Une fois n’est pas coutume, l’essentiel de l’actualité politique de la semaine prend sa source dans l’enceinte de l’Assemblée constituante. Après plusieurs mois de léthargie et de blocages partisans, la machine parlementaire s’emballe enfin. Un rythme effréné dont se félicite le président de l’ANC, mais qui passionne peu l’opinion publique. Trop peu trop tard ?
Petits arrangements entre élus
20 réunions en une semaine. C’est la cadence marathonienne à laquelle s’est réunie la Commission des consensus avant de finaliser ses travaux. En clair, il s’agit d’anticiper, en les déminant en amont, tous les volets litigieux qui pourraient ralentir l’adoption de la Constitution article par article, un processus qui sera entamé dès le 3 janvier 2014.
Samedi 29 septembre, face à un panel médiatique des grands jours, Mustapha Ben Jafâar ne tarit pas de superlatifs pour qualifier l’aboutissement miraculeux à des compromis sur l’ensemble des points conflictuels de la constitution.
A y regarder de plus près, cet état de grâce ressemble davantage à une fausse joie. Le consensus a été obtenu au prix de tournures telles que « cet article n’est pas modifiable », affublant désormais les articles 1 et 2, laissant au lecteur l’impression d’un texte inutilement autoritaire, manquant de foi en ses idéaux.
La même insécurité identitaire transparait dans la modification du préambule : en remplaçant « sur la base des enseignements de l’islam » par « conformément à l’attachement de notre peuple aux enseignements de l’islam », les conservateurs enregistrent une petite victoire, au prix d’une formulation qui parle au nom du peuple et au détriment des minorités.
D’autres modifications de dernière minute reviennent à des notions aussi vagues et problématiques que « la bienséance » qui tentent d’encadrer les libertés individuelles dans l’article 48, ce qui laisse présager d’incontournables âpres débats en séance plénière à partir de vendredi prochain. Du moins si suffisamment d’élus ne se voilent pas la face en présence d’un texte frileux, bien deçà des aspirations de la révolution.
Quand on veut on peut, telle pourrait être malgré tout la devise des parlementaires cette semaine placée sous le signe des heures sup’, et qui a étonnamment permis l’adoption expéditive de la plupart des volets de la loi des finances 2014 pourtant riche en controverses, hésitant entre plus de justice sociale et une politique fiscale plus libérale.
Le même zèle a contre toute attente permis aux élus d’approuver à l’unanimité une batterie d’amendements de la loi relative à l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections, en immunisant les travaux de la commission de tri et en décidant l’accélération de l’élection des membres de l’ISIE, « finalisée au plus tard le 7 janvier 2014 ».
La palme de l’antihéros de la semaine revient à Mongi Rahoui, contraint de restituer l’ensemble de ses rémunérations estivales de parlementaire au trésor public. C’est le prix d’un coup d’éclat de trop, où le sensationnaliste élu d’extrême gauche s’est indigné du montant des émoluments de ses confrères reportés sur l’exercice 2014, alors même qu’il boycottait les travaux de l’ANC jusque récemment.
Le bateau Nidaa Tounes prend l’eau
Dans un registre plus « politicard », si l’encombrante ombre du magnat Faouzi Elloumi continue à alimenter des luttes de clans à l’intérieur de Nidaa Tounes sur le plan national, c’est à l’étranger que de nouvelles dissensions ont éclaté au grand jour cette semaine, dans la fédération France Nord du parti.
Hautement stratégique, cette représentation a fait les frais d’une gestion verticale de son congrès du 22 décembre, selon des centaines d’adhérents frondeurs qui après avoir été tenus à l’écart dénoncent le parachutage d’un admirateur de l’ex régime, Adel Jarboui, élu coordinateur.
Face au délitement du parti de Béji Caïd Esebsi et aux difficultés de l’Union pour la Tunisie qui peine à convaincre al Joumhouri de continuer l’aventure, une autre faille pourrait venir du Front Populaire, avec les premiers signes annonciateurs d’une scission.
« Nous nous présenterons seuls aux prochaines élections », et « les circonstances nous ont poussés à une alliance avec Nidaa »… l’auteur de cette distanciation nette est Hamma Hammami, interviewé cette semaine par le journal libanais al Safir.
Ennahdha maintient le cap
Interrogé sur les priorités de son parti, Rached Ghannouchi affirme : « en ce moment, nous aspirons moins à faire campagne qu’à assainir le climat pré-électoral », visiblement soucieux de se doter d’une image de parti responsable et toujours aux commandes.
Si les trois présidences se sont abstenues de commenter la classification en Egypte des Frères musulmans en organisation terroriste par le nouveau pouvoir militaire, ce développement a été abondamment abordé lors du meeting national des Jeunesses d’Ennahdha où la pré campagne bat son plein.
Lors d’un long entretien accordé à France 24 le 25 décembre, Ghannouchi continue à entretenir une certaine ambiguïté sur l’engagement d’Ennahdha à respecter la feuille de route du Dialogue national, se contentant de rappeler que le parti a officiellement signé le document, tout en esquivant les épineuses questions de la révision des nominations administratives et de la dissolution des LPR. Une leçon de communication politique.
La Tunisie, de la révolution à Mehdi JOMAÂ
Le 30/12/2013
A chaque séquence depuis le 14 janvier, la contre révolution essaie de reprendre la main sur le politique et sur l’humain.
1- La nuit du 14/15 janvier, le RCD a essaie de ce la jouer en douce. Entre l’article 56 et 57 de la constitution de 1959, les cartes de jeu ne sont pas les mêmes en matière de pouvoir,
Avec la veille de certains constitutionalistes, le RCD était obligé de déclarer ben Ali harab, et que le jeu institutionnel va être clair et son ambigüité : le président du parlement occupera provisoirement le poste du président de la république, et désignera une personnalité pour former un nouveau gouvernement de transition ‘’provisoire’’,
2- Les révolutionnaires ont réussi à avoir la peau du RCD, le gouvernement Mohamed GANNOUCHI, s’en va, une autre personnalité occupera le poste du chef du gouvernement (Bce), le RCD est dissous, …,
3- La majorité des tunisiens optent pour une ANC,
4- Bce s’engage avec les autres acteurs politiques et de la société civile pour garantir l’organisation des élections libres et transparentes, (voila avec tous les raccourcis),
5- Le 23 octobre une force politique se distingue et invite les partis à former un gouvernement d’union nationale,
6- Les partis du décor démocratique de Ben Ali (le PDP actuellement El JOUMHOURI, Le mouvement Ettajdid actuellement AL MASSAR,…) et les partis de l’extrême gauche trotskistes et nationaliste, décident de rentrer en opposition avec le mouvement ENNAHDHA. Ce dernier a réussi des pourparlers avec le CPR et ETTAKATOUL, et un gouvernement Troïka était la pour la passation de pouvoir. Il faut signaler, que les négociations entre ENNAHDHA, le CPR et ETTAKATTOUL, ont durées deux mois comme-même. En l’occurrence, Bce a pris toutes ses dispositions pour sauvegarder la maison RCD à l’intérieur de l’administration public. En deux mois de gouvernement démissionnaire, 1200 nominations, qui fait mieux ? des négociations avec la centrale syndicale, sans véritable sens constructif,
7- Pour le nouveau chef du gouvernement, Hamadi JEBALI, la première chose, était de sauvegarder l’unité nationale et sociale tunisiennes. La justice transitionnelle est une affaire de temps et d’état d’esprits apaisée,
8- La fragilité de l’appareil sécuritaire était flagrante. La contre bande, l’économie parallèle, … ont fait beaucoup du mal à la Tunisie et à son peuple. (cherté de la vie, impossible de réaliser un contrôle sur les prix, les artères urbaines dans les grandes villes comme dans les villages, sont devenues déchetteries grandeur nature, et déballage anarchique de marchandise, …
9- Le tiraillement politique s’organise, le 9 avril ‘’jour du martyr’’ 2012, une première tentative de putsch, échoue,
10- Les choses vont mal entre l’UGTT et les ligues de la révolution, (dure était la vie politique),
11- La saison touristique 2012, est sauvée de justesse. Une entrée sociale s’annonçait dur. La grève générale est annulée. Et le 6 février le terrorisme politique frappe de bon matin. Chokri BELAID, leadeur de el WATTAD, et emblématique militant de la gauche nationaliste, est froidement liquidé devant chez lui, (la suite des événements, tout le monde la connait). Une 1ère phase de la transition prend fin, et une deuxième s’annonce avec Ali ELAREYD, à la tête du gouvernement, et des technocrates à la tète des ministères de souveraineté. Pendant toute l’année 2012, la guerre médiatique entre les laïques et les courants conservateurs était au comble, au sujet des valeurs et pratiques sociales dites religieuses. L’Anc a perdu beaucoup de temps, (…). Franchement avec le recule, cela mérite un film,
12- L’opposition s’est organisée autour des grands blocs ‘’l’union pour la tunisie’’ et le ‘’front populaire’’ pour essayer de reprendre le pouvoir politique à la troïka. Des assassinats politiques sont mis ont échec, dit le ministère de l’intérieur, le terrorisme frappe lui aussi,…
13- Pour le rôle de l’UGTT : laissons l’histoire avancer,
14- Un premier dialogue national sous l’égide de la présidence de la république, n’aboutira pas. Et le terrorisme politique frappe une deuxième fois, le 25 juillet, un jour symbole, la fête de la république,
15- L’opposition descend dans la rue. Les mêmes slogans que pendant le 1er assassinat du 6 février, sont criés haut et fort (dissolution de l’Anc, départ du gouvernement). Qui est derrière ces assassinats ? un jour nous le saurons,
16- Qui est derrière la guerre économique, par les grèves, les sit in, les blocages d’entrées d’usines ? Maintenant c’est fait, laissons les plaies guérir,
17- L’été 2013, tout le monde connait le déroulement des événements. Le paradoxe demeure au sujet de la réussite de la saison touristique !!!??? Peuple tu es fort.
18- El Kasba III a rappelé certaines évidences. Mais le mouvement ENNAHDHA est resté ouvert à toute forme de dialogue.
19- Le gouvernement était est toujours déterminant et déterminé dans sa lutte contre le terrorisme, la contre bande, l’économie parallèle. Les prix sur les marchés sont plus au moins contrôlés. La bourse n’est pas au plus bas, les exportations dans certains secteurs http://www.babnet.net/cadredetail-77230.asp gagnent en volume et en recette, malgré la dévaluation du dinar, les importations ça se maitrise. En somme et avec tous les raccourcis, la roue économique tourne. La Tunisie, avec peu d’effort, et une trêve sociale, pourra éviter certaines situations à la Grèce,…
20- Une nouvelle version au dialogue national, conduite par le QUARTETTE, se dessine. Elle a pris acte et forme. Et une nouvelle version politique au niveau de l’exécutif gouvernemental, s’annonce à grands pas. Au même temps, le vote et l’adoption de la nouvelle constitution est une question des jours. Le budget 2014 est voté, malgré tout. La nouvelle ISIE est dans le chemin. La finalisation des trois processus (gouvernemental, constitutionnel et électoral) s’accompagne, d’une baisse de tension entre les partis politiques, ‘’espérant que je ne me trompe pas’’,
21- Depuis la dernière interruption du dialogue national, et puis le retour autour de la table, j’ai constaté ‘’nous avons constaté’’ une certaine prise de conscience au niveau de certains partis de l’opposition. Et au niveau du secrétaire General de la centrale syndicale.
L’UGTT et les trois autres organisations de la société civile ont su mener ‘’jusqu’à là’’ ce marathon,
22- Ali ELAREYD, aura à passer au futur chef du gouvernement des institutions qui fonctionnent, et qui gagnent en assurance de plus en plus. Le nouveau gouvernement aura des objectifs à atteindre et les moyens institutionnels et politiques sont là, effectifs et fonctionnels. Ali ELAREYD ne fera pas passation de pouvoir à un inconnu ‘’c’est déjà rassurant pour le peuple’’, ni Mehdi JOMAÂ aura à gérer de l’inconnu, comme s’était le cas de Hamadi JEBALI lors d’une fin d’année 2011.
23- Bonne chance à Mehdi JOMAÂ.
Ben Ali harab
Mandhouj Tarek