A l’appel d’un collectif d’associations conduit par le CRLDHT et la LDH, près de 2OO personnes se sont rassemblées Vendredi 9 septembre en fin de journée, Place Saint François Xavier à Paris, près de l’Ambassade de Tunisie, où se trouve l’Ambassadeur de Ben Ali en France. Les services de police refusent les rassemblements devant l’enceinte même de l’Ambassade rue Barbet de Jouy, même aux sympathisants de Ben Ali.
C’est sur la place centrale à la sortie du métro que les manifestants ont commencé à affluer vers 18h00 heure de Paris. Le rassemblement a démarré à 18h30. En face, sur le coté menant vers l’Ambassade, une vigntaine d’excités du RCD, ont pris position derrière un rideau de CRS (Compagnies Républicaines de Sécuirté, les BOP français, mais avec plus de classe et de respect de la loi républicaine que les nôtres).
Les représentants de la LDH (Ligue française des Droits de l’Homme) et de la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) furent les premiers arrivés. Et c’est Mouheddine Chirbib, du CRLDHT qui a présidé le Rassemblement.
Présence des militants de la disapora et des défenseurs français :
Les manifestants ont scandé différents solgans en soutien aux revendications démocratiques de la société civile tunisienne. On pouvait distinguer les militants du CRLDHT, de la FTCR, de l’UTIT-PIDF, de l’ATF, du PCOT, de la LDH, de la FIDH, du Syndicat de a Magistrature, du Syndicat des Avocats de France, du PS, du PCF, des Verts, du PCOF et de l’ATMF. Outre la présence de quelques demandeurs d’asile, on pouvait reconnaître aussi des militants indépendants tels que le photographe et hispanisant Lotfi Ben Salem ou le jeune philosophe Néjib Baccouchi. Ainsi que le “témoin surprise” Mounir Beltaïfa, le tombeur de Habib Alias Moncef Ben Ali, frère de l’actuel chef de l’Etat, lors de la saga judiciaire de la Couscous Connexion au début des années 90, comme pour rappeler les dégats de la voyoucratie dès l’aube de “l’ère nouvelle”. On pouvait rencontrer aussi un bon nombre de tunisiennes et de tunisiens Anonymos qui sont venus vaincre la peur et soutenir les Défenseurs, les Journalistes et les Magistrats.
On pouvait lire sur des pancartes confectionnées avec les moyens du bord et avec une approche citoyenne : “Liberté pour la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme”, “Liberté pour le Syndicat des Journalistes”, “Liberté pour l’Association Tunisienne des Magistrats”, “Pour la libérté des prisonnniers politiques”, “Abas l’Etat Gangster”, “Indépendante, libre, représentative, vive la Ligue”, “Touche pas à ma Ligue”, “Ligueurs, Magistrats, Journalistes, même combat”, “Ben Ali réprime, Nous vaincrons”…
Faible mobilisation des “défenseurs” de Ben Ali :
La faible mobilisation des troupes RCDistes peut trouver son explication dans l’absence de chef troupes au Botzaris, siège clandestion et illégal des barbouzes du parti au pouvoir. Le 46, rue du Général Botzaris est une belle vieille demeure qui surplombe le Parc des Buttes-Chaumant et qui est squattée par le parti de Ben Ali, en l’absence de tout motif et de tout acte légal de propriété, de legs ou de location. Officiellement, c’est l’Ambassade de Tunisie qui est propriétaire des lieux, mais aucunne mention n’y indiquée et le drapeau de la République n’y flotte pas !!!
L’Ambassadeur Najjar, encore clandestin en France, n’ayant pas encore présenté ses lettres de créance, ni visité l’Elysée ni le Quai d’Orsay, n’a pas pu mobiliser plus d’une vingtaine de barbouzes de l’annexe de la rue du Général Botzaris.
La deuxième explication de la faible contre-mobilisation est le fait que beaucoup de destouriens ont honte d’être appelé à la resecousse pour défendre le régime, surtout après l’invitation officielle faite par le Général Ben Ali à son ami le Général Ariel Sharon. Lors d’un récent rassemblement devant l’Ambasssade, les “rassemblistes” se sont venus aux mains et aux insultes grossières. Certrains exigeaient qu’on ne les fasse plus venir pour défendre Sharon, “la Tunisie oui, mais pas Sharon” s’exlamait un pauvre type emmené de force..
La troisième explication de cette piètre performance “rassembliste” barbouzarde des botzarisards est le fait que l’annexe de la rue du Général Botzaris ne se remet pas d’une affaire sulfureuse qui met en cause des responsables de la “Maison du parti”, selon le lexique officiel de l’Ambassade. Mais on reviendra sur cette affaire prochainement..
La quatrième explication réside dans la difficulté qu’éprouvent les services de la voyoucratie à recruter des voyoux en France, à l’instar des voyoux, des Bandiyyas et autres Khalayeqs que le régime du voyou en chef a recruté pour casser le Conseil national de la LTDH, pour perurber le mariage de l’ancien prisonnier politique Fahem Boukaddous ou pour terroriser les défenseurs et les opposants et leurs familles, comme son pote de Moubarak l’a fait avec Al-Baltagiyyah Wal-Mogrimin à l’encontre des héros du Mouvement Kifaya..
Les barbouzards n’ont de slogans à scander à mort que la gloire advitam aeternam quasi-maladive et hystérique “Ben Ali, Ben Ali, Ben Ali, Ben Ali..
Prises de parole : Magistrats, Journalistes Défenseurs, même combat :
Jean-Pierre Dubois, fraîchement arrivé de Tunis, fut le premier à prendre la parole pour rappeler le soutien de la Ligue des Droits de l’Homme et pour dessiner le climat d’asphyxie dans lequel se battent les défenseurs tunisiens sous la chappe de plomb, ainsi que la volonté d’acier qui les anime pour défendre les parcelles de liberté qu’ils ont acquis de haute lutte depuis des décennies.
Michel Tubiana, vice-Président de la FIDH a rappelé l’engagement de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme à coté de leur consoeur tunisienne. Siddiki Kaba, le président de la FIDH s’est déplacé sur les lieux à Tunis pour apporter le soutien agissant et inconditionnel à la Ligue. Michel Tubiana a rappelé les engagements internationaux de la Tunise, mais aussi l’apport de la LTDH en Tunisie et au delà des frontières nationales en Afrique et dans le monde arabe, avant d’interpeller les politiques français et européens en exigeant le respect des droits de l’homme, pourtant inscrit dans l’article 2 des accords d’Association UE/Tunisie.
Hélène Franco a pris la parole au nom du Syndicat de la Magistature pour apporter le soutien des magistrats français à leurs collègues tunisiens. Elle a souligné qu’en s’attaqaunt aux magistrats, le régime durci le ton et donne un signal dans le sens de la recrudescence des violations des droits de l’homme. Elle a rappelé qu’en prenant pour cible une corporation plutôt conservatrice, le régime fait une erreur de plus, en poussant vers la radicalisation un secteur qui ne l’était pas. En défendant leurs propres revendications professionnelles, les magistrats tunisiens découvrent les atteintes quotidiennes du régime en matière des droits de l’homme, des libertés et de l’Etat de droit. “Quant les revendications tournent autour de la justice, c’est aussi l’espoir que les choses bougent”, a conclu la représente du Syndicat de la Magistrature.
Rachal Saada, du Syndicat des Avocats de France (SAF) , a exprimé le soutien inconditionnel des Avocats français à coté de leurs cofrères tunisiens, tout en rappelant l’importance de soutenir le combat des Magistrats pour leur dignité et pour l’Indépendance de la Magistrature, pillier de l’Indépndeance de la Justice et de l’Etat de droit. Son collègue Maître Gérard Tcholanki avait rappelé le matin lors de la conférence de presse au siège de la FIDH que le Barreau tunisien a une histoire très forte et des liens historiques avec les barreaux français. “Un Barreau uni autour de son Ordre et autour de son Batonnier avec tous les courants de pensée” a ajouté Maître Tcholanki.
Après ces prises de position des principales organisations de défense des droits de l’homme et de l’Etat de droit, les partis politiques français ont exprimé leur soutien à la Ligue, à l’ATM, au SJT et aux luttes des tunisiennes et des tunisiens pour la liberté. Les Verts (Fabrice Farbiez), le PS (Antony Whitney) et le PCOF(Véronique Lamy) ont pris la parole.
La troisème partie des interventions fut marquée par la prise de parole des représentants de la société civile tunisienne. Khémais Ksila, Secrétaire général de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a rappelé le contexte de la guerre contre l’intelligence en Tunisie, avec un régime qui s’attque à tout ce qu’il y a de précieux en Tunisie : les enseignants du supérieur, les avocats, les journalistes, les magistrats et aujourd’hui les défenseurs des droits de l’homme.
Mohamed Smida a assuré les militants de la Ligue du soutien agissant de l’Assocition des Tunisiens de France (ATF) et de l’ensemble des militants de l’immigration. Bahija Ouazzani en a fait de même au nom de la Fédération des Tunisiens de la Citoyenneté des Deux Rives (FTCR). Seul parti à prendre la parole. Adel Thabet, représentant du PCOT en France a brossé le tableau noir de cette rentrée politique avec ses accès de fièvre à Tunis.
Outre la présence des militants du PCOT, les représentants du Parti du Travail Patriotique et Démocrate, de Maître Mohamed Jmour ont participé au rassemblement, ainsi que le Dr Moncef Marzouki, président du CPR (Congrès Pour la République).
Le rassemblement fut clôturé par une prise de parole hautement symbolique de l’Association des Travailleurs Marocains en France (ATMF). Faouzia Maksoud a rappelé le soutien agissant de nos camarades marocains au combat des Ligueurs, des Journalistes et des Magistrats tunisiens. Nos frères marocains ont fait la démonstration de la solidarité agissante inter-arabe et inter-maghrébine, à Rabat, devant l’Ambassade où officie l’Ambassadeur Salah Bakkari, ancien scribe de Carthage. Le soutien de nos frères marocains à la Ligue et les slogans assez recherchés et riches de sens qu’ils ont scandé à la gloire de la Ligue resteront gravés à jamais dans la mémoire collective des tunisiennes et des tunisiens épris de liberté. Le Maghreb arabe a été construit dans l’épreuve et dans le soutien mutuel. Les Allal Fassi, les Messali Hadj et les Habib Bourguiba ont trouvé les synergies des luttes communes, les Etudiants de la glorieuse Etoile de l’Afrique du Nord scandait l’Indépendance de tout le Maghreb. Merci à nos amis marocains qui nous font chaud au coeur en cet automne maussade de la rentrée. En hommage au Maroc, cet hymne à l’intelligence et à la dingité qui nous vient du fond des luttes estudiantines que l’auteur de ces lignes a gardé de ses courts séjours au Maroc frère, avec un accent fessi qui sonne encore si fort dans les veines :
نظام حمار مهمته قمع النضال لا غيره
و أنا يا رفيق ما نخون نضالات الجماهير الشعبية
Paris-Invalides, le 13 septembre 2005
Abdel Wahab Hani
*L’Ambassade de Ben Ali est le terme qui convient pour désigner ces représentations qui n’ont plus rien à voir ni avec la diplomatie ni avec la représentation des intérêts de la Nation. “La police diplomatique” aurait dit mon ami Chokri Yacoub, valeureux militant de la disapora à Lausanne.
**Les photos qui accompagnent ce Commentaire ont été prises par notre ami Néjib Baccouchi. Elles sont présentées avec légende et ordre de prise de paroles :
iThere are no comments
Add yours