Signe d’une productivité remarquablement en hausse, cette playlist vous propose une sélection de morceaux sortis durant la première semaine de l’année 2016. Le rap reste le genre musical dont les protagonistes sont les plus productifs en Tunisie. Mention spéciale pour le morceau extrait de la bande originale du film « A peine j’ouvre les yeux », une belle découverte.
Joujma – Mel Fadda
Le compositeur irakien Khyam Allami nous offre ici un OVNI musical fruit d’une collaboration exceptionnelle avec des musiciens et acteurs tunisiens : Baya Medhaffar (voix), Montasser Ayari (oud), Deena Abdelwahed (clavier & electronics), Marwen Soltana (bass) et Youssef Soltana (batterie). Cette formation éphémère s’est réunie pour enregistrer la bande originale du long-métrage de fiction «A peine j’ouvre les yeux», film multiprimé de Leyla Bouzid, riche en musique, actuellement en salles en Tunisie. Résultat : le projet baptisée «Joujma», un album composé sur des poèmes de Ghassen Amami et estampillé Nawa Recordings. «Mel Fadda», composé sur un texte de Ghassen Amami, est le deuxième extrait mis en ligne après «Ala Hallet Aini».
Sniper Mc – Aamhom Eswed
C’est sur un son trap qu’il récidive avec une ego-trip incendiaire aux lyrics trash, un morceau extrait de son album «Qasf». Plus connu dans ses featurings avec Klay BBJ, Sniper MC a été arrêté avec son acolyte, en octobre dernier, pour consommation de stupéfiants. Faute de preuves, le ministère public a abandonné les poursuites contre les deux rappeurs quelques jours plus tard. «Aamhom Eswed» est son troisième sorti depuis sa libération. Sa productivité est en hausse.
Vipa – Kaskrout
Après avoir sorti, fin 2015, le délirant «Al 9ine3» et le ténébreux «Doucyet fou9 ettawla», deux morceaux en featuring avec Massi, Vipa est de retour en solo avec «Kaskrout». Produit par Debo comme tous ses tracks sortis durant les deux dernières années, ce morceau est une plongée dans le spleen tunisois. Toutefois, la satire est au rendez-vous avec ce rappeur originaire de la banlieue sud de la capitale. «Kaskrout» invoque les rimes tranchantes -parfois même trashs- de Vipa qui s’aventure sur un atypique beat de Golden Ba.
El Castro (collectif Zomra) – Falsafat al-Hayat 1
Le rappeur issu du collectif Zomra signe un nouvel ego-trip sur un ton mélancolique renforcé par l’atmosphère musicale. Figure montante du rap underground, il dégaine dans «Falsafat al-Hayat 1» ses canines de clasheur dépressif. Malgré son nom de scène, hommage au leader communiste cubain, il se réfère dans son dernier morceau à Benjamin Franklin, un des pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique. Extrait de sa mixtape intitulée «Crows & Crown», la musique de «Falsafat al-Hayat 1» est signée Mahdi Machfar.
Balti – Hala Mala
Le vétéran est de retour avec «Hala mala». C’est dans le titre de son nouveau track, expression sociale courante chez les jeunes des quartiers populaires, qu’il puise les thèmes de ses lyrics. Il y exprime le ras-le-bol social sous diverses formes. Chute du pouvoir d’achat, corruption, chômage, marginalisation, intégrisme, tout y passe, non sans dérapage homophobe et avec un clin d’œil à la campagne «Winou el petrole». La voix rauque des bons vieux Wled Bled, pervertie par l’effet auto-tune, se laisse aller sur de simplistes mélodies de clavier synthétiseur.
Au lieu de chercher les nouveautés de l’art à un niveau élevé, parmi les jeunes chanteurs qui respectent les bases de la musique franco-tunisienne, qui utilisent des paroles compréhensibles et se référent aux critères de l’esthétique connues, non son fouille dans la boue et la fange, parmi des pseudo artistes qui copient des modèles de musiques occidentaux qui se croient universels. Ces musiques n’ont aucune référence humaine. Elles sont simplistes et comportent comme textes, des balbutiement mélangés à de l’invective.Ces pseudo artiste vomissent de la merde et veulent la faire passer pour de la musique et de l’art. Triste époque. Est-ce le début de décadente. Vive laliberté. Vive le progres