\"Tires de roquettes sur l\'ATI. Caricature de Z. Débat TunisieJ’exprime ma vive solidarité envers le blogueur Tarek Kahlaoui nouveau membre du club des perturbateurs agréés par L’ATI (label de marque). Dans la censure de son blog, je ne vois rien d’arbitraire ni de gratuit contrairement à ce que certains pensent. Tarek est un intellectuel. Il était de fait dans le collimateur du régime. Il ne lui fallait pas plus qu’un petit pas de trop ( l’expression de sa solidarité envers les étudiants incarcérés) pour que Ammar le frappe de sa foudre mauve.

Bien entendu, il est rassurant de voir les blogeurs se mobiliser pour un des leurs mais il ne faudrait pas que ça vire à un corporatisme de dentistes à deux balles. On aurait bien voulu voir autant d’énergie dans des causes aussi graves et révoltantes que l’emprisonnement des journalistes T.Ben Brik, Z.Makhlouf et F. Boukadous ou celle des étudiants emprisonnés à cause de leurs actions syndicales.

Ne tournons plus autour du pot

J’invite les blogeurs anonymes à orienter plus explicitement leur rage contre le premier responsable de cette honteuse atteinte à notre liberté: Le Grand Mauve!

Chaque fois que vous être écœuré par une nouvelle censure, écrivez, dessinez, chantez, criez: “à bas le Grand Mauve!”. Oubliez ce pauvre Ammar et concentrez vous sur l’origine du mal. Ça à l’air con mais ça vous fera du bien. En ce qui me concerne je me sens mieux depuis.

Vous verrez qu’avec cette thérapie, tout vous semblera couler de source. Vous embrasserez d’un seul regard à la fois la censure de Tarek, la peine de six mois contre Ben Brik, l’emprisonnement des étudiants syndiqués ou encore la fermeture d’une faculté privée. Vous ne vous perdrez plus dans des analyses complexes sur la mentalité tunisienne ni sur les humeurs de Ammar. Vous verrez d’un coup que l’explication principale de notre humiliation collective se résume aux caprices du Grand Mauve et de son obsessionnelle chasse à la critique et à tout ce qui menace son autorité.

Vous me direz à quoi ça nous avance de répéter ce que nous savons déjà. Pour moi, Écrire, crier, dessiner ou chanter sa fureur c’est la preuve physique, la matérialisation de notre ras-le-bol. Ce n’est encore pas de l’action, je le concède, mais c’est déjà un préalable nécessaire, une mise en condition psychologique favorable à l’émergence d’un véritable mouvement d’émancipation…

La critique rien que pour la critique

Nous ne voulons pas critiquer d’une manière constructive comme le souhaite le président. Pour cela il fallait déjà que nous fassions partie du chantier. Nous n’avons pas envie de rajouter une brique à un mur que les autorités ont dressés contre nous. Nous ne voulons pas collaborer à un quelconque projet sous la bannière du mauve. Nous nous inscrivons pleinement dans la rupture totale avec le régime et nous ne proposons RIEN tant que le système demeure tel qu’il est. Nous sommes pour la critique déconstructive, celle qui remet tout à plat pour commencer sur des bases seines…

Nous nous opposons à l’opposition car même si celle-ci a de bonnes intentions, elle participe à l’illusion démocratique. Nous devons être des résistants et non des opposants. Pas de débat possible avec ceux qui nous refusent le débat. C’est limpide c’est clair, exprimez-le à votre manière et vous vous sentirez mieux. vous aurez publiquement crever l’abcès!

Débat Tunisie