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Nous ne sommes pas perdus et nous vaincrons si nous n’avons pas désappris d’apprendre.Rosa Luxembourg

Qui achète le pétrole de l’EI (Daech)?

D’après des analystes connaissant bien la scène politique turque, le propre fils d’Erdogan est plongé jusqu’au cou, avec ces nouveaux “cardinaux laïcs fréristes” qui dirigent l’ancienne puissance ottomane, dans ces très juteux trafics.

Et il faut poser la question subsidiaire : qui vend en échange de ce pétrole les armes, leurs accessoires et ces rutilantes Toyota fabriquées par des japonais, bien propre sur eux, quand il s’agit de certaines règles d’hygiène, mais qui n’hésitent à mettre les mains dans les crottes du diable ?
Au point que la marque “Toyota” n’est plus visible que sur les multiples vidéos mortifères que cette multinationale américaine : “Qui t’Entube!”, (à croire que tous les nouveaux riches de la planètes ont compris, comme l’a bien expliqué notre Bolloré national, que « qui tient les tuyaux, vous tient par les couilles ou les ovaires ! » Ce dernier vient de racheter un tout nouveau tuyau qui porte bien son nom: “Canal”!)

Comme pour notre catalan de ministre “1er”, qui nous explique doctement que la tribu sanguinaire des Saouds et leurs cousins quataris ou imaratis participent à la “lutte contre l’EI”!

Que c’est pour cette raison que le chargé de commerce, et accessoirement locataire de l’Elysée, s’épuise la santé, au point d’enfler comme une baudruche, à convaincre les pires raclures de la planète à bien daigner acheter sa quincaillerie militaire, ses supersoniques avions, ses rutilants vaisseaux guerriers; même à crédit et sans débourser un centime, comme de vulgaires camelotes des bateleurs du magasin le BHV.

« Tuez aujourd’hui et payer plus tard », telle est devenue la devise de cette “République fouettarde, foulardière, sécuritaire”, clochardisée par ces représentants de ces “couches moyennes supérieures” abâtardies et toujours promptes à Tunis comme à Paris ou ailleurs à vous refourguer leur trouille de se voir rejoindre la horde de miséreux qui peuple la planète, survivants tels des zombies avec un ou plusieurs dollars par jour.

Notre “François Mollet”, ou “Guy Hollande”, comme cela vous plaira, propose sa batterie de ferraille “sème la mort violente” à des assassins, qui à la faveur de notre hiver prolongée, ne connaissant toujours pas l’annonce d’un chaud “Printemps”, se sont retrouvés, avec la complicité de ces mêmes “démocrates”, éternels défenseurs de “la veuve et de l’orphelin”, à vouloir nous imposer la même trique que nous avions supporté un demi siècle durant.

Cet ineffable président, restera dans l’histoire, comme son prédécesseur “socialiste”, responsable de cette boucherie mal nommée “Guerre d’Algérie”, (et ses centaines de milliers de victimes “napalmés”, “grillées au chalumeau” du père Le Pen), comme aujourd’hui on veut nous fourrer dans le crâne qu’il y aurait une “Guerre contre le Terrorisme”… Foutaise…

Son court règne à l’Elysée se terminera avec un boulevard déroulé à la fille du tortionnaire de l’armée française qui engrangera les “bulletins de votes” de cette France abimée par les choix politique d’une “social-démocratie” portant la marque infâme de sa “lambertisation”1 comme hier elle fut représentée par les assassins de Rosa Luxembourg et Karl Liebnekcht… la lignée de traitres des Noske, Ebert et Scheidemann….

Drôle de nique de l’histoire, ce sont les nostalgiques de cette fameuse “Guerre d’Algérie” qui mènent aujourd’hui la danse rejoint par un quarteron de renégats tel ce fringant maire de Bézier, devenu, après un bref passage à l’extrême gauche une raclure d’extrême droite, après un détour par Doha au Qatar pour apprendre les bonnes manières auprès de ces nouveaux princes des ténèbres.

Drôle d’époque mais néanmoins stimulante pour la lutte et le combat pour nos idées de fraternité, de partage, de bonheur, à l’image de ce superbe moment de réflexion de notre Rosa Luxembourg, qui de sa prison écrivait ces ligne à la soeur de son compagnon Karl Liebnekcht, Sophie, en pleine dépression :

Mais il faut que je sois malade pour que tout me bouleverse à ce point. Savez-vous que j’ai souvent l’impression de ne pas être vraiment un être humain, mais un oiseau ou un autre animal qui a pris forme humaine. Au fond je me sens beaucoup plus chez moi dans un bout de jardin, comme ici, ou à la campagne, couchée dans l’herbe au milieu des bourdons, que dans un congrès du parti.

A vous je peux bien le dire; vous n’allez pas me soupçonner aussitôt de trahir le socialisme. Vous le savez, j’espère mourir malgré tout à mon poste, dans un combat de rue ou un pénitencier. Mais, en mon for intérieur, je suis plus près de mes mésanges charbonnières que des “camarades”.

Au milieu des ténèbres, je souris à la vie, comme si je connaissais la formule magique qui change le mal et la tristesse en clarté et en bonheur. Alors, je cherche une raison à cette joie, je n’en trouve pas et ne puis m’empêcher de sourire de moi-même. Je crois que la vie elle-même est l’unique secret. Car l’obscurité profonde est belle et douce comme du velours, quand on sait l’observer. Et la vie chante aussi dans le sable qui crisse sous les pas lents et lourds de la sentinelle, quand on sait l’entendre.

Je connais bien les orchidées. Dans cette merveilleuse serre de Francfort-sur-le-Main, où elles occupent toute une section, je les ai longuement étudiées, pendant plusieurs jours, après le procès qui m’a valu un an de prison. Je trouve que leur grâce légère et leurs formes bizarres, fantastiques ont quelque chose de raffiné, de décadent. Elles me font penser aux marquises précieuses et poudrées de l’époque roccoco. Je les admire avec une sorte de répulsion et de malaise, car je refuse par instinct tout ce qui est décadent et pervers. Je préfère de beaucoup la simple dent-de-lion qui a la couleur du soleil et qui, tout comme moi, s’épanouit à la lumière mais se referme timidement dès que passe une ombre légère. Rosa Luxembourg, Lettres de prison.

En mémoire des mésanges charbonnières de notre tendre Rosa, nous trouverons, nous aussi, le moyen de deviner que seule “la vie elle-même est l’unique secret” de nos espoirs, certes le plus souvent déçus.

Mais l’essentiel n’est-il pas de ne jamais rompre le fil ténu qui nous relie avec toutes celles et ceux qui n’ont jamais renoncé à la lutte pour cette simple dignité…

Nous avons le droit de recommencer, le droit de retenter, malgré les défaites, malgré les vents contraires qui soufflent contre nos frêles esquifs d’amoureux de la vie.

Et Jean Paul Sartre nous aide à déchiffrer les hiéroglyphes de notre future émancipation. Dans sa préface à “Aden-Arabie” de Paul Nizan, il souligne que si : « le crime paie (il a toujours ceux qui payent) le crime ». Et à ceux qui refusent ces transactions mortifères,

Paul Nizan peut dire aux uns : « vous mourez de modestie, osez désirer, soyez insatiables, délivrez les forces terribles qui se font la guerre et tournent en rond sous votre peau, ne rougissez pas de vouloir la lune: il le faut. Et aux autres: dirigez votre rage sur ceux qui l’ont provoquée, n’essayez pas d’y échapper à votre mal, cherchez ses causes et cassez-les ».

Nous ne sommes pas perdus et nous vaincrons si nous n’avons pas désappris d’apprendre.Rosa Luxembourg

Note

1. La majorité des dirigeants du PS, dont l’inénarrable Cambadélis, sont issus d’une secte politique portant le nom de son gourou fondateur: “les lambertistes” (de Pierre Lambert, alias Pierre Bousselle)….