Le samedi 12 novembre dans la salle prestigieuse du Victoria Hall à Genève j’ai eu le plaisir et le bonheur d’assister au concert de Anouar Brahem et son New Quartet. J’avais manqué son précédent concert au Cully Jazz Festival pour cause de voyage et ne pouvais absolument pas manquer cette nouvelle opportunité de venir saluer son talent ainsi que celui de l’excellent pianiste Moncef Genoud.
La salle était comble, témoignage de l’indéniable renommée et appréciation dont jouissent les deux artistes, d’ailleurs très longuement applaudis. Hélas, le public était composé essentiellement de Suisses ou d’occidentaux, mais si peu d’Arabes, et surtout des Tunisiens qui ont brillé par leur nombre limité. Je m’explique mal cette désertion quand je fais deux fois le trajet de 170 km depuis mes montagnes de l’Oberland bernois, alors que Genève est connue pour avoir la plus grande concentration de maghrébins…
J’ai essayé de chercher dans les média tunisiens s’il y avait la moindre couverture de ce concert pour saluer la performance d’un grand artiste, voici ce que j’ai trouvé sur Essabah et sur Le Renouveau
Cela se passe de commentaire…. Ou plutôt si ! Il faut s’appeler Soufia Sadok ou bien Qassem Kéfi pour susciter de l’intérêt dans les colonnes de notre pseudo-presse. A ce rythme, nos journalistes pourraient un jour se recycler en joueurs de Bendir car avec les années de pratique, ils sont devenus des virtuoses et pourraient même concurrencer Khaled Yassine…. Qu’aurait-il coûté au rédacteur du JT de 20:00 heures de mentionner Ben Ali vingt fois plutôt que trente, et Leila dix fois plutôt que vingt pour donner deux minutes de bonheur aux Tunisiens en évoquant les performances de Brahem dans les pays qui l’accueillent ? Mais bon, c’est vrai, nul n’est prophète dans son pays hormis qui vous savez… sauf que celui là on ne l’a pas choisi. En revanche, l’art de Anouar Brahem… oui les communautés des mélomanes, des jazzmen et des Tunisiens l’ont plébiscité depuis longtemps.
Pour ceux qui voudraient se rattraper et ne pas manquer de passer une belle soirée musicale, Anouar Brahem donne un nouveau concert cette fois-ci au Kultur und Kongresshaus à Lucernele jeudi 18 novembre. Puis pour nos amis en Belgique et le nord de la France, un autre concert le 10 février 2011 à Gand.
http://www.kkl-luzern.ch/navigation/top_nav_items/start.htm
http://vooruit.be/nl/concerten/2011/2/10
Avec mes amitiés,
Alyssa
[…] This post was mentioned on Twitter by Nawaat de Tunisie, Astrubal de Tunisie. Astrubal de Tunisie said: Des propos tres pertinents de notre amie Alyssa. RT @nawaat : "Anouar Brahem à Genève" http://bit.ly/c9ca82 #tunisie #anouarbrahem […]
Merci Alyssa d’avoir partagé cette actualité d’un artiste Tunisien comme il en existe un par siècle ou deux. A lui tout seul, Anouar Brahem est un genre musical à part, une sonorité et un style de Jazz exceptionnel. Et comme tu l’as pertinemment relevé, pour que ses spectacles, notamment à l’étranger, soient suivis par ses compatriotes, encore faut-il que nos médias couvrent son actualité. Ces médias nationaux (et publics) confisqués par des incultes, qui passent leurs temps à tendre des micros à des tocards pour louer Monsieur et Madame. Faire un sujet de 2 ou 3 minutes au JT de 20h pour évoquer les actualités de cet artiste (ainsi que d’autres) ou le livre de tel auteur, prendrait trop de temps sur l’évocation de ces insupportables salades avant-gardistes et ces « instructions » aussi absconses que ridicules.
En revanche, ô oui, les micros se tendent, et avec quelle célérité, pour s’étaler sur un livre dithyrambique ou pour entendre Kacem Kefi, que tu cites, en train de geindre « ooooo yaaaa bennn aaaaliiiii… ». Les services d’information des médias publics, pourtant financés par le contribuable, commettent quotidiennement ce crime à l’encontre de la culture Tunisienne et des arts en général, au profit d’une bande d’incultes, si étrangère, du reste, au raffinement des notes si exquises d’Anouar Brahem.
Amitiés
Astrubal, le 16 novembre 2010
très bon article, merci Alyssa et Aid mabrouk.
Ce que je n’arrive pas à comprendre, pourtant, c’est cette mention assez péjorative des joueurs de bandir. Puis c’est quoi la faute de Soufia Sadok ou bien Qassem Kéfi s’ils sont “plus” populaires sur les journaux de la place et même parmi une couche assez large de Tunisiens ? J’aime bien Anouar Brahem, mais il faut reconnaître quand même que le jazz, partout dans le monde, à part quelques exceptions, est une musique raffinée et “élitiste”.
Bonjour Sami et Eid Mabrouk à toi et à tous les Tunisiens!
Crois moi je n’ai rien contre les VRAIS joueurs de Bendir, d’autant plus que je paie pour voir leurs performances, que ce soit le Djembé, les tambours de Tokyo ou la darbouka et autre instrument à percussion. Du reste sachant que tu adores Anouar Brahem, tu n’es pas sans ignorer la sonorité envoûtante du Bendir dans l’album “Astrakan Café”.
Je n’y peux rien si une certaine forme de beauté est par moment élitiste…. En tout cas le silence des médias tunisiens reflète bien une réalité : le décalage entre leur art et le nôtre, leur monde et le nôtre. Le monde a évolué et nos goûts aussi, mais pas le leur, toujours fixé sur la date du 7 novembre et “guelou zini amil hala”. Mais c’est vrai que les deux font la paire! Eux c’est déjà le passé et l’art d’Anouar Brahem c’est l’avenir. C’est toute la subtilité entre sonorité et caisse de résonance.
Bon article Alyssa….Mais franchement c’est quoi ca? ….leur art et le nôtre, leur monde et le nôtre…. Tu parles tu tunisien moyen la!! de tes proches, des miens (en fait de moi meme). Si on devient tres elitiste, on se marginalise sois meme….On peut apprecier Anouar Braham, et Sofia Sadok et le bon vieux Mezoued. L’un n’exclut pas l’autre…
Bonjour Mostafa,
Pardon si mes propos ont pu te donner l’impression que je dénigrais le Tunisien moyen, car pour élitiste que je sois, j’ai beaucoup de tendresse pour ma mère qui aime entendre Naama et mon père qui se réjouit à l’écoute de Habiba Messika… en parlant d’un autre monde, je ne veux pas me couper de mes racines, mais plutôt souligner un arrêt sur image si vous voulez bien me passer l’expression: le calendrier tunisien s’est figé un certain 7 novembre… et comme un disque rayé, la rengaine en devient agaçante et on a envie de jeter ce vieux 45 tours pour passer au Blue Ray!
Par ce post je souhaitais non seulement partager mon admiration pour l’art de Anouar Brahem, mais également lancer un débat (mais c’est raté apparamment…) sur la politique culturelle en Tunisie qui pérennise les disques rayés au détriment d’artistes talentueux qui font notre fierté.
Avec mes amitiés
Alyssa
Merci Alyssa, pour les precisions…On se comprend. Amitie
I WOUDN’T LIKE TO BE A LAMB
IN SAOUDI ARABIA TODAY.
I woudn’t like to be a turkey
on thanks giving day or XMAS in USA.
I wouldn’t like to be a critique of
ben for good in tunisia any day.
but I LIKE TO SAY aidokom mubarak today.
TO SAM.alyssa and all the team.
HAVE A GOOD ONE.
ANOTHER TUNE…ANOTHER DUNE
BLOWN IN THE WIND
Sing us a song..you zibla hoon
Sing us song today…
We are in the mood for melody
few lies we can’t wait to hear
That was the same yesteryear
tomorroow and today…
A change has never occured
Just wait another day…
A zebra has the same lines
the past,tomorrow and today.
Another tune.. another dune
Just blown by the wind