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Communiqué : 32 jours de trop

Fakhri El Ghezal, Atef Maâtallah et Ala Eddine Slim furent arrêtés le jeudi 19 novembre et condamnés en première instance à un de prison et 1000 dinars d’amende chacun pour détention de stupéfiants le mardi 8 décembre 2015. Un non-lieu pour vice de procédure à été prononcé en leur faveur le lundi 21 décembre 2015. Ils furent libérés de la prison de Mornag le soir même, à 23H15 (le verdict ayant été émis à 16H30).

Les trois amis ont donc été incarcérés 32 jours. 6 jours en détention dans les geôles de la préfecture de police de Nabeul puis 26 jours dans la prison de Mornag. Victimes de l’arbitraire policier qui transforme une descente pour soupçons de terrorismes en affaire de stupéfiants et d’une justice expéditive qui les condamne alors que les vices de procédure étaient patents dés le départ.

Victimes surtout d’une Loi 52 archaïque et inique, véritable loi terroriste aux mains de l’Etat, de la police et de la justice, dirigée vers des citoyens n’ayant fait aucun tort à personne. Une loi qui envoie dans des prisons insalubres et surpeuplées des milliers et des milliers d’individus après une procédure pénale humiliante dont le fer de lance est le test urinaire, violant ainsi l’intégrité physique des individus, contrairement à ce que stipule explicitement la Constitution du pays.

Le comité de soutien de Fakhri El Ghezal, Atef Maâtallah et Ala Eddine Slim considère que ces 32 jours passés derrière les barreaux sont 32 jours de trop. Chaque minute d’incarcération d’un consommateur ou d’un détenteur de cannabis est une minute de trop. Nous pensons à nos amis Adnène Meddeb et Amine Mabrouk, incarcérés depuis des semaines, condamnés pour intention de consommation à cause d’un paquet de feuilles à rouler dans un coffre de voiture et dont la date de l’audience en appel n’a pas encore été fixée. Nous pensons aux milliers d’autres détenus que nous considérons comme des victimes d’un Code Pénal moyenâgeux et de pratiques policières et judiciaires répressives. Chaque minute passée en détention ou en prison pour ces milliers de victimes est une minute de trop.

Nous réitérons vivement notre appel à la dépénalisation immédiate du cannabis et la libération sans conditions de tous les détenus consommateurs. Nous rappelons les politiques à leurs promesses électorales et nous les mettons face à leurs responsabilités : vous êtes en train de décimer la jeunesse et les forces vives du pays, vous êtes en train de créer un climat de violence et d’attrait pour tous les extrémistes. Libérez les victimes de la Loi 52, abrogez les procédures anticonstitutionnelles, tenez vos promesses, soyez cohérents avec la Constitution que vous avez mis 3 ans à rédiger.

Nous appelons par ailleurs à rejoindre le mouvement des Familles des victimes de la Loi 52 et à manifester chaque lundi à 12H30 devant l’Assemblée des Représentants du Peuple afin d’abolir définitivement cette loi de la honte.

Le comité de soutien de Fakhri El Ghezal, Atef Maâtallah et Ala Eddine Slim tient à remercier chaleureusement toutes les personnes et les institutions qui se sont mobilisées pour Fakhri, Atef et Ala. Ils sont nombreux et ils se reconnaitront. A leur tête nous exprimons notre gratitude aux avocats Maître Ayoub Ghiloussi et Maître Sami Slim pour leur engagement sans failles et leur travail inestimable qui a permis la libération de nos amis.

Tunis, le lundi 28 décembre 2015.

Comité de soutien à Fakhri El Ghezal, Atef Maâtallah & Ala Eddine Slim