Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.

Dans l’un de ces premiers articles, en décembre 2011, Cheikh Dukhani a établit ce qu’il considère être l’équation fondamentale de l’islamisme :

Religion Islamiste = Idolâtrie = Religion du Mensonge religieux sans limites

Dans le même article, Cheikh Dukhani avait fait la recommandation suivante :
« Aux Tunisiens ! Ouvrez vos yeux. Attention aux détournements de mots, de concepts et aux mensonges ».

Que les islamistes soient des menteurs est devenu, pour de nombreux Tunisiens, une évidence. Mais une chose leur paraitra toujours incroyable : Les islamistes ne sont pas conscients qu’ils sont entrain de mentir. D’après le coran, les idolâtres mentiront encore devant Dieu le jour du jugement, sans s’en rendre compte.

Cela est du en grande partie à la formation « islamiste ». Elle commence par l’étude de livres compilant toutes sortes de mensonges et de racontars sur Dieu et sur son prophète.
Sur la couverture de ces livres, il y est écrit « Vérités de X », « Vérités de Y » etc.
Ainsi, dès le début « de la formation », l’islamiste apprend à s’auto-convaincre de l’inacceptable et à démontrer comme vraie des assertions fausses et contradictoires. L’islamiste a un cerveau monté de travers et est, le plus souvent, de bonne foi.
C’est incroyable mais c’est vrai.

Prenons par exemple le cas de la pédophilie. Elle commence par un faux hadith qui explique que le prophète s’est marié à Aicha alors qu’elle n’avait que 6 ans. Ce hadith étant déclaré comme vrai et sacré, l’islamiste ne perd pas de temps à le contester au vu d’éléments historiques ou de versets coraniques. L’islamiste passe directement à la justification théologique de la pédophilie. En toute bonne foi.

L’islam, le vrai, est à l’extrême opposé de l’islamisme. Le coran appelle constamment à la méfiance vis-à-vis de la parole des hommes. L’islam, le vrai, est très difficile à suivre car il suppose une élévation spirituelle par rapport à tout ce que les hommes ont produit. Cette élévation implique que le véritable croyant doit s’abstenir de s’identifier à un quelconque groupe d’humains, quel qu’il soit. Et là, c’est très difficile. C’est quasi impossible.

Même l’athée berbère ne peut s’empêcher de s’identifier au musulman arabe. C’est la conséquence de la trahison du pacte original avec Dieu qui ordonne au croyant de s’identifier, en premier lieu, par rapport à Dieu. Muslim à Dieu. La conséquence de cette trahison est la mise en place par Dieu d’un voile miraculeux de la bêtise qui empêche le traitre à Dieu de voir les bêtises du groupe illégitime auquel il s’est identifié. Le traître à Dieu devient alors prêt à défendre l’indéfendable et rejeter les arguments les plus évidents.

Au sommet de la pyramide des traitres, se trouvent les prêtres de toutes sortes qui attribuent à Dieu leurs propres mensonges, souvent sans s’en rendre compte. C’est la plus haute des trahisons. Celle où Dieu ne pardonne même pas aux adeptes. C’est l’association.
Pratiquement tous les mots du coran ont été pervertis par les cheikhs. Cela résulte de la capacité des Cheikhs à s’auto alimenter avec leur stupidités (yuzakkouna anfousahom), leur incapacité chronique à comprendre la parole de Dieu et leur aptitude à s’enduire de fausse légitimité,

Le terme légitimité est actuellement un terme central dans le débat démocratique en Tunisie. Lorsqu’on a affaire à des personnes qui sont spécialistes de la fausse légitimité, il n’est pas inutile de se poser la question de la légitimité du gouvernement actuel.
En arabe, le terme utilisé pour légitimité est charyia. Il renvoie clairement à la notion de charia, c’est-à-dire à une voie ou législation à suivre. Il est alors intéressant de relever que la légitimité de l’actuel gouvernement ne s’appuie sur aucun texte légitime.
En Octobre 2011, les tunisiens ont validé une représentation dans une constituante et non un texte « légitimisateur ».

Le concept de démocratie est totalement bafoué par le principe de la constituante actuelle. La démocratie implique une gouvernance régit par des lois légitimes et non un mandat de plein pouvoirs. Les pleins pouvoirs sont antinomiques avec la démocratie. Une institution qui légifère sur comment elle légifère est une aberration démocratique et un non sens.
Réduire la légitimité à une légitimité de personnes est une perversion de la démocratie qui se trouve ainsi dépouillée de son essence institutionnelle. Pour comprendre ce point assez complexe, rien ne vaut cet article relativement extrémiste ou l’élection, dans un système démocratique, est remplacée par un tirage au sort où aucune personne n’est légitime.

Le mandat légal de la constituante est clair et stipule la rédaction d’une constitution. Il est clair que cette tâche est secondaire dans l’esprit des membres de la constituante. Le fait que la constituante passe son temps à autre chose que ce pour quoi elle est élue la met en situation d’infraction par rapport à son mandat. La légitimité tombe. La constituante et donc devenue illégitime ainsi que tout ce qu’elle a légitimé.

Par cette parenthèse sur la légitimité qui mériterait plusieurs articles à elle seule, Cheikh Dukhani a essayé encore une fois d’alerter le lecteur sur la puissance islamiste à pervertir les mots et les concepts. La légitimité pour rédiger la constitution a été transformée en légitimité pour tout et n’importe quoi. Mais l’objectif primaire de cette parenthèse est de souligner que la Tunisie n’est pas en démocratie et qu’elle est dans une sorte de désert institutionnel où il n’y a plus aucune légitimité.

En quelques mois, les islamistes ont réussi à instaurer la Fitna religieuse dans le pays. L’islam divise désormais les Tunisiens au lieu de les unir. Jamais la haine entre Tunisiens n’a été aussi forte. La Fitna par l’islam perverti est durablement installée dans notre pays.

Beaucoup d’anti islamistes sincères se trompent de combat et combattent l’islam au lieu de combattre l’islamisme. Jamais les Tunisiens n’abandonneront l’islam mais beaucoup sont disposés à abandonner l’islamisme et rejeter la suprématie politique des Cheikhs.
Abandonner la légitimité religieuse aux Cheikhs est une désertion et une trahison envers Dieu pour tout musulman.
Encore une fois, Cheikh Dukhani tente de rappeler que la laïcité qu’il rejette est une impasse et que l’anticléricalisme est la voie de salut contre l’intrusion du religieux dans la politique.

Pour Cheikh Dukhani, la situation actuelle de la Tunisie est similaire à la situation des Bani Israël durant l’exode de Moise. Les Tunisiens sont actuellement dans une sorte d’exil dans un désert démocratique. Durant leur exil, ils sont accompagnés par ceux qui veulent revenir à d’anciennes croyances et adorer un veau d’or (charia) qu’ils ont façonnés de leurs mains. C’est en châtiment pour cette pratique perverse de la religion qui les Bani Israel ont été mis sous le joug de Firaoun. Sur l’autre rive, les notables de Firaoun attendent leur revanche contre un peuple qui aspirait à la liberté, qui a été libéré mais par les adorateurs des veaux d’or qui n’ont fait que profiter de l’égarement du peuple.
Les Tunisiens seront t-ils capables de profiter de cette fenêtre provisoire de liberté pour affronter leurs vieux démons, chasser les adorateurs des veaux d’or, combattre les notables de Firaoun et instaurer leur « foi démocratique » ?
C’est ce grand challenge que doivent relever les Tunisiens.

Les notables de Firaoun (malaou firaoun) est une expression qui revient plusieurs fois dans le coran. D’après le coran, leur rôle a été important dans l’établissement de la dictature de Firaoun. Ils accusaient eux aussi le peuple de Moïse de faire du « Fassad » et d’être un danger pour leurs croyances (7-127). Ils ne lâcheront pas leurs avantages et prérogatives facilement.

Mais le coran précise aussi qu’il y a, dans le camp des notables de Firaoun, des croyants. Ainsi la femme de Firaoun était croyante et c’est grâce à une sorte de ministre croyant que Moise a pu faire sa démonstration.

Le challenge qui attend les Tunisiens est d’abord une question de foi. La foi en la démocratie.
C’est une foi comparable qui avait permit aux Bani Israël d’hériter de la terre de Firaoun après avoir chassé les obscurantistes.

Le 14 Janvier, tous les Tunisiens avaient juré fidélité à la démocratie.
Après quelques mois d’exil, la situation a radicalement changé.
Une partie des Tunisiens désire revenir à d’anciennes croyances et vénérer de vieux livres écrits par des cheikhs stupides. Pour beaucoup, c’est plus un refuge vers un passé idéalisé qu’une véritable foi.
L’autre partie regrette déjà Firaoun et se rassemble autour de ses anciens notables. En eux, l’ancienne croyance que le peuple Tunisien n’est pas mûr pour la démocratie et la liberté ressurgit. Eux aussi, idéalisent un passé plus récent qu’ils avaient pourtant dénigré. Firaoun Ben Ali n’ayant plus la côte, Firaoun Bourguiba revient à la mode.

Mais même si, dans les deux camps, il y a toujours des croyants, la foi en la démocratie a déjà quitté le cœur de la plupart des Tunisiens. La promesse populaire auquel le Dieu de la démocratie a répondu le 14 Janvier a été reniée. Ce n’était, visiblement, qu’un rejet de Firaoun et non pas une foi sincère. La révolution a été trop facile et visiblement, le Dieu de la démocratie demande un véritable acte de foi.
Comme Aaron, les rares qui croyaient fermement en la démocratie bien avant l’exode miraculeux commencent à perdre la foi et oublient de prêcher la bonne parole. Le symbole même de cette trahison est le président de la république, un vieux théologien de la démocratie qui symbolise à lui tout seul le ridicule, l’aveuglement et l’inaction des démocrates.

La démocratie nécessite avant tout la foi d’une majorité en la croyance qu’un peuple peut s’unir autour d’une vision commune du futur et s’auto administrer en bonne intelligence.
La prochaine constitution sera très probablement un torchon à réécrire. Les prochaines élections instaureront un nouveau régime mais pas la démocratie. Les tunisiens auront le choix entre une conception obscurantiste et une conception contraire de « notables ».
Aucune des deux n’est la démocratie.

Voter islamiste est un acte idolâtre qui mène à l’enfer et que Cheikh Dukhani ne commettra jamais. Le bulletin islamiste est un témoignage contre soi-même que l’on a pris pour maîtres dans la religion d’autres que Dieu. Dieu n’a visiblement pas apprécié et la situation actuelle est pire que sous Firaoun. Pire même que la phase transitoire des notables de Firaoun.

Face à l’abrutissement et l’ignorance que promet un régime basé sur les cheikhs, les notables de Firaoun représentent un moindre mal. Mais ils ne sont pas la solution et ils l’ont déjà montré. Ils ont déjà réussi à faire de Bourguiba un Firaoun et Firaoun Ben Ali n’aurait rien pu faire sans eux.
L’issue du combat entre les adorateurs des veaux d’or et les notables de Firaoun tourne la plupart du temps en faveur des derniers. Les chefs idolâtres ne peuvent espérer s’en sortir qu’en prêtant allégeance et en servant un Firaoun. Ils seront les premiers à retourner leurs vestes. Le peuple idolâtre est, quant à lui, voué à la souffrance sur terre en attendant la souffrance dans l’au delà.
C’est une conclusion coranique de Cheikh Dukhani, confortée par l’histoire.

Le combat pour la démocratie est encore long. Bien au-delà des futures élections. Nous sommes encore dans le Sinaï démocratique pour un bon bout de temps. Le temps que durera une certaine liberté d’expression.
Les prochaines élections ne feront disparaître ni les islamistes qui pervertissent la parole démocratique ni les notables de Firaoun qui adorent se présenter comme les défenseurs contre l’obscurantisme islamiste. Ils représentent les deux faces qui s’auto alimentent d’une même médaille à jeter dans la poubelle des limbes de l’histoire.
Ce pari a réussi en Occident. Ni Prêtres ni Nobles Seigneurs.

Non, les futures élections ne changeront rien à la donne démocratique ni au paysage politique.
Le futur parlement ne sera qu’un rééquilibre des forces entre les deux fausses élites.

La démocratie ne fait pas partie de la culture, de la tradition et de l’identité Tunisienne. Jamais elle n’a été pratiquée en Tunisie. C’est une révolution culturelle.
S’élever par rapport à son histoire, au culte des anciens, à sa culture et à son identité est un préalable à tous ceux qui auront le courage intellectuel de constater que quelque chose ne tourne pas rond dans notre pays depuis des siècles.
Le message est coranique, n’en déplaise aux athées. Le coran est le plus révolutionnaire des livres. Non au culte des anciens, non à l’ignorance, non à ceux qui prétendent être de bonnes âmes, Non aux représentants de Dieu, non à la pensée majoritaire et non aux dignitaires.

La démocratie ne sera instaurée que lorsque la foi en la démocratie sera solidement ancrée dans le cœur des Tunisiens. Elle suppose que les vrais croyants fassent leur devoir et prêchent la bonne parole auprès d’un peuple ignorant en la matière. Le Dieu de la démocratie, ou le Dieu tout court si vous voulez, a donné aux Tunisiens un sursis durant lequel les différents complots se neutralisent et pendant lequel ils sont maitres de leur destin.
Etre ou ne pas être islamiste est un faux débat que les démocrates doivent rejeter. C’est le débat de la haine et de la division des Tunisiens. C’est une impasse démocratique.
Le débat qui unira les Tunisiens est ailleurs et les deux camps fauteurs de troubles doivent être marginalisés au détriment d’autres « théologies » de l’avenir. Le débat qui unira les Tunisiens doit unir aussi bien les victimes de l’islamisme que de l’anti islamisme.

L’élite démocrate et intellectuelle doit assumer son devoir et rassembler les brebis égarées.
Elle doit construire son arche même si au début, elle le fait sous les moqueries. Elle doit se faire une place entre la fausse élite religieuse de Dieu et la fausse élite de Firaoun, purement financière.
Elle doit construire un masjid (écoutoir) pour prêcher l’interdit démocratique. Il s’agit d’un prêche sans parti pris politique, pour la démocratie, juste pour rétablir la foi et expliquer que la démocratie n’est pas simplement se choisir des maitres qui s’enduisent de la fausse légitimité que donne une élection pour instaurer leur diktat. Juste pour expliquer qu’une ou deux élections et un document de 40 pages ne garantissent en rien contre la servilité si le peuple n’a pas la foi. Lorsque la foi démocratique sera dans les cœurs, la religion démocratique sera instaurée et les tunisiens pourront exercer leur fois diverses dans la liberté individuelle. Les prêtres et les notables de Firaoun n’y pourront rien.

Durant leur exil, les Tunisiens sont appelés à exercer leur libre arbitre démocratique.
Sauront –ils choisir la bonne voie ?

Cheikh Dukhani inventera donc une prière spéciale pour le Dieu de la démocratie :

اهدِنَا الصِّرَاطَ المُستَقِيمَ Guide-nous dans le droit chemin,
صِرَاطَ الَّذِينَ أَنعَمتَ عَلَيهِمْ
غَيرِ المَغضُوبِ عَلَيهِمْ
وَلاَ الضَّالِّينَ
le chemin de ceux que tu as comblés de faveurs (?),
non pas de ceux qui ont encouru ta colère (?),
ni celui des égarés (?).

J’avoue avoir un peu plagié sur ce coup, mais de toute façon, il n’y a qu’un Dieu.