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Quasiment 3 ans après la grande vague d’immigration clandestine des jeunes tunisiens vers la France et l’Italie, en premier lieu à Lampedusa – une petite île italienne à mi-chemin entre la Tunisie et la Sicile connue de tous depuis la révolution tunisienne pour être la porte de l‘eldorado des migrants clandestins-, ce phénomène fait encore de nombreuses victimes et ouvre la porte à de nombreux débats.

En 2011, au lendemain du début de la révolution, de nombreux jeunes tunisiens s’apprêtent à fuir pour l’Europe, déçus de cette révolution et espérant de meilleures conditions de vie. Le mois de février 2011 à lui seul comptabilise alors 5000 clandestins à Lampedusa qui veulent pour la plupart atteindre la France.
Depuis cette vague d’immigration clandestine, l’Europe a adopté des mesures sévères en protégeant plus efficacement ses frontières et en facilitant le rapatriement des clandestins par un accord de réadmission que l’Italie a signé avec la Tunisie, la Lybie et ‘Egypte. Les premiers migrants concernés par cet accord sont les tunisiens d’après le quotidien français Le Figaro rapportant le dernier bilan statistique de la Direction centrale de la police aux frontières qui cite que la Tunisie est le second pays au classement du nombre d’expulsés après la Roumanie et en tête du classement des pays Nord-Africains avec 1880 expulsions au cours des 8 premiers mois de 2013.

Cependant, le sort de nombreux migrants tunisiens reste encore inconnu de leur familles, causé par le naufrage de certaines embarcations entrainant la mort comme a été le cas en septembre 2013 lorsqu’une embarcation de 300 clandestins tunisiens a échoué près de Lampedusa. De nombreuses protestations ont été faites par les familles de ces disparus afin d’avoir l’aide du gouvernement avec l’ouverture d’une enquête pour connaître les circonstances et les détails de ces terribles incident mais elles restent à ce jour sans réponse de la part des autorités tunisiennes.

Grève de la fin et bouche cousue

Les immigrants étant arrivés aux portes de l’Europe et détenus par les autorités italiennes sont ramenés dans des centres de rétention comme celui du centre d’identification et d’expulsion à Rome. Les conditions d’hébergement de ce centre ont donné lieu à de nombreuses protestations de la part des clandestins tunisiens sur leur condition de détention jugée indigne d’après un communiqué du ministère des affaires étrangères le 24 décembre dernier. Les immigrés ont alors entamé une grève de la faim et 5 tunisiens se sont cousus la bouche en signe de protestation suivi par 5 autres clandestins marocains. Il a fallu une action comme celle-ci pour que l’ambassade de Tunisie à Rome s’intéresse enfin à ces cas, et leur garantisse une prise en charge et une éventuelle régularisation de leur situation.