Edito : Kais Saied, seul au monde

A l’échelle nationale, comme sur le plan international, il est plus que jamais isolé. Bien avant ses scandaleux propos sur les migrants subsahariens, il a érigé les murailles de sa propre cellule, forgé ses barreaux et s’y est installé. Et avec cet isolement, il condamne la Tunisie à une paralysie dévastatrice.

Et si on appliquait le décret-loi 54 au président Kais Saied ?

[EDITO] Kais Saied vient d’ordonner à Najla Bouden d’amender la loi électorale déjà modifiée il y a trois semaines. Le président se fourvoie et entraine tout un peuple derrière lui, sans renoncer à sa cape de sauveur suprême. C’est la deuxième fois qu’il se rétracte après avoir publié un texte dans le JORT. Et c’est la nième fois qu’il est responsable de propagation de fake news. Et si on appliquait à Kais Saied le décret-loi 54 promulgué le 13 septembre dernier ? Le président risque 50 ans de prison ferme.

Projet de Constitution de Kais Saied : Faux et usage de faux

[Edito] Après un faux coup d’Etat aux béquilles constitutionnelles, une fausse consultation nationale échouant à fédérer le quart de ses électeurs, un faux dialogue national qui n’a rassemblé que ses béni-oui-oui, Kais Saied a soumis une fausse constitution, 25 jours avant un référendum auquel sont invités les électeurs pour approuver ou rejeter ce texte fondamental pondu à la hâte.

“Opération Carthage”: Nabil Karoui et le lobbyiste Lotfi Bel Hadj épinglés par Facebook

« La désinformation en tant que service », c’est par ces termes qu’Atlantic Council a qualifié la prestation fournie par l’agence de communication digitale tunisienne UReputation à Nabil Karoui lors de sa campagne pour les présidentielles de 2019. Hier vendredi, ce think tank américain a publié une investigation conduite par son laboratoire de recherche Digital Forensic Research lab (DFRLab) révélant cette collaboration. « Opération Carthage », ainsi a-t-il baptisé les activités d’UReputation ciblant 10 pays africains pour le compte de 4 hommes politiques candidats aux présidentielles de leurs pays. Au-delà d’une nième affaire révélant les pratiques sulfureuses de Karoui, à qui appartient UReputation, cette entreprise tunisienne si influente à l’échelle continentale?

Erkez Hip Hop – El Khamsa elli la7gou bel jorra

Nawaat vous présente en exclusivité cette vidéo d’un enregistrement de la performance live du nouveau morceau extrait du projet Erkez Hip Hop produit par le collectif Debo. Interprété par Vipa et Tiga Black’na, la version studio d’« El Khamsa elli la7gou bel jorra » a été mise en ligne sur Youtube et Spotify le 19 avril. Quant à l’enregistrement du live, il a été effectué en janvier 2020. Les deux artistes hip hop y sont accompagnés par Makrem Radhouani aux machines, Montassar au mezoued, Mohamed Ghazi Dhrayef à la darbouka et Akram Ghadhab au bendir. Le rappeur Massi les soutient au backing vocal. Et le VJing est assuré par Saif Rais alias Godzy.

Interview vidéo avec Specta, Vicelow et Sir Samuel (ex-Saïan Supa Crew)

Le groupe français Saïan Supa Crew a marqué la scène hip hop internationale entre 1998 et 2007. Bien que chacun de ses membres a entamé une carrière solo, les ponts n’ont jamais été coupés entre les ex-Saïan. Entre rap, ragga, reggae, zouk et autres musiques caribéennes, trois membres de ce collectif, Specta, Vicelow et Sir Samuel, se sont produits, samedi 28 septembre, au Wax à Gammarth. La caméra de Nawaat a capté des extraits de leur performance et notre équipe les a rencontrés.

Edito-Présidentielles 2019 : Le crachat des électeurs

Réduire Saied à un robot populiste relève de la bêtise, de l’entêtement et du mépris. C’est la trinité d’une classe qui résume la Tunisie aux microcosmes qui la composent, aux recettes qu’elle a bien connues. Aujourd’hui, depuis sa position hors-jeu, elle ne peut qu’observer de nouvelles lignes de clivage apparaitre entre ceux qui veulent moraliser la vie publique quitte à draper la société dans le conservatisme et ceux qui veulent manger peu importe celui qui leur sert le râtelier.

Interview avec Christophe Marchand, avocat de Julian Assange

L’audience pour étudier la demande d’extradition américaine de Julian Assange aura lieu fin février 2020. La nouvelle est tombée vendredi dernier. Après 7 ans d’asile politique dans l’ambassade de l’Equateur à Londres, le sort du fondateur de Wikileaks, détenu depuis le 11 avril et poursuivi par les Etats-Unis pour « espionnage », est désormais entre les mains de la justice britannique. Dans ce contexte tumultueux, nous avons rencontré son avocat belge Christophe Marchand, venu à Tunis pour participer à un séminaire à l’invitation de l’Institut danois contre la torture (Dignity) et l’Ordre National des Avocats Tunisiens (ONAT).

Enquête : UPS Tunisie à la rescousse de Nidaa Tounes

Emietté suite à une succession de scissions depuis son arrivée au pouvoir fin 2014, Nidaa Tounes tente, avec peu de succès, de recoudre ses plaies en absorbant l’Union Patriotique Libre (UPL) et en cherchant à organiser son premier congrès électif, sept ans après sa création. Pour ce faire, le parti a organisé, du 21 au 23 décembre 2018 à Mahdia, une conférence nationale réunissant ses coordinateurs régionaux. Un événement dont le financement est en porte-à-faux avec la loi, révélant la banalisation des liens sulfureux entre le milieu des affaires et Nidaa Tounes avec un trésorier qui joue, lui-même, le rôle de bailleur de fonds.

Deena Abdelwahed : Ovni musical pour défaire les clichés identitaires

Encensée par la presse européenne, Deena Abdelwahed a connu une montée fulgurante depuis qu’elle s’est installée en France il y a presque 4 ans. Entre djing et compositions originales, cette artiste issue de la scène alternative tunisienne sillonne les clubs européens les mieux réputés et vient de sortir son premier album « Khonnar » en novembre 2018, après un premier EP « Klabb » en mars 2017 sous le label français de musique électronique InFiné. Sa démarche expérimentale, sa situation de migrante et son statut de femme artiste arabe suscitent notre curiosité. Nawaat l’a rencontré à Tunis quand elle est venue clôturer le festival Tashweesh, le 8 décembre, à l’invitation de l’association Chouf et l’institut Goethe.

Parution de l’édition arabe de «Cristal»: Interview avec Gilbert Naccache [Vidéo]

36 ans après la sortie de « Cristal » de Gilbert Naccache, une édition en arabe de cet ouvrage francophone vient de paraitre chez Chama Editions. Ecrivain et ancien militant du mouvement dissident de gauche Perspectives, Gilbert Naccache, né le 15 janvier 1939, a connu les prisons sous le régime de Bourguiba de la fin des années 60 au début des années 80. Il y a écrit en cachette ce livre, brouillant les frontières entre l’autobiographie et la fiction, sur le papier d’emballage des paquets de cigarettes. Nawaat l’a rencontré lors d’une séance de dédicace à la librairie le Gai Savoir à Tunis.

“Kerkennapolis”, reportage sur un dilemme insulaire [Vidéo]

En septembre 2016, un accord signé entre le gouvernement, les diplômés chômeurs et les organisations syndicales a mis fin à une crise sociale qui a pris une tournure sécuritaire soldée par l’éviction des policiers de Kerkennah de mi-avril à mi-septembre 2016. Deux ans plus tard, deux ministres signataires de cet accord sont revenus, exactement le 7 septembre 2018, pour parler du développement de l’archipel. Quel développement à l’heure où la pêche, principale activité des habitants, et le tourisme « écologique » prêché par l’Etat sont contraints à subir les dommages de l’industrie pétrolière ? Cette vidéo est le fruit de 48 heures passées à Kerkennah à s’entretenir avec un pêcheur, deux ministres, un représentant des diplômés-chômeurs et un hôtelier. Reportage.

Béji Caïd Essebsi, un président hors-jeu

Rassembleur, c’est la qualité qui a redonné vie au corps politique de Béji Caïd Essebsi depuis sa réapparition en 2011 jusqu’à son accession à la présidence de la République fin 2014. A force de confondre le sens du consensus et l’énergie fédératrice, le chef de l’Etat s’est retrouvé à la marge du jeu politique, obsédé par le pouvoir magique de l’article 99 de la constitution, lui permettant de convoquer le gouvernement à un vote de confiance au parlement. Un péché trop mignon qu’il n’a pas pu se permettre. C’est ce que nous croyons retenir de son interview, hier soir, sur El Hiwar Ettounsi.

Médias & justice transitionnelle: du rebranding des Ben Ali au bashing de l’IVD

Motivés par convergence d’intérêts politiques et économiques, course à l’audimat ou connivences sociales et culturelles, les principaux médias dominants en Tunisie ont adopté une attitude hostile à la justice transitionnelle. Valorisant l’événementiel au détriment du mémoriel, favorisant le bashing de la justice transitionnelle la réduisant en projet individuel et prônant l’adoption d’un projet de loi présidentiel contre l’imputabilité, leur traitement médiatique a tourné le dos aux enjeux de la vérité, l’impératif de la réparation et la nécessité de la réforme.

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