Bousalem, le 27 novembre 2007,
Monsieur le Président
C’est à titre tout à fait exceptionnel que je vous adresse ces quelques lignes. Je suis Fatma Ghodhbane, mère du prisonnier politique Kamel Ghodhbane. Je suis âgée de 90 ans et souhaite par ces quelques mots obtenir de vous la libération de mon fils, ce fils qui a passé une partie de sa jeunesse loin de moi en France et qui a été arrêté quelques mois après son retour en 1994. Ce fils que je n’ai jamais eu le bonheur de voir vivre auprès de moi, que l’émigration puis la prison m’ont ravi.
Monsieur le Président, mon seul espoir est de revoir mon fils une seule fois dans ma vie. Je suis si âgée, fatiguée et malade, que je ne peux me rendre en prison comme par le passé pour lui rendre visite. Et quand bien même irais-je que ma vue basse et ma surdité m’empêcheraient de converser avec lui tant les visites sont courtes.
Mon fils a été condamné à trente cinq ans de prison, dont il a déjà effectué treize, et il a bénéficié de remises de peine qui me font espérer une libération prochaine.
Monsieur le Président, ayez à cœur de précipiter ce jour, pour que j’aie, ne serait-ce qu’une seule fois dans ce qui me reste de temps à vivre, la joie de le serrer dans mes bras.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’expression de ma considération et celle de mon espoir que mes vœux seront bientôt
exaucés.
Fatma Ghodhbane
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