La semaine du 20 au 27 janvier promettait beaucoup en termes de reconfiguration des diverses forces politiques en Tunisie. Au final, des bémols sont systématiquement venus décevoir les attentes des observateurs : le front politico-électoral al Joumhouri – Nidaa Tounes – al Massar est quasiment un non évènement en l’absence d’al Jabha, toujours réticente. L’avenir de la Coalition Démocratique se voit être sérieusement compromis par une défection de l’un de ses membres fondateurs. Et, coup de théâtre samedi, Hamadi Jebali annonçait l’échec des pourparlers en vue de remanier le gouvernement. L’évènement est finalement venu d’un secteur sécuritaire en pleine mutation, lui-même en proie à une politisation croissante.
Un faux scoop
Lundi 21, ma source à l’instance politique d’al Joumhouri est tout sourire. Elle sort d’une réunion marathonienne du comité central, 2 jours non-stop à l’hôtel Le Phébus de Gammarth. « Sur la forme ce sera bien un front politique et électoral », insiste-t-elle. Une façon d’assurer que l’entente est totale entre l’ensemble des forces dites centristes. En clair, de futures listes électorales communes deviennent une réalité.
Tous les regards sont alors tournés vers le Front Populaire. Via Maya Jribi, al Joumhouri se contente de confirmer des négociations qui se poursuivent « avec d’autres formations démocrates ». Mais quelques heures plus tard, c’est Chokri Belaïd qui porte un coup d’arrêt à l’enthousiasme ambiant, en conditionnant un peu probable ralliement à la présentation d’un programme clair.
Ce n’est en effet qu’aujourd’hui dimanche que Nidaa Tounes présente un programme économique et social à proprement parler, un an après « l’appel de Béji Caïd Essebsi » ayant annoncé son retour en politique. En l’occurrence, le parti des « antis » n’est donc pas dans le caprice vis-à-vis du parti des « nantis ».
Belaïd reste par ailleurs sceptique quant à un positionnement anti Ennahdha de la nouvelle entité. Pour le chef du Watad, « à chaque fois qu’Ennahdha a laissé entrevoir la possibilité d’un partage du pouvoir à ces partis, ils y ont accouru ». En attendant de se décider, les femmes national-communistes du Watad tiennent les 26 et 27 janvier leur congrès constitutif, signe que l’extrême gauche nationaliste est en pleine restructuration.
Une Coalition Démocratique morte dans l’œuf ?
Jeudi 24, la fraichement fondée Coalition Démocratique vole en éclat en direct à la TV. Alors que son congrès constitutif était prévu fin mars 2013, de profondes dissensions apparaissent au grand jour entre deux de ses piliers fondateurs, Mohamed Hamdi et Mohamed Goumani, sur fond d’entrée au gouvernement au prochain remaniement.
Nous savons déjà à ce moment-là que si remaniement il y a, ce ne sera possible que grâce aux transfuges que sont les nouvellement indépendants Fathi Touzri d’al Joumhouri et Goumani.
Mais ce dernier ne s’attendait visiblement pas à recevoir la gifle de sa révocation de son parti de pareille manière. Lors d’un grand moment de solitude qui restera dans les annales de la télévision, Mohamed Hamdi déclare que son interlocuteur « ne fait plus partie de la Coalition, de facto ». Sale temps pour les moutons noirs jugés opportunistes…
Si Ennahdha avait pour dessein de diviser les rangs de l’opposition, il ne s’y prendrait pas autrement ! L’accusation est d’ailleurs portée ce soir-là sur le même plateau. Ce à quoi Hamadi Jebali répondra samedi que c’est « un procès d’intention infondé ».
Remaniement annulé : reculer pour mieux sauter
Dès l’annonce de la conférence de presse de samedi, on comprend que le remaniement est plus que jamais incertain : il s’agit désormais de « communiquer les résultats des pourparlers au sujet du remaniement » précise l’intitulé.
Quand Hamadi Jebali aborde la question, on réalise l’ampleur de l’impasse. Les journalistes présents sont médusés face à un énième report pour « échec des pourparlers ». Tout indique que le principal parti au pouvoir s’est mis en difficulté en promettant du changement en plein isolement. Chacun campe sur ses positions, avec en ligne de mire les ministères régaliens.
Au fil des mois, le remaniement devient une partie du problème. Sur les réseaux sociaux, il fait l’objet de railleries, comparé à l’observation du croissant lunaire avant les fêtes religieuses.
Mais au-delà de ce fiasco en apparence, Jebali joue son va-tout en abattant la carte de l’Assemblée constituante vers laquelle il se tourne à présent. Politiquement, c’est malgré tout finement joué : en s’en remettant à la légitimité arbitrale de l’ANC, il met aussi au pied du mur ses alliés de la troïka. Soit ils votent en faveur de sa liste et il a la majorité, soit il les rendra responsables du vide institutionnel qui guette.
La « dekhiliya » à l’épreuve de la réforme
C’est l’une des demandes les plus sensibles de la révolution : la réforme des forces de sécurité, au point mort depuis le livre blanc d’avant élections. Il aura donc fallu attendre que la société civile s’empare du problème.
« Reform », l’ambitieuse association de Bassem Bouguerra et Mariem Meziou entend s’atteler à ce vaste chantier en organisant un colloque international aux allures de grand atelier ouvert, les 25 et 26 janvier, ponctué de sessions de travail à huis-clos.
Intitulé « Réforme du système sécuritaire post révolution : état actuel et défis », il a mis à contribution un panel prestigieux composé notamment de l’ex ministre de l’Intérieur géorgienne, Ekaterine Zguladze, Christopher Stone, président de l’Open Society Foundation, et Saïd Mechichi, actuel secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur chargé de la réforme.
Présent également grâce aux efforts de Ramzi Bettaieb de Nawaat, Wael Garrafi, amputé suite à un tir à balle réelle le 9 janvier 2011, a mis un visage humain et une réalité tragique sur la nécessité de revoir de fond en comble le système.
Comme un écho au colloque de l’Africa, samedi les syndicats des forces de l’ordre envoyaient un signal fort à leur ministre de tutelle : rassemblés au Palais des Congrès et chauffés à blanc, ils lui ont demandé de répondre à leurs revendications sociales ou « dégager ».
La crise politique se mue doucement en crise institutionnelle.
Seif Soudani
On le sait tous, que le ministère de l’intérieur depuis le 1er gouvernement de l’état de l’indépendance était et est un lieu de complot. C’est l’état dans l’état.
– le sens positif de la reforme du système de sécurité doit être en réponse à cette question: comment faire pour que ce ministère ne soit plus un état dans l’état et le lieu de tout les complots?
– à mon avis il faut commencer par l’exploser/fractionner en plusieurs secrétariats d’état, ainsi il perdra de sa force et il deviendra comme le souhaite tout les tunisiens un outil régalien entre les mains de l’état “différents gouvernements par le fait du passage à la démocratie”, pour défendre les personnes, les biens, agir sur les violences urbaines…
Et puis il faut définir à nouveau la philosophie de la sécurité. La sécurité dans un état démocratique c’est autre chose que dans un état de dictature, on le sait tous.
Le corps policiers a servit depuis l’indépendance, comme le reste de l’administration publique, un régime tyran et des intérêts privés aux hommes du pouvoir politique, économique/mafia trabelssi et autres.
Ce corps pendant ces décennies a fabriqué une certaine culture et des pratiques, qui ne sont pas propres ni appropriés à un état de démocratie, ce n’est pas la faute des agents, c’est la faute de ceux qui ont construits cette culture (de l’oppression, de l’impunité…). Ces responsables de cette culture sont Bourguiba en 1er, Beji caïd Essebssi, Fouad Embazzaa, Tahar Belkouja, Idriss Guiga… et puis ben Ali et son équipe Kallale…
Une révision général à la philosophie sécuritaire et de la sécurité en générale, est une urgence.
Par exemple faire un secrétariat d’état à la police, une autre à la garde nationale, ou mettre la garde nationale sous la tutelle de l’armée.
De toute manière au jour d’aujourd’hui le fonctionnement actuel n’a pas répondu aux exigences de l’époque poste révolution : les violences urbaines continuent à prendre de l’ampleur et les citoyens ne sont pas contents du rendement de notre police. On peut comprendre les manques des moyens, des garanties… mais la période de Bourguiba/ben Ali a joué des mauvais tours à tout le monde.
Il faut que notre institution policière, se pose elle-même la question au sujet de son rôle et ses méthodes « pratiques », ainsi elle participe elle-même au changement. Et déjà il faut commencer par intégrer les valeurs d’une société démocratique et de justice, et les objectives de la révolution. Ainsi tout le monde trouvera son compte, le citoyen, le corps de sécurité… la nation toute entière sera solidaire.
La période de Bourguiba et ben Ali (60 ans+ou-), ils sont où aujourd’hui ? Cette période de transition et de construction des nouvelles institutions, va durer combien ? À la fin c’est le peuple qui héritera de sa révolution et les fruits de révolution et ceux et celles qui ont intégré dès le début et le plutôt possible les valeurs d’une société démocratique et de justice n’auront pas de regrets. Elli ijbic fi ezzamen toulou, donc toute résistance contre les valeurs d’une société démocratique et de justice à la quelle aspire tous les tunisiens est vouée à l’échec, à quel prix le tunisien il va gagner cette société ? C’est la question à la quelle on doit répondre tous ensemble sans complexe ni haine, ça suffit la division de la société. Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
pour ce qui est des coalissions qui se forme et se deforme qu’lles soitent à gauche ou à droite, c’est normal.
Aujourd’hui la classe politique tunisienne est animée par plusieurs éléments (l’intérêt, l’idéologie, la personnalité de celui qui mène au sein du parti ou de la coalition) sans être dans un projet politique clair. De la confusion il existe chez plusieurs de ces formations et il n’aura aucune qui échappera à des nouvelles divisions et formulations d’autres ordres, les élections prochaines sont dans 6 / 9 mois et aucune coalition n’a un programme politique pour le discuter avec le peuple. La majorité de ces coalitions ont une seule et unique finalité qui descendra le gouvernement le 1er, et finir définitivement avec ennahda. Sauf que ces types des finalités et d’objectifs ne font pas gouvernement, ni gouvernance ni gouvernabilité, mais anarchie, et anarchie de tout ordre, et de toute façon l’anarchie n’a qu’un seul et unique ordre, le chaos. Du chaos en n’on veut pas. Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.
Le remaniement au niveau du gouvernement Je propose que l’anc, propose au 1er ministre, donne carte blanche, de réorganiser son équipe d’une manière à permettre un travail gouvernemental davantage serein et efficace:
-former en urgence et rapidement une équipe restreinte, en regroupant quelques ministères ;
– que l’action de l’anc et du gouvernement soit consacrer sur les défis les plus urgents ;
Les urgences :
1- L’adoption de la nouvelle constitution,
2- Agenda claire pour les futurs rendez-vous politiques,
3- La date des futures élections législative et présidentielle,
4- La loi électorale, la haute instance independantes pour les élections,
5- La haute instance indépendante des médias,
6- La haute instance de la justice,
7- Renforcer l’action du gouvernement dans le Domaine de la sécurité, avec plus des moyens pour répondre aux violences urbaines et autres (mausolées…) à titre d’exemple,
8- La lutte contre le terrorisme qui menace notre société,
9- Apporter plus des moyens à la justice pour finir avec les affaires d’ordre dictature et révolution (le dossier des prisonniers politiques avec l’impulsion de tous les mécanismes de l’activation de l’amnistie générale, le dossier des martyrs et des blessés de la révolution) , il faut vraiment régler ces affaires au plutôt, il est question des milliers des vies humaines brisées, il est question de justice transitionnelle incontestablement urgente en terme de justice, et c’est urgent de mettre fin à ces affaires qui divisent la société et qui impliquent des surenchères mal saints politico/politiciens, c’est à ce gouvernement de prendre le taureau par les cornes et de faire ce travail de justice transitionnelle,
10- Continuer à faire avancer les dossiers des projets économiques mis en œuvre et en état de faisabilité, sur ce volet la Tunisie ne peut pas attendre, les prochaines élections pour ce permettre une pose sous prétexte que c’est un gouvernement restreint et qu’il faut juste se focaliser sur ce qui est politique (constitution, loi électorale, nouvelle isie, futures élections), toutes les équipes qui travaillent sur ces dossiers économiques doivent avoir les moyens nécessaire (juridiques, réglementaires…), pour avancer et faire avancer notre économie.
11- Continuer à lutter contre la vie chère (plus de contrôle sur les prix, la lutte contre la contre bande multiple et varié et la lutte contre les circuits parallèles…),
12- Devant nous 6 à 9 mois au maximum pour achever cette période de construction de nos nouvelles institutions, pour ne pas dire (provisoire). C’est à la majorité qui gouverne de prendre sa responsabilité et de ne pas nous montrer des séquences de faiblesse, de fatigue ou de désunions, la Tunisie elle est à nous toutes et tous, le peuple nous attend et l’histoire ne pardonne pas. Le non retour à la dictature en Tunisie est engagé, est tout recul ou fatigue sont interdits. Ce gouvernement n’a qu’un seul choix finir les exigences de la transition (nouvelle constitution, loi électorale, nouvelle isie, organisation des nouvelles élections) et avec tout ça la gestion quotidienne des affaires de l’état est en marche et la gestion quotidienne des affaires de l’état ne signifie pas une pose en matière d’engagement et des futurs projets, notre économie ne pourra pas se permettre. L’environnement saint pour l’investissement domestique et étranger doit exister, la lutte contre la vie chère doit s’accentuer, gagner davantage en sécurité doit être palpable davantage et plus plus plus pour les tunisiennes et les tunisiens chaque jour.
13- Devant nous la saison touristique de l’été, devant nous les examens de fin d’année scolaire du bac… devant nous la prochaine rentrée scolaire, avec plus des classes et plus du mondes (élèves, professeurs…), les trois présidences doivent être mobilisées, chacun dans son Domaine, et le tout doit être réussi monsieur le 1er ministre. Ben Ali harab. Mandhouj Tarek.