« Nous avons décidé, via notre ambassade à Tunis, de fermer l’espace aérien de la Tunisie dans la soirée du 14 janvier 2011. Et de faire intervenir la division des Marines stationnée dans notre base en Sicile près des côtes tunisiennes. Et ce, au cas où Ben Ali refuserait de renoncer pacifiquement au pouvoir et de quitter la Tunisie ».

Selon le journal, la responsable américaine aurait tenu ces propos dans son livre publié en 2014, soit six ans auparavant, sous le titre «Hard Choices» (Choix difficiles).

«L’Economiste Maghrébin» relève ainsi d’autres « extraits » attribués à Clinton, indiquant que les «États-Unis ont assisté Ali Seriati, chef de la garde présidentielle et Rachid Ammar, commandant de l’armée ainsi que Fouad Mbazaa, président du parlement ». Selon le journal, « Hillary Clinton a, également, révélé avoir personnellement dirigé cette mission. Et contacté directement le ministre de la Défense, Ridha Grira et le commandant de la garde présidentielle. Pour leur intimer l’ordre de ne pas intervenir pour protéger Ben Ali ».

Le problème ? Nous ne retrouvons aucune trace des éléments mentionnés par le magazine dans le livre susmentionné de l’ancienne Secrétaire d’Etat américaine. Dans le chapitre 15 de «Hard Choices», Clinton évoque en effet la Tunisie, en relatant certains événements, tels que l’immolation de Mohamed Bouazizi par le feu, la visite que lui a rendu le président déchu Ben Ali sur son lit de mort à l’hôpital. Qualifiant le régime de Ben Ali d’autoritaire, dictatorial et corrompu, Clinton a reconnu que les États-Unis entretenaient des relations avec lui ainsi qu’avec d’autres présidents arabes autocratiques.

À la fin du chapitre 15 de l’ouvrage, l’ex-secrétaire d’État a parlé de son retour en Tunisie après la révolution, notant la transition démocratique et les élections remportées par Ennahdha. Elle a conclu en mentionnant les entretiens qu’elle a tenus avec certains jeunes activistes au sujet de la situation générale en Tunisie et du rôle des États-Unis dans la réussite de la transition démocratique.

En somme, Clinton s’est contenté d’évoquer des généralités sans noter d’éléments précis et décisifs sur ce qui s’est passé dans la nuit du 14 janvier et lorsque Ben Ali a fui la Tunisie.