La « réélection » du dictateur tunisien Ben Ali avec 89,6% des voix n’a pas suscité beaucoup d’émois en France. Elle a même été « saluée » par l’Elysée et certains dirigeants de l’UMP. Entretien sur le cas tunisien avec le militant des droits de l’Homme Moncef Marzouki et le sociologue Vincent Geisser, auteurs du livre « Dictateurs en sursis, une voie démocratique pour le monde arabe » (Editions de L’atelier).
Comment réagissez-vous au résultat des élections présidentielles en Tunisie ?
Vincent Geisser : Il ne s’agit pas véritablement d’un scrutin où les électeurs seraient susceptibles d’exercer un quelconque choix, mais d’une opération politique totalement organisée et contrôlée par le régime. Nous sommes plus proches d’une cérémonie d’allégeance que d’une échéance électorale, au sens que l’on donne à cette notion dans les démocraties pluralistes. Contrairement à certains pays africains, il n’existe même pas d’enjeux liés à la fraude ou au comptage des voix. D’une certaine manière, la fraude est déjà établie avant l’élection. Ce qui permet au régime de ne pas bourrer les urnes ou d’acheter les voix. C’est pourquoi le terme d’élection est totalement impropre pour décrire les dernières échéances politiques en Tunisie.
Moncef Marzouki : Ce n’est absolument pas surprenant. Tout dictateur – comme Ben Ali – ne peut plus reculer. Dès lors, il se condamne à rester au pouvoir. Ben Ali a modifié quatorze fois la constitution en vingt ans et il la modifiera une quinzième fois pour pouvoir se présenter de nouveau au-delà de l’âge limite actuel, qui est de soixante-quinze ans. Son seul choix semble de vouloir rester et mourir au pouvoir. La réélection de Ben Ali n’est donc en rien surprenante. Ce qui l’est, c’est la réaction des gens qui frôlent la naïveté quand certains croient qu’il aurait pu se dérouler un autre scénario en Tunisie. Dans ce pays, la surprise n’était en aucun cas dans les urnes.
En quoi la situation de la Tunisie diffère de celle des autres pays du Maghreb ?
Vincent Geisser : La Tunisie s’inscrit dans la même trame que les autres pays du Maghreb. Avec toutefois deux tendances plus prononcées : le verrouillage policier qui touche tous les secteurs de la société et le culte de la personnalité qui rappelle parfois la Roumanie de Ceausescu ou la RDA de Honecker. La Tunisie est devenue une sorte d’ « épure parfaite » du régime autoritaire, là où les autres pays du Maghreb connaissent des formes davantage mixtes et ambivalentes.
Moncef Marzouki : Le système tunisien est un système que je qualifie des 3 P. Le « P » offert à l’extérieur, c’est le P de la politique, du gouvernement, du Parlement… Ensuite, il y a le « P » de la police. Celle qui organise en réalité la vie des autres partis. Ce sont ces 150.000 policiers qui font peser le joug sur les Tunisiens et qui impliquent qu’il n’y a pas d’opposition en Tunisie, mais une résistance. Résistance discrète, presque invisible mais qui, malgré tout se renforce peu à peu.
Il y a enfin – et là je pèse mes mots – le « P » de la pègre. La Tunisie est devenue le terrain de tous les trafics de blanchiment de toutes les mafias (russe, italienne, etc.). Les mafias sont le noyau du système. Rappelons que Moncef Ben Ali, frère du président, a été condamné par contumace en France à 10 ans de prison [1], c’est ce que l’on a appelé la « couscous connexion » [2]. La Tunisie n’a rien à voir avec un Hassan II, roi absolutiste, ou un Boumediene, idéologue de son état. Non, elle se rapproche davantage de la dictature algérienne et du règne de ses mafias militaires.
Comment expliquez-vous le fait qu’il y ait une grande mobilisation sur l’Iran et si peu sur la Tunisie ?
Vincent Geisser : On constate une dénonciation à géométrie variable. Alors que la majorité des démocrates se sont émus – à juste titre – des manipulations du suffrage populaire en Iran, ils sont restés étrangement silencieux sur le cas tunisien. Cette politique de deux poids deux mesures contribue à affaiblir les idéaux démocratiques dans les pays arabo-musulmans. Les peuples comprenant mal qu’on critique les tripatouillages électoraux en Iran alors que l’on envoie des télégrammes de félicitation aux dictateurs arabes.
Moncef Marzouki : La Tunisie est un pays où l’on ne pose pas des bombes. Il y a une dictature perverse qui est au service des pays occidentaux avec les soi-disant luttes contre le terrorisme et contre l’immigration clandestine. Rappelez-vous que Kadhafi était un dictateur infréquentable il y a encore quelques années, jusqu’à ce qu’il accepte de lutter contre le terrorisme et l’immigration pour le compte des pays dits démocratiques.
Quel rôle jouent la France et l’Europe ?
Vincent Geisser : Attention de ne pas croire que ces régimes ne tiennent que parce qu’ils sont tenus par l’Europe. C’est la bonne vieille thèse tiers-mondiste de régimes qui seraient entièrement entre les mains de puissances occidentales. Il est trop facile de crier au néo-colonialisme. Ce qui est une manière de déculpabiliser les élites locales. Certes,
nous devons en tant que citoyens de la société européenne faire pression pour que nos gouvernements ne donnent plus de chèques en blanc à ces régimes autoritaires, mais nous devons admettre aussi que la solution à la dictature ne pourra être qu’interne. D’où la nécessité d’appuyer et de développer des partenariats avec les oppositions indépendantes dans ces pays où l’on souffre de l’autoritarisme.
Moncef Marzouki : Le rôle endossé par la France et l’Europe est un rôle totalement en contradiction avec leurs valeurs affirmées. Les chefs d’Etat des principaux pays du contour méditerranéen, à l’instar des présidents Sarkozy et Chirac, vont en Tunisie juste pour jeter des fleurs aux dictateurs. Les intérêts de la France sont protégés à court terme puisque les dictateurs sont considérés comme des « gouverneurs » des provinces du sud. Cependant, leurs intérêts à moyen et long terme sont mis en danger. Les peuples arabes nourrissent une détestation grandissante de cet occident. Ils ne supportent plus ces pays dits démocratiques qui soutiennent ces dictatures. Cela offre un terreau fertile au nationalisme arabe et au terrorisme. Les dictateurs sont responsables de la dégradation des conditions de vie de ces pays. Ils sont donc responsables de l’immigration massive qui s’en suit. L’absence d’alternative démocratique est telle, qu’elle pousse à la violence des populations qui n’y sont pas portées originellement. Ces politiciens, en soutenant Ben Ali, sont responsables des convulsions des deux côtés des rives de la Méditerranée.
Propos recueillis par Eros Sana
Notes
[1] En 1992. Le frère de Ben Ali est décédé en 1996 sans avoir purgé sa peine.
[2] Un trafic de drogues dont le réseau s’étendait en France, en Italie, au Maroc et en Tunisie
Source : PAR Eros Sana, 5 Novembre, 2009, Basta!
ben ali est issu du systeme despotique de bourguiba elevé dans la
nomenclatura du hezb eddoustouri nourrit a la kwada et s’inspirant
du regime fantoche de bourguiba.
le systeme dictatorial du parti hegemonique a fait jaillir ben ali
du troupeau car il avait des idées de repression plus forte et un programme tracé a l’avance pour mater les tunisiens.
ce pauvre soldat il ne faut pas qu’il oublie le geste de mahmoud mestiri maire du bardo qui lui a attribué un terrain gratuitement et
2000 yajouras comme aide aux necessiteux sans ressources.
il ne faut pas s’attendre a une reforme politique de la part de ben ali
qui ne sait pas la signification par exemple de la :motion de censure
de la majorité parlementaire;du vote a la proportioneele,du ballotage
electoral;des commissions d’enquetes parlementaires,du conseil d’etat
et surtout le role du conseil constitutionnel.
une deuxieme chambre celle des conseillers mise en place en 2008 et ne
voit absoulument comment ca marche pour la raison qu’elle est sterile
et sert de dortoir pour les vieux pour roupiller tout en etant assis.
tel klibi;sahbani…et les enurgumenes qui s’ennuient chez eux,tenez
venez dormir un peu et tapez l’argent du peuple plus le prestige plus l’immunité de couverture contre la justice et le vol.
ben ali est enroulé dans l’etoffe du parti vereux qui est a l’origine de tous les maux en tunisie a commencer par l’intronisation de bourguiba a vie au bord de la destruction de la tunisie il trouve
l’alibi dans un coup d’etat fomenté a l’avance et reprend le virage de
l’autre coté pour crier le changement moubarek le 7 nov ferié le sauveur de la tunisie le createur de mes deux ,l’avant gardiste le
violet sur le rouge .
rien n’a changé depuis bourguiba c’est le meme systeme prolongé d’un
regime feodal s’inspirant de la politique farouche beylicale cad rien
au peuple meme pas l’espoir ni la civilité et tout pour le chef et sa
junte le plein pouvoir exucutif et legislatif.
encore mieux tous les mots de ben ali on les retrouve ecrit sur les
draps en plus de l’enrichissement vulgaire.
les houjjajs de beit allah sont pris en otage cette année il parait
que ben ali avait besoin des 50 milliards des pretendants hajs et qui ont reglés a l’avance sans etre remboursés bien sur ont indirectement
participés a la campagne ou on a mis le paquet cette année car le regime sent le danger venir de tout coté ca commencé comme cela pour
saddam pour le shah pour chawcesskou pour milosevitch pour pinochet
pour carlos l’ami perdu monem l’argentin ….etc.
le regime a attiré le foudre du monde entier et les jounaliste de toute la terre ont critiqué cette dictature qui continue mais a petit
feu et dont le rythme se decelere et surtout la coquille vide du rcd
est percée de tous les cotés .
maitenant il faut simplement etre organisé et miticuleux pour que les liberaux prennent le pouvoir tres fatigué et instaurer en premier et
le plus important le fameux tribunal d’etat:la haute cour de trahison
pour commencer a juger le troupeau de buffles et ne pas rater la
mozarella.