« L’Histoire est écrite par les vainqueurs » écrivaient Walter Benjamin puis Robert Brasillach dès le siècle dernier. En Tunisie, elle est en passe d’être réécrite par des auteurs qui n’ont pas encore vaincu. L’inquiétante concurrence mémorielle perpétuée par la campagne électorale de Béji Caïd Essebsi le 17 décembre dernier n’a pas l’air d’émouvoir grand monde. En rendant hommage aux seules victimes du terrorisme, l’homme établit une hiérarchisation typique des révisionnismes historiques. Des relectures qui sont le propre des pouvoirs autoritaires, qui considèrent que l’Histoire commence avec eux.
L’indifférence que cela suscite vient rappeler, si besoin était, que quelles que soient les dérives de cette candidature, ce qui se trame en cette veille de scrutin a quelque chose de profondément irrationnel. Quand la victime vote pour son bourreau, nous ne sommes ni dans la grandeur d’âme, ni la fascination pour l’autoritarisme, mais dans l’irrépressible cours de l’Histoire, avec toutes ses absurdités.
Ainsi Wahid Dhiab, chef d’un petit parti appelé « Mouvement des forces du 14 janvier », a annoncé vendredi son soutien à Béji Caïd Essebsi, après que le même Essebsi l’ait humilié en public en 2011 lors d’un mémorable rappel à l’ordre.
19 décembre, meeting de clôture de Béji Caïd Essebsi, Avenue Habib Bourguiba. Comme il est désormais de coutume, l’homme consacre de longues minutes à s’expliquer de ses dernières bourdes et dérapages verbaux en date, en l’occurrence le mépris affiché pour la région de Sidi Bouzid « qu’il faut aller voir un couffin de vivres à la main », mépris tourné en compassion pour une région marginalisée.
La droite affairiste est bien représentée durant la cérémonie, via Slim Riahi, tout comme le néolibéralisme BCBG de Yassine Brahim qui y est allé également de son petit discours « militant ». Plus incongru, quoique logique si l’on tient compte de la pulsion de revanche, la présence en guest star de Basma Khalfaoui Belaïd. Plus étonnant encore, la présence d’un artiste prétendument anti système, Kafon, venu amuser la galerie. Avant lui, une autre figure de la scène underground, Weld el 15, avait affiché un soutien implicite au conservateur nonagénaire.
Détail insolite ajoutant à la confusion des genres, Essebsi scandera même : « Baraket, baraket, baraket ! », une expression connue pour être le nom d’un jeune mouvement d’opposition au régime du vieillissant Bouteflika en Algérie…
Sous des airs de rassemblement autour d’un projet qui fédère, nous sommes en réalité face à un type de plébiscite déjà vu dans l’histoire récente de la Tunisie. Car contre quoi se ligue-t-on ici en réalité ? Si le ticket Essebsi agrège autour de lui les « anti islamistes », cela correspondrait à un réflexe obsolète, étant donné le rapprochement idéologique et parlementaire, chaque jour plus évident, entre Ennahdha et Nidaa Tounes.
Un autre soutien de la 25ème heure au candidat Essebsi peut fournir un élément de réponse sur la nature de cet élan davantage mondain que populaire. Il s’agit du soutien des anciens « Amis de la Tunisie » que sont Michel Boujnah via un spot de campagne, Tarak Ben Ammar, Hassen Chalghoumi, etc. Une liste qui pourrait s’agrandir demain par sa compatibilité avec des amis de la technocratie tels que Jack Lang, et qui s’allonge dès aujourd’hui avec le concours, en vrac, d’Amina Sbouï ex Femen, et autres milieux footballistiques intéressés.
Comment expliquer cet unanimisme autour de la figure de Béji Caïd Essebsi si ce n’est la réactivation de la dynamique déjà controversée du sit-in Errahil, un an et demi après les faits ?
D’un point de vue géopolitique, cette lecture est corroborée par des faits tangibles, tels que la récente visite du magnat égyptien architecte du mouvement Tamarrod, le richissime Naguib Sawiris, venu apporter tout son soutien à Nidaa Tounes et Afek Tounes, mais aussi, de façon plus anecdotique, la ligne éditoriale de sites tels que Oumma.com, qui verse depuis peu dans l’admiration béate des Emirats Arabes Unis, sponsor des contre-révolutions arabes. En un sens, la révolution serait « passée de mode ».
Pour autant, cette dynamique n’est pas aussi irrésistible qu’il n’y parait. Certains leaders politiques se sont ravisés depuis leur participation au « carnaval » d’Errahil, comme Ahmed Néjib Chebbi, qui a opéré un retour à la raison en déclarant qu’il ne pouvait soutenir la candidature de l’un de ses tortionnaires.
D’autres figures de la gauche ont su raison garder, comme Ayachi Hammami, digne représentant de la gauche sociale, qui note qu’Essebsi « n’a jamais opéré le moindre début d’autocritique », l’avocat Charfeddine el Kellil, ou encore Gilbert Naccache, qui sans jamais se départir de sa répartie, affirme dans une tribune : « M. Marzouki ne m’a pas aidé quand j’étais dans la merde, disons le mot, il était trop jeune. Par contre Monsieur Caïd Essebsi a aidé à me mettre dans la merde ».
Quelle que soit l’issue du scrutin du 21 décembre qui s’annonce serré, le suffrage universel direct donnera une grande légitimité à Moncef Marzouki : même en cas d’échec, il est peu probable que les cinq prochaines années soient un long fleuve tranquille pour Nidaa Tounes, tant la tension est grande en région et chez une partie de la société civile. Dès lors plusieurs scénarios sont envisageables, allant de la colère croissante face à Assemblée consensualiste, à la désobéissance civile.
Les islamistes comme produit « made in Services Secrets »
Nous sommes comme un objet (ou victime) exposé à un harcèlement médiatique sans relâche. Ces informations nous les cherchons nous-mêmes librement jour et nuit au motif d’un envi (ou un droit) d’accès à l’information. Mais nous critiquons la forme, le contenu et le sens de la matière médiatique. C’est un peu contradictoire.
Un islamiste est un méchant qui veut imposer ses choix aux autres. L’image est fabriquée. On veut savoir plus sur le fabriquant, ses motivations et ses objectifs plutôt que sur le produit qui remplit le marché de médias. Ce marché est en situation de monopole, les marginaux affectent peu l’opinion.
Le fabriquant a clairement des objectifs : Dominer, accumuler toujours plus de pouvoir et de richesse. Il fabrique un ennemi pour deux raisons principales. La première est que cela intéressant du point de vue économique. Créant un contenu qui pourrait se vendre facilement et qui entraine une série de lois et actions pouvant donner lieu à des marchés lucratifs. La deuxième est de point de vue politique (voir plus) consistant à éliminer un ennemi pouvant avoir soit les mêmes objectifs que le fabriquant soit des valeurs et conceptions qui empêchent la fabriquant d’atteindre ses objectifs.
La stratégie est celle de « faire peur » et d’instrumentaliser tout pour arriver à diaboliser une catégorie. Un des avantages de la propagation de cette peur est de cacher les percés que le fabriquant souhaite réaliser sans que personne puisse se rendre compte. Le produit fabriqué est de différentes catégories. Il y a la vraie, celle qui émane d’un service secret qui réfléchit, planifie, finance et exécute et il y a les faux produits, qui ne passent pas aux médians, étant donné qu’ils perturbent la qualité et l’image de marque.
Ces plans de médias et services secrets ne marchent plus. Aucun plan ne marchera, seul un moment où celui qui dispose de plus des forces matérielles pourra croire faussement qu’il peut encore mener la guerre et la gagner. Mais ce dernier(le fabriquant) se rendra compte bientôt qu’il est en train de se suicider. L’islamisme et le terrorisme est un produit fabriqué par celui qui veut toujours plus et qui considère que l’Islam et les musulmans sont des moyens (inputs ou matières premières) qu’il peut utiliser sans craindre leur réaction. Ainsi le fabriquant considère les musulmans comme analphabètes dont il ne faut pas respecter. Le moment est venu pour que le fabriquant du terrorisme s’arrête avant qu’il s’autodétruit.
En comparant le nombre de like de la page de MMM et celle ce BCE, on constate depuis les deux dernières semaines, un essoufflement et une baisse côté BCE et une hausse et une progression constante côté MMM. 2 raisons possibles, 1) une page FB plus active pour MMM qui mène une campagne tambours battant quand BCE reste à la maison, 2) Plus d’intérêt pour MMM, qui d’une certaine façon est boycotté dans les médias mainstream.
Sachant qu’être sur FB requiert une connexion internet, cela veut dire que ce regain d’intérêt provient des couches urbaines de la société, celles qui font le résultat de l’élection.
Il est probable que le résultat de l’élection soit plus serré que prévu.
Wa Allah a3lam!
Nawaat publie un tract pro-Marzougui le jour des élections; elle où l’Ethique dont vous vous gargarisez. Honte à vous.
Donc, seul le schizophrène assoiffé de pouvoir serait capable d’éviter le chaos annoncé par le prédicateur rédacteur de cette declaration “rationnelle” en résumé à quoi bon organiser des élections!!!
Dans la tête des tunisiens, BCE a gagné. Quoi de plus normal au regard de la couverture médiatique dont il dispose. Le système RCD était basé sur le clientélisme, le despotisme, voilà pourquoi il reçoit autant de soutiens. Ils (ceux qui le soutienne) se disent qu’ils auront droit à quelques faveurs de sa part, même si ces faveurs seront plus des miettes qu’autres choses. J’espère juste que tout ce cinéma médiatique n’aura pas découragé/dégouté des tunisiens d’aller voter.
Il semble que les tunisiens se soient rassemblés comme lors du “sit-in Errahil” autour du candidat Béji Caid Essebsi.
C’est assurément une attitude irrationnelle. Comme cela va de soi, après les insultes subies de la part d’excités, nous voilà rangés dans l’univers de l’irrationnel.
La suffisance donne des ailes, et l’intolérance autorise tout.
Une page se tourne, et bienvenu à tous dans cette ère nouvelle d’une Tunisie qui fait place à tous ses enfants, sans exclusion et sans exclusive.
Nous y veillerons ensemble. Evidemment, en compagnie de ceux qui l’accepteront.
Après le recours à Le Pen de l’autre jour, grand démocrate comme chacun sait, voici Brasillach, grand collabo des Nazis et fusillé par ses compatriotes à la Libération.
Prenez des paris, amis lecteurs, Mesdames et Messieurs de Nawaat ! le prochain papier -si prochain papier il y a- sera sous le haut patronage de, au choix, Rebatet, condamné à mort, lui aussi pour les mêmes raisons mais gracié ensuite, Gaxotte, Jeantet ou n’importe quel autre sinistre facho de l’Action Française, de “Je suis partout” et les avortons de Maurras.
C’est drôle ce penchant pour ces gens-là. Serait-ce la nouvelle promotion des “valeurs etc., etc.”
La Tunisie ou Allah Younsour min sbah
La majorité des tunisiens a démontré de nouveau qu’elle est toujours du coté du plus fort (maa Alwaquif . Les mêmes méthodes de l’RCD et du PSD fonctionnent toujours. La victoire d’Essebssi a des piliers
1- Des régions privilégiées par le système (l’argent du pétrole du sud, des phosphates, les eaux du nord investi dans les infrastructures de ces régions,)ne veulent pas partager avec le reste du pays. Nous voyons donc un vote massif pro Essebssi a Tunis, Nabeul et le Sahel avec un PIC de vote 71% pour Essebssi dans les gouvernorats du sahel, leur slogan « yes we don’t want change
2- Le vote des régions défavorisées du nord ouest. Cette région totalement marginalisée vote en majorité pour Essebssi, illogique ? Je pense que les relations de dépendance ont joué un rôle. Les terres fertiles du nord ouest sont la propriété des grandes familles tunisoises des baldiyas (mi haad elbay)
3- Une « élite » politique, artistique et culturelle corrompue et opportunistes. Ennahda veut partager le pouvoir, son chef demandent a voter Essebssi (interview sur Nesma), opportunistes de la gauche comme Hamma veulent leur part du gâteau appellent a barrer la route a Marzougui et oublient leurs tortionnaires, ne parlons pas de l’opportunisme en personne comme Riahi.
Donc la majorité de ce peuple est une majorité maa alwaqif et non pas une majorité de citoyens, ils acceptent d’être des sujets et mêmes des esclaves tant que le maitre leur donne une bouteille d’huile et un paquet de cigarette pour les plu pauvres et une voiture populaire et un petit appartement pour les tunisois, ils n’ont pas besoin de liberté.
Notre homme a des penchants. Il a ses préférences qu’il ne rechigne pas à revendiquer. Il voudrait nous éblouir par son talent, mème s’il devait emprunter aux moins recommandables. Au fond, on dévoile toujours plus de soi et sur soi à son corps défendant.
Réaction trés émotive et analyse superficielle contre la monté en puissance d’un homme qui a su attirer autour de son projet politiquebeaucoup de groupes de Tunisiens au profils et aux motivations diveres et contradictoires. Detester le succes des autres relève de la psychiatrie, et ne peut s’assimiler à un argument politique.Qu’une partie de la société puisse se tromper est triste,mais c’est ça la réalité. Et onne peut refuser d’accepter la vérité des faits. Ceux qui refusent le réel peuvent imposer leurs idées par la violence. Mais cette violence pourra aboutir à une révolution ou à une dictature.