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Mr Abdessalem Jrad : Secrétaire Général de l'UGTT

Par Hassen Bh.

Monsieur Jrad, vous vous voulez le père de la révolution des tunisiens. Et pourtant le 13 Janvier après votre entretien avec Ben Ali vous avez déclaré á la presse : “… j’ai trouvé auprès du Président de la République une vision profonde des principaux problèmes et de leurs cause et une volonté de les résoudre.”

Vous avez même ordonné á votre bureau exécutif de ne pas prendre part aux manifestations prévues le lendemain en faisant passer le message que L’UGTT n’appelle pas au rassemblement, ni à la manifestation, “ce sera un débrayage sur les lieux de travail“.

Monsieur Jrad, vous vous posez ces derniers jours en défenseur de la liberté et des intérêts des tunisiens. Auriez vous oublié que lors du congrès de Monastir en 2006 vous aviez tenté d’abroger l’article X de la charte de l’UGTT relatif á la limitation des mandats.

Vous vouliez certainement ressembler à votre président à qui vous avez témoigné un soutien infaillible en le qualifiant de défenseur des travailleurs et garant de l’indépendance de la centrale syndicale. Auriez vous oublié que sous votre règne, les diverses critiques des syndicalistes concernant l’autocratie du fonctionnement de la centrale syndicale et l’opacité dans la gestion des ressources sont restées lettres mortes.

Monsieur Jrad, dois je vous rappeler que l’UGTT n’est pas un parti politique et ne doit être consultée ni pour le choix du premier ministre ni pour la composition du gouvernement. Ce n’est aucunement son rôle et ne figure pas dans ses prérogatives. Je ne crois pas que les tunisiens se sont révoltés contre la tyrannie du parti unique de Ben Ali pour tomber dans celle du syndicat unique de Jrad.

Monsieur Jrad, permets moi de vous poser la question toute simple : à qui peut profiter ce chaos auquel vous voulez nous amener en semant la zizanie et en appelant à la discorde ?

Aux ouvriers qui seront licencies si l’activité économique ne démarre pas ?

Aux chômeurs actuels qui vont voir leurs opportunités d’embauche se réduire ?

Aux mères et pères qui voient leurs enfants pris en otage ?

A tous les tunisiens qui veulent enfin travailler et bâtir l’avenir d’un pays reconquis ?

Je ne crois pas que le peuple tunisien ait quoi que ce soit à gagner dans ce bras de fer. Mais vous M. Jrad vous avez tout à gagner : négocier votre sortie.