Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.
Enfant non-accompagné ou “unaccompanied minor”, est un terme utilisé par les polices de l’air et les compagnies aériennes pour désigner un mineur agé d’entre 4 à 16 ans ( peut varier selon les compagnies) voyageant sans être accompagné d’un adulte. La compagnie est alors tenue à accompagner le mioneur dans toutes les étapes du voyage et de le remettre à l’adulte mentionné dans les documents de transport après avoir vérifié son identité. Photomontage

NDLR : Mourad Ismail est un “fidèle lecteur” de Nawaat et a désiré partager avec nous la mésaventure vécue par sa fillette de 12 ans, voyageant seule sur un vol de la compagnie TunisairExpress, à l’aéroport de Tunis-Carthage. Nous publions ici l’intégralité de son récit.

Par Mourad Ismail. Universitaire

Ce matin 22 juillet, ma fille de 12 ans a voyagé en tant que mineur non- accompagné (Unaccompanied Minor, UM dans le jargon des compagnies aériennes) sur le vol TunisairExpress UG021 de Sfax à Tunis. Elle était attendue par sa grand-mère à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage.

Après un vol sans incident au cours duquel ma fille a été prise en charge tout à fait normalement, une hôtesse au sol, dont j’ignore encore si elle appartient au personnel de Tunisair où à celui de l’aéroport, l’a accueillie à sa descente de l’avion. Censée la conduire jusqu’au bureau réservée à l’accueil des UMs, selon la procédure réglementaire, elle l’a au contraire guidée vers la sortie commune à l’ensemble des voyageurs, en la bousculant. Dans la foule présente, comme à l’habitude, pour accueillir les voyageurs, ma fille n’a pas réussi à voir sa grand-mère, et pour cause : cette dernière l’attendait, comme prévu, au bureau des UMs.

Pendant ce temps, au lieu de rassurer la petite, l’hôtesse censée s’occuper d’elle l’a tapée sur le bras avec son gilet fluorescent réglementaire, qu’elle tenait à la main, plié, alors même qu’elle aurait dû le porter, l’a menacée de la laisser au bureau de police et lui a demandé, en arabe, où était, je cite « sa grand-mère de merde» et autres injures que ma fille, qui ne maîtrise pas très bien le dialecte tunisien, n’a pas comprises.

Il faut dire que, comme elle l’a si aimablement signifié à ma fille, cette brave hôtesse avait autre chose à faire que de rester avec elle. Moi qui suis naïf, je croyais bêtement que cela faisait justement partie des obligations professionnelles de toute hôtesse digne de ce nom, surtout après notre soit-disant révolution « du jasmin».

Quand l’hôtesse a fini par conduire ma fille à l’endroit expressément prévu pour l’accueil des UMs, non seulement elle l’a remise à sa grand-mère sans faire signer à celle-ci le formulaire obligatoire ni même vérifier son identité, mais elle a, également insulté ma mère, à qui elle a eu l’outrecuidance de demander où elle se trouvait dans les minutes précédentes.

Ne me trouvant pas actuellement en Tunisie, j’ai été informé de cet incident scandaleux par téléphone par ma mère et par ma fille. J’ai alors appelé le siège de TunisairExpress où l’on m’a redirigé vers une responsable de la compagnie, laquelle, stupéfaite par mon récit, m’a promis de faire le nécessaire et de prendre les mesures qui s’imposent à l’encontre de la personne incriminée. Je n’exclue pas, cependant, de porter plainte contre la compagnie dès mon arrivée prochaine à Tunis pour négligence et maltraitance d’enfant.