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On nous casse les oreilles tous les jours avec des chiffres, des ratios, des taux, et encore des chiffres, des ratios et des taux, or les Tunisiens, dans leur majorité,ne se soucient que des prix et de ce qui les touche directement, et à juste titre d’ailleurs !

Les analystes, pensant bien faire, nous bombardent de discours barbants, qu’eux seuls comprennent et encore, on se retrouve donc totalement perdus dans cet océan de chiffres de 0 à 9 divinement bien calculés au centième près, tel un étudiant en panne de réveil dans l’amphithéâtre d’une école de commerce.

Notre misère économique est globale, et surtout englobante, mais il ne faut pas lui en vouloir, elle veut être dans le vent, la globalisation est le seul mot d’ordre de l’ordre mondial !

Pour résumer, nous sommes gâtés par la nature : inflation, hausse historique des cours des devises, baisse des cours boursiers ( à supposer que l’on puisse parler d’un marché boursier quand on compte à peine une cinquantaine d’entreprises cotées ), hausse des prix des matières de première nécessité ou prix du panier pour emprunter ce terme à nos amis économistes, levée progressive des subventions, augmentation des prix des carburants, CNAM au bord de la faillite, et, et, et, le meilleur reste à venir : un smic à 319 Dt ! N’est ce pas merveilleux ?

Mais retenons un seul taux, qui aussi ridicule et tragi-comique soit-il, a quand même le mérite de résumer toute notre misère économique : la contrebande représente plus de 50% du PIB (chiffre communiqué par l’UTICA).

Le Produit Intérieur Brut, communément appelé PIB est le total de tout ce que nous, ménages, entreprises privées et publiques, produisons comme richesses.

Alors regardons bien ce tableau, la moitié de ce que nous produisons passe par des transactions illégales et des dessous-de-table.. N’est ce pas beau ?

Grace donc à ce commerce parallèle, qui par ce taux devrait être rebaptisé commerce croisé car il n’est plus question de parler de parallélisme, nous avons des cigarettes algériennes qui font perdre des millions à nos hôpitaux si on compte le nombre de dégâts causés par ce tabac d’origine inconnue, nous avons du carburant dilué, des produits subventionnés par l’état Tunisien qui se vendent à des prix exorbitants à nos voisins Lybiens, des produits électroniques obsolètes dès leur première utilisation et pouvant causer des dégâts irréversibles, des jouets pour enfants ne respectant aucune norme, et cela va sans dire des catastrophes qu’ils peuvent occasionner, et j’en passe !

La contrebande cause à l’état Tunisien des pertes fiscales estimées par la banque mondiale à 1,8 milliards de dinars, pseudo-état, qui au lieu d’éradiquer ce phénomène, taxe les employés et les entreprises pour tenter de réduire le déficit, n’est pas intelligent ?

Les responsables disent qu’il n’y a pas de solutions à ce problème, que ce commerce fait vivre des milliers de familles, que vont nous faire disent-ils ?

Mais ne faites rien ! sucrez vous les doigts et consolez votre conscience (à supposer que vous en ayez une) dans l’idée que, après tout, tout cet argent est réinjecté dans l’économie réelle et tout le monde est content !

Mesdames, Messieurs, des solutions existent, il suffirait de réduire les taxes douanières, promulguer des lois sévères et répressives à l’égard de tous ceux qui sont assimilés de prés ou de loin à des réseaux de contrebande, et tenter de réduire les écarts de prix entre les produits vendus en Tunisie et ceux commercialisés en Lybie et en Algérie.. Nous pourrions alors revenir au seuil de 20%, limite supérieure fixée par les institutions internationales.

A bon entendeur, salut !