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Aujourd’hui, mardi 24 novembre 2015, vers 17 heures, un bus transportant des agents de la garde présidentielle a explosé faisant 12 morts et 20 blessés selon la déclaration de Walid Louguini, porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Dans la ruelle entre l’hôtel du lac et l’ancien siège du RCD, un bus transportant des agents de la garde présidentielle a explosé alors qu’il s’apprêtait à quitter les lieux. Il effectuait une relève de service. Le lieu de l’explosion est l’emplacement des bus transportant, quotidiennement, les agents de la sécurité nationale en direction des ministères, des ambassades, et du palais présidentiel. A environ 500 mètres du ministère de l’Intérieur, et 200 mètres du ministère du Tourisme, et juste en face du pôle juridique contre le terrorisme, cette ruelle est perpendiculaire à l’une des principales artères de la capitale, l’avenue Mohamed V.

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Quelques minutes après, un important dispositif sécuritaire déployé sur les lieux a encerclé la zone. Plusieurs ambulances se dirigent sur les lieux pour transporter les blessés. Selon Walid Louguini, porte-parole du ministère de l’Intérieur il y a eu 12 morts. Le chef du gouvernement, Habib Essid, et le ministre de l’Intérieur se sont rendu sur place, près d’une heure après l’explosion. Panique totale, la circulation a été coupée dans les environs. Une situation très confuse et tendue.

Les journées cinématographiques de Carthage reportent leurs projections de la soirée du 24 novembre 2015. L’hymne nationale s’installe à la projection de Chbabek El Janna au Colisée. Les commerces ferment les uns après les autres.

Dans le but de disperser la foule, plusieurs journalistes sont violemment repoussés par la police.

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Le bureau exécutif national de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens décide de suspendre toutes les grèves régionales et tous les rassemblements prévus suite à l’attentat.

La nature de l’explosion reste encore inconnue à cet instant mais plusieurs rumeurs défendent la thèse de l’attentat terroriste. Dès les premières heures, plusieurs médias français relatent la thèse d’un attentat.

Le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple, Mohamed Ennaceur, convoque une réunion extraordinaire des présidents des blocs parlementaires qui se tient actuellement au siège de l’Assemblée.

Le Président Béji Caïd Essebsi a décrété L’état d’urgence pour 30 jours en début de soirée; un couvre-feu a été décidé sur le grand Tunis entre 21 h et 5 heures du matin. Il a également annoncé que le mercredi 25 novembre, à 10 heures, se tiendra une réunion du Conseil supérieur de la sûreté nationale pour faire face aux menaces terroristes. Mahmoud Ben Romdhane, ministre du Transport, a tenu une réunion d’urgence au siège du ministère afin de prendre une série de mesures immédiates. Il y a été décidé de lever le degré de vigilance sécuritaire dans les ports maritimes au niveau 2. Concernant le transport aérien, seuls les voyageurs ont le droit d’accéder au hall de l’aéroport de Tunis-Carthage.

Le correspondant de Shems FM dans la région de Hammamet a indiqué que « toutes les entrées de la zone touristique de Yasmine Hammamet, ont été fermées par les forces de l’ordre ».

[Mise à jour du 25 novembre à midi] Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, une treizième dépouille a été retrouvée sur les lieux de l’attentat. Le treizième corps n’a pas été identifié pour l’instant. Douze des victimes sont des membres de la sécurité présidentielle. Parmi les vingt blessés, trois sont dans un état critique et quatre civils, dans un état stable.

[Mise à jour du 25 novembre à 14h] Selon le dernier communiqué du ministère de l’Intérieur, les premières analyses effectuées par la Direction de la police scientifique et technique ont permis d’identifier les victimes appartenant à la sécurité présidentielle en se basant sur leurs empreintes. L’identification du treizième corps n’a pas pu être effectuée par ses empreintes. Une identification par analyse ADN est en cours. Ce treizième corps est soupçonné être celui du terroriste qui a provoqué l’explosion. Le même communiqué indique qu’un sac à dos ou bien une ceinture explosive contenant 10 kilogrammes d’explosifs militaires a été utilisée dans cet attentat.

[Mise à jour du 25 novembre à 14h20] Lors de la réunion de la cellule de crise tenue aujourd’hui au palais du gouvernement à la Kasbah, une série de mesures a été prise. Il a été décidé l’application, de manière scrupuleuse, de l’état de siège et du couvre-feu, la déclaration de l’Etat d’alerte, le renforcement de la présence des unités militaires sur les lieux sensibles, l’intensification des campagnes de contrôle au niveau des entrées et des sorties des villes et des descentes dans les endroits suspects. La cellule de crise a, également, recommandé d’appliquer la loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent et d’incriminer toute personne qui fait l’éloge du terrorisme et son apologie, de manière directe ou indirecte.

[Mise à jour du 25 novembre à 15h51] Daech revendique officiellement « l’attentat kamikaze » contre la garde présidentielle à Tunis. C’est un membre de Daech surnommé Abou Abdallah Al Tounsi qui aurait effectué l’attentat suicide. Il se serait infiltré à l’intérieur du bus.

[Mise à jour du 25 novembre à 16h52] Dans un communiqué publié par le ministère de l’Intérieur, les premières analyses faites par la direction de la police technique et scientifique ont permis d’établir que l’explosif utilisé dans l’attentat terroriste est du Semtex. Cet explosif a déjà été utilisé pour fabriquer des ceintures explosives saisies en 2014 et introduites illégalement de Libye. Il a été également établi qu’une ceinture explosive a été utilisée dans cet attentat.

[Mise à jour du 25 novembre à 17h45] La Tunisie ferme ses frontières terrestres avec la Libye pour 15 jours après l’attentat de Tunis.