« Nous t’observons minutieusement, de très prés, avec toute l’attention et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir afin de te destituer parce que tu as dupé le peuple. En enfonçant un pieu politique dans ton sinistre cœur, ça sera la plus grande satisfaction de ma vie. » ( Un fragment de la lettre envoyée à Bush par Cindy Sheehan, Présidente des Familles Etoile d’Or, une organisation nationale des familiers des soldats morts en Irak et rapporté dans un article de D.Brooks correspondant de quotidien mexicain La Jornada en date du 16 juin 2005)
La Guerre contre le Terrorisme de Bush est définitivement entrée dans l’histoire du monde des arts plastiques. Il faut remonter à Francisco Goya pour retrouver l’horreur et la terreur figées dans des toiles de peinture. Bien que Pablo Picasso ait aussi immortalisé dans la fresque célèbre Guernica, le bombardement de cette ville basque en 1937. Dans le premier cas comme dans le second, il s’est agit quand même de scènes bien que terrifiantes, mais enfin de compte des scènes de guerre au vrai sens du terme, aucun artiste encore n’a jamais osé peindre la torture. A présent c’est fait. C’est de la main et de la conscience du peintre sculpteur colombien Fernando Botero que la torture des Etats-Unis d’Amérique, unique dans ses dimensions et dans sa méthodologie, soit entrée dans l’histoire de l’humanité par ses portes les plus lugubres. A moins que ça soit sous forme de récits qu’on retrouve tout particulièrement dans l’histoire des noirs américains dans certains romans, la torture n’a jamais été peinte comme vient de le faire Fernando Botero. Il serait hasardeux de s’attendre à voir dans la Galerie d’Art de l’histoire humaine des tableaux qui représentent des scènes de torture, avec du sang qui coule, des cris de suppliciés qui se font entendre dans la profondeur de l’âme, les rires ivres de bourreaux au féminin et au masculin, des êtres humains nus, les pieds et mains liés ou totalement brisés, entassés les uns sur les autres comme de simples loques n’ayant ni cœur, ni esprit, ni sang ni sentiments et le tout pour faire une pyramide en chair humaine vive à la gloire de l’Amérique de Bush, de Rumsfeld, Paul Wolfowitz, Condolezza Rice etc. et comme le dit Noam Chomsky : « Une sélection des éléments les plus extrémistes, les plus arrogants, les plus violents et les plus dangereux de l’Administration Reagan. » Mais aussi à la satisfaction méphistophélique des diables non moins dangereux, Sharon, Mofaz et quelques autres sionistes non moins sataniques. En mettant les dimensions sans précédent de la terreur américaine sur des toiles de peinture, Fernando Botero a voulu effectivement, comme il le dit lui-même, faire que l’art plastique ne soit pas seulement un témoin de nature morte, mais un « pouvoir capable de vaincre l’oubli. »
Des soixante tableaux déjà peints, Fernando Botero en expose 45 en ce moment à Rome et plus tard à Berlin, Paris etc. Le reste, il préfère le montrer plus tard. C’est à partir des photos prises par les mêmes tortionnaires que s’est saisi le peintre, pour ne rien ajouter à la barbarie américaine que les douces touches de pinceaux qui montreront au monde, aux générations futures et à l’histoire humaine ce dont est capable la machine de terreur américaine. Enfin ce dont tout le monde soupçonne, et, sont très peu, jusqu’à présent, ceux qui ont osé le crier si haut. « Je devais faire tout ce que j’avais sur le cœur ; heureusement l’art détient une grande capacité requérante et j’espère qu’à long terme, ces tableaux resteront accusateurs et maintiendront vive la mémoire » dit Fernando Botero. (El Pais du 17 juin 2005) Dans le même article on peut lire : « C’est bouleversant de contempler ces figures, obèses bien familières dans le style de Botero, tordues jetées à même le sol, battues et ensanglantées. Des yeux aveuglés par un bandage luciférien, des hommes enchaînés et vêtus de linge féminin, des chiens avec la gueule ouverte pointant leurs lacérant canines sur la chair vive des prisonniers nus dans leur corps et terrorisés dans leur âme. ..L’effroyable liturgie de Abou Ghraib, symbolisée par un homme en cagoule sommé à demeurer les bras comme croix, grince sous les lisses touches de pinceau de l’artiste multipliant à l’infini son impact émotionnel. »
Bien que les horreurs de Abou Ghraib, de Guantanamo et de tous les autres lieux de torture chez les sous traitants à la disposition de Bush, à Bagram en Afghanistan, à Karachi au Pakistan, au Caire, à Rabat, à Riad ou même à Ouzbékistan et ailleurs, semblent surprendre le monde, l’histoire des Etats-Unis n’a jamais été faite autrement. Les dossiers sinistres de la terreur qui dorment dans les tiroirs et sont dévoilés à des rythmes variables, selon la quantité de sang déversée et le nombre d’innocents exécutés, les uns au bout d’une décennie, d’autres au bout de plusieurs, alors que les plus terrifiants demeurent dans l’obscurité sine die. Et dans cette optique propre à l’Administration américaine, de sa terrifiante écriture de l’histoire et sa singulière façon d’essayer de se débarrasser du lourd patrimoine criminel, aujourd’hui, en ce mois de juin de 2005 on a tenté de faire pénétrer dans la conscience collective de la société américaine d’aujourd’hui, les crimes commis il y a plusieurs générations dans le passé. Ce qui revient à dire que les crimes d’aujourd’hui et leur abjecte nature ne seront jamais connus par la société contemporaine et ne feront jamais partie de sa conscience.
Mary Landrieu, et George Allen sénateurs, la première de Louisiane et le second de Virginia, sont à l’origine du geste du Sénat américain de lever le secret sur les atrocités commises sur des milliers de noirs américains entre 1882 et 1968. En 1968, les troupes américaines composées dans une large majorité de noirs justement, avec Collin Powell à leur tête, en tant qu’officier de haut rang, étaient déjà à leur quatrième année de massacre du peuple du Vietnam. Ceci est dit juste en passant. Ces atrocités vont durer presque un siècle et feront ces milliers de victimes. Une époque qui a finit par enrichir le vocabulaire de la terreur et des atrocités et en même temps le vocabulaire de la langue en général avec un terme en l’honneur de celui qui l’a forgé dans la chair vive et dans le sang, William Lynch. Le terme lynchage prendra bien ses toutes premières et atroces dimensions à partir de cette époque. Il est rapporté sur les colonnes du journal américain, USA Today repris par El Pais du 14 juin 2005, qu’en l’absence de couverture légale, tous ces crimes sont restés impunis. C’est pour cela que le Sénat a voulu exprimer aux descendants de tous ceux à qui on a annihilé la vie dans ces séances inhumaines d’atroces lynchages, sa profonde sympathie et son solennel regret.
Combien de crimes sont restés avant 1882 et après sont-ils encore impunis ?!!!
Le prix Nobel de Littérature José Saramago dans une récente interview au journal mexicain La Jornada et à la question de la journaliste Rosa Miriam Elizalde, « en effet, une chose que les médias ne mentionnent pas, c’est votre décision de ne jamais voyager au Etats-Unis ni donner suite à aucune distinction venant de ce pays ? »Il a répondu : « Ni prix, ni honoris causa, ni présentations de livres. Je ne suis pas disposé à être humilié par la police des Etats-Unis. Il est vrai que ça aurait pu me situer dans une autre situation plus raisonnable. Mais c’est une porte par laquelle on ne pourra plus jamais s’en sortir. Pour en ce qui me concerne ça ne me sert à rien. De toute manière je pourrais dire que la police américaine peut faire ce qu’elle veut, elle ne pourra jamais m’humilier. Ce n’est pas une question d’humeur, c’est un ensemble de choses. La physionomie fasciste de ce pays se trouve aujourd’hui totalement achevée. Ce qu’hier n’était que des objectifs camouflés, aujourd’hui l’évidence ne peut être plus éclatante. » Plus loin à autre question : « Le Che le disait à sa manière. Dans son discours devant l’Organisation des Nations Unies en 1964 il a dit : Aujourd’hui avec nos yeux d’hommes libres nous sommes capables de voir ce qu’hier notre condition d’esclaves nous empêchait de voir que la civilisation occidentale dissimule derrière sa façade attractive, une horde de hyènes et de chacals. » Saramago a répondu : « Oui c’est ça. Bien que les mots hyènes et chacals résonnent assez fort à des oreilles insensibles, mais en le pensant tranquillement, on peut dire ; pauvres hyènes et chacals qui sont innocents de tout ce que font les maîtres de ce monde ! Une hyène se nourrit de ce qui est déjà mort, mais nous, nous assassinons. Et non seulement ça, mais nous profitons de ce qui est déjà mort si ça nous convient. Et tout ce qui ne nous intéresse pas on le jette à la poubelle indépendamment de sa nature, qu’il soit une chose ou un être humain. Pensez vous qu’il y ait plus haïssable, plus détestable, plus odieux que ça ? ». Comme on le constate, Saramago, a glissé – à juste raison d’ailleurs – de sa condamnation sans appel de l’Administration américaine à une vision critique générale de la civilisation occidentale. En cela il est d’intérêt de rapporter les propos de l’ambassadeur du Venezuela à Washington publiés dans El Pais du 06 juin 2005 : « Les Etats-Unis ne veulent pas comprendre la transformation en cours au Venezuela. Ils ne veulent pas assimiler que le régime antérieur ait fait faillite avec son modèle néo – libéral et que la société soit en train de faire la refonte d’une nouvelle République. » Et l’ambassadeur faisant le même reproche aux américains ainsi qu’aux européens qui prétendent offrir un modèle et un objectif qu’ils savent parfaitement impossible à atteindre pour les autres peuples : « A la teneur de ce qu’ils veulent vendre comme modèle – leur système propre de sociétés – les sociétés d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine pour atteindre un tel niveau comme celui des Etats-Unis, savez-vous de combien de planètes on aura besoin pour que les peuples dans ces sociétés arrivent au niveau de vie – avec tous mes respects – que vous avez, vous en Europe ou celui des américains ? – Il faudrait au moins quatre planètes. Enfin il faut penser à un autre modèle. En tout cas pas le vôtre. » Dans le même ordre des choses et cette vision d’ensemble de la société occidentale de Saramago, Noam Chomsky parlant de cette stratégie américaine d’imposer par le sang et le feu, ce fameux modèle, particulièrement en Amérique Centrale il signale : « Les réganiens déclarèrent en 1981 la guerre contre le terrorisme avec une rhétorique qui sera calquée après le 11 septembre 2001. Il s’est avéré qu’il s’est agi d’une guerre assassine et terroriste. Une guerre qui a dévasté l’Amérique Centrale tout en causant des retombées effrayantes dans d’autres régions du monde… Nicaragua est aujourd’hui, la deuxième nation la plus pauvre de l’hémisphère, juste après Haïti. Et ce n’est pas une coincidence ou pur hasard, c’est le pays où l’ingérence américaine était la plus constante après Haïti où l’ingérence était systématique. » Les ingérences américaines dans tous les pays du monde, en Amérique Latine, en Afrique, en Asie, du Mexique, à l’Afrique du Sud aux Philippines n’ont pas donné des moins catastrophiques situations y compris dans les pays – comme « l’Arabie Saoudite » qui offre à la civilisation occidentale plus de dix millions de barils de pétrole (plus que le quart des nécessités énergétiques mondiales) par jour et où plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté alors que l’élite qui tournoie dans le giron des El Saouds ne fait rien de plus que dilapider le pactole dans une consommation de tout produit occidental avec une voracité sans freins. Et pour d’autres raisons qui conduisent inévitablement aux effets de l’ingérence américaine, ce pays se trouve lui aussi – comble de l’ironie – endetté ! Ou comme l’Algérie dont les dirigeants s’ingénient par tous les moyens à faire parvenir l’hydrocarbure vers tous les coins de la civilisation occidentale, les pipelines transportant le gaz de Hassi Rmel passent par mer – dans le détroit de Gibraltar, ou par terre en traversant le Maroc ou la Tunisie, sans pour autant être distribué ni dans les « maisons » des propres autochtones de ce même pays, ni dans celles des pays de passage, le Maroc ou la Tunisie. Dans tous les trois pays l’ingérence occidentale en général et l’américaine en particulier les dégâts ne font que s’amplifier et les trois sociétés sont ruinées à tous les niveaux. Ce ne sont là que deux exemples dignes d’être cités pour corroborer les propos de l’ambassadeur du Venezuela ou la réflexion de José Saramago. Car dans les pays arabes, ce ne sont pas les dictatures qui sont à l’origine des désastres, mais bien l’imposition du système occidental, avec tous ses effets dévastateurs, à toutes ces sociétés. Les dictatures ne font rien d’autre que de s’approprier, manu militari avec toutes les conséquences qu’on connaît, de ce que les entreprises occidentales daignent laisser sur place. De toute manière et contrairement à ce que d’aucuns pensent, une démocratie réelle ne sera jamais compatible avec l’ingérence occidentale. Et pour terminer provisoirement avec ce chapitre, notons que les dégâts causés par la civilisation occidentale sur toute l’étendu de la planète continuent leur trajectoire apocalyptique. L’extinction des espèces animales, végétales et même humaines, continue à son rythme, dramatiquement hélas, habituel. Dix mille espèces animales survivent sous la menace de disparaître. Plus de 46,4% de la population en Afrique survivent à raison de 1 dollar par jour. Plus d’un milliard de personnes dans le monde survivent dans la misère absolue. Plus que le double de ce chiffre le fait au dessous du seuil de la pauvreté. Mais la pauvreté dans sa version des pays hors de l’hémisphère nord. Ces chiffres et estimations sont relevés du dernier rapport de l’ONU partiellement publié et commenté par El Pais du 13 juin 2005. Quant à Jean Ziegler, dans une interview au même El Pais du 8 mai 2005, il donne encore des chiffres plus terrifiants. « 100.000 personnes par jour meurent de faim. Un enfant de moins de 10 ans meurt chaque 7 secondes et un autre chaque quatre minutes perd la vue faute de vitamine A… Le plus terrible dans cette situation, c’est qu’en Irak d’aujourd’hui ainsi que dans d’autres régions du monde, la faim se reproduit biologiquement. Chaque année, des millions de femmes donnent naissances à des centaines de millions d’enfants détruits avant même d’arriver au monde. En effet un enfant sous-alimenté, entre l’âge de zéro année et cinq ans, n’a plus aucune chance de se rattraper. Même si à l’âge de six ans, une famille aisée espagnole par exemple l’adopte. Il est définitivement abîmé. Au Brésil, il y a des mères qui se voient obligées de cuisiner des cailloux quand leurs enfants crient de faim. Ainsi elles pensent les distraire jusqu’à ce qu’il se fatiguent et finissent par dormir… Et pourtant nous avons les moyens pour alimenter au moins le double de la population mondiale actuelle sans avoir recours à modifier génétiquement les aliments. Et puis on ignore encore les conséquences sur la santé de ces aliments transgéniques. De toute manière la communauté scientifique se trouve bien divisée sur cette question.
D’autre part n’oublions pas que les aliments transgéniques sont patentés, sont des marques enregistrées et ont leurs propriétaires. Ce sont des entreprises comme par exemple Monsanto qui pense tirer le maximum de bénéfice de sa propriété… Il y a 1 milliard de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable qui ne serait pas nocive pour la santé. Et en deuxième lieu dans cette question de l’eau, vient la question de la privatisation de cette denrée fondamentale dans la vie. En Bolivie ou aux Philippines où nous nous trouvons avec l’eau privatisée et commercialisée dont le prix a augmenté en une seule année de 400%. De telle manière les pauvres de Manilla ou de Cochabamba ne pourront plus payer l’eau de leur propre robinet. » Avec tous ces tableaux terrifiants et ces conditions dramatiques dans lesquelles se débattent les milliards d’êtres humains de par le monde qui sont œuvre directe des « grands » de la civilisation occidentale et particulièrement les instruments à leur disposition telles ces institutions dites internationales comme la Banque Mondiale ou le Fond Monétaire International. A qui mieux pourrait-on confier de telles institutions qui dictent la paupérisation absolue à la grande majorité des peuples du monde ? – La Banque Mondiale a été adjugée par Bush même à celui qu’on considère le cerveau de la croisade en cours, un sioniste notoire qui ne cache pas ses sympathies pour Sharon, Paul Wolfowitz. Alors que le FMI l’a été à l’espagnol Rodrigo Rato, issu de la droite et ancien ministre du personnage le plus sinistre de l’histoire contemporaine espagnole, José Maria Aznar. Et en plus ce dernier est l’ami intime de George W. Bush et une amitié dit-il dont il se sont fiers !
Et à propos de la Bolivie qui se trouve en ces jours mêmes à son unième tentative pour se libérer des griffes américaines, c’est le pays qui détient dans son sous-sol la seconde réserve de gaz et en même temps l’avant dernier pays en classement dans le revenu par habitant, juste devant Haïti dans toute l’Amérique Latine. Et à la question du journaliste, quelle est l’issue à tout cela, Jean Ziegler a répondu : « Jusque là nous avons vécu avec l’héritage de l’époque du pouvoir par délégation, la république et les Droits de l’homme, tout cet héritage est à présent condamné à mort par le grand capital financier international, qui prétend que la main invisible du marché soit la seule autorité de l’histoire. Nous sommes en train de créer un monde où les droits humains n’ont plus de place et où la propre démocratie se trouve en grave danger. [La démocratie dans le même système de la civilisation occidentale, car dans les autres régions du monde elle n’existe pas] Cela veut dire que nous vivons dans la jungle du capitalisme global et la loi du plus fort… Nous devons être conscients du fait que nous sommes à la dernière barricade. » Les réflexions de Jeremy Rifkin se répètent pratiquement à chaque fois avec des précisions vertigineuses. Dans son dernier article paru dans El Pais du 23 juin2005 il est écrit : « Au moment où les bénéfices des grandes multinationales montent vers le ciel, 99 pays ont dégringolé dans de pires situations économiques par rapport à la décennie des années 90… Les 356 familles, les plus riches de la planète disposent à présent de richesses combinées qui dépassent le revenu annuel des 40% de l’humanité…Les deux tiers de l’humanité, plus de 4milliards des êtres humains, ne se sont jamais servi du téléphone, un tiers, plus de 2milliards n’ont pas d’électricité…Les chantres du capitalisme nous ont dit que la globalisation sous l’œil avisé du marché créera un monde plus stable et pacifique. Et le résultat est tout à fait le contraire…Ils ont prétendu que la logique du marché finira par distribuer la tarte économique à tous, il en résulte le contraire et qu’à la fin * le vainqueur s’emparera de la totalité *…Les Etats-Unis sont passés au 24ième poste dans la classification des pays industrialisés dans l’écart de revenu : C’est-à-dire, la différence entre le nombre réduit des familles les plus riches au sommet et les millions de familles laborieuses à la base. Seuls le Mexique et la Russie ont une classification pire encore… Aux Etats-Unis où les recettes du marché sont la règle stricte, on y trouve la pauvreté la plus grave de toutes les nations industrialisées. Un enfant sur quatre vit en dessous de la ligne de la pauvreté. Le taux de délinquance aux Etats-Unis est le plus élevé dans le monde industrialisé. Effectivement de l’ensemble des détenus de droits communs dans le monde, 25% se trouvent dans les prisons américaines. » De son côté un autre américain, l’ancien président de la Réserve Fédérale des Etats-Unis (La Banque Centrale) Paul Volcker, reconnaît : « En surface, tout paraît bien. L’économie continue à croître…Mais si on plonge à l’intérieur, on trouve des déséquilibres effrayants. Nous avons besoin quotidiennement d’une injection extérieur de plus de 2milliards de dollars afin de maintenir la machine économique en fonctionnement…Nous vivons bien au dessus de nos moyens. Je l’ai dit en février, nous patinons sur très fine couche de glace. Les déficits – si nous continuons ainsi – vont s’accumuler et du coup, les choses se compliqueront. Mais personne ne semble en être conscient. »
Dans un autre article du correspondant du quotidien mexicain, La Jornada D. Brooks, en date du 23 on peut lire : « Au moment où les politiciens (Entendu, la bande de Bush) se montrent tellement préoccupés pour la protection de la bannière américaine, personne n’a rien commenté sur les révélations de cette semaine, à savoir que le gouvernement américain ait distribué presque 20 milliards de dollars propriété de l’Irak. Plusieurs milliards en espèces l’ont été quelques jours seulement avant la passation du pouvoir au gouvernement intérimaire. (Celui de Allayoui, au départ du vice-roi Paul Bremer) Selon un rapport élaboré à la demande du représentant fédéral démocrate Henry Waxman et présenté en audience législative cette semaine, les autorités américaines ordonnèrent le transfert de plus de 4 milliards de dollars en espèces prélevés sur les fonds irakiens congelés antérieurement dans la Réserve Fédérale (La Banque Centrale américaine) à New York. En un seul envoi 2,4 milliards de dollars ont été transféré. Waxman dit que c’est la plus grande somme d’argent en espèces jamais envoyé encore dans l’histoire de la Banque Fédérale.
Ces envois ont été effectués dans des énormes caisses qui ont été confiés à des chefs d’entreprises. Ces entrepreneurs savaient que les valises qu’ils transportaient constituaient des authentiques fortunes. Presque tous ces fonds provenaient des comptes irakiens congelés et des Fonds pour le Développement de l’Irak. L’ONU avait donné l’ordre à ce que ces fonds soient employés par le gouvernement provisoire pour le bien du peuple irakien. Quelque temps, avant un auditorat avait conclu après une vérification des comptes que presque 9 milliards de dollars qui se trouvaient sous le contrôle des autorités américaines avaient disparus. »
Il faut être totalement de mauvaise foi pour prétendre que les américains cherchent réellement à reconstruire un pays qu’ils ont eux même mis à feu et à sang avec un génocide sans précédant à cette époque de l’histoire humaine. Par contre la combinaison de tous les éléments sur la scène avec – en guise d’arrière – plan – tous les ingrédients de l’histoire américaine et ses massacres incessants auxquels s’ajoutent ceux des différents Sharon qui se sont succédés en Palestine, on peut facilement déchiffrer les intentions réelles dans une telle stratégie méphistophélique. Tout en liquidant physiquement le plus grand nombre d’irakiens, transformer une des régions du monde arabe la plus avancée, avec des réserves énergétiques qui dépasseraient toutes celles de la Péninsule Arabe (Plus de deux cents milliards de barils) et en même temps une des plus peuplées avec des capacités militaires relativement importantes,ou qui l’étaient, chose que James Baker d’abord et Collin Powell ensuite ont jugée intolérable pour la sécurité de leur allié Sharon, en un ou plusieurs émirats à l’instar de tous les autres dans la région et dans le monde arabe, avec des populations, en réalité les élites dans celles-ci, n’ayant pour unique but, que tout en consommant comme de simples parasites, les produits et les gadgets américains en particulier et occidentaux en général, garantir la prospérité de l’Occident et la sécurité des coreligionnaires de Sharon installés en Palestine. C’est un essai à appliquer, en cas de réussite, dans toutes les autres régions arabes et musulmanes. Toutes les analyses, les faits, les démarches et surtout les plans militaires mis déjà en applications conformément à l’esprit occidental ancré dans les croisades, la soif d’hégémonie et de domination, la ligne idéologique la plus extrémiste, indiquent bien la nature de la globalisation et son appendice de dernière minute la démocratisation tous azimuts dans le monde arabe et musulman selon Bush et compagnie.
Quoique veuillent l’affirmer Bush et Rumsfeld mais démentis par les faits, l’Irak est loin de constituer une réussite sauf dans la mesure où les hécatombes et les destructions mettent momentanément Sharon et ses complices hors de tout péril venant de Bagdad. L’hebdomadaire américain US News and World Report rapporte dans son édition du dimanche 19 juin 2005 les propos de l’influent sénateur – du même parti républicain de Bush, Chuck Hagel – le suivant : « Les Etats-Unis sont en train de perdre la guerre en Irak et le président Bush se trouve totalement déconnecté de la réalité. » Rumsfeld de son côté refuse d’admettre l’embourbement et est toujours à la recherche d’alibi. Le dernier en date se résume en ces propos tenus devant le Comité de Défense du Sénat américain : « Si les forces de la coalition se retirent avant de s’assurer de la capacité opérative des forces de sécurité irakiennes, on finira par nous retrouver bientôt avec un régime irakien beaucoup plus dangereux que le précédent et dans une région soumise à l’obscurité au lieu d’être libre. » Ainsi le chef de Pentagone refuse le retrait des troupes comme le réclame un groupe de législateurs républicains et démocrates. D’autre part, le non moins influent sénateur démocrate, Ted Kennedy, n’est pas demeuré en reste en rappelant à Rumsfeld « les graves erreurs et divagations » dans la planification de la guerre et l’après guerre en Irak qui s’est transformé en un « guêpier dans lequel sont déjà morts plus de 1730 soldats américains » et lui a exigé sa démission. Pis encore pour l’Administration de Bush, les déclarations du chef de l’Etat Major conjoint américain, Richard Myers rapportées par les agences de presse Reuters, AFP et DPA, en date du 23 juin 2005 « la résistance en Irak, n’a pas diminué par rapport à l’année dernière. » Quant au général John Abizaid qui a comparu lui aussi devant le même Comité n’a fait que confirmer les propos de Myers en précisant le suivant : « Il y a plus de combattants étrangers [Comme si les arabes des autres régions ont moins de droits de lutter contre les forces d’occupation que tous les mercenaires que les américains ont recrutés de par tout dans le monde] que les six mois passés. » Et a précisé qu’ils viennent de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Ils pénètrent en Irak à travers la Syrie et ainsiilsrejoignentles autrescombattants étrangers [encore une fois] de l’Arabie, de la Jordanie et de toutes les autres régions de la zone. Comme on le voit nettement les propos de Myers et deAbizaid sont totalement contradictoires à ceux que maintiennent Bush et Dick Cheney. Ce dernier dressait un tableau bien rose et prétendait que la résistance serait agonisante !!! A tout cela ajoutant que selon l’Institut américain de sondages et d’analyses Pew, l’image des Etats-Unis dans le monde accusant déjà une érosion considérable, ne fait que se détériorer en chute libre. Selon son dernier sondage dans seize pays, seulement dans six, on peut considérer une certaine image favorable. Des six deux sont cités, chez Sharon et en Indes.
Aucun autre pays ne peut prétendre à – presque à l’unanimité de la part de toutes les organisations humanitaires ou autres à travers le monde – une image aussi sombre. Il y a quelques semaines, Amnistie Internationale publiait son rapport sans appel qualifiant les centres de tortures des détenus, comme à Guantanamo de Goulag de notre temps, l’exposé des rapporteurs de l’ONU qui vient d’être publié n’est pas moins sévère. On lit dans ce rapport accablant pour l’Administration américaine le suivant : « Les experts de l’ONU, Leandro Despouy, Paul Hunt, Manfred Nowak et Leila Zerrouqui, spécialistes respectivement en indépendance judiciaire, santé, torture et détention arbitraire avaient demandé depuis un an au gouvernement américain, la permission de rendre visite et de s’entretenir en tête à tête avec les détenus à Guantanamo sans jamais recevoir de réponse. Nous avons été compréhensifs au commencement, mais le temps est bien passé et nous n’avons abouti à aucune coopération de la part des autorités américaines » a déclaré Leila Zerrouqui au cours d’une conférence de presse à Genève. « Les deux dates limites – le 20 mai et le 15 juin 2005 – ont déjà expiré sans pour autant recevoir la moindre réponse, ce qui équivaut à dire que les Etats-Unis n’ont aucune intention de coopérer »a-t-elle ajouté. Et identique à elle-même, l’Administration américaine a – tout comme elle l’a fait avec Amnistie Internationale – rejeté toutes les évidences en considérant que le Département d’Etat ( Ministère des Affaires Etrangères) maintient une coopération assez bonne, selon son porte-parole Adam Ereli. Devant une telle situation les experts des Nations Unies vont dorénavant enquêter sur les conditions des détenus à Guantanamo en fonction des informations de sources fiables, comme les familles des détenus et leurs plaintes individuelles, ou à travers leurs avocats ainsi qu’à travers les différentes ONG, de manière à ce qu’un rapport soit préparé d’ici la fin de l’année et présenté à la Commission des Droits de l’Homme en mars 2006, a déclaré Manfred Nowak.
Selon Zerrouqui, la raison fondamentale du refus de coopération de la part des Etats-Unis ne serait pas le fait de découvrir une situation pire que celle dont on nous informe, mais bien pour une raison beaucoup plus grave, celle qui met en question toute la Guerre contre le Terrorisme et la singulière conception de combattant illégal avec laquelle les Etats-Unis identifient les détenus. Une conception qui ne s’appuie sur aucun fondement juridique et se trouve en dehors de tout cadre légal justifiant leur maintient en détention.
Enfin les quatre rapporteurs de l’ONU ont souligné dans un communiqué « qu’aucun pays n’est au-dessus de l’état de droit » qu’ils vont continuer leurs enquêtes et qu’ils sont « très déçus de la part d’un pays qui prétend défendre les Droits de l’Homme dans le monde, alors qu’il refuse d’accomplir ses moindres obligations internationales. »
Tout ce déluge de chiffres, de faits, d’analyses et de situations apocalyptiques ne semble en rien perturber, le moindre du monde, ni le sommeil de Bush et les éléments les plus fanatiques et les plus dangereux qui l’entourent, ni celui des dictateurs, de toutes les couleurs dans le monde arabe et musulman en particulier, qui se sont embarqués avec l’enthousiasme obscène d’abord dans le navire de la globalisation et avec l’abjecte conviction dans la guerre contre le terrorisme du même Bush ensuite. Les anciens présidents Carter et Clinton semblent être conscients et commencent à réagir. L’un après l’autre ont déjà réclamé la fermeture de Guantanamo.
Dans un article publié dans El Pais du 13 juin 2005, sous le titre : Les Etats-Unis entraînent les forces armées des états d’Afrique du Nord au combat contre le terrorisme, on peut y lire : « Quelques 1000 militaires américains, appartenant dans leur majorité aux forces spéciales, participent jusqu’au 26 juin prochain à des manœuvres sous l’appellation Flintock auxquelles sont associées jusqu’à présent des forces armées des pays du Sahel, avec la participation pour la première fois de l’Algérie. Ces militaires américains qui sont dirigés par le commandement suprême des Forces des Etats-Unis en Europe (EUCOM), dont le chef, le général James L. Jones s’est entretenu bien avant avec le président Abdelaziz Bouteflika, leur objectif consiste à enseigner à ces forces armées locales à coordonner leurs actions, à mieux surveiller les frontières et ainsi être en mesure de mieux faire face au terrorisme… En deuxième étape et à Dakar, au Sénégal, où se trouve l’Etat major de Flintock, les militaires du Maroc, de Tunisie, du Nigeria et du Sénégal seront soumis par les instructeurs américains à un examen consistant en un problème de nature terroriste, circonscrit quelque part dans le désert et qu’ils doivent résoudre conjointement et d’une manière commune. » On voit parfaitement à quoi pourraient servir les forces armées dans les pays arabes ou musulmans.
A suivre.
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