Citoyen tunisien offrant des fleurs à des soldats. Depuis le début de la révolution, les soldats sont devenues les nouveaux héros des tunisiens.

Par Walid [eFighter]

Pendant qu’un horrible génocide se perpétue à quelques kilomètres de chez nous avec des procédés presque jamais vus dans l’Histoire on ne peut que se poser la question de la nécessite d’agir au plan National.

La seule façon d’agir face à du matériel militaire, en disant les choses comme elles sont, est de déployer une parade militaire pour servir de bouclier à de pauvres civils démunis et couvrir des caravanes d’aides humanitaires ô combien requises aujourd’hui en Lybie.

En Tunisie, du matériel militaire est à disposition uniquement de l’armée Nationale, ce qui doit résulter en la concomitance de toutes les volontés nationales à ce que notre armée se dirige vers la Lybie pour assurer une mission de secours urgente.

1- De la question de la légitimité nationale et bipartite Tunisie-Lybie :

Si on se pose la question de quelle légitimité l’armée nationale Tunisienne peut se diriger vers Tripoli, la réponse est assez simple et directe.

Toute convention existant entre la Tunisie de Ben Ali et la Lybie de Gaddafi est considérée comme nulle et non avenue puisque ces deux régimes sont dissouts de facto.

Toute réglementation interne à la Tunisie n’est plus effective puisque la Tunisie est dans une nouvelle phase constituante. Quant à la question de la souveraineté Libyenne, le seul souverain reconnu aujourd’hui en Lybie est son peuple. Et le peuple Libyen appelle à la rescousse immédiate face à une attaque horrible perpétrée par des criminels des envahisseurs étrangers.

L’armée nationale Tunisienne répond aux ordres du Chef Suprême, et le Chef Suprême Souverain en Tunisie dans l’heure immédiate est son peuple. Donc si le peuple Tunisien demande que son armée nationale défende ses frères Libyens l’Etat Major doit répondre à cet appel.

2- De la question de la légitimité internationale

Si on se pose la question de quelle légitimité internationale l’armée nationale Tunisienne peut se diriger vers Tripoli, la réponse est aussi assez simple et directe.

Les masques des institutions et des codes internationaux sont tombés depuis bien longtemps. Aujourd’hui les règlements et les conventions internationales ne valent pas plus que le papier sur lequel elles sont consignées, comme le sont les lois et décrets de Ben Ali.

L’armée nationale Tunisienne doit donc se sentir libre et soumise à son seul jugement et discernement face aux urgences et aux responsabilités Historiques.

3- De la question des priorités nationales

Si on se dit que l’armée nationale Tunisienne est aujourd’hui extrêmement occupée et débordée à gérer la situation interne du pays, oui c’est vrai. Mais ce rôle aujourd’hui se limite au maintien de l’ordre public et à quelques interventions contre des truands éparses.

Le peuple Tunisien peut assurer sa sécurité civile pendant quelques jours comme il l’a très bien fait la nuit du 14 janvier, cette fois avec l’aide de sa police nationale, et laisser une fenêtre d’intervention d’urgence pour sauver le peuple Libyen.

Je ne parlerai pas en leur nom, mais je formule l’hypothèse que les martyrs de notre Révolution, celle qui a encouragé et mobilisé nos voisins Libyens, ne préféreraient pas voir nos chars et soldats à l’angle des ronds-points assurer la circulation, pendant que nos frères Libyens démunis se font décimer et déchiqueter d’une façon massive et barbare, et contraire à toute raison, légitimité ou convention.

Aujourd’hui il n’y a pas de code ou de convention ou d’ordre, autre que le code du cœur et l’ordre de l’Honneur. Que notre Tunisie nouvelle soit celle de la Dignité, de la Fraternité, de la Justice, de la Bravoure, de l’Honneur, et de la Responsabilité.

Alors je vous en conjure, que notre armée aille secourir nos frères dignes de la Lybie.