La Tunisie vit depuis quelques semaines sous l’impulsion d’une nouvelle bipolarisation. Une bipolarisation d’un genre nouveau, différente de la bipolarisation que je mettais en cause en 2011 avant les élections, qui m’a convaincu de ne pas aller voter, et qui mettait en scène “les défenseurs de l’Islam” contre “les laïcs”. Aujourd’hui il s’agit d’une bipolarisation entre les deux seules formations capables de mobiliser par milliers des sympathisants. Il s’agit de la seule force ouvrière en Tunisie (UGTT) contre le parti au pouvoir (Ennahdha).
Il paraît important de rappeler à certains l’origine de cette confrontation et ce, afin qu’ils comprennent la situation.
En effet, cette confrontation ne date pas d’aujourd’hui. En 2010, pendant la révolution, beaucoup de personnes me demandaient mon avis sur la réalité politique en Tunisie, le poids des différentes formations politiques et militantes, et leurs aptitudes à diriger en cas de défection de Ben Ali. Je répondais alors qu’à l’époque il y avait trois forces dans le pays capables de mobiliser des masses populaires, de faire la propagande, et qui ont une vrai organisation, autant sur le plan idéologique, hiérarchique que sur le plan logistique : le RCD et leurs “choaab” implantées partout en Tunisie; Ennahdha en utilisant les mosquées et leurs cellules dormantes pour prendre possession des mosquées; et l’UGTT et leur présence partout sur le territoire, et leur implantation au cœur du quotidien.
Cette analyse, a été confortée par les différentes déclarations des personnalités du RCD de l’époque et qui essayaient de justifier la répression. J’en cite au moins un : Mezri Haddad, qui sur les plateaux des télévisions françaises parlait de hordes de gauchistes radicaux et de terroristes islamistes. Cette déclaration mettait bien en avant la crainte du RCD de ces deux forces hostiles à son pouvoir.
Après la révolution, l’UGTT a été attaqué de partout, et il a été trahi par tous ceux qui n’ont jamais été trahi par lui. Les premières attaques contre l’UGTT venaient des rcdistes (constatation personnelle), qui n’ont pas été tendres avec leurs doubles agents au sein de l’UGTT (Jrad par exemple). Ensuite les attaques se succédaient afin d’empêcher une trop grande hégémonie de l’UGTT (qui multipliait les grèves et imposait un rythme de négociations qu’aucun gouvernement n’a pu suivre). La première manœuvre des deux gouvernements, qui se sont succédé après la fuite de Ben Ali, a été de politiser la révolution et lui ôter son âme de revendications sociales et de lutte ouvrière, en excluant l’UGTT, et en encourageant les partis politiques à prendre le devant de la scène, et les impliquant d’avantage.
Par la suite les nahdhaouis n’ont pas hésité non plus à l’attaquer sentant qu’elle était la seule force capable de leur résister. Et petit à petit le monde politique s’est désolidarisé de l’UGTT. Pendant ce temps-là, l’UGTT a entamé sa propre réforme interne, et a procédé à de nombreux changements dans sa direction.
Après les élections du 23 octobre, et la formation de la Troïka, il y a eu la toute première confrontation UGTT/Nahdha, elle a eu lieu dans nos universités. L’UGET qui tentait de négocier avec le nouveaux ministre de l’enseignement supérieur, et avec les facultés, les modalités d’admission dans de nombreux masters, les attributions des bourses, les subventions dans les restaurants universitaires, les foyers d’étudiants…ont dû faire face, non pas au gouvernement (qui a toujours tenté de gagner du temps) mais aux milices de l’Ugte (sympathisant islamistes) et à des individus qui n’ont jamais mis les pieds dans des universités (la fameuse scène de drapeau arraché). l’UGTT, le corps enseignants, et les doyens, avaient pris position en faveur de l’UGET. Le gouvernement et Ennahdha n’ont rien fait pour empêcher les scènes de violences dans nos universités, où les islamistes n’ont pas hésité à user de la violence contre les membres de l’UGET. Mais lors des renouvellements des conseils scientifiques L’UGET a gagné toutes les élections dans toutes les universités. Et après ce vote les actes de violence se sont estompés.
Il est clair que le but de la violence avant ce rendez-vous électorale était d’affaiblir L’UGET, de dévier le débat qui avait lieu dans nos universités autour des revendications étudiantes, pour lui greffer un faux débat (Islam vs laïcité). On a assisté une autre fois à la tentative de” mutilation” des revendications par une politisation à caractère diffamatoire. Ennahdha (représenté par l’Ugte) a perdu car, contrairement aux élections du 23 octobre, ils ont mal jugé l’implication de l’étudiant dans la vie estudiantine et dans la lutte sociale.
Quelques mois après les élections du 23 octobre, je soutenais l’idée selon laquelle l’UGTT serait la seule force d’opposition au pays, capable, en cas de réorganisation réussite, de proposer une alternative au pouvoir, de lui résister, de proposer, et de jouer son rôle pour ramener les revendications sociales (l’origine de la révolution) sur la table des priorités du gouvernement.
Je tiens à rappeler ici, que contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, la révolution n’avait pas comme but la pluralité politique, des élections, ou de rendre justice aux anciens prisonniers politiques. La révolution avait comme moteur et but une justice sociale, la dignité, la liberté de manifester son avis, son mécontentement, son opposition, et de faire respecter l’égalité entre tous les citoyens. A partir de là, tous ceux qui s’inscrivent encore dans ce but sont pour moi ceux qui ont décidé de continuer la révolution jusqu’à ce qu’elle atteigne son but. En revanche, ceux qui essayent, de nous faire croire que la révolution avait comme but de mettre hors d’état de nuire les rcdistes, que la Tunisie est un pays pauvre et ne peut répondre aux revendications sociales (le même argument que ZABA) ou ceux qui soutiennent que la révolution avait comme but de rendre justice aux anciens prisonniers politiques, ou de faire régner la loi islamique, sont ceux qui sont entrain de dévier la révolution de son but initial.
De ce fait, la contre révolution se matérialise aujourd’hui par tous ceux qui tentent d’imposer leurs points de vue, et leurs idéologies, en manipulant la masse populaire, et en se greffant, à posteriori sur la révolution. En deux mots, contre révolution : politisation de la révolution.
Il est vrai que lors de la révolution des slogans anti RCD ont fleuri, ce n’était pas le but de la révolution de les éliminer, c’était dans le but de s’assurer qu’ils ne pourront pas nuire si jamais les revendications atteignaient leur but. Nous n’étions pas satisfait du troisième discours de Ben Ali (et pourtant il avait répondu à toute les exigences portées par les manifestants) parce que nous n’avions plus confiance en lui, et nous ne faisions plus confiance au Destour de Bourguiba et de ZABA. Tous les deux avaient gaspillés toutes les chances qu’ils avaient afin de rendre le peuple souverain (la tentative de Mzali de démocratiser la Tunisie avait été rejeté par Bourguiba, par exemple).
Je fus agréablement surpris par le débat national, proposé par l’UGTT.
Surpris! Pas vraiment, mais je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient capable de proposer, et d’organiser en si peu de temps.
Et apparemment je ne fus pas le seul pris de vitesse. Le gouvernement le fut aussi, notamment Ennahdha. Tellement pris de vitesse que les trois présidents ont refusé l’invitation, pour finalement y assister. Ennahdha a refusé l’invitation, car une de ses conditions n’avait pas été remplie : l’exclusion de “nidaa tounes”.
Ce qui nous emmène forcément à parler de l’hértier du RCD : Nidaa tounes.
Nidaa tounes est une formation politique organisée autour de deux figures du gouvernement de transition: Béji caïd Essebsi, et Taïeb Bakouch.
Depuis les élections de l’assemblée constituante, la Troïka cherche en vain un adversaire pour lui amputer les malheurs du pays. Au départ on mettait en cause les vestiges du régime de Ben Ali. On n’osait pas encore remettre en cause l’ancien gouvernement de transition qui avait permis les élections du 23 octobre, et avec qui la troïka avait négocié et pactisé jusqu’à cette échéance. Alors pendant des mois, les nahdhaouis attaquaient et tentaient de défigurer d’autres formations politiques : le PDP, puis eljoumhouri, le PCOT, ettajdid etc…Ils se sont permis de tout essayer : diffamations, attaques personnelles, violences verbales, menaces et la liste est longue. Mais c’était sans compter sur l’histoire récente, et surtout l’alliance qu’avait formé Ennahdha avec le PCOT et le PDP un certain 18 octobre 2005.
Alors je ne peux imaginer la joie des nahdhaouis en voyant naître “nidaa tounes”. Ils peuvent enfin s’attaquer à une formation politique sans risquer de paraîtres ingrats et ridicules. Oui mais ils s’attaquent à des personnalités dont ils ont loué l’efficacité et la loyauté envers la nation.
En faisant de la sorte, Ennahdha avait permis à nidaa tounes de gagner de plus en plus de sympathisants, et de gagner en notoriété. Nidaa tounes n’avait même pas besoin de faire de le communication, ou de la propagande. Ennahdha la faisait à sa place.
Oui mais voilà, l’UGTT est venu perturber tout ce programme, en prenant de vitesse tout le monde, et en invitant à un débat national entre les formations politiques tunisiennes, sous sa bienveillance. l’UGTT faisait un premier échec au roi d’Ennahdha, mais ce n’était pas un échec et mat.
Les attaques contre l’UGTT reprenaient alors, et cette fois-ci en mettant en avant une probable collaboration (diffamation) entre nidaa tounes et l’UGTT.
Les événements se sont accélérés lors du soulèvement de Siliana, l’UGTT est à nouveau au cœur des manifestations, qui n’ont aucune revendication politique, seulement des revendications sociales, et une indignation envers un gouverneur, qui fait la sourde oreille.
Notons que le soulèvement de Siliana a repris certains slogans de la révolution tunisienne, comme le fameux “Dégage”, l’appel à la révolte…mais notons aussi que le principale des revendications s’inscrivait dans la continuité des revendications de la révolution : travail, dignité, justice sociale, liberté de manifester etc.
Aussi surprenant soit-il: ces revendications ont été balayé par le gouvernement qui se veut révolutionnaire. Les revendications sont jugées infondées. Et on a met en cause les forces contre-révolutionnaires qui manipulent les revendications sociales pour des fins politiques. Nul besoin d’analyser d’avantage, pour comprendre qui essaye de politiser les crises, pour leurs enlever leur caractère revendicatif. Nul besoin d’en dire plus, pour comprendre qui joue les contres révolutions. Un autre échec, mais toujours pas de mat.
Les attaques contre l’UGTT s’intensifièrent, et la situation se dégrada le jour de la commémoration de l’assassinat du fondateur (et pour certain le co-fondateur) Farhat Hachad. Les milices nahdhaouis (qu’Ennahdha utilise à sa guise tout comme fut le cas pour les universités, pour terroriser, les soutient, les protège, mais se défend qu’ils soient un de leurs organes), ont envahi la place Mohamed Ali et ont attaqué les syndicalistes venus pour célébrer cet événement.
La Réaction de l’UGTT fut immédiate : un appel à une grève générale, précédés par plusieurs grèves régionales. Ennahdha dénonce un rôle politique que veut jouer l’UGTT, et qu’ils n’ont pas à jouer, car ils doivent rester neutres. Ennahdha essaye à nouveau de politiser les crises, qu’ils soient des revendications sociales, salariales, ou indignation face à la violence, et à l’incompétence du gouvernement, et abuse à nouveau du langage, en parlant, la première, de contre révolution qui est elle-même l’incarnation principale, et le fruit du génie de l’appareil RCD pour empêcher la révolution de prendre le bon chemin après le 14 janvier 2011.
Ce qui était une indifférence envers l’UGTT et le rôle qu’il peut jouer, s’est transformé peu à peu en une crainte, et maintenant une confrontation. Serait-ce l’échec et mat?
Bonne analyse Mr Amine.
Cependant, même si Ennahdha a pas mal cumulé les ratages, le «mat» n’est pas pour bientôt, loin s’en faut.
Nous trainerons ces pseudo-pieux par « un fil à la patte » que nous leur avons tressé, lors des élections du 23 oct 2011.
Il devient urgent, vital de les chasser de la direction des affaires du pays
Nous avons chassé Zaba, virons ces véreux habillés de piété ou ce qui lui ressemble.
Et ce rappel :
« le principale des revendications s’inscrivait dans la continuité des revendications de la révolution : travail, dignité, justice sociale, liberté de manifester etc.»
Je viens de lire votre analyse que je trouve bien étayée et subtile. Je viens cependant corriger deux désinformations ou stéréotypes. Primo, je ne suis pas une “personnalité du RCD” mais une personnalité tout court. Même mes pires ennemis savent que je n’ai jamais été membre du RCD ni d’aucun autre parti d’ailleurs. Les initiés savent que mes relations avec le RCD étaient exécrables. Mais j’ai connu au sein de ce parti des hommes bien plus honorables et patriotes que certains opposants.Secundo, par mes interventions sur les plateaux de télévisions françaises, en janvier 2011, je n’essayais pas de justifier la répression comme vous dites, mais je tentais d’alerter l’opinion sur les périls que constituent l’écroulement de l’Etat et la disparition de l’autorité publique. Dans toutes mes interventions, je mettais bien l’accent sur la légitimité des manifestations pacifiques et la criminalité des casseurs, des voleurs et des incendiaires. C’était ma position et elle reste encore aujourd’hui.
Mr Haddad, sachez que les personalités ne m’ont jamais intéressés. Alors quand j’utilise ce mot, prennez le dans un sens plus globale que ce que vous essayez de me faire dire.
Je ne désinforme pas. Je ne fais qu’appeler un chat un chat.
Vous avez vécu en france pendant de longues années. Alors vous savez très bien que même ceux qui n’étaient pas membre du mouvement nazi, mais qui prenaient sa défense, ou l’aidaient dans ses fins, étaient considérés comme faisant partie du crime nazi, du système nazi. Si vous ne voulez pas qu’on vous appele figure ou personalité du RCD, alors j’utiliserai dorénavant l’expression collaborateur, ou collabo pour donner au mot tout son sens historique.
Car à partir du moment où vous avez dit que vous croyez en les engagement pris par Ben Ali (le 14 janvier 2012 au matin, après votre démission), du moment ou vous relayez la propagande du système Ben Ali, et surtout du moment ou vous le représentez en tant qu’ambassadeur, vous êtes complice du système Ben Ali. Et nous savons tous qu’en Tunisie il y avait un seul système Ben Ali : le RCD.
Alors si vous voulez qu’on passe par autant de chemins pour dire que vous êtes complice du système Ben Ali, du RCd et un collabo, qu’il en soit ainsi.
La désinformation vous en petes un spécialiste. Vos mots assassines sonnent encore dans mes oreilles. Devrais je vous rappeler que vous avez annoncé, dans le cas de la chute de Ben Ali, que le pays verrait des scène de vols, de viol et de massacres? si vous avez vu des scènes pareils, faites nous le savoir. Devrais je vous rappeler que vous avez, à l’instar de Ben Ali, parlé de hordes, de casseurs, d’intégristes, et d’islamistes? j’éspère que vous avez fini par comprendre que la révolution était spontanée, et que les partis qui se disent révolutionnaires aujourd’hui (et que vous, tout comme Ben Ali avait mis en cause)n’ont fait que se greffer à la révolution à posteriori. Seulment quelques partis politiques en Tunisie ont participé plus ou moins d’une manière tardive à la révolution (PDP, Etajdid, qui ont accepté le dialogue le 13 janvier, le PCOT qui est resté fidèle à sa ligne de conduite). Et seul l’UGTT a été capable d’amplifier le mouvement et de lui donner un nouveau souffle avec une série de grève dans l’enseignement secondaire, universitaire, puis la grève générale de sfax.
Monsieur Haddad,
Ce n’est pas avec des pirouettes que vous allez vous en sortir, fussent-elles “philosophiques”. Les vôtres ressemblent à s’y méprendre aux “opportunités philosophiques”, expression inventée par le pauvre Jankélévitch pour justifier l’injustifiable, à savoir l’arrogance et l’impunité d’Israël. Il y a, à vous lire, une sacrée différence entre un idéologue, ce que vous êtes, et un philosophe, ce que vous n’êtes pas.
Je rejoins M. Amine Ben Hadj pour dire que vous êtes un collabo. Un philosophe, je veux dire un vrai comme il n’y en a plus ou quasiment, ne mange pas à tous les râteliers. Il fait son autocritique ou il se terre.
Haddad une `personnalité ? Oui, mais bien imbue de sa personne… Je ( n’engage que moi ) vous avais trouvé, lors de toutes vos interventions dans les médias français ( Fr24,entre autres) bien… GERBANT.
Je signe de mon vrai nom : Samir Daoulette
Merci pour votre analyse pertinente.
“On peut affamer un peuple mais pas le priver de liberté”. Ennahda s’est avérée plus coriace qu’on le pensait. Au début tout le monde pensait leur donner l’occasion de prouver qu’ils sont dans la ligne de la révolution( travail, dignité, liberté d’expression….) et il s’avère qu’ils font plutôt dans la manipulation et surtout de la récupération. Et dire que cette révolution est partie d’une personne qui représentait à elle seule tous les maux de notre société: pauvreté, précarité, chômage, désespoir…tout pour faire exploser une société. Ennahda a distribué du pain et des faux espoirs puis, comme tous les autres partis, a démontré qu’elle était incapable d’améliorer la situation. Par contre, elle a cru pouvoir rendre les Tunisiens plus musulmans qu’ils ne sont actuellement. C’est à dire sectaires et charria dépendants. Elle a tout fait pour récupérer le pouvoir y compris par la force ( sa milice , pseudo comité de protection de la révolution) . Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Je reste réaliste dans la mesure ou je crois à la sincérité des vrais révolutionnaires, ceux qui ont spontanément demandé à la fois la liberté et la dignité. Ces deux exigences ne s’acquièrent ni avec la religion, ni avec la politique politicienne. Seule une action pragmatique capable de définir les premières nécessités d’un peuple, qui a en a assez de souffrir de toutes ces incompétents qui le manipulent, pourrait atteindre ces objectifs. De l’étudiant à l’ouvrier, du chômeur au cadre, de jeune au vieux, du pauvre au riche et j’en passe doivent dialoguer pour définir les fondements d’une société équitable pour que les victimes de cette révolution ne soient pas mort pour rien. Et de grâce et une fois pour toute, la religion est une affaire privée et elle ne donne ni à manger ni à se soigner. Le travail et l’équité oui. Les parties politiques, tout confondu y compris l’UGTT qui n’a pas toujours été propre, devraient comprendre que les Tunisiens, dans leur grande majorité, sont mûrs pour construire à long terme et que les promesses faites doivent être tenues. A bon entendeur.
Regard panoramique intéressant et que je partage pour l’essentiel. Vous écrivez cependant et, à mon avis, en pure distinction méthodologique :
« Je tiens à rappeler ici, que contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, la révolution n’avait pas comme but la pluralité politique, des élections, ou de rendre justice aux anciens prisonniers politiques. La révolution avait comme moteur et but une justice sociale, la dignité, la liberté de manifester son avis, son mécontentement, son opposition, et de faire respecter l’égalité entre tous les citoyens. »
Cela ne semble pas saisir la chair de la sociologie ni de l’histoire des luttes humaines en quête de liberté. Les hommes et les femmes, en Tunisie comme partout dans le monde, peuvent-ils aspirer à la justice sociale, à la dignité, et aux libertés individuelles et collectives que vous énumérez, sous le joug d’un dictateur et d’une couche restreinte et endogame confisquant richesses et savoirs tout en organisant la misère et la paupérisation pour le plus grand nombre ?
Saurait-on manifester « son avis, son mécontentement, son opposition », avec quelque efficacité et quelque pertinence, sans représentation pluraliste et libre ? Peut-on avoir de solides et saines institutions, sans la participation et le libre consentement des citoyens ?
Que le mouvement qui nous occupe ne soit qu’un mouvement populaire -force est de constater que le terme « révolution » relève de l’inflation verbale-, que des vautours et quelques lâches qui les ont rejoints se soient emparés de ce mouvement pour des déviations multiples, cela ne change rien à l’affaire.
Les soubresauts, les tâtonnements des partisans d’une libre information, d’une justice libre, d’une université libre, d’un travail digne pour tous etc. sont en vérité la lame de fond cardinale des actions de résistance tout au long de ces mois post-dictature. Et cette lame de fond n’a de finalité que l’édification d’une société de justice que régiraient un État de droit et un véritable pluralisme.
P.S.
Amusé -et un peu dégoûté, je l’avoue- de voir M. Haddad ravaler son « mépris » pour la toile et tomber dans ce qu’il vilipendait en tant que « liberté anarchiste ».
Seuls les abrutis ne changent pas d’avis dira-t-on ; tout de même, après avoir craché sur –je cite- la « sacro-sainte liberté d’expression » qui ruine les nations et sème le désordre (là, je cite de mémoire, mais c’est facile à retrouver) ?
Par ailleurs et sur le fond de son intervention, il faut quand-même lui rappeler ses prises de postions d’avant un certain 14 d’un mois célèbre. Ce n’est mystère pour personne. Mais il faut lui rendre justice : ne pas oublier qu’il avait démissionné… la veille de la fuite de qui vous savez.
Il est évident que le terme révolution est impropre, en tout cas dans le contexte acutel, et surtout au vu de la courte histoire de la Tunisie ces 2 dernières années.
Néanmoins, le soulèvement populaire (pour être plus précis) a été spontané, hésitant au début, mais s’est renforcé petit à petit.
Si on fait une analyse approffondie des 4 semaines de ce soulèvement, on comprendra que c’est bien le Système Ben Ali qui a causé la chute du système Ben Ali.
Le soulèvement aurait eu besoin de plus de temps pour murir, s’organiser, pour qmettre en place une vrai lutte, avec une vrai organisation, une hiérachisation précise, capable de formuler des exigences claires, ou de proposer une vraie alternative au système étatique Ben Ali.
La fuite de Ben Ali, n’a fait que couper l’herbe sous les pieds des dessidents.
La marche vers la Kasbah avait comme but de relancer la machine, mais elle a rencontré un refus catégorique d’une grande partie du peuple, craignant de risquer une trop grande bousculade.
Et pourtant c’est dans une pareille bousculade que des vraies alternatives auraient pu voir le jour.
On avait trop peur du chaos. Et pourtant c’est le chaos qui est à l’origine de l’organisation, et vice versa (une trop grande organisation peut provoquer une envie de chaos).
Et à titre personnel, je pense qu’il faudrait revoir de fond en comble tout ce qui a été discuté dans l’assemblée constituante, pour la simple et bonne raison : le système que l’ANC proposera échouera à gouverner la Tunisie de manière juste et équitable. Mais ça c’est un autre sujet.
Cette analyse et les commentaires qui suivent completent la comprehension de ce qui se passe en ce moment en Tunisie! C’est aussi une affirmation de la force de la revendication de toute une partie de la societe tunisienne pour le respect des libertes, la justice sociale, une vraie democratie. Heureusement
que face a Ennahda et a son obscurantisme la Tunisie possede cette “elite” qu’Ennahda voudrait bien ecraser et museler. C’est un combat et pas seulement en interne, mais aux yeux du monde entier! Et ses enjeux depassent les frontieres de la Tunisie. C’est toute la question de quel Islam pour
aujourd’hui et pour demain que pose l’exisence des Freres musulmans d’Ennahda. Un Islam de tolerance
et de liberte avec lequel il est possible de vivre ou l’Islam du djihad dont l’esprit d’obscurantisme et la vonte de reconquete font peur et ne peuvent deboucher sur la violence et des conflits!
حزب العمل التونسي (المؤتمر السابع)
بيـــــــــان
نظرا للعجز المبرح لقيادة المرحلة الإنتقالية وتراكم التخبط وعدم وضوح الرؤيا لبديل أو لتصور بديل، إزدادت حدة الهجمات الإجراميةالمبرمجة والمنظمة ضد الإتحادالعام التونسي للشغل.
إن ماقام به حزب النهضة على يد عصاباته و مليشياته المسلحة ضد الإتحاد لإغتيال الروح المناضلة الساهرة على سلامة وكرامة ومستقبل البلاد والمواطن لهو جريمة نكراء ضد الوطن والشعب.
إن حزب العمل التونسي يعتبر التطورات الأخيرة بالغة الخطورة على سلامة البلاد ومستقبلها وأن المجلس التأسيسي، منذ تنصيبه، برهن على عقمه وأثبت إنعدام الحس الوطني واللامسؤلية بل أصبح أداة صائغة لشرعنة مخططات حزب النهضة في السيطرة بالإرهاب والإجرام الممنهج على الدولة ومؤسسات البلاد والمجتمع.
إن حزب العمل التونسي يجدد وقوفه ومساندته الثابة للإتحاد ويحمل أحزاب الترويكا وحكومتهم كامل المسؤولية على ما تقوم به المليشيات وعصابات الإجرام التي يقفون وراءها.
لقد احتض الإتحاد ثورة شعبنا وما انفك هو الساهر على حمايتها وتصويب مسارها تأكيدا لمبادئه الراسخة، منذ تأسيسه، في الدفاع على مصلحة البلاد واستقلالها وكرامتها.
إن المتتبع لما يجري في تونس لا يمكنه إلا أن يؤكد على حرص الإتحاد على الخروج من المأزق السياسي والإجماعي والإقتصادي الذي تتخبط فيه البلاد بنضج وصواب مبادراته الوطنية.
إن الوضع الخطير الذي آلت إليه البلاد ناتج عن التعنت في مواصلة السياسة والإختيارات اللاوطنية واللاشعبية وعدم المحاسبة والإبقاء على النهج القديم والإرتباط بالإستراتيجية الأمريكيةالخليجية.
إن حزب العمل التونسي ينادي إلى التعبئة ورص الصفوف وراء الإتحاد حتى لا تنزلق البلاد في الفوضى العارمة التي يخطط لها أعداء الشعب ويدعو إلى حل المليشيات ومحاكمتها ومحاسبة من يقف وراءها من مختزلي الشرعية في عدم إحترام إرادة الشعب في الحرية والكرامة.
تونس, في 8 ديسمبر 2012
A voir votre “analyse” diaboliser sans merci et systematiquement Ennahda, pour votre bien etre, je vous souhaite l echec (malheureusement peu probable)de ce mouvement lors de prochaines elections et que sa probable victoire future ne vous causera pas encore plus de soucis.
Alors Monsieur Merzi H., on se résout au silence et l’on se confond à son ombre ?
L’ancien disait “dafirta mina-l-ghanîmati bi-s-salâma”. Le verbe, dans ce programme de lâchetés plurielles, supporte d’être conjugué à la première personne du singulier, et souffre même un petit nous d’une petite majesté…
Par la petite tentative de se refaire une petite virginité et tenter d’apparaître en victime, petite, certes, mais victime, car peut-être… (cf. la fable des [petits] rats et du navire), par la petite tentative, dis-je, on croyait bouger encore certains cadavres politiques. Ceux des piliers, des suppôts, des seconds couteaux, des petits canifs etc. de la dictature mafieuse révolue.
Par une politique imbécile, vos alliés objectifs, barbes et callosités, le permettent hélas! et par petits calculs de stratèges à la noix; car, au fond, ils sont vos monstrueux enfants ; et s’ils crient et tempêtent c’est de vous voir crier les voyant appliquer votre politique!
Mais cela est une autre histoire… dont vous et vos cliques sont -provisoirement- les inattendus gagnants…
Tant pis! Monsieur. Les lecteurs de Nawaat resteront sur le faim. Provisoirement, on ose l’espérer.
Pour ne rien vous cacher, on s’attendait à une prompte réaction de votre part, vos saillies sont légendaires ; et l’on se serait contenté d’une “petite” réaction, à la mesure du reste, pour porter à la connaissance “urbi et orbi” certains cursus et certains hauts faits, pas si anciens que cela d’ailleurs, et laisser les lecteurs juger sur pièces de la sincérité des promoteurs d’un certain “bourguibisme”, cette planche pourrie -de leur improbable et toujours menaçant salut- à laquelle ils s’accrochent et toutes sortes de faune.
Libre à vous, enfin, de penser que je m’abrite derrière un anonymat bien commode -et sûrement, à vos yeux, lâche- pour vous écrire cela.
Signant de ce nom, depuis un certain temps déjà, et de quelques autres, depuis plus longtemps, je le garde car il dit, me dit surtout, les quelques joies que notre peuple connaît mais aussi les épines qui le blessent encore, depuis un certain 14 qui a mis fin à votre tragique glaciation.
Ce sont ces roses au cœur de l’hiver, épineuses et fragiles, aux pétales cassants, mais qui fleurent déjà un printemps à venir.
Ce sont ces fleurs-là qui me poussent à écrire ce que je vous écris, à vous et à vos semblables ; car, en vérité, ce n’est pas votre personne qui m’importe, mais ce que vous représentez : reprenez, Monsieur, vos déclarations, au moins les plus connues, et même les plus récentes, vous comprendrez de qui et de quoi je parle.
Cela étant, assumez publiquement ce que vous fûtes, vos actions passées et présentes, ou, plus courageux encore, apportez les preuves de vos allégations, dites-nous en quoi étiez-vous “victime du RCD” comme vous osez l’affirmer, et non pas l’un de ses visages, l’un de ses rouages ou, c’est au choix, l’un de ses serviteurs zélés, et je vous révélerai mon identité.
“Arrêtons là! autrement nous dirions tout” ; et cela sera terrible pour ceux qui tentent de se refaire une virginité entre deux portes.