NDLR : Nous avons reçu ce message par mail de la part d’une activiste nous informant d’un cas d’agression contre des militants. Nous allons faire suite de l’affaire. Nous avons enlevé toute référence pouvant identifier les personnes en question y compris l’émissaire du message.

Bonjour,

Je suis une militante de la gauche européenne, Polonaise vivant en France. J’ai participé au FSM à Tunis, notamment j’ai été à l’organisation de l’Assemblée des femmes et au soutien aux luttes des femmes syndicalistes de Latelec.

Je vous écrit pour lancer une alerte sur les violations des droits et les agressions commises par les policiers sur nos amis à Tunis. Hier, une jeune militante du Front populaire ainsi que sa sœur et son copain ont été pris à partie dans une discothèque de La Marsa par des individus qui ne se sont pas présentés comme flics. Les mecs les ont agressés, insultés et giflés. Puis les mecs ont dit qu’ils étaient policiers et ont arrêtés illégalement les jeunes, les ont emmenés au commissariat, les ont maintenus. Le lendemain ils les ont traîné en comparution immédiate pour agression sur policiers. Les jeunes n’ont même pas pu préparer leur défense et je ne suis pas sûre qu’ils avaient un avocat.

Concernant la jeune militante, c’est pire, toute la procédure a été violée depuis le début. Les policiers l’ont relâchée et lui ont dit qu’elle n’était pas accusée. Mais quand ils ont sorti la sœur et le copain du tribunal, ils ont communiqué à la jeune militante qu’elle avait été accusée et condamnée pour ne pas s’être présentée au tribunal ! Or, elle n’a recu aucune convocation pour aller au tribunal ! Et on ne peut pas normalement condamner le jour même une personne qui d’ailleurs n’est pas accusée et la faire comparaître en comparution immédiate !

De plus, inutile de vous dire que les jeunes sont absolument innocents, et puis les flics n’ont aucune preuve, aucun témoin, et surtout, les jeunes n’ont même pas pu voir leur dossier !
C’est une violation grave des droits humains !

Les jeunes ont peur parce qu’ils n’ont pas d’avocat, à peine un ami qui les a un peu aidé après ; mais là il faut faire appel le plus vite possible. Et médiatiser l’affaire.

Ici, de Paris où je connais quelque militants du Front populaire nous nous activons pour leur trouver des soutiens. J’aimerais si c’est possible que vous en parliez sur votre blog. Demain, une amie de la jeune militante, une journaliste et syndicaliste ***, ***, arrive à Tunis. Elle va aussi aider et documenter l’affaire et tout ce qui vous semblera utile pour la lutte pour la liberté en Tunisie.

Je dois aussi ajouter que moi aussi j’ai été agressée par des voyous à la solde des polices parallèles à Tunis le 11 avril : deux hommes m’ont attrapée et ont volé mon sac avec mon ordinateur après m’avoir frappée. J’étais suivie par eux parce que j’organisais le soutien à la grève de syndicalistes de Latelec à Fouchana, vous en avez sûrement déjà entendu parler. L’affaire commence à faire du bruit car ces déléguées syndicales ont été lienciées par l’entreprise française pour les punir de participer à une manifestation pendant le Forum.

Merci beaucoup pour votre aide,

Cordialement

M.K