Le classement de Shanghai des 500 meilleures universités du monde vient d’être publié pour 2009. Initié par l’université Jiao Tong il y sept ans pour les besoin d’orientation des étudiants chinois envoyés dans des universités étrangères ce classement a vite retenu l’attention pour devenir en quelques années un baromètre universellement reconnue de mesure de qualité pour les universités du monde entier.

Ce serait encore illusoire de chercher l’une de nos universités dans le top 500 des universités du monde entier. Mais l’occasion n’est elle pas propice pour examiner ou se situe nos universités exactement en ce moment ?

L’université Tunisienne qui vient de fêter son cinquantenaire dernièrement à beaucoup progressé quantitativement. D’une seule université on est passé à 13 universités réparties sur quelques 200 établissements d’enseignement supérieur et instituts d’études technologiques en plus d’une université virtuelle encore au stade d’établissement. Aujourd’hui plus de 360 milles jeunes tunisiens poursuivent leurs études universitaires en Tunisie en plus de dizaines de milliers à l’étranger dont 10 000 en France, et de 54 enseignants universitaire en 1958 on est passé à 18308 enseignants en 2008.

Avec autant d’atouts la Tunisie est en droit d’attendre de ses universités de faire le pari sur la qualité et de chercher à se mesurer aux autres universités du monde entier. Malheureusement la situation n’est pas aussi prometteuse qu’on peut l’espérer. Les indicateurs sur la qualité de notre enseignement supérieurs sont au rouge dans l’indifférence presque générale du monde académique et des autorités concernées.

Dans ce pays qui à fait le pari sur le savoir depuis deux siècles maintenant, La Tunisie de Tahar Safar et Ali Bach Hamba de Kheireddine à Bourguiba si les tunisiens continuent à s’investir avec autant de convictions et de sacrifices pour garantir à leurs enfant les meilleurs degrés de formation nos universités ne donnent pas l’impression d’être conscients de la porté de cette culture du savoir encrée dans nos traditions et qui se manifeste actuellement par un détournement au profits des unversités étrangères par tous ceux qui ont les moyens.

Dans le dernier classement du top 100 universités Africaines seules deux établissements supérieures on pu figurer. La nouvelle université virtuelle, qui n’est pas à proprement parlé un établissement d’enseignement supérieur ouverte aux étudiants figure à la 49ème position alors que l’école supérieure de communication de Tunis vient à la 99ème position.

Là on ne se mesure pas avec les USA, le royaume uni, l’Allemagne ou le Japon mais avec des universités kenyanes, rwandaises et du Botswana qui sont mieux classées que nous. Le résultat est encore plus difficile à digérer quand en compare la position de nos universités dans la région du Maghreb. Dans le top 100 des meilleures universités Africaine 13 institutions marocaines, 7 sont universitaires, 3 sont des facultés, 2 instituts et une école d’ingénieurs sont inscrits et 11 institutions algériennes dont 10 sont universitaires et 1 école. (Voire tableau) Cela se passe de tout commentaire.

Le classement de Shanghai utilise les 4 critères de sélection suivants : 10% pour la qualité de l’enseignement ; 40% pour la qualité de l’institution ; 40% pour les publications de renom et les brevets et 10% pour les tailles de l’institution. Donc 80% de la sélection dépend de la qualité des chercheurs et de la production scientifique. Ce qui ne laisse aucun doute sur l’origine de défaillance de nos universités pour comprendre comment y remédier.

Pour revenir à ce classement, qui met l’école supérieure de communication de Tunis en tête de nos établissements universitaires par sa qualité, il suffit de remarquer qu’il le situ au 9011ème position dans le monde cette année.

Yahyaoui Mokhtar
22 décembre 2009
www.tunisiawatch.com