l’indépendance nationale, lesquels préserveront notre dignité dans la fidélité à nos valeurs islamiques et notre appartenance arabe, mais l’islam et la religion comme essences valant par eux-mêmes, pour eux-mêmes, hors tout déterminant y compris les principes patriotiques et démocratiques, et au besoin à leurs dépens (6). En l’occurrence, le primat stratégique concédé à la religion sur la souveraineté nationale ne fait que traduire, au plan politique, cette vision essentialiste et donc proprement doctrinaire de l’islam. Imperceptiblement, S. Karkar substitue ainsi à l’opposition impérialisme/indépendance nationale une nouvelle ligne de fracture entre islamisme et laicisime, et s’y repositionne. Mais là, il se trouve de plain-pied sur le terrain de “la gauche” à y jouer au même jeu, c’est-à-dire à faire son jeu.
Ce terrain, il y a longtemps en effet que la dite “gauche” l’avait prescrit d’autorité, mais sans légitimité, à la lutte pour la démocratie, sous le mot d’ordre stratégique, non pas tant de la chute de la dictature réelle , mais prioritairement de l’éradication préventive d’un “fascisme” islamiste … supposé . Empruntant la même logique de substitution, à la symétrie près, “la gauche” avait basculé, la première, de la démocratie et de la laïcité ou, plus précisément, de la démocratie laïque vers un laïcisme (7) qui dévoie et la laïcité et la démocratie en islamophobie si pathologique, et en anti-islamisme si radical, que le dénigrement haineux de l’islam lui même (et pas seulement des islamistes), la compromission passive et la collaboration active avec la dictature en deviennent une titre de “gloire” pour les uns, une question d’”honneur” pour les autres et …un fond de commerce pour tous.
Nous voilà donc toujours empêtrés dans le même vieux terrain boueux. C’est tout ce que l’on peut tirer de la “sortie” de S Karkar, finalement insignifiante par ailleurs : l’enfoncement, par une sorte de fuite en avant incontrôlée, dans un jeux de rivalités qui travestit le principe même de l’action militante, franche et transparente et généreusement vouée aux seules finalités démocratiques et patriotiques qui l’inspirent, en manipulations secrètes et en manœuvres discrètes s’échangeant des coups bas dans une confrontation duale dont le tiers exclu est …le peuple.
Le peuple et la patrie, la dignité et la démocratie, l’islam et la laïcité…, tout cela qui est la finalité du combat démocratique et patriotique, et donc l’enjeu du rapport de forces à construire dans le combat contre la dictature et ses soutiens impérialistes, devient, par une sorte de renversement clandestin de l’ordre des choses, une “mise de jeu” que l’on se dispute : qui pour faire triompher son laïcisme, aliéné ou non aux français, qui pour imposer son islamisme, domestiqué ou non aux américains.
Il ne faut pas trop vite s’agacer, et m’opposer que tout cela qui est minable ou irresponsable ne vaut pas une “prise de tête”. Regardez plutôt ! Qui ne voit que “cela” est tout ce qu’il y a ! Non que je méconnaisse la valeur des quelques trop rares profils publics, à l’image d’un M. Marzouki ou d’un M Yahyaoui, qui préservent vaille que vaille le sens du combat démocratique. Simplement doit-on constater ceci à propos de ce qu’il y a.
1. Une opposition désormais de bout en bout traversée et de plus en plus surdéterminée par un antagonisme islamisme/laicisme qui, parasitant la seule vraie opposition déterminante et structurante : démocratie/dictature, la recouvre et la fourvoie.
Il n’est pas jusqu’à Amnesty International, sur le terrain le plus consensuel et le plus neutre qui soit de la défense des Droits de l’homme, qui n’ait été contaminé, puisque sa section tunisienne s’est crue tenue de prendre partie contre le …voile, cautionnant par là-même la répression et la persécution de centaines de tunisiennes voilées… !
En ce moment même, la tentative de hold-up sur le CNLT signe une entreprise discriminatoire de filtrage puis de verrouillage de ce même terrain des droits de l’homme, au seul bénéfice d’une orientation exclusive et excluante des sensibilités plus ou moins islamistes lors même que les centaines de prisonniers de la dictature sont pour l’essentiel sinon en totalité des militants islamistes…
Les propos tout frais de Sihem Ben Sedrine, au JT de France2, laissent même entrevoir et craindre une volonté carrément négationniste de ce fait politique majeur que constitue l’existence de plusieurs centaines de prisonniers de la dictature, mais que certains militant(e)s des droits de l’homme rechignent de plus en plus ouvertement à considérer comme tels. A voir et à entendre notre “lionne” se plaindre de ZABA la jetant en pâture aux “islamistes extrémistes”, on croirait à un monde à l’envers : les islamistes ne sont pas embastillés par centaines mais libres dans les rues de tuer la liberté des femmes… et la liberté tout court. Gravissime de mensonge, de mauvaise foi et de manipulation ! Ca ne passera pas Madame !
2. Une opposition atteinte, dans le déploiement interne des organisations qui la constituent et, plus gravement encore, dans les articulations coopératives supposées les unir face à la dictature, de maux paralysants. Notamment ceux-ci : un appétit de prédateurs pour la chefferie, et un esprit de boutiquier confiné au service des intérêts partisans et à la recherche de gains particuliers… Le cas de l’Association des Jeunes Avocats (8) qui vient de passer ces jours-ci sous contrôle du RCD en illustre toute l’absurdité quoiqu’on puisse dire par ailleurs, et à juste raison, du déploiement de la machine à intimider et à corrompre du RCD…
3. A quoi s’ajoute cette caractéristique, objective celle-là : une trop faible représentativité qui fait que l’opposition est dépourvue d’une matrice sociale et, par là même, de leviers de mobilisation populaire… Le peuple en est absent !
Combien sommes nous à en être malades, à résister ou à sombrer dans l’attentisme, les interrogations, le scepticisme, le détachement, le découragement…, le dégoût et l’écœurement ?
Quand l’opacité des pratiques, les solidarités sélectives, la convoitise des fauteuils, l’élitisme arrogant, la course à la notoriété, “la négociation” de la solidarité…, tiennent lieu d’opposition à la dictature ; et que la surenchère, les appropriations illégitimes et les exclusions sectaires, autour de simples pétitions de solidarité, sont ce qui s’offre de mieux pour répondre aux appels des emprisonnés, des malades mourrant, des torturés qui meurent sous la torture, des grévistes de la faim qui crèvent doucement, des persécutés qu’on tue socialement et économiquement ; quand le cauchemard du maintien de ZABA et de sa mafia aux commandes du pays ne trouve pour en conjurer le malheur que davantage de divisions et de délires mégalomaniaques, j’en viens à me dire finalement que la seule opposition qui vaille en l’état serait peut-être de hurler à l’imposture en l’appelant par son nom politique : Ras le bol l’opportunisme parasitaire !
Toutes les appropriations du nom du peuple, toutes les tutelles mystificatrices, celle des “élites” occidentalisées et occidentalisantes, comme celle des cheicks assurés de détenir les vérités célestes, sont des hold-up foireux sur le peuple, sa dignité, son islam… Ne voyez-vous pas, mesdames et messieurs les Chefs, que quelqu’un a raflé la mise, depuis le temps qu’il a fait main basse sur tout ce qu’il y a , jouant même de vos crédulités et de vos cupidités … ? Rappelez vous, il s’appelle ZABA ; c’est la dictature !
Tout ce qu’il y a à faire, il faut le faire contre la dictature. Du moins doivent le faire ceux qui ne jouent pas avec elle le vil rôle de la chose figurative dans la mascarade de “l’opposition parlementaire” ou, demain, dans celle des “élections démocratiques” ; oui, il faut le faire chacun de son côté si tant est que l’unité est impossible, mais pas les uns contre les autres ; et chacun pour soi si les sectarismes devaient empêcher l’adoption d’une charte unitaire, mais tous contre la dictature, la constitution tunisienne, amputée des dispositions faites sur mesure pour ZABA et sa famille ou dans sa version antérieure, pouvant et devant suffire à rallier toutes les bonnes volontés
Tout ce qu’il y a à faire, il faut le condenser sur la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers de la dictature, la levée de toutes les tracasseries sur les persécutés, le droit au retour paisible des exilés, parce que là se croisent tous les ressorts symboliques des rapports de forces. C’est par là que la lutte démocratique imposera et sa réalité et la reconnaissance de ses acteurs au régime en prélude à sa chute. Par là aussi que l’étranger comprendra, les cas échéant, que nous méritons sa solidarité, mais que nous n’avons nul besoin ni de sa bienfaisance ni de sa tutelle…
*C’est juste mon point de vue de ouildbled, simple tunisien anonyme, sans parti ni prétention à autre chose qu’à parler de mon peuple, pour mon peuple, pas en son nom.
07 mars 2004
ouildbledmail-watani@yahoo.fr
Notes :
(1) http://www.tunisnews.net/29janvier04.htm
(2) << Mustapha Nabli was appointed regional chief economist and director of social and economic development in the World Bank’s Middle East and North Africa region in 1999. He joined the Bank in 1997 as senior economic advisor in the Development Economics Vice Presidency. Before coming to the Bank, Mr. Nabli was an international consultant. He also served as Tunisia’s minister of economic development and minister of planning and regional development (1990-95), and held the position of chairman of the Tunis Stock Exchange (1988-1990). From 1975 to 1988 he was professor of Economics, Faculté de Droit et des Sciences Politiques et Economiques de Tunis (FDSPET), and served as visiting professor for teaching and research at various universities in Canada, the United States, Belgium and France. Mr. Nabli holds a Ph.D. and a Master’s degree in Economics from the University of California at Los Angeles >> (source : http://web.worldbank.org/).
(3) appréciation de la CIA, citée par T. Lassoued, voir note plus bas
(4) Ma déception n’enlève rien à ma sympathie solidaire avec l’homme pour son honneur, sa résistance, son patriotisme et, qualité rare, sa proximité. Ma critique porte sur des logiques politiques, et doivent être reçues hors toute considérations personnelles.
(5) Sur ce point, se reporter absolument à l’étude très fouillée et référencée de T. Lassoued :
ملاحظات حول المواقف الامريكية من دورالاسلاميين عامة والحركة _ الاسلامية في تونس خاصة في عملية البناء الديمقراطي
http://www.aqlamonline.com/lassoued1.html
(6) J’entends bien la réaction offusquée par cette dernière précision, qu’on considère d’un certain point de vue islamiste comme tendancieuse et spéculative, tout simplement parce que non concevable dans une vision essentialiste qui confère à la religion, en l’occurrence l’islam, valeur de Bien absolu, et comme tel incompatible par essence avec la tyrannie et le colonialisme, conçus comme des variantes du Mal. On sait ce que vaut cet argument au regard de l’histoire vécue et des situations concrètes : il n’y a pas un Islam d’essence, mais des islam contextualisés par des musulmans relativement à et en fonction de conditions sociales, culturelles et politiques historiquement données. Loin que l’islam détermine la politique, c’est la politique (rapports de forces entre visions du monde et intérêts contradictoires) qui peint l’islam aux couleurs de la réaction ou du progressisme, de la servitude ou de la liberté, de la modernité ou de l’obscurantisme…
(7) Par laïcisme j’entends la mise en système idéo-logique, c’est-à-dire la rigidification des principes de la philosophie laïque sous forme de dogmes qui en font une idéologie, d’aucuns disent une religion à son tour. De là qu’elle se prête à la même lecture essentialiste que la religion.
(8) http://www.tunisnews.net/4mars04.htm
تونس : الحزب الحاكم يفوز في انتخابات جمعية المحامين الشبان
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