leco-revue

Chaque semaine, nous essayerons, dans cette chronique, de résumer l’actualité économique nationale, afin d’avoir une vue d’ensemble et ne pas se noyer dans la masse gigantesque d’informations disponibles et de pouvoir, assurer ainsi, le suivi des projets annoncés.

Lundi 7

La semaine commence par le rapport qu’on a obtenu concernant une mission du FMI en Tunisie, qui préconise les mêmes « ajustements structurels » que d’habitude.

On apprend qu’il s’agit d’un budget de 1400 MDT, pour 2 ans, sous forme de liquidités à la disposition du gouvernement tunisien en cas de besoin.

On sait tous que le gouvernement compte sur le soutien des monarchies du golfe, et dans ce cadre, la société saoudienne SABIC, 1ère société arabe dans le secteur pétrochimique, annonce son implantation en Tunisie.

Suite à la déclaration de la TAP, la semaine dernière, concernant l’état critique du compte courant de l’Etat, le ministre des finances, Slim Besbès, annonce qu’il y a plus de 1500 MDT dans la caisse.

Il en profite pour expliquer que grâce au freinage des dépenses étatiques, la croissance sera au rendez-vous. Quand est ce qu’on arrêtera de nous prendre pour des incultes et qu’on nous explique que c’est à cause de la situation critique des déficits publics et de l’envolée du déficit commercial que l’état a abandonné l’idée d’investir , ce qui engendrera nécessairement une augmentation du chômage et une baisse du niveau de vie des tunisiens ?

Entre temps, les spéculateurs et les profiteurs s’en donnent à cœur joie. L’état enregistre ainsi 30 453 infractions économiques pour 2012, sachant que seule une fraction infime des abus est détectée. L’inflation, qui grimpe à 5,9% en décembre, est là pour en attester.

Mardi 8

En se rappelant que la faible reprise de 2012 a été réalisée grâce à l’Agriculture, apprendre que la saison 2013 sera affectée par le manque de précipitations est réellement la nouvelle la plus déprimante de la semaine.

La production tunisienne de phosphate a baissé de 60% en 2012 par rapport à son niveau habituel. Les exportations qui baissent de 87.5% par rapport à 2010 participent au creusement du déficit commercial. Quand les décideurs comprendront que le bassin minier est une priorité absolue, l’économie ira mieux.

Entre temps nos décideurs s’occupent plutôt à déréguler le secteur de la « Omra » et du « Haj », ce qui n’est pas au goût des agents la Société Nationale des services et des Résidences Gammarth, qui annoncent une grève ouverte à partir du 14 janvier.

Mercredi 9

Pour nous remonter le moral, Moody’s maintient sa note concernant la Tunisie, une décision qui repose essentiellement sur le soutien de nos partenaires internationaux.

La finalisation
de l’accord d’un prêt libyen de 100 MDT sans intérêt est une énième preuve de ce soutien.

Alors que la chef des patrons et le président de l’UGTT se font un duel à distance en se déplaçant auprès leurs homologues français. Le gouvernement annonce que le salut de l’économie viendra de l’exportation de produits « Halal ». L’argent n’a pas de religion…

Jeudi 10

Le spectre de Ammar 404 définitivement disparu ? C’est ce qu’annonce l’état à travers la disparition du monopole de l’ATI.

Alors que l’état annonce 800 MD pour l’investissement dans l’infrastructure, les investisseurs notent la difficulté d’obtenir des terrains pour leurs projets industriels à travers l’Agence Foncière Industriel.

Vendredi 11

Alors que la situation stagne à Ras Jedir, que le remaniement tant attendu est reportée, que les sociétés confisquées ne trouvent pas preneurs, les patrons essaient tant bien que mal de redorer l’image du pays à travers un rapport qui présentent les perspectives de la Tunisie pour l’horizon 2020.

Est-il encore possible de rêver ?
Et Bonne semaine !