Fruit d’une résidence de création de trois mois, « Cypher » de Ridha Tlili sismographie chutes et efforts de redressement d’une jeunesse aux ailes coupées, avec cinq jeunes b-boys de Sidi Bouzid. Le spectacle, dont l’avant-première a eu lieu le 9 février 2020 au Théâtre Al Hamra, marie projection documentaire et écriture chorégraphique. Reportage*.
«Forgotten» de Ridha Tlili: La représentation, un enjeu politico-esthétique
Forgotten de Ridha Tlili a été tourné sur trois ans, de 2013 à 2016 : la démarche, rare dans le cinéma documentaire tunisien, est celle d’un accompagnement des personnages dans la durée et la proximité. Il en résulte une impression d’immersion dans des parcours marqués du sceau de la marginalisation et de la crise d’une démocratie naissante qui peine à faire une place à des citoyens oubliés par les régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance. Le souci du temps long dépasse l’attention qu’accorde le cinéaste à l’existence des quatre jeunes qu’il suit et accompagne pour scruter les points aveugles des politiques de développement et les territoires en proie à un oubli institutionnalisé. Forgotten sera projeté mardi 13 février à 19h30 au CinéMadart.
Arts en Tunisie: la création asservie par l’establishment culturel
Il n’est pas anodin que Ben Ali ait voulu bâtir la Cité de la Culture dans les propensions et l’architecture que l’on connaît. C’est enfin dans l’ordre des choses que cette immondice soit achevée alors que celui qui était chargé par Ben Ali de l’achever sans jamais réussir à le faire à ce moment-là, Mohamed Zinelabidine, est aujourd’hui ministre de la culture. Ce n’est point une ironie de l’histoire : c’est la résultante de la lâcheté, de la compromission et de l’embourgeoisement généralisés de l’élite artistique et intellectuelle du pays.
« Forgotten » de Ridha Tlili : la révolution, le temps d’après
Le dernier volet de la quadrilogie documentaire de Ridha Tlili nous ramène encore une fois en territoire de marge. Sur fond de désillusion ambiante, deux années après la révolution, « Forgotten » suit quatre amis à la vie ébréchée, oscillant entre le dépit devant tant d’espérances trahies et la possibilité encore de faire bouger les choses. S’il va dans le sens d’une suffisance formelle qui n’est pas étrangère à la démarche du cinéaste, ce dernier chapitre aurait mérité un coup d’aiguille pour marquer enfin une passation de regard qui s’impose. Le film a été projeté en avant-première le 23 décembre 2017, dans le cadre des Rencontres du Film Documentaire de Redeyef.
In a town where « nothing has changed »: Documentary Film Festival of Redeyef
This year’s Documentary Film Festival of Redeyef (RFDR) takes place December 20-24, in the town whose name is almost synonymous with Tunisia’s phosphate industry and its deleterious effects on the surrounding populations and environment. Although the mining basin revolt of 2008 is considered a precursor to the Tunisian revolution in 2011, in 2017 residents affirm without hesitation that here in Redeyef, « nothing has changed ». Now in its fourth year, the RFDR, funded by the Rosa Luxembourg Foundation, is pushing to establish a perennial film festival here, a so-called difficult terrain that is parched for sustainable cultural outlets.
International Amateur Film Festival of Kelibia: one week of film and art comes to a close
For one full week, Kelibia’s youth center and its environs were the setting for back-to-back film screenings, discussions, workshops, and musical performances. On Saturday, August 13, the 31st International Amateur Film Festival of Kelibia (FIFAK) came to a close.
Films « Jiha » et « Thawra ghir draj » de Ridha Tlili : Deux ondes autour d’une révolution
D’une certaine manière, là ou fini « Jiha », commence « Thawra ghir draj ». « Jiha » est un film sur une culture qui disparait, « Thawra ghir draj » est un film sur un art qui naît. Nous sommes quelques semaines après la révolution, un collectif de street-artistes commence à sévir dans les rues de Tunis et d’ailleurs.