L’Alliance Maghrébine pour la Démocratie.

Dans son analyse des évènements qui ont secoué dernièrement le général Ben Ali et son entourage le plus proche à Tunis, l’auteur dans un article posté sur « Tunisnews » en date du 07/01/2007 a pris le soin de nous mettre en garde, à savoir que l’opinion qu’il émettait sur le sujet, n’engage que sa propre personne en tant que journaliste et non pas en tant que président d’une certaine Alliance Maghrébine pour la Démocratie – un club de « démocrates » fondé, comme il est bien mis en exergue à la page d’accueil de leur site sur Internet, sur le sol de la métropole française (AMD : Association de droit français dans le cadre de la loi de 1901, récépissé de la Préfecture de Police de Paris N°173890 P).À moins que l’alliance en question ne soit un club de football ou de pétanques, ce qui n’est pas le cas, l’analyse de monsieur Omar ne peut – par logique – se situer en dehors des grandes lignes directrices de l’alliance. Il n’y a aucun doute qu’elle se trouve bien partagée par ses S’habou ou amis au sein cette alliance. Une alliance à laquelle appartient, entre autres, le sinistre personnage, Tahar Belkhoja, qui fut à son temps, comme grand serviteur de Bou Rquiba (Eux, pour une question d’esthétique propre à la phonologie ou pour maintenir le flou et le mystère, préfèrent utiliser la dénomination en un seul mot Bourguiba, tel que les colons français avaient transcrit les patronymes arabes à leur guise et convenance à la langue française.) Il a évolué comme tous les autres d’un poste à l’autre pour en finir en féroce ministre de l’intérieur. Il n’est point besoin de rappeler à n’importe quel peuple, surtout arabe, ce que signifie cette fonction dans un tel Ministère de la terreur et de l’horreur. L’unique réussite indiscutable à l’actif de tous les chefs de gangs, qui dictent leurs lois à titre de président, de roi, de prince ou de sultan, dans toutes les régions arabes et musulmanes. Tous bien sûr à vie. Quant au personnage Belkhoja, qui jouit comme tous ses compères du temps du premier dictateur d’un significatif revenu à six chiffres en tant qu’ancien ministre, a accumulé tout au long de sa carrière une autre fortune largement confortable lui permettant non seulement de vivre très aisément à cheval entre le pays natal et la France, particulièrement à Paris. Ce monsieur continue à être actif. A part le fait d’être membre fondateur du club, il s’est trouvé une autre fonction qu’il semble avoir « subtilisé » ou au moins partager avec un autre hideux personnage dit Essyah en tant que vice-président d’une ténébreuse association dite « Association du Souvenir de Bourguiba ». Enfin une association de nostalgiques qui contiendrait aussi bien des français que d’autochtones francisés et dont le siège se trouve, comme par hasard aussi, en France. Dieu sait qu’elle est la signification exacte d’une telle association. Mais restons dans l’article de M. S’habou.

La désinformation ou le mensonge systématique et permanent.

Il y est écrit notamment : « …La désinformation autour de laquelle le régime du 7 novembre a choisi, en toute connaissance de cause, de se construire et de durer. » À cette désinformation que l’auteur semble dénoncer, il a ajouté de sa part le cynisme et l’hypocrisie. Car en mettant l’accent uniquement sur le régime du 7 novembre, il veut nous faire croire que la désinformation n’est que le stigmate de l’actuel dictateur et feint d’oublier qu’on est toujours dans la même république et la machine de désinformation ou d’intoxication n’a pas été créée par le général en exercice. Tout en étant un instrument perfectionné à l’époque du premier tyran, elle est l’œuvre de plusieurs experts en la matière, tous sortis de la même école occidentale ou plus précisément judéo-chrétienne, et, selon les circonstances, plus sioniste que chrétienne. Par conséquent c’est faux ce que prétend monsieur S’habou sur cette question. Les dix millions de citoyens n’ont jamais cru ni au général ni à son prédécesseur, mais ils avouent quand même, que les médias racontent des mensonges. Il écrit qu’ils sont obligés. Mais il ne dit pas qu’ils sont payés justement pour mentir. Bien qu’employé d’une manière assez grotesque dans les pays arabes et musulmans, le mensonge systématique et permanent, quitte à défier la foi de monsieur Omar et S’habou en la démocratie, est bien un produit occidental. En partant des valeurs morales strictement musulmanes le mensonge est l’équivalent du crime sinon il le dépasse. Il est le crime impardonnable et son châtiment est irréfutable et ne jouit d’aucune circonstance atténuante.

Le point commun entre Bush et M. Omar

Plus loin il écrit : « La nébuleuse terroriste planétaire du nom d’El Qaïda a établi, comme on le sait, à travers le globe, des sortes de succursales aux fins de frapper les centres vitaux d’un occident tyrannique pour faire mûrir les conditions favorables à l’émergence d’un ordre islamique pur et dur … » Lu ailleurs, dans n’importe quel journal occidental, aucun de ces termes employés par l’auteur n’aurait surpris. Monsieur S’habou a pratiquement répété mot par mot les expressions mensongères employées par le messie borgne Bush. Il démontre une affinité extraordinaire, tout en étant à Tunis, à interpréter les choses avec les mêmes manipulations méphistophéliques des plus fanatiques des néocons de l’Administration usaméricaine. Autrement dit, il retransmet le même mensonge de Bush qui consiste à faire peur aux américains afin de justifier ses terreurs et destructions massives des peuples, surtout arabes et musulmans. Chose qui profite à l’industrie militaire usaméricaine et qui justifie aussi son règne à la Maison Blanche. C’est quand même assez insolite qu’un Omar ait les mêmes idées sur son propre pays et sa propre société qu’un ennemi qui s’appelle Georges ou Jacques. Mais que dis-je ? – Il n’y a plus rien d’insolite. Même la trahison pure et simple est apparentée avec le droit démocratique et est considérée comme une louable opinion.

Dans les traditions et la culture arabes et musulmans, le prénom Omar fait surtout penser à l’un des plus fidèle disciple du Prophète Mohammed, et le plus brillant Khalife, Omar Ibn Al Khattab. A moins que le père de monsieur S’habou ait eu une autre chose dans sa pensée, comme d’ailleurs l’écrit l’auteur, et a pensé à Ammar Bouzzouer, car à lire ce qu’écrit son fils aujourd’hui ça doit lui causer une extraordinaire amertume et un énorme désespoir. Par la suite monsieur S’habou en parlant du fondateur d’El Qaïda, trouve que ce dernier ait décidé de « s’occuper du Maghreb et principalement du bastion du modernisme arabomusulman, cette Tunisie, qui ne veut toujours pas se débarrasser de l’héritage idéologique du mécréant et ennemi de l’Islam : Bourguiba. » En situant les choses dans cette optique-là, il traduit exactement le mensonge de Bush quand il dit : « Ils nous haïssent pour notre mode de vie. »

Indépendamment de ce que prétend monsieur S’habou sur l’objectif d’El Qaïda, que veut-il nous dire d’abord par bastion de modernisme arabomusulman ? – Il n’y a rien qui indique qu’on se trouve réellement devant un bastion de modernisme, ni arabo ni musulman ni rien d’autre qu’une stricte caricature d’une quelconque zone occidentale qui consomme tout et ne produit rien. Où est ce bastion ? – Ou est-ce que pour l’esprit de monsieur S’habou, le fait de voir une infime minorité de la population jouir d’un rythme de vie occidental opulent et surtout insultant au détriment d’un réel et propre projet de construction aux répercussions morales et matérielles sur tous les membres de la société veut y voir un bastion de modernisme arabomusulman ? – Justement les trente ans de règne du premier déposte ont favorisé l’épanouissement de cette classe ou élite – qui existait bien du temps des colons et qui est demeurée en tant que ferment – formée de parasites et d’opportunistes gloutons de tous gadgets au sens matériel comme intellectuel venant de l’Occident. Il se trouve que cette ainsi dite élite qu’elle soit dorlotée, chouchoutée par un Occident, son géniteur se trouve à présent consolidée par le successeur du premier dictateur. Elle constitue une tête de pont indispensable pour un Occident aussi prédateur et fidèle à lui-même. Cette même élite est clonée dans ses moindres détails à Rabat, à Alger, à Nouakchott, à Tripoli, au Caire, à Beyrouth et partout ailleurs, même à Riad ou à Djedda. Aucune ne représente ni un bastion quelconque, et encore moins, un bastion arabomusulman que ne le prétend l’auteur. Tout au plus une vitrine publicitaire des féroces prédateurs de la planète. Toutes ces élites clonées représentent des îles d’opulence, de cynisme, d’insolence et dégénérescence morale, dans des océans de misères, d’injustices, de terreurs et toutes sortes de calamités. Ces classes d’une terrible et impitoyable voracité s’attachent d’une manière indéfectible, à l’une des métropoles de l’Occident. Pour les unes se sont Paris ou Rome et pour d’autres Londres ou Washington, mais toutes s’attachent inéluctablement à l’Occident dans son ensemble et ne semblent se trouver en terre arabomusulmane que comme si elles n’étaient qu’en tourisme de longue durée.

Dans la foulée elles seraient chargées de liquider à prix de solde toutes les richesses naturelles et humaines qui font la gloire et sans nulle doute la prospérité matérielle de leur Occident bien aimé. Toutes s’identifient aux réussites et succès scientifiques, technologiques ou autres de l’Occident. Toutes ces sinistres élites utilisent, dans leur vie quotidienne, de A jusqu’à Z des produits qui leur arrivent de très loin à travers les mers, sans soucier le moindre du monde ni de leur coût pour l’ensemble de la société qui est dévastateur, ni de leurs effets qui sont encore beaucoup plus dévastateurs. Aucune de ces élites, ni prises séparément ni prises dans leur ensemble, n’a jamais offert pour tout ce qu’elles reçoivent absolument rien à la société aucun projet de construction réelle. Le seul projet qu’elle présente c’est celui que leur dicte la Banque Mondiale ou le FMI ou d’une manière globale la nouvelle forme coloniale dite la Mondialisation. Et ce projet là reste celui de l’Occident dans son ensemble qui n’a jamais tenu compte des autres peuples de la terre que dans la mesure où ils sont bons à être dépouillés de toutes leurs richesses et de tous leurs biens.

Cinquante ans en arrière et en termes réels notre sous-développement à tous les arabes et musulmans était surmontable en l’espace de quelques années, à présent, on est de plus en plus pauvres, sans aucun projet valable et le progrès nous paraît de plus en plus relevant de chimère. Où est le bastion dont nous parle monsieur S’habou dans tout cela ? – Quelles sont ces grandes réalisations scientifiques et technologiques ? – Où sont ces centrales nucléaires ? – Où sont ces progrès industriels ? – Où sont ces progrès agricoles ? – Où sont ces progrès en médecines ? – Où sont les industries de constructions de moyens de communications et de transportes ? – Rien de tout cela. C’est le désert total. Et pourtant un réel bastion arabomusulman ou non, qui pourrait constituer un objet de convoitise ou de jalousie ne peut objectivement s’asseoir que sur des fondements et de structures à même de créer les richesses réelles, renouvelables et en continuelle progression pour tous les membres de la société et non pas l’abjecte opulence accumulée par ces élites parasitaires aux prix de la liquidation à prix de solde de toutes les richesses naturelles de leur société. Des fondements et des structures à même de constituer la base d’une authentique construction, ne sont jamais – aujourd’hui beaucoup plus qu’hier – possibles au niveau de quelques dix millions par ci ou par là, mais plutôt d’un ensemble beaucoup plus grand composé de plusieurs régions arabes ou musulmanes avec la condition principale d’une souveraineté totale et radicale vis-à-vis de l’Occident. On sait que ce genre d’individus, de la nature de l’auteur de l’article, ne peuvent raisonner en ces termes. Ce n’est pas pour cela qu’ils sont formés. Justement pour son contraire. Ils ne se sentent pas en conflit avec l’autre. Ils sont universalistes disent-ils !

Partout dans toutes les régions du monde arabe la situation est la même : Une élite parasitaire dont tous les membres ne représentent à peine plus de deux ou trois pour cent de l’ensemble qui ingurgite – sans se poser la moindre question – un sans fin de produits occidentaux que débarquent les bateaux et les avions cargos de toutes dimensions, alors que le reste de la population, c’est-à-dire les 97%, je dis bien quatre vingt dix sept pour cent, se voit forcée par la terreur de tous ces dictateurs à vivre sur les « poubelles » de ces élites. Il est bien triste de voir certains naïfs ou pauvres d’esprit parler d’économie, alors qu’en réalité, il ne s’agit que de la gestion de la misère au profit de l’économie réelle, celle de l’Occident. Si le pivot de l’économie occidentale se trouve dans leurs gigantesques industries, chez nous dans le monde arabomusulman, l’axe de la société – pour ne pas dire ce qui n’existe pas, c’est-à-dire l’économie – c’est le train de vie de cette classe formée de oisifs mais grands goinfres qui se gavent à satiété de toutes les friandises occidentales. Et de leurs poubelles au sens figuré comme au sens propre s’alimente l’écrasante majorité de la population.

Revenant à présent à ce genre de relations entre le monde arabe et l’Occident, que ne cessent de mettre en exergue ces sinistres élites sous le terme pompeux de respect de la légalité internationale. En termes d’échanges – si jamais on peut appeler ainsi – ça signifie qu’un produit occidental, n’importe lequel, ça peut aller d’une simple épingle ou une pièce de rechange d’un objet de consommation à un moyen de transport ou de communication quelconque nous est facturé à partir de soixante fois la valeur de l’heure de travail de l’homme blanc par rapport à l’heure de travail d’un citoyen arabe ou musulman pour produire un objet quelconque que l’Occident veuille s’y intéresser. Autrement dit l’heure de travail d’un blanc occidental, nous revient, au moins, à soixante heures de travail de chez nous. Les mêmes paramètres s’appliquent à ce que cette élite considère une gloire ou le bijou de toutes ses fausses réalisations ou performances : Le tourisme.

Dans ce secteur le déficit est catastrophique non seulement de par ses considérations strictement économiques, mais aussi par ses retombées sociales qui sont dévastatrices. Dans ce secteur – qui au fond ne répond qu’aux besoins de la seule économie occidentale et à la nécessité d’espace pour son mouvement financier. On verra plus loin dans quelles circonstances la société a été entraînée dans cette affaire. Et dans le cadre de la concurrence entre une région et une autre dans le monde arabe ou ailleurs dans le monde sous domination occidentale, les choses ne s’arrêtent plus aux prix déjà truqués à l’avantage comme il se doit des agences de voyages occidentales et à la qualité, sinon ça s’étend à tout un éventail de caprices des plus perverses et des plus dégénératives que véhicule l’individu occidental. En somme un secteur totalement antagonique avec les valeurs morales de plusieurs sociétés humaines et non pas seulement la nôtre, justement arabomusulmane. En termes économiques intrinsèques, le produit dans ce domaine qui nous coûte 60 heures de travail est échangé contre un produit occidental qui a coûté moins d’une heure de travail. Et ça dans le meilleur des cas. Il n’est donc pas étonnant que toutes les régions arabes soient continuellement déficitaires. Par conséquent il n’est point étonnant que seule cette minorité élitaire ait le droit à un rythme ou mode de vie occidentale avec toutes ses exubérances. Souvent les produits occidentaux les plus sophistiqués arrivent beaucoup plus vite sur nos marchés que sur les marchés occidentaux. Bien sûr en quantité bien réduite. Juste pour satisfaire les besoins des membres de notre élite parasitaire. Juste pour la vitrine.

Lors d’un court débat à la télévision française F24 du 08/01/2006 à 19 heures est apparue une dame du nom de Emna Soula, (sénateur selon le présentateur) face au très connu opposant au régime, le docteur Moncef El Marzouki, justement pour parler des derniers événements sanglants. Madame la sénateur était bien maquillée, habillée en costume bien occidental (Évidemment, elle ne va quand même pas arriver en Safsari ou en costume traditionnelle dirait-on, là n’est pas l’objet de la question.) et comme bijou visible à la camera, pendait autour du cou et partiellement sur son décolletée une énorme chaîne d’or. Ce genre de chaînes finement tressées, mais assez épaisses, qui sont généralement appréciées et portées par les gitans hommes et femmes ou les gangsters et les trafiquants de drogues d’Amérique du Sud. Il est bien clair que la dame s’était bien déplacée par avion à Paris. Elle était tout à fait le prototype de cette élite que ne se prive de rien. Et à la question posée par le journaliste sur le pourquoi de tergiversations des autorités et les différentes versions contradictoires qu’on donnait sur la vérité des évènements, elle n’a rien trouvé d’autre à dire que : « Il était normal qu’on ne dise par la vérité tant que l’enquête était en cours afin d’éviter les fuites etc. » Mais ce q’elle n’a pas dit, c’est que ça fait bien cinquante ans que ces gangsters évitent les fuites. Autrement dit ça fait bien cinquante ans qu’on raconte que des mensonges. La seule vérité, qu’ils ne sont pas tenus de dire, c’est leur train de vie farouchement occidental, extrêmement coûteux et finalement financé par une population vivant en permanence dans la terreur et l’humiliation.

Et puis une fois qu’elle ait finalement reconnu l’évidence que contrairement à ce qu’avaient maintenu les autorités pendant plusieurs jours, il ne s’agissait point d’affaires de drogues ou de criminels, mais bel et bien d’actions armées. Et quand le journaliste de la chaîne de télévision française lui a posé la question sur le pourquoi des choses, la raison de cette explosion – tout comme monsieur Omar – elle n’a pas hésité à faire le chapeau à des éléments étrangers au pays – disait-elle – « car nous sommes un petit pays sans richesses naturelles et son peuple n’a pas génétiquement cette propension à la violence et c’est cette non violence qui fait l’admiration des occidentaux pour notre pays. » (Elle a dit notre pays) De là, faut-il conclure que cette opulence dans laquelle vit cette minorité parasitaire, est due à la générosité occidentale et non pas aspirée du sang du peuple. Quel culot ! Par la suite le journaliste s’est tourné vers le docteur Marzouki avec son air de toujours, qu’on dirait qu’il venait de ce campement sur les bords de la Seine des SDF français et à peine ce dernier a-t-il commencé à donner son explication des évènements et leurs origines réelles dont les racines plongent profondément dans la corruption, l’injustice, l’humiliation, la terreur etc. qu’il a été interrompu à la fois par le présentateur et les vociférations assourdissantes de madame la sénateur Soula.

On reviendra sur la question de la génétique propension des citoyens à la non violence plus loin. Mais d’ores et déjà on trouve ce même leitmotiv chez tous les autres tyrans arabes et musulmans. Le même refrain est repris aussi par tous ces mouvements, les « Cheikhs » ou Ulémas qui tournent dans le giron de ces impitoyables dépostes. Tous veulent réduire les arabes et les musulmans à des peuples qui ne connaissent que veulerie, vilénie, soumission totale et enfin de compte des peuples qui ne comptent en rien. Quelle erreur monumentale !

Évidemment dans une telle société sans projet réel de construction aucun, pour ce faire, il n’y a rien d’étonnant à ce que règnent le despotisme – non pas d’un seul homme comme on veuille toujours le faire croire, mais d’une poignée d’individus – avec tous ses corollaires de terreurs, de corruptions, de misères et de toutes les calamités qui inévitablement mènent à toutes sortes d’explosions organisées ou non.

Dans tout cela et pour ce qui est du Maghreb en particulier, notre ami avec son alliance, semble nous dire que de cette zone géographie là, lui appartient à lui et à son club et à personne d’autre. Mais quand on voit un peu ce qu’il nous propose d’autre à travers son alliance chapeautée, comme il se doit, par la métropole de toujours et plus coloniale que jamais, franchement on est en droit de se demander : Mais par quelle autorité morale s’arroge-t-il, lui monsieur S’habou, le droit de regard sur de telles questions ? – Enfin le droit que lui octroie sa qualité de président d’une certaine alliance ! Au fond l’Alliance de monsieur S’habou – comme l’indique bien le récépissé de déposition signalé auprès de la préfecture de Paris – reste quand même intrigante. Ou que les autorités françaises se sont fait abusées de l’utilisation de leurs lois par ces individus fondateurs au nez même du colon d’une organisation dont le but consisterait à liquider à court ou moyen terme les avoirs et intérêts français dans toute la région du Maghreb, ou alors le projet d’une telle alliance ne serait que de la poudre aux yeux et par conséquent tout à fait destiné à mieux consolider ces mêmes intérêts. Monsieur Omar pourrait objecter ce qu’il voudra sur les susceptibilités des tyrans, mais franchement aller déposer un dossier auprès de la préfecture de Paris pour alliance qui concerne les peuples du Maghreb ça relève franchement du mystère propre aux membres de cette élite !

L’héritage idéologique et l’archéologie.

Mais quand il parle de « l’héritage idéologique du mécréant et ennemi de l’Islam : Bourguiba. » est-ce qu’il y a le moindre doute là-dessus ? – Bou Rquiba a bafoué publiquement les valeurs morales et la foi de toute la société. Et il ne s’en est point caché. Il émulait disait-il, son admiré Kamel Atatürk, le père des turques. Ce dernier avait commencé son combat contre cet « ennemi l’Islam » presque un demi siècle avant lui et le sort des turques, dépend toujours de la bonne volonté ou du bien vouloir de l’Occident. L’élite turque quant à elle, avec toute l’avance qu’elle a sur l’élite à laquelle appartient monsieur Omar, n’a pas fait encore de miracle. Plus de quatre vingt dix pour cent du peuple turque vivent de la même manière que les autres peuples musulmans. Et quand on va en Anatolie, on se croirait encore dans la Turquie de l’époque de la chute du Khalifat au début du 20ième siècle ou la fin du 19ième. Bien que le régime turc, allié inconditionnel de l’Administration américaine et membre de l’OTAN, fournissant à cette organisation une quantité significative de militaires et d’officiers disposés à intervenir avec force là où il le faut pour défendre les intérêts de l’Occident, même pour écraser des musulmans comme c’est bien le cas en ce moment en Afghanistan ce qui aurait suffi pour prouver l’adhésion corps et âme de l’élite turque aux valeurs occidentales, ni son incorporation à la Communauté Européenne, ni l’amélioration des conditions de vie de sa population ne semblent une réalité proche. Et dire que tous les gouvernements successifs en Turquie depuis Kemal Atatürk qui a aboli le Khalifat en 1924 n’ont cessé de faire toutes sortes de concessions aux européens jusqu’à même renoncer à leur simple couvre-chef traditionnel pour le remplacer par le béret et pourtant il n’y a rien qui indique que l’Occident soit sur le point de céder et finalement ouvrir les portes du « Paradis » aux pauvres turques. Et ça peut durer encore longtemps, indéfiniment. A moins que les turques finissent par se réveiller, par se convaincre et changent enfin de cape. Et là c’est une autre question.

Monsieur Omar après nous avoir expliqué les rouages de fonctionnement de ces groupes et l’essence de leur idéologie ou leur credo, le salafisme, ce qui d’après lui, les conduit purement et simplement vers le culte de la mort, il arrive à la conclusion pour écrire : « A mon humble avis, ce qui vient de se produire en Tunisie et qui risque de se reproduire dans ce même registre, n’est pas inquiétant. Je vais peut être surprendre plus d’un, mais je ne m’étais senti à aucun moment, durant ces derniers jours, saisi d’inquiétude, à fortiori de panique. Contre ce type de dangers exogènes, notre pays est défendu par d’invincibles armées qui ont pour nom de guerre : Le Code du Statut Personnel, la culture du planning familial….Notre pays n’étant pas un échafaudage confessionnel artificiel dessiné par les compas et les équerres des stratèges du condominium franco britannique. La Tunisie a construit sa solidité et son homogénéité sur plus de trois mille ans et a tours été sculptée par le souffle de la reforme… »

D’abord il est bien de rappeler à l’auteur que ce qu’il appelle le culte de la mort ça n’existe pas dans l’Islam. C’est encore un produit d’origine occidentale. Dans la société occidentale le culte de la mort est resplendissant dans toutes ses dimensions, mais toujours par son antagonisme c’est à dire par l’énorme attachement à la vie. La même philosophie qui a mené l’ Occident à cette hégémonie épouvantable. La philosophie qui est à la source de son arrogance et sa barbarie. Par contre dans la culture musulmane, on ne meurt jamais pour rien. Et comme on ne meurt pas pour rien, et, qu’il y a de toute manière une récompense il n’y a pas de culte de la mort. Mais cette question n’est pas non plus l’objet de cette réflexion qui fait suite à votre article.

Pour l’auteur tous les dangers qui menacent la société sont exogènes. Les mêmes arguments employés par tous les dictateurs et tyrans qu’ils soient ceux du Maghreb ou ceux du Machrek y compris les gangsters de la Péninsule Arabe qui se sont appropriés, ni plus ni moins que, de tout un continent. Ils ont poussé le culot – avec la complicité, précisément de ce même Occident avec toutes ces institutions et toutes ses légalités – de lui donner comme « patronyme national » leur propre nom de famille. Pour le tyran du Caire tout ce qui passe en Égypte est aussi exogène et comme bouc émissaire, il utilise toujours l’élément palestinien. Il est toujours à la portée. Pour celui de Jordanie, les éléments sont souvent aussi palestiniens et depuis quelque temps, ils sont irakiens ou syriens sinon tous ensemble. Même ce sinistre personnage du Pakistan, rejette aussi la responsabilité sur les « Taliban » et sur Al- Qaïda. Rien au Pakistan ne pousse les pauvres pakistanais à se révolter contre cet ignominie d’individu !? Enfin inutile de continuer citer les exemples.

L’argument des dangers exogènes de monsieur Omar n’a rien de sérieux. Ça relève de sa propre fantaisie.
Quant aux invincibles armées c’est tout simplement pathétique. Et il nous met devant la première armée, celle du Code du Statut Personnel. Le cheval de Troie de toute cette classe d’intellectuels à laquelle appartient monsieur Omar. Là aussi les turques sont en avance et ce n’est donc pas la panacée des seuls amis de monsieur Omar. En tout cas en ce qui nous concerne l’histoire est là pour nous éclairer sur les circonstances réelles qui ont poussé, le premier dictateur à manœuvrer dans ce sens. Car en réalité, dans les années cinquante, ce que cherchait le dictateur n’était pas le bien être et le progrès de la société, il cherchait surtout à asseoir sa dictature et comment éliminer ses adversaires. Plus il s’approchait de la bourgeoisie, plus la confiance est mutuelle. La bourgeoisie était parfaitement acquise à une certaine liberté qui prenait comme parangon le mode de vie colonial et voulait s’assurer de l’orientation du dictateur et ce dernier de leur allégeance.

D’ailleurs à la même époque – sur recommandations toujours d’experts occidentaux – est mis en marche la construction du secteur dit touristique. Le super ministre du dictateur Ahmed ben Salah avait prétendu que tel secteur n’était que provisoire et personne ne pouvait imaginer les gigantesques dimensions qu’il va prendre à nos jours ni les répercussions économiques et morales aussi destructrices les unes que les autres. Restons là pour le moment et signalons que le dictateur, comme il se doit a été finalement – pour sénilité ou par coup d’état médical –écarté au crépuscule de sa vie sans contemplation et isolé telle une peste jusqu’à la fin de ses jours et fut enterré à la sauvette, alors qu’il laissait entendre dans ses moments d’hallucinations et de prépotence que le cortège de ses funérailles devraient se dérouler sur les plus de 150 kilomètres d’épaule à épaule d’une foule qui s’alignerait entre le palais de Carthage et le cimetière de Monastir pour lui rendre un dernier et vibrant hommage comme elle ne l’avait rendu et ne le rendra à personne d’autre que lui !

Tous les moyens étaient bons y compris les éliminations physiques avec ou sans bouffonnerie de justice. Et en cela il a jouit du concours très actifs de toutes les puissances occidentales. L’assassinat de son principal adversaire à Francfort n’a jamais fait l’objet ni même d’une simple enquête criminelle de la part de la police allemande. Mais laissons cette question de côté. Et bien qu’il ne soit pas question de faire ici tout l’inventaire de ce dictateur, rappelons seulement à monsieur Omar et S’habou de l’Association du Souvenir de Bourguiba le contexte de l’époque et les positions politiques du personnage qui engageait en même tout le pays. Il avait soutenu toutes les agressions et les invasions occidentales et toutes les ingérences dans les affaires des peuples. Il s’est aligné d’une manière catégorique sur la politique agressive des américains et n’a ménagé aucun effort pour pourfendre tout ce qui est susceptible de faire un front de résistance arabe ou musulmane. Mais pour rester dans le sujet, le pays à l’époque, comme d’ailleurs de nos jours, le problème principal de la société, celui de la liberté des personnes, concernait aussi bien les hommes que les femmes.

La situation de la femme à l’époque n’avait aucun rapport avec les valeurs de la société. C’était principalement la résultante d’une colonisation directe qui a duré presque un siècle. Certainement d’autres accumulations viendront s’y ajouter durant, avant et après cette époque. Toutes les conditions dans laquelle se trouvaient la femme, l’enfant et le vieillard et l’ensemble de la société étaient inacceptables. Mais en tout état de cause une telle question ne pourrait être résolue au niveau des élucubrations et du délire d’un dictateur.

Après ce parcours du Statut qui a duré cinquante ans, les résultats sont là : Des enfants illégitimes de plus en plus nombreux déposés ou abandonnés dans de sortes de crèches ou d’associations dont la première a été inaugurée par la deuxième épouse du premier dictateur. Les dernières statistiques nous indiquent que le taux de femmes qui sont définitivement condamnées à terminer leur vie dans le célibat est de plus en plus croissant. Idem pour les mères célibataires. Et sans parler des fournées successives de jeunes filles du qui se sont embarquées dans les années soixante, soixante dix, quatre vingt et jusqu’à nos jours dans des voyages vers les capitales occidentales et se sont trouvées dans ce qu’on appelle les quartiers chauds de ces villes. Quant à leur exploitation dans le propre pays, ça se passe de commentaire. Jamais même à l’époque de la présence sur le terrain des colons français on n’a enregistré autant de petites filles arrachées de leur humble foyer parental pour aller servir de bonnes dans les palais de cette cynique classe à laquelle appartient notre auteur. Qui des membres de cette classe de insultants personnages qui se disent orgueilleux de cet héritage du Statut, y compris les juges, ose-t-il nier qu’il n’a pas une, deux ou trois bonnes à la fois ? – Toutes ces pauvres personnes sont parmi les victimes des exodes ruraux vers les grandes villes, un des dérivés de la situation créée par le dictateur. Mais le fameux Statut que monsieur S’habou présente comme une armée invincible, c’est sûr qu’il a causé des fissures profondes dans la famille comme cellule de base de la société. Un statut qui a fini non seulement avec les dégâts sociaux qui font l’unanimité de tout le monde loin de présenter une solution à un problème a fini par créer d’innombrables problèmes sociaux y compris le déracinement et l’insouciance au point de voir des milliers de jeunes filles venir applaudir dans la capitale et dans d’autres villes des chanteurs ou chanteuses occidentaux telle que l’américaine Mariah Carey ou Enrico Macias, alors que les bombes pleuvaient sur le Liban, la Palestine ou l’Irak. Et pire encore ce que les médias visuels véhiculent comme programmes tel le dernier en cours « Star Academy » ou le « Big Brother » C’est bien le comble. Quant à la culture du planning familial, c’est tout simplement une incitation à la perversion qui fait en même temps des grosses affaires pour les multinationales qui fabriquent les préservatifs les pilules contraceptives et toute la panoplie d’objets inhérents à ce genre de culture qui a pris naissance comme toutes les autres calamités en Occident et a été importée et introduit par les mêmes membres de cette élite.

Bien que le dictateur soutienne que ce sont les difficiles conditions de sa propre mère qui l’auraient poussé à prendre une telle décision au sujet du Statut, il est plus que probable que l’inspiration lui a été soufflée précisément par cette deuxième épouse qui est issue de la grande bourgeoisie de la capitale.

De toute manière toutes les décisions prises par un dictateur ne sont jamais dans l’intérêt de la société. Il aurait fallu un débat dans lequel se seraient impliquées toutes les parties de la société. Il n’en a pas été ainsi. Ni sur cette question fondamentale ni sur toutes les autres questions importantes de la vie de la société. Ça a duré 30 ans avec le premier dictateur et ça dure depuis presque vingt ans avec le deuxième. Mais si jamais il y a des réussites individuelles, féminines ou masculines, elles ne doivent rien ni au premier dictateur ni à son successeur. D’ailleurs comme tout ce qu’ils veulent considérer comme progrès, ne l’est que dans la mesure où il est résultat des spéculations tous azimuts de la même classe dans n’importe quel domaine qu’il soit.

Sachant que l’esprit du colon prédateur de par sa nature ne faisait aucune distinction entre l’homme et la femme, le plus curieux encore dans cette question est que, les premiers à avoir applaudi le fameux statut et lui ont accordé leur bénédiction c’étaient bien les puissances occidentales. Non seulement mais leurs experts ont collaboré directement à la rédaction de ce dithyrambique statut. De toute manière et contrairement à ce que veuille soutenir l’auteur et toute la classe à laquelle il appartient, sur l’erronée souveraineté, les « experts » occidentaux sont partout dans tous les domaines de la société, aujourd’hui comme hier. Les femmes dans notre société sont nos grandes mères, nos mères, nos tantes, nos sœurs, nos cousines, elles sont toutes nous-mêmes, en chacun de nous et dans notre ensemble. Le progrès nous fait avancer tous et le sous-développement et toutes les autres calamités sociales s’abattent aussi sur nous tous. Donc il est très difficile pour monsieur Omar S’habou de compter beaucoup sur cette armée imaginaire d’invincibles qui partagerait ses opinions. Quant aux élucubrations intellectuelles sur les compas et les équerres du condominium franco-britannique, elles semblent situer l’auteur hors d’orbite. Les compas et les équerres n’ont plus cours et ces instruments sont tout simplement remplacés par d’autres hautement plus sophistiqués et plus efficaces et avec la même finalité. Toujours par les mêmes prédateurs et leurs mêmes collaborateurs que forment la même élite. Et pour les trois mille ans dont il nous parle, ça reste du domaine de l’archéologie. En cela notre monsieur S’habou, rejoint aussi bien les « sorciers – archéologues » égyptiens, que ceux du Liban, ceux de l’Algérie, ceux du Maroc et même les « hideux archéologues » en vogue ces derniers temps ceux précisément de l’Irak. Tous les dictateurs sont dans l’obligation de s’inventer les alibis les plus saugrenus et les plus insolites justement pour se démarquer du voisin ou du frère. Et cette besogne est confiée aux intellectuels de l’espèce de monsieur Omar.

Et enfin pour terminer cette brève réflexion au sujet de l’article en question, l’auteur découvre que « parmi les dizaines de milliers de chômeurs, il y a des milliers de diplômés dont les « convictions islamistes les prédisposent à la martyrologie.  » Il s’en étonne et ce n’est pas surprenant, comme d’ailleurs il n’y a rien de surprenant quand il écrit : « Je ne m’étais senti à aucun moment saisi d’inquiétude, à fortiori de panique. » L’inquiétude est bien celle du peuple qui souffre en silence depuis plus de cinquante ans. Au fur et à mesure que le peuple prenne confiance en lui-même et c’est bien le cas en ces jours, la panique s’emparera inévitablement de tout l’establishment y compris de monsieur Omar.