« Il faut être vigilant concernant les animaux et la nourriture animale », a averti le président du Conseil de l’ordre des vétérinaires Ahmed Rajab, sur les ondes de Mosaique FM. « Les symptômes trouvés chez les animaux sont comparables à ceux observés chez l’Homme surtout concernant les troubles respiratoires (…) mais jusqu’aujourd’hui, chez les chiens et les chats, même si on trouve le virus, il n’est pas aussi dangereux », a-t-il précisé.

L’OMS se montre moins alarmiste concernant la contagiosité des animaux de compagnie. Tout en rapportant l’infection d’un chien à Hang Kong, elle souligne que « rien ne prouve que les animaux de compagnie, tels que les chiens ou les chats, peuvent transmettre la COVID-19 ». Et de rappeler que « la maladie se transmet principalement par les gouttelettes expulsées par les personnes infectées quand elles toussent, éternuent ou parlent ». L’organisation onusienne n’exclut pas d’autres découvertes en la matière à l’aune des recherches en cours.

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) s’est penchée sur cette question. Ses experts ont écarté l’éventualité de la propagation du virus à travers les animaux de compagnie ou d’élevage. Concernant le cas du chien contaminé à Hong Kong, l’agence française avance que « la détection du génome n’est pas une preuve suffisante pour conclure à une infection de l’animal. Une contamination passive n’est pas à exclure, notamment du fait de la survie possible du virus sur une muqueuse humide sans nécessairement s’y répliquer ».  Elle appelle toutefois à plus d’investigations sur cette question. Vincent Enouf, directeur adjoint du centre national de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur en France, est plus catégorique. Il exclut la transmission du virus à travers les animaux domestiques.

En l’état actuel des connaissances, l’OMS mise sur la prévention. « Pour se protéger, par exemple lorsque l’on va sur des marchés d’animaux vivants, il faut éviter le contact direct avec les animaux et les surfaces en contact avec les animaux et toujours respecter les règles relatives à la sécurité sanitaire des aliments. Il faut manipuler la viande crue, le lait et les abats avec précaution pour éviter de contaminer les aliments qui ne sont pas destinés à être cuits et il faut s’abstenir de consommer des produits d’origine animale crus ou mal cuits ». Ainsi, selon les experts français, l’exposition d’un aliment à un traitement thermique à 63°C pendant 4 min est susceptible de diviser par 10.000 sa contamination.