La décision intempestive de Donald Trump d’interdire aux nationalités de sept pays musulmans l’accès aux Etats-Unis a choqué l’opinion publique internationale et suscité l’indignation générale. Au-delà des intérêts économiques et géostratégiques qui ont poussé Trump à omettre de sanctionner les vrais pourvoyeurs du terrorisme, cet arrêt perçu comme populiste et arbitraire, renvoie de fait à la xénophobie et à l’islamophobie ambiante qui commencent à gagner une partie des sociétés occidentales et dont l’intégrisme musulman constitue le premier prétexte.
Aux Etats-Unis, la « doctrine Essebsi » se précise
« Nous entamons aujourd’hui une nouvelle page avec les Etats-Unis d’Amérique », « Nous avons besoin de vous, mais vous n’avez pas besoin de nous »… Telles sont, parmi d’autres, les affirmations de Béji Caïd Essebsi, en marge de sa première visite aux Etats-Unis en tant que président de la République du 20 au 22 mai. Elles préfigurent la nouvelle ère de politique étrangère de la Tunisie à l’égard de l’Oncle Sam, mais définissent également ce que l’on pourrait appeler « the Essebsi doctrin » en matière sociétale et politique.
L’Islamisme et l’Empire, un flirt qui perdure
Le ciel du “printemps arabe” s’assombrit par l’ouest. Les belles et éphémères éclaircies des révoltes tunisienne et égyptienne se rembrunissent. Face à l’imminence de ce grain dévastateur, une bonne partie de l’intelligentsia arabe continue de baigner dans sa léthargie légendaire, confondant le présent avec le passé, obsédée par son fantasme du retour au sein maternel.[…]