« Le détenu bénéficie
[…]
2) De la fourniture d’autres documents écrits lui permettant de poursuivre les programmes d’études dans les institutions d’enseignement, et ce, à partir de la prison[1] »

Le 2 juin prochain Mohammed Zyed Abid, originaire de Grombalia, aura effectué la moitié de sa peine de dix ans d’emprisonnement. C’est en effet le 25 mai 2005 qu’il a été arrêté, puis gardé au secret jusqu’au 2 juin. C’est le 3 juin que sa famille l’a retrouvé à la prison du 9 avril. Mohammed Zyed Abid a été condamné le 22 janvier 2006 à dix ans d’emprisonnement par le Tribunal de Première Instance de Tunis, en vertu des dispositions de la loi anti terroriste de 2003, peine confirmée par la Cour d’Appel le 20 avril 2007.

Ses conditions d’arrestation ont été bien particulières et entachées d’irrégularités, d’abord parce que son frère Yassine a été arrêté en même temps que lui, détenu et torturé au poste de police de Hammamet, avant d’être relâché, ensuite parce que son père a été sommé par la police de piéger son fils en lui fixant un rendez-vous -Mohammed Zyed passait alors ses examens-ce dernier est venu mais c’est la police qui l’a arrêté.

Le même jour, des agents de la Sûreté de l’Etat ont fait irruption au domicile familial à Grombalia et emporté l’unité centrale de l’ordinateur, une quarantaine de CD, des livres, le passeport et des photos d’identité de Mohammed Zyed Abid.

La famille de Mohammed Zyed n’a jamais été informée la famille du lieu et des raisons de sa garde à vue, en dépit de ses recherches. A l’issue de celle-ci qui a largement dépassé la durée légale de six jours maximum, il a dû signer un procès-verbal portant une date d’arrestation falsifiée.

Alors que Mohammed Zyed terminait à l’université de Bizerte sa seconde année de mathématiques-informatique et qu’il aurait souhaité reprendre ses études en prison, lui-même et sa famille se sont heurtés au refus de l’administration pénitentiaire de le laisser étudier. Deux demandes ont pourtant été déposées, l’une à la direction générale des prisons, l’autre auprès de la prison de Mornaguia, où il est incarcéré actuellement. Mohammed Zyed Abid a vingt huit ans. Le droit aux études, c’est aujourd’hui sa revendication principale à laquelle il demande à toutes les organisations de droits de l’homme de s’associer.

Luiza Toscane

[1] Article 19 de la loi n02001-52 du 14 mai 2001, relative à l’organisation des prison