« Je suis patient de nature et depuis tout jeune, j’ai appris à ne pas me plaindre. Peu importe les difficultés que je traverse, je les endure et remercie le Seigneur pour ces épreuves; mais maintenant je dois parler…Je ne suis plus capable de voir les larmes enfouies au fond du regard de ma mère, ni observer la détresse accablante de mon père. Je dois parler pour eux…»
Walid Kasraoui, blessé de la Révolution Tunisienne
Walid Kasraoui,
J’avais entendu son nom plusieurs fois, sans jamais pouvoir y superposer un visage. Je savais qu’il était parmi les centaines de braves, héros de la révolution qui se battaient encore pour être soignés. Reconnu pour son calme et sa discrétion, j’ai été étonnée de le voir me déballer son calvaire, même si ce n’était que ce que je lui demandais. Il avait besoin d’aide et devait parler.
C’était seulement à travers une webcam, mais ce fut assez pour saisir l’ampleur du désastre que vit ce jeune homme, et pour que son sourire et sa foi, malgré une détresse sourde, me marquent à jamais.
Walid habite au Kram Ouest, une ville que je qualifierai de fantôme si ce n’est la fièvre révolutionnaire qui habite ses hommes et femmes, et fait encore battre leurs coeurs.
Le 13 janvier à 17h, Walid est sorti avec ses amis et jeunes du quartier pour mener leur révolution et réécrire l’histoire. Les confrontations étaient meurtrières: les balles fusaient de partout et l’air s’est fait substituer, l’espace de quelques heures par le gaz lacrymogène. Vers 19h, alors qu’il courait pour s’abriter chez lui, une balle lui toucha la jambe. Il eut à peine le temps d’apercevoir la silhouette du policier qui chargeait son arme pour lui tirer un coup fatal, quand des mains salvatrices le retirèrent et le mirent à l’abri. La balle lui a déchiqueté le tibia, mais des prouesses de la part des médecins lui permirent d’échapper à l’amputation.
Lorsqu’il est arrivé à l’hôpital militaire il était inconscient et resta au coma pendant 4 jours. Sa jambe partiellement sauvée, il demeura abandonné à lui même sans aucune prise en charge plusieurs mois durant. Ce n’est que récemment après la grève de la faim qu’il commença avec les autres blessés de la révolution sous l’aile de Nawaat, que l’hôpital militaire l’accepta pour une prise en charge plus effective.
Une greffe lui sera nécessaire pour reprendre l’usage de sa jambe; de la matière osseuse sera donc prise de ses hanches pour être greffée au tibia. Cette opération est risquée et les chances de sa réussite sont douteuses. Walid garde quand même espoir, et n’ose même pas imaginer ce que sera sa vie si cette opération ne réussit pas.
Depuis le 13 janvier, la vie de Walid a basculé. Avant la date fatidique, il étudiait et travaillait pour soutenir son père, un travailleur journalier, vieil homme cardiaque et diabétique, qui travaille à peine une journée sur deux. À l’âge de 16 ans, Walid avait décidé d’abandonner l’école pour permettre à son frère cadet de poursuivre son parcours scolaire. Quelques années plus tard, il a réussit à se réinscrire au lycée tout en continuant à travailler pour se garantir à lui et ses frères une vie digne.
En janvier 2011 lorsqu’il a été blessé, c’était son année de baccalauréat qu’il a du interrompre faute de moyens financiers. Sa vie avait stagné, mais malgré son handicap il a maintes fois tenté de se trainer pour aller vendre au souk et aider sa famille, mais sans succès. La douleur était insupportable et le fixateur que lui avaient implanté les médecins était trop lourd à trainer.
Son frère cadet a également du s’éloigner des bancs de l’université puisqu’il n’avait plus les moyens d’acheter ses livres ni même avoir le transport qui lui permettrait de se rendre aux cours.
Selon Walid, depuis des mois, sa famille survit avec 10 dt par jour, à peine de quoi faire vivre une famille de cinq personnes. Tous les revenus du père étaient alloués à payer les factures faramineuses d’eau et d’électricité, Sans parler des dettes sous lesquelles ils croulent. Ils n’ont même de chauffage chez eux, mais des fuites d’électricité font en sorte que la famille doit quand même payer des services dont elle ne bénéficie même pas.
Malgré son malheur, le sourire de Walid est omniprésent. Un sourire angélique marqué par toute une vie de sacrifices, de dons de soi et de générosité. Pourtant il n’a que 23 ans!!
Walid aura son opération lundi le 14 novembre, d’ici là je vous invite à l’appeler, lui remonter le moral et si vous en avez les moyens, l’aider ainsi que sa famille à dépasser cette période difficile.
Voici son numéro de téléphone : 24 046 080
Contactez-nous sur nsitni.tunisie@gmail.com pour avoir les coordonnées de Walid pour l’aide financière. Il a besoin de vous!
Walid n’est qu’un exemple des centaines de jeunes blessés, prenant leur mal en patience en attendant le réveil de l’état. Ils ont tous des histoires plus tristes les unes que les autres, mais un coeur tellement grand et une générosité hors du commun. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont nos héros, intiateurs d’un soulèvement de la DIGNITÉ qui est entrain de changer le visage du monde entier. Soutenons les…
m bouazzizi flame has never died:
it reincarnated as a niquab and a beard.
for those that paid dearly with their lives and the others who are
still suffering from their injuries are completely ignored.
the glory is gone to a weird mob who have nothing to do with the
original aspiration.
ennahda is a minority but falsely claiming to be majority.
has any one polition ever thanked these true hero and made a vow
to take care of injured and bring the responsible to justice?.
the true heroes deserve a better care and recognition.
were is our grattitude?.
to them we are indebted not the polititions.
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[…] a pas foule dans l’aire d’attente pour le retour au pays de deux blessés de la révolution, Walid Kasraoui et Moslem Gasdallah, après qu’ils aient reçu des soins et une jambe artificielle chacun en […]
courage a toute cette jeunessetunisienne