© AFP/ Fethi Belaid
© AFP/ Fethi Belaid

« Nous ne sommes pas parvenus à avoir un consensus sur le remaniement ministériel pendant la dernière réunion qui a eu lieu hier entre des membres de la Troïka » a déclaré aujourd’hui dans une conférence de presse le Chef du gouvernement Hamadi Jebali. Après un long discours sur la situation actuelle de la Tunisie, le Chef du gouvernement a déclaré que les négociations sur les portes-feuilles se poursuivent. S’il n’y aura pas de consensus entre les membres de la Troïka ou/et les partis politiques d’ici quelques jours, M. Jebali a affirmé qu’il finira par présenter sa propre vision du remaniement à l’Assemblée Constituante qui aura le dernier mot.

Selon le juge Baligh Abassi, M. Jebali doit, d’abord, passer par le Président de la République, à savoir M. Moncef Marzouki, et ce selon l’article 15 de la Loi provisoire de l’organisation des pouvoirs publics.

Le Président du Gouvernement, mandaté conformément au 1er paragraphe, forme le Gouvernement et soumet ses travaux au Président de la République dans un délai ne dépassant pas 15 jours de la date de son mandat. Le dossier contient la composition du Gouvernement et un exposé récapitulatif de son programme.

Le remaniement ministériel, prévu depuis des mois et reporté à plusieurs reprises, reste encore le sujet de division entre Ennahdha et les autres partis politiques, qu’ils soient de la coalition au pouvoir, CPR et Ettakatol, ou de l’opposition.

Les deux ministres très contestés par les alliés d’Ennahdha et de l’opposition sont ceux de la Justice Nourredine Bhiri et des Affaires Etrangères Rafik Abdeselem.

Rumeurs sur le remaniement

Les rumeurs qui ont couru sur le remaniement ministériel ont été quasi affirmées par le Chef du gouvernement qui a exprimé son regret de voir de telles choses avoir lieu. « Les fuites sont néfastes et perturbantes » a-t-il dit. Par ailleurs, M. Jebali a fait recours à M. Goumani, porte-parole de l’Alliance démocratique et professeur au lycée Fouchana, pour lui proposer le porte-feuille de ministre de l’Éducation. Ce dernier a finit par accepter et par divulguer cette information dans les médias. Les membres de l’Alliance ont considéré cela comme une “trahison” vis-à-vis de la décision du bureau politique qui a refusé de rejoindre la coalition au pouvoir.

Selon les rumeurs :

  • Le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle Samir Dilou va remplacer Rafik Abdeselem au ministère des Affaires Etrangères. Ce dernier prendrait la place de M. Dilou au poste de porte-parole du gouvernement.
  • Le ministre de l’Industrie Mohamed Lamine Chakhari (Ennahdha) sera remplacé par Mahdi Jomaa
  • L’ex- porte-parole de l’Alliance démocratique Mohamed Goumani va remplacer Abdelatif Abid du parti Ettakatol au poste de ministre de l’Education
  • M. Noureddine Kaabi va remplacer M. Noureddine Gharbi au Ministère du développement régional et de la Planification
  • M. Habib Jomli va remplacer Mohamed Ben Salem au Ministère de l’Agriculture. M. Ben Salem serait peut-être le nouveau coordinateur général du gouvernement.
  • M. Jamal Boumdine va remplacer Béchir Zaâfouri au Ministre du Commerce et de l’Artisanat
  • M. Moez Kamoun va remplacer Mme Mamia El Banna (Ennahdha) au Ministère de l’environnement
  • M. Moncef Cheikh Rouhou : Secrétaire d’Etat pour l’Investissement
  • Priorités du gouvernement Jebali

    D’après le chef du gouvernement, les trois instances : HAICA, ISIE et Instance provisoire de l’Ordre judiciaire sont les plus prioritaires. La question de la sécurité reste néanmoins la première nécessité pour cette période transitoire “dans ce climat de perturbations internes et externes

    M. Jebali a insisté à nouveau sur “l’importance de ce remaniement ministériel dont l’objectif doit se conformer aux buts de la révolution, aux demandes du peuple, à la lutte contre la corruption, au développement régional et la sécurité.”