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Le texte ci-dessous a été rédigé en août / septembre 2013. Depuis, des évènements importants ont eu lieu en Tunisie et notamment le mouvement « Erahil » déclenché par un certain nombre d’élu-es de l’ANC suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi et des 8 soldats à Chaambi. Cette nouvelle donne et les préparatifs pour l’organisation d’un dialogue national à l’initiative de l’UGTT, l’UTICA, la LTDH et l’Ordre des avocats annoncent peut-être d’importantes modifications dans le paysage politique tunisien.

Un élément nouveau cependant semble se dessiner – concomitant aux atermoiements de la troïka qui cherche à reporter le plus tard possible le démarrage du dialogue national – c’est cette nouvelle stratégie qui prend la forme d’un véritable acharnement judiciaire contre les journalistes, les artistes, les responsables des syndicats de policiers … stratégie de la répression qui agit comme une boucle qui reviendrait à son point de départ après avoir suivi plusieurs cycles successifs.

Cela signifie t-il que le pouvoir d’Ennahda cherche à remettre au goût du jour cette bonne vieille recette tant appréciée des régimes autoritaires et qui consiste à détourner l’attention de l’opinion publique en jetant en pâture – et en premier lieu aux membres radicaux du mouvement et sympathisants avides de revanche – tous ceux qui osent lui tenir tête : les journalistes, les artistes, les syndicalistes… ? Une sorte de répression soft et « légale » !

Mais cela change t-il pour autant la réalité de cet enchaînement de la violence subie par le pays au cours de ces deux années passées ? Ou même de cette périodisation par cycle ? Pas si sûr ! D’autant que cette approche cherche à décrypter et comprendre les liaisons dangereuses qu’entretient le mouvement Ennahda avec les groupes qui ont choisi d’utiliser la violence physique et/ou le terrorisme pour régler les questions politiques.

Les historiens, on le sait, privilégient le temps long pour pouvoir tirer des enseignements de leur travail. Mais comme je ne suis pas historien je peux me permettre ce détour sur le court terme.

Le 14 janvier 2011 Ben Ali s’enfuit pour l’Arabie Saoudite. L’insurrection populaire qui a commencé le 17 décembre 2010 a eu raison du dictateur et de ses proches. Déjà fortement ébranlé par la révolte du bassin minier en 2008 le dictateur a fini par être dégagé deux ans plus tard. La Tunisie entrait ainsi dans un processus révolutionnaire qui devait déboucher sur les premières élections libres et démocratiques d’octobre 2011. Liberté, dignité, justice sociale telles ont été les aspirations profondes de la révolution en Tunisie, en tout cas pour l’écrasante majorité des insurgés qui ont affronté le régime. Une autre dimension est également à mettre en évidence dans cette révolution c’est son caractère relativement pacifique.

Et pourtant … Un phénomène commençait néanmoins à pointer son hideux visage, à rebours non seulement de ce caractère (relativement) pacifique de la révolution mais également des habitudes et des traditions de la société tunisienne qui, du coup, découvrait, effarée, qu’elle renfermait, en son sein, un potentiel de violence, jusque là contenu, mais qui n’attendait que l’occasion d’éclater. Et cela dès le 18 mai 2012 à Rouhia (dans la région de Siliana) [1] soit à peine quatre mois après le départ de Ben-Ali.

Cela intervient, il est vrai, dans un contexte particulier au cours duquel la Tunisie connait un certain relâchement sécuritaire inévitable après une révolution. Et c’est également dans ce contexte que le pays s’attèle à mettre en marche – malgré les difficultés et, cependant, dans des conditions relativement pacifiques faut-il le rappeler – sa transition politique. L’ISIE (Instance supérieure indépendante des élections), l’organe chargé des élections est d’ailleurs constituée justement le … 18 mai. Sans aller jusqu’à affirmer qu’il y a un lien de cause à effet entre l’attentat de Rouhia et la constitution de l’ISIE on ne peut cependant oublier le fait que le terrorisme jihadiste considère le suffrage du peuple comme une hérésie qu’il faut refuser par principe et à combattre donc. Disons « simplement » que nous sommes dans un processus logique puisque le terrorisme jihadiste (qui est l’une des formes qu’a pris la contre-révolution en Tunisie comme dans le reste du monde arabe) s’attaque à la révolution de manière globale autant dans son contenu et ses aspirations que dans ses moyens et formes d’expression. Il est dès lors évident par exemple que cette contre-révolution a tout intérêt à l’introduction (ou plutôt l’intrusion) de la violence armée dans une insurrection populaire, civile et, qui plus est, pacifique.

Les évènements de Rouhia sonnent, de ce fait, presque comme le prélude à une vague de violence initiée par la mouvance salafiste radicale notamment. En effet deux jours seulement après ces évènements, le 20 mai 2011, se tient à Kairouan un grand rassemblement du mouvement Ansar Echaria Tunisie de Abou Iyadh rassemblant plusieurs milliers de ses partisans brandissant sabres et drapeaux noirs. Rappelons que ce groupe a été constitué un mois auparavant [2] et avait bien évidemment largement profité de l’amnistie générale [3] et de la liberté de mouvement et d’expression que connaissait le pays depuis le 14 janvier 2011.

Bref la Tunisie se retrouve, quelques mois seulement après le bouleversement du 14 janvier, à devoir gérer un phénomène auquel elle était peu préparé : La violence !

Dès lors comment comprendre et interpréter ce phénomène et ces évènements, quels agencements entres eux et quelle lecture peut-on faire de leur déroulement dans le temps ainsi que dans leurs relations bien sûr avec la situation politique du pays voire dans le contexte régional (la guerre au Mali, la situation en Libye et en Egypte …). Peut-on par exemple trouver une périodisation qui pourrait expliquer ces évènements et leur donner un sens ? Faut-il pour cela davantage privilégier l’origine des auteurs de cette violence et de leurs stratégies et agenda propres (selon qu’il s’agit de salafistes, des LPR, des jihadistes …) pour en démêler les fils ou faut-il chercher les causes en rapport direct avec le contexte intérieur tunisien et les débats en cours (les élections, la constitution, la violence …).

  • La misère et la paupérisation sont, dit-on, la source de la violence ! Peut-être mais alors pourquoi cette misère, encore plus atroce dans d’autres contrées de par le monde, n’a-t-elle pas engendré le terrorisme [4] ?
  • Autre explication, la répression brutale et la politique de la punition collective contre les islamistes sous le régime de Ben Ali serait à l’origine de la radicalisation d’une partie des victimes et de leurs proches [5]. Aucun doute à cela mais à elle seule elle n’explique ni ne justifie, là non plus, le recours au jihadisme et surtout son ampleur [6].
  • Autre argument également, concernant cette fois l’influence des centaines de chaînes satellitaires et de leurs messages, lesquelles auraient, depuis les années 1990, participé à un véritable « formatage » des esprits facilitant le passage de certains au terrorisme [7]. Nul ne peut nier cette influence mais celle-ci ne pouvait vraiment faire la démonstration de sa réelle efficacité en Tunisie que si l’on prend en compte, dans le même temps, le bilan légué par plus de vingt ans de régime Ben Ali qui a vidé de son sens, à l’exception de l’institution sécuritaire, le travail et le rôle d’accompagnement des autres institutions de l’Etat en direction des populations et des régions défavorisées notamment dans les domaines sociaux, éducatifs et culturels. Ben Ali et son système ont défait ce que l’Etat tunisien a construit au cours des trois premières décennies de l’indépendance.

Sans doute est-ce dans la combinaison de tous ces facteurs qu’il faut rechercher l’explication de ce glissement vers la violence et le terrorisme. Je laisserais donc aux historiens le soin de décrypter les causes profondes et les évolutions d’un tel phénomène.

Pour ma part j’ai tendance à considérer, compte tenu des éléments et des faits on ne peut plus avérés, que Ennahda porte la lourde responsabilité de la grave situation sécuritaire dans laquelle se trouve le pays depuis les élections de 2011. Pour étayer mon propos voici quelques éléments politiques et chronologiques qui ont particulièrement attiré mon attention et que je vous livre ici tels quels. La lecture que je fais de ces évènements découle de la nature des relations pour le moins ambigües, ambivalentes et en tout cas troublantes entre Ennahda et les groupes salafistes et jihadistes. Le pays apparaît dès lors comme pris en tenaille et surtout en otage et chaque rupture dans les « négociations » entre Ennahda et la mouvance salafiste jihadiste donne lieu à un regain de violence voire pire au recours aux assassinats politiques. Lecture nécessairement partielle j’en conviens. Cependant la question se pose et l’interrogation est tout ce qu’il y a de plus légitime !

Une chronologie de la violence en trois temps ?!

1/ Avant les élections d’octobre 2011 : Quand le salafisme de rue est banalisé et courtisé

Dès le mois de juin 2011, nous allons assister à une série d’actions violentes qui sont principalement le fait de groupes se réclamant de la mouvance salafiste avec pour cibles tantôt des artistes, des médias, des instituts universitaires … La question du niquab pour les étudiantes d’une part et la dénonciation de ce qu’ils considèrent comme atteinte au sacré de l’autre seront les prétextes invoqués par les groupes salafistes pour justifier leurs actions violentes. C’est aussi dans ce contexte tendu que l’on va voir se multiplier les visites des prédicateurs étrangers venant « enseigner » leurs conceptions de l’islam aux Tunisien-nes. Certains, dans un tel contexte, n’hésitent pas à faire, à leur tour, le parallèle entre ces actions violentes et la campagne électorale y voyant même là l’explication qui a précipité, en tout cas accentué, la victoire d’Ennahda avec le score que l’on sait. Bien sûr il y a eu dans le même temps, faut-il le rappeler, les procès et les condamnations par les tribunaux militaires des membres de l’ancien régime et des proches de Ben Ali.

Tel est le climat général du pays au cours de cette toute première phase de transition.

J’ai pu ainsi pour ma part identifier moins d’une dizaine d’actions de nature violente entre juin et décembre 2011 c’est-à-dire jusqu’aux élections et l’installation de la troïka au commandes :

  • Le 26 juin Des salafistes attaquent la salle de cinéma Afric’art.
  • Le 16 juillet : Les affrontements violents, suite à l’intervention policière de Kasba III, qui on éclaté à Menzel Bourguiba, Cité Ettadhamen, Kairouan, Sidi Hassine et autres ont ciblé les postes de police ainsi que des locaux commerciaux.
  • 15 septembre 2011 : Des individus, se prévalant de l’Islam, s’introduisent de force dans la Basilique antique du Kef dans le but de la détruire.
  • Le 9 octobre 2011: Attaque des locaux de Nessma TV à Tunis après le passage du film iranien Persépolis.
  • Le 10 octobre : Un groupe d’islamistes radicaux a fait une violente irruption mercredi dans la faculté de lettres de Sousse pour tenter d’imposer l’inscription d’étudiantes portant le niqab.
  • Le 21 octobre 2011: Alors que plusieurs manifestations ont lieu dans Tunis pour dénoncer le film Persépolis une attaque du domicile du PDG de la chaine de TV Nessma.
  • Le 28 novembre : Des étudiants salafistes observent un sit-in devant le bureau du doyen de la Faculté des lettres de la Manouba en protestation contre la décision du conseil scientifique d’interdire l’accès d’étudiantes portant le niqab aux salles d’examen.
  • En décembre 2011, à Meknassi, les membres de la troupe musicale Ouled al-Manajem sont pris à partie.

Ce qui apparaît assez nettement, à mes yeux en tout cas, quant on observe ces évènements et ceux qui vont suivre dans leur déroulement et leur évolution, c’est qu’il y a comme un premier cycle de violence qui débute approximativement en mai 2011 et qui s’achève avec les élections et l’arrivée d’Ennahda et de la troïka au pouvoir à la fin de l’année. Ce premier cycle de violence en annonce donc un second lequel va, sinon changer la nature de celle-ci, en tout cas l’accélérer, l’intensifier et la diversifier. Ce second cycle commence selon moi dès janvier 2012 et, va atteindre son point culminant en septembre 2012 avec l’attaque contre l’ambassade des USA. Attention toutefois il ne faut pas y voir là une stratégie réfléchie, planifiée et organisée dans ces moindres détails. La part d’impondérable n’est pas à exclure. Mais le constat est là et les faits incontestables !

2/ Après les élections : Salafistes, ligues LPR … Ou la violence « révolutionnaire » version Ennahda

Simple hasard de calendrier, accidents de parcours ou alors stratégie mûrement réfléchie par certains, allez savoir. Le constat semble cependant indéniable : C’est juste après la victoire électorale d’Ennahda et la mise en place de la troïka que le phénomène de la violence va s’accentuer et même faire un bon qualitatif. C’est un constat objectif. J’ai pu ainsi dénombrer près de 82 actes de violence durant l’année 2012 (donc prés de 7 actions par mois soit 3 fois plus qu’au cours de la période précédente). Et je suis certainement loin du compte. Ennahda et la troïka peuvent ignorer ce constat mais les faits sont têtus et en tout cas ceux qui ont organisé ces actions violentes ont vraisemblablement pensé qu’avec l’arrivée des islamistes au pouvoir ils auraient dorénavant les coudés plus franches pour agir en toute impunité. Et le laxisme [8] et la mansuétude dont ont fait preuve les autorités vis-à-vis des auteurs de cette violence n’est pas passé inaperçu. Erreur de jugement car les Tunisien-nes ne sont pas dupes.

Toutefois et comme pour le premier cycle les victimes de cette violence sont comme toujours des artistes, des médias, des institutions universitaires, des journalistes, des intellectuels… auxquels s’ajoutent cette fois des mausolées soufis, des syndicalistes, des opposants politiques, des représentations diplomatiques, des policiers … Et, n’en déplaise aux partisans d’Ennahda et de la troïka, la plupart des victimes de cette violence sont, faut-il le rappeler, issues des rangs de l’opposition et notamment de la gauche et que les auteurs de la violence se réclament tous de la mouvance islamiste ou à tout le moins en tant que défenseurs de la « légitimité » au pouvoir !

Pire : des acteurs nouveaux vont apparaître et venir compliquer davantage le climat. Tout d’abord la violence n’est plus le seul fait des groupes salafistes même si ces derniers restent largement prédominants dans le décompte funeste des actes de violence.

En premier lieu et « à tout seigneur tout honneur », il faut signaler la stratégie du pouvoir consistant à criminaliser systématiquement les revendications sociales des chômeurs, des salariés précaires, des catégories dans les régions paupérisées … Et cela a pour symbole : Siliana ville martyre où la répression brutale de la police a fait près de 300 blessés par chevrotine, mais aussi Redeyef dans le bassin minier. Et cela explique aussi le fait que l’UGTT et les syndicalistes soient devenus, à leur tour, la cible principale des actes de violence dans de nombreuses régions du pays et le phénomène ira en s’amplifiant jusqu’à l’attaque inqualifiable du siège de l’UGTT ce 4 décembre 2012 perpétrée par les prétendus ligues de « protection » de la révolution (LPR) qui depuis plusieurs mois déjà harcèlent les syndicalistes dans les régions. En fait il s’agit de milices qui vont user de la violence, en alternance avec les groupes salafistes, et qui trouveront un soutien dans les plus hautes sphères de la troïka. La particularité de ces ligues consiste à défendre ce qu’elles appellent la « légitimité ». En d’autres termes nous voilà en présence de milices, véritable bras armé du pouvoir, quoi qu’en disent Ennahda et le Congrès pour la République (CPR) qui n’ont d’ailleurs pas hésité à s’appuyer sur elles pour tenter de faire pression sur l’opposition et sur la société civile.

Les LPR sont officiellement constituées en juin 2012. Mais celles-ci n’ont pas attendu leur officialisation pour commencer leurs basses besognes sur le terrain notamment leurs attaques contre les syndicats. Ainsi dès le mois de février, alors que l’Union régionale de l’UGTT appelle les agents municipaux à la grève générale, ces ligues vont faire leur sinistre apparition.

Mais les LPR, souvent en alternance (sans doute en coordination) avec les salafistes, ont également d’autres cibles en vue et tout particulièrement les militants de la société civile mais plus encore les responsables des partis politiques de l’opposition. Faut-il alors mettre à leur actif leur participation, aux côté de la police, à la répression brutale de la manifestation du 9 avril 2012 [9] commémorant les martyrs de 1938 ?

Et une fois de plus les autorités, et notamment le ministre de l’intérieur de l’époque, Ali Larayedh, loin de se contenter de la criminalisation des luttes sociales vont également faire preuve d’un laxisme irresponsable et d’une coupable complaisance avec les auteurs de cette violence. Certains mêmes, notoirement connus pourtant, seront reçus officiellement et en grande pompe par les plus hautes autorités de l’Etat [10] pendant que d’autres en appelleront à l’indulgence et à la compréhension pour les jeunes salafistes [11]. Sans oublier l’entêtement d’Ennahda et du CPR, toujours eux, qui ont systématiquement rejeté d’un revers de main l’appel de l’opposition et de la société civile pour une dissolution des LPR. Un signe qui ne trompe pas !
Et les Tunisien-nes ne s’y sont d’ailleurs pas trompés !

Mais le pire est à venir en cette fin d’année 2012 lorsque le 14 septembre des centaines de salafistes se lancent à l’assaut de l’ambassade US ou encore un moins plus tard, le 18 octobre 2012, à Tataouine, quand les miliciens des LPR n’hésitent pas à investir violemment le local de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche dans cette localité en assassinant Lotfi Naguedh, membre de Nida Tounès, sans oublier l’attaque caractérisée et programmée du siège de l’UGTT à Tunis le 4 décembre 2012.

Bref en 2012 plus de 80 actes de violence au moins sont à signaler et à mettre à l’actif de ces milices :

    • Actes de terrorisme et affrontements armés : 7 (le 2 février 2012 à Bir Ali Ben Khalifa, le 23 février 2012 à Jendouba, le 12 juin 2012 à Douar Hicher, violences à Sousse le 13 juin 2012, le 14 septembre 2012 l’attaque de l’ambassade des États-Unis, le 29 octobre 2012 à Douar Hicher, Le 10 décembre 2012 jbel Chaambi à Kasserine…)
    • Assassinats à caractère politique : 2 (l’imam Lotfi Kallel à Tunis le 12 mars 2012, Lotfi Naguedh à Tataouine le 18 octobre 2012)
    • Violence contre l’UGTT et les syndicalistes : 8 (le 21 février ordures déversées devant le siège de la centrale syndicale à Tunis, le siège de l’union régionale de l’UGTT à Menzel Bouzaïne le 23 février, le 11 mars puis à nouveau le 14 mars à Sfax, des affrontements entre syndicalistes et salafistes, le siège de l’Union régionale du travail de l’UGTT à Jendouba le 5 juin puis le 12 juin, le local de l’UGTT à Nabeul le 26 octobre, le siège de l’UGTT le 5 décembre, le local de l’UGTT à Kasserine le 8 décembre, …)
    • Violence contre les médias et les journalistes : 8 (Sofiène Ben Hamida le 11 janvier, Le journaliste Ziyed Krichen et l’universitaire Hamadi R’Dissi le 23 janvier, l’équipe de la chaîne Al Hiwar le 14 mars, le siège de la télévision tunisienne le 24 février, le siège de la Radio nationale le 23 mai, la Radio régionale de Sfax le 23 mai, la chaîne Al Hiwar Ettounsi à la Manouba le 27 mai, La journaliste Zeineb Rezgui le 29 mai…)
    • Destruction de mausolées : 8 (Sidi Assila au Bardo le 29 mars 2012, Sidi Ali El Kacem au Kef en Avril 2012, Sidi Yacoub à Tataouine le 3 mai 2012, Sidi Ali El Mouhareb à Monastir en mai 2012, Sidi Abdallah El-Ghribi à Sidi Bouzid en août 2012, Sidi Abdelkader El-Jilani à Menzel Bouzelfa en septembre 2012, Saïda Aïcha Manoubia à La Manouba le 16 octobre 2012, Sidi Meftah à Jelma Sidi Bouzid le 1er novembre 2012 …)
    • Violence contre des artistes : 5 (le palais Abdellia le 11 juin, le festival Al-Aqsa à Bizerte le 16 août, l’artiste Lotfi Abdelli à Menzel Bourguiba le 17 août, le 24 août 2012 agression contre le poète Sghaier Ouled Hmed, le 25 août le poète Mohamed Hédi Oueslati …)
    • Violence contre des responsables politiques ou de la société civile : 11 (Mohamed Lazhar Akermi le 20 février 2012 à Béja, Jaouher Ben Mbarek le 20 avril 2012 à Douz, de même en juin 2012 se sont les sièges du PDP, CPR et MPD à Jendouba qui sont attaqués, Ahmed Néjib Chebbi le 12 juillet 2012 près de Ghardimaou, Khalil Zaouia le 14 juillet 2012 à Guebellat, Abdelfatteh Mourou le 6 août 2012 à Kairouan, Jamel Gharbi, conseiller régional en France, le 16 août 2012 à Bizerte, Nidaa Tounes le 30 août 2012 à Menzel Chaker, Saïd Aïdi le 4 décembre 2012 à La Kasbah, Nidaa Tounes le 22 décembre 2012 à Djerba …)

    Sans oublier les agressions contre les facultés [12], les postes de police, les hôtels et/ou débits de boissons, la multiplication des réunions de prédicateurs venus d’ailleurs pour prêcher la « bonne parole » [13]. Il faut néanmoins rappeler également le nombre élevé de victimes parmi les salafistes que ce soit lors de l’attaque de l’ambassade US, dans les affrontements avec les forces de l’ordre ou encore suite aux grèves de la faim en prison en novembre 2012 …

    Questions :

    Comment expliquer l’apparition de ce nouvel acteur que sont les LPR alors que, jusque là, la violence contre les adversaires de la troïka et surtout d’Ennahda, était reléguée en sous-traitance aux groupes salafistes ?

    S’agit-il simplement d’une stratégie particulière d’unes des composantes de la troïka, le CPR pour ne pas la citer, afin de se placer, à son tour, sur le « marché » des milices ?

    Ou s’agit-il d’une réorientation de la politique de la direction d’Ennahda obligée donc de prendre une certaine distance avec les groupes salafistes et jihadistes de plus en plus « incontrôlables » à ses yeux ?

    Sans doute faudra t-il du temps, un certain courage politique et un véritable sens de l’Etat de la part de ceux qui savent ou qui ont les moyens de savoir pour espérer un début de réponse à ces questionnements que nombre de Tunisien-nes se posent. Il faut ici rendre hommage au travail d’enquête et de contre-enquête entreprit par une nouvelle génération de journalistes d’investigation et par la société civile qui font un travail remarquable dans la recherche de la vérité et indispensable pour la bonne santé d’une démocratie.

    3/ Le jihad : Ennahda en porte à faux !?

    Mais, et en attendant, il faut se rendre à l’évidence : l’attaque contre l’ambassade des Etats-Unis, le 14 septembre 2012, marque un tournant dans la politique d’Ennahda à l’égard des groupes salafistes même si elle n’a fait qu’accélérer le changement que l’on voyait se dessiner depuis quelques temps déjà. Bien sûr il ne faut pas se faire trop d’illusions car il existe une frange non négligeable de la base militante d’Ennahda – qui a d’ailleurs ses porte-paroles au sein même de Majlis Echoura – qui se reconnaît dans les discours et les moyens que prônent les salafistes. Et cela constitue un vrai dilemme pour Ennahda.

    Quant à ceux qui ont pris la décision d’attaquer l’ambassade des USA [14] ils savaient pertinemment qu’ils mettraient par là-même Ennahda dans une situation plus que difficile. Sans doute avaient-ils accumulé trop de griefs à son égard et ont estimé que le moment était venu de passer à un autre stade [15] de la violence.
    A chacun donc ses propres calculs ! Mais, en attendant, c’est le pays qui en subit les conséquences !

    Alors instrumentalisation dans les deux sens ? Incontestablement mais on peut alors se poser, légitimement, la question de savoir qui, d’Ennahda ou des jihadistes, en a le plus tiré profit ?

    Un nouveau stade de la violence donc ! Et le premier acte sera l’assassinat politique : Le 6 février 2013 Chokri Belaïd est lâchement assassinée en bas de son immeuble, en plein jour.

    Le second acte, six mois plus tard, avec un nouvel assassinat politique : Mohamed Brahmi est à son tour la cible des terroristes et la date symbolique choisie par les tueurs et leurs commanditaires, le 25 juillet 2013, date anniversaire de la république, n’est évidemment pas anodine.

    Mais n’oublions pas néanmoins que cette spirale terroriste a été, en réalité, enclenchée sept mois plus tôt, en décembre 2012, comme un premier signe annonciateur de ce glissement dangereux vers le terrorisme : c’est un accrochage entre l’armée et un groupe de jihadistes au Jbel Chaambi qui va entrainer la mort d’un militaire [16]. Sept mois plus tard, en août 2013, la sécurisation est loin d’être assurée et c’est la mort de 8 soldats, atrocement mutilés, qui va déclencher une offensive tous azimut de l’armée et des forces de sécurité dans tout le pays et surtout la zone de Chaambi.

    Bien sûr cela n’a en rien modifié ni diminué les autres formes de violence constatées auparavant contre les artistes, les médias, les partis politiques [17], la société civile, les mausolées [18] … Mais ce qui inquiète c’est plutôt la recrudescence des actes, de plus en plus violents et quasi-insurrectionnels, de la part de groupes issus de la mouvance salafiste radicale :

    • En janvier 2013 dans la ville de Regueb les drapeaux noirs d’Al-Qaïda ont été placé au dessus du drapeau national dans une place publique et ce durant deux semaines,
    • Le 26 février un groupe de salafistes a tenté de prendre d’assaut un poste de police à Sidi Bouzid (le groupe voulait paraît-il, récupérer une moto saisie dans le cadre de l’enquête en lien avec l’assassinat de Chokri Belaïd),
    • le même jour à Tozeur arrestation de deux salafistes en rapport avec la fusillade d’Aouled Asker à Sidi-Bouzid,
    • le 2 mars des affrontements ont éclaté à Mahdia entre des jeunes et des groupes appartenant à la mouvance salafiste,
    • le 5 mars un sit-in de quelques 200 salafistes devant le siège du gouvernorat de Médenine pour protester contre les arrestations suite à une saisie de matériel volé du camp Choucha et retrouvé dans la montagne de Beni Khedech,
    • le 22 mars à Rouhia, se présentant comme une « police islamique » et voulant s’occuper eux-mêmes d’un marginal qui aurait blasphémé, des individus appartenant à la mouvance salafiste, n’ont pas hésité à s’attaquer au poste de police où s’était réfugié la victime,
    • le 30 mars 2013 des extrémistes religieux se sont rassemblés devant un point de vente de vins à Bouargoub (gouvernorat de Nabeul) pour réclamer sa fermeture,
    • le 7 avril, la mosquée de Jebel Khaoui à Gammarth est occupée par les salafistes qui en ont destitué l’imam (Bilan des violences: 4 blessés),
    • le 25 avril, une centaine de salafistes ont attaqué les étudiants ainsi que les militants de l’UGET de la faculté des lettres de Sidi-Mansour à Sfax en les traitant de mécréants,
    • en Avril, à Sfax, plusieurs dizaines de salafistes ont tenté de faire irruption dans le poste de police de Bab Bhar afin de libérer trois des leurs, impliqués dans l’affaire connue sous le nom de la « Zone bleue »,
    • le 2 mai 2013 à Jbel Jloud, un officier de police, Mohamed Essboui, est retrouvé égorgé,
    • le 19 mai 2013 suite à l’interdiction de leur meeting à Kairouan, le groupe Ansar al-charia avait appelé ses militants à se réunir le 19 mai à la cité Ettadhamen. Des affrontements ont lieu entre salafistes et forces de l’ordre. Deux morts et plusieurs blessés lors de ces affrontements et 200 salafistes présumés sont arrêtés ; etc …

    Jusqu’à l’assassinat de Mohamed Brahmi en ce 25 juillet 2013 et le déclenchement des actes terroristes de Chaambi en août 2013.

    Alors est-ce le signe que nous entrons de plain pied dans un troisième cycle de violence marqué par les assassinats politiques et le terrorisme ?

    Quid alors des élections, car qui peut sérieusement croire que des élections démocratiques puissent être organisées dans un tel contexte ?

    A moins, à moins que les évènements de Chaambi, en raison du trouble et du choc profonds qu’ils ont crée dans le pays et dans l’opinion publique peu habituée à cette violence, ont obligé la Troïka et surtout Ennahda – inquiète déjà de la tournure prise par les évènements en Egypte après le renversement de Morsi mais aussi au regard des relations avec l’Algérie… – à opérer un revirement à presque 180° vis-à-vis des groupes jihadistes en décidant de lancer (ou plutôt de ne plus s’opposer à) une véritable offensive contre eux et que le dernier mot revienne, enfin, à la loi.

    Mais, alors, quelle est la marge de manœuvre d’Ennahda qui compte en son sein et dans ses plus hautes instances, ne l’oublions pas, des franges importantes proches de la mouvance salafiste ?

    Le pays est-il ainsi condamné à être indéfiniment l’otage des désidératas de certains ?

    Les semaines et les mois qui viennent nous le diront !


    Notes

    -1- A Rouhia le 18 mai 2012 un attentat est organisé par des terroristes au cours duquel deux militaires ainsi que deux jihadistes seront tués. Il faut rappeler cependant que cette région de Rouhia faisait l’objet depuis le début du mois d’une attention particulière de l’armée et de la garde nationale à la recherche de groupes armées. Un phénomène donc pas tout à fait nouveau mais qui jusque là était du ressort exclusif des brigades anti terroristes.

    -2- Après le départ de Ben Ali, le gouvernement tunisien de transition a libéré un grand nombre de prisonniers politiques appartenant à la mouvance islamiste. Plusieurs vétérans jihadistes avec une expérience de combat en Afghanistan ont bénéficié de cette amnistie, parmi lesquels se trouve Seifallah Ben Hassine, plus connu sous le pseudonyme Abou Iyadh al-Tounisi, le stratège charismatique à l’origine de la fondation d’AST en avril 2011. Abou Iyadh doit son nom de guerre à ses années de lutte en Afghanistan où il a constitué le Groupe Combattant Tunisian (GCT), une cellule terroriste proche d’al-Qaeda basée à Jalalabad. Arrêté en Turquie en 2003 pour son implication dans l’assassinat du Commandant Massoud deux jours avant les attaques du 11 septembre 2001, Abou Iyadh est extradé vers la Tunisie où la justice le condamne à une peine de 43 ans d’emprisonnement. Libéré par la révolution, Abou Iyadh capitalise sur le réseau qu’il s’est constitué parmi les détenus ainsi que sur la gloire qui se rattache à son statut de vétéran jihadiste. (cf Institut Kherredine)

    -3- L’amnistie générale décrété le 20 février 2011 n’est en fait entrée en vigueur qu’après la démission de l’ancien premier ministre Mohamed Ghanouchi. Ainsi selon Crisisgroup « 1 200 salafistes dont 300 ont combattu en Afghanistan, en Irak, au Yémen et en Somalie quittent la prison ». Cette libération concernera également les jihadistes condamnés dans le cadre de l’affaire de la fusillade de Soliman. En tout cette loi aurait concerné au total entre 10000 et 12000 personnes (dont plus de 4.500 ont été intégrés à la fonction publique). Si le principe de l’amnistie générale n’est pas à remettre en cause, par ailleurs une des plus ancienne revendications des démocrates en Tunisie, ce qui interroge par contre c’est la manière et les conditions dont cette amnistie a été menée.

    -4- S’il est vrai que le jihadisme, comme le salafisme recrutent surtout dans les quartiers défavorisés et désertés par les services de l’Etat et donc auprès des jeunes gens qui y vivent … il a été également démontré que de nombreux activistes de ces mouvements (et d’ailleurs plus largement dans les mouvements islamistes), loin d’être des exclus sont de purs produits du système éducatif dans le monde arabe, ont suivi des études plutôt dans les filières scientifiques et technologiques (ingénieurs, médecins, physiciens, informaticiens …).

    -5- Dans les années 1970 la gauche révolutionnaire qui a subit une répression féroce et qui a connu les geôles du régime de Bourguiba n’a pas basculé, elle, dans la violence et encore moins dans le terrorisme. La répression n’explique pas tout, loin s’en faut !

    -6- Selon les autorités tunisiennes il y aurait environ huit cents Tunisiens qui combattraient dans les rangs jihadistes en Syrie (ce chiffre a été annoncé par le ministre tunisien des affaires étrangères qui précise néanmoins qu’il y a quelque 1500 Takfiris qui se trouveraient, en Syrie. Une autre source indique mais de manière plus générale « les Salafistes réformistes étaient évalués autour de 8 000 individus engagés dans le mouvement et de quelques dizaines de milliers de sympathisants évalués entre 30 000 et 40 000 et que le nombre des Salafistes jihadistes, principalement ceux de la mouvance « Ansar Charia » était entre 3000 et 4 000 individus ». (cf. Le Temps).

    -7- Plus de 150 chaînes satellitaires faisant de la propagande ont été répertorié.

    -8- « Des groupes dont feraient partie les milices des Ligues de protection de la révolution, ou d’autres groupes encore, ont attaqué des personnes qu’ils considèrent comme étant critiques à l’égard d’Ennahda ou comme ayant offensé l’Islam. Le fait que personne n’a eu à rendre des comptes pour ces crimes a créé un climat de défiance et engendré des clivages politiques. Il a fallu une attaque contre l’ambassade des États-Unis, en septembre dernier, pour que les autorités commencent à réagir face à ces violences » (cf. « Livewire », le Blog international d’Amnesty sur les droits humains – 9 août 2013).

    -9- «  Voilà un an, jour pour jour, que la commission du 9 avril a été mise sur pied pour établir un rapport sur les dépassements policiers qui ont eu lieu lors d’une manifestation pacifique de l’opposition à l’Avenue Habib Bourguiba et Mohamed V. Dans un contexte politique des plus tendus, le rassemblement a rapidement dégénéré en heurts entre manifestants et forces de l’ordre, donnant aux agents du ministère de l’Intérieur l’occasion d’user de moyens peu orthodoxes, appuyés par les milices « civiles » des Ligues de protection de la Révolution ». (cf. Businessnews du 8 avril 2013). Mais comme on le sait la commission d’enquête mise en place par l’ANC a fini, en raison des obstacles, par jeter l’éponge.

    -10- Béchir Ben Hassen porte-parole des salafistes scientifiques sera reçu le président en septembre 2012. On dit même qu’Il aurait été mandaté par le ministère de la Justice pour sensibiliser les détenus à la religion. En février 2013 c’est au tour des responsables des LPR d’être reçus par Marzouki.

    -11- « Ce sont nos enfants… ils me rappellent ma jeunesse…ils ont droit à la parole comme tout le monde…il faut juste discuter avec eux pour apaiser leurs ardeurs ». Dixit Rached Ghanouchi parlant des salafistes.

    -12- Comme l’affaire du drapeau à la faculté de la Manouba en mars 2012 et le geste courageux de Khaoula Rachidi. Montrant par là que la violence salafiste n’est pas uniquement physique elle est également symbolique.

    -13- Une première visite du prédicateur saoudien, Mohamed Moussa Chérif, au mois de septembre 2011 (sur invitation de Béchir Ben Hassine) lequel effectuera une seconde visite en janvier 2012 en même temps que le prédicateur égyptien Safwat Héjazi de nous rendre visite (Ils ont été accueillis à l’aéroport de Tunis Carthage, entre autres par Mohamed Habib Ellouz et Sadok Chourou, députés à l’Assemblée nationale constituante) ; le mois suivant en février 2012 c’est le prédicateur Wajdi Ghanem ; en mars 2012 et pour la seconde fois c’est Amr Khaled qui sera invité par une association Tunisia Charity ; de même la venue en mars 2012 de Hani Sbai, l’un des prédicateurs jihadistes les plus violents, d’origine égyptienne et proche d’Al Qaida en février 2013 c’est au tour du koweïtien Nabil Al-Awadi puis de l’égyptien, Mohamed Hassan en avril 2013 de venir prêcher la « bonne » parole; … Les autorités ne commenceront à réagir qu’au milieu de l’année 2013 en décidant de refouler de nouveaux prédicateurs. Bien sûr on peut toujours invoquer le droit de chacun d’inviter des « conférenciers » mais le problème c’est le prosélytisme de ces prédicateurs, leur politisation dans les espaces publics (y compris des mosquées) et le fait que dans certains cas c’est la non-protection des enfants qui en cause.

    -14- Rappelons-nous d’abord le contexte (nous sommes le 11 septembre 2012 soit 11ème anniversaire de l’attaque du World Trade Center à New York). Puis vint ensuite le prétexte invoqué par les mouvements salafistes pour s’en prendre ainsi aux USA au sujet d’un prétendu film insultant pour l’islam et qui a donné lieu à des manifestations et des affrontements dans certains pays (l’ambassadeur US à Benghazi avait été tué) …. Selon le quotidien « Le Monde » ce film totalement Ignoré aux Etats-Unis aurait finalement trouvé son public dans le monde arabe. « Traduit en dialecte égyptien par des anonymes, cette version en arabe a circulé ces derniers jours sur le site de micro-blogging Twitter, puis sur les chaînes d’information arabes, et égyptiennes notamment. Pendant plusieurs jours, les médias égyptiens (comme la chaîne de télévision El-Mokhales) ont diffusé des extraits du film et invité des représentants musulmans ultraconservateurs, qui l’ont dénoncé ». (cf Le Monde.fr)

    -15- C’est ce qui explique sans doute la vidéo de Rached Ghannouchi filmée par des salafistes et diffusée dans la soirée du 9 octobre sur les réseaux sociaux.

    -16- Le 10 décembre 2012, dans la région de Kasserine, un affrontement entre un groupe armé et la garde nationale suite à une opération de ratissage conduit à la mort d’un sous-officier, Anis Jelassi. Le ministre de l’Intérieur annonce le démantèlement d’un groupe de terroristes dépendant d’AQMI – la brigade d’Okba Ibn Nafaâ.

    -17- Le 8 janvier 2013 Le siège du parti Républicain de l’Ariana est attaqué par un groupe d’inconnus. le 1er février, Les LPR au Kef ont agressé et blessé plusieurs sympathisants du Front populaire lors d’une rencontre à la Maison de la Culture avec Chokri Belaïd. À Sousse, dimanche 3 février, les LPR ont essayé de perturber le congrès de l’Unft. Le 9 février Le SG du parti républicain à Kairouan, Hassen Mohamed Salah, a été agressé avec une arme blanche, dans la localité de Sbikha à Kairouan. Il a accusé les membres des LPR. Le 10 février : le local de la Fédération d’El Joumhouri à Ezzahra a été saccagé pendant le week end. Le 6 avril 2013 Agression d’un groupe d’avocats par des individus de la LPR à Kairouan ; 27 avril 2013 Un groupe de 25 à 30 individus a envahi la salle où se déroulait une conférence de presse du bureau régional de Nidaa Tounes à Sidi Bouzid.

    -18- Le 1er janvier 2013 Le mausolée de Sidi Ali Hachani, situé à Menzel Abderrahmane est incendié ; le 10 janvier 2013 Le mausolée de Sidi Abdelaziz El Mahdi, situé à La Marsa (banlieue nord de Tunis) est incendié ; le 12 janvier 2013 Le mausolée de Sidi Bou Saïd El Béji, à Sidi Bou Saïd est incendié ; le 17 janvier 2013 Le mausolée de Sidi Salem à Hammam Sousse échappe à une tentative d’incendie ; le 24 janvier 2013 Le mausolée Sidi Gouth, El Hamma, Gabès est incendié ; le 28 janvier 2013 Le mausolée de Sidi Ben Naji, qui se trouve dans le cimetière de Sidi Mansour (gouvernorat de Gafsa) est saccagé et détruit ; le 28 janvier 2013 Le mausolée de Sidi Baghdadi à Bekalta (Monastir) est détruit ; le 2 février 2013 Le mausolée de Sidi Abdeljabbar est incendié dans la délégation de Jammal (gouvernorat de Monsatir) ; le 2 février 2013 Le mausolée de “Sidi Amor Bouzid” dans la région d’Awlad Chamakh gouvernorat de Mahdia est incendié ; le 18 février 2013 Le mausolée de Sidi Baraket à Dahmani, du Gouvernorat du Kef est saccagé ; le 18 mars 2013 Le mausolée du saint inconnu à Bab Menara à Souk Sarrajine est saccagé ; le 29 mars 2013 Deux mausolées situés à Jorf (Médenine-Sud) ont été détruits.