Après la petite éthique, et la grande clinique, il est logique qu’Aymen Daboussi boucle sa trilogie avec une juste logique. Son épatante « Révulsion de l’Œil », fraîchement parue (Dar Al Jamal, 2021), nous en dit tout – ou presque. Lecture.

Après la petite éthique, et la grande clinique, il est logique qu’Aymen Daboussi boucle sa trilogie avec une juste logique. Son épatante « Révulsion de l’Œil », fraîchement parue (Dar Al Jamal, 2021), nous en dit tout – ou presque. Lecture.
À l’image des rapports sexuels dont ils sont pétris, les rapports textuels d’Aymen Daboussi avec ses lecteurs se méritent. Ses dédicaces aussi, semble-t-il. Sauf que l’auteur de ces Chroniques du Râzi a eu la très mauvaise idée de me dédier son dernier rejeton. Allez savoir pourquoi. D’ailleurs, je ne suis pas du tout sûr de mériter cet honneur. Mais rendre compte de ce recueil oblige à faire la part des choses. Ainsi, la déontologie sera-t-elle quitte, et ne fera pas de bourdes. Car d’un livre sur le mal, peut-on dire autre chose que le mal qu’il nous fait ?
Commis par un psychologue de Razi auquel l’auteur prête son nom, Bandaison noire mérite d’être lu moins comme la biographie d’une révolution confisquée, que comme sa théologie négative – celle qu’aura réinventée, dans les backrooms de la révolution, un saint rieur, nourri jusqu’à la moelle de musique rock, de poésie jâhilite et de films gonzo. Ce n’est pas un roman, mais sa démolition réglée. Ce n’est pas de la littérature, mais sa conversion absolue. Ce n’est pas de l’art, mais sa relève irréversible.