Néolibéralisme 7

Promotion du « Leadership » en Tunisie: prosélytisme néolibéral sous couvert associatif

Nombreux sont les activistes tunisiens qui suivent des formations sur le leadership, quelques-uns sont même invités à des conférences à l’étranger réunissant les « jeunes leaders de demain ». Et voilà que même la présidence de la République s’y met avec un classement des « 100 leaders du futur tunisiens » établi par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) célébré samedi 24 mars à Carthage. Mais derrière l’optimisme rhétorique qu’entendent transmettre les inoculateurs de cette notion, c’est une vision pauvre de la politique, empreinte de néolibéralisme, qui est inculquée, sous couvert de neutralité idéologique.

L’Etat tunisien ou la politique de la raclée

Au tour des étudiants ces jours-ci de goûter aux délices des produits coercitifs de la flicaille. Car la politique de la raclée, si bien pratiquée par les forces de l’ordre (appellation d’une extrême justesse, d’ailleurs), puise dans un répertoire d’action historiquement cumulé. Et le savoir-faire des agents en la matière, transmis par les aïeux de l’institution policière, les amène à en venir tout de suite aux poings, quitte à bien remettre à leur place, c’est-à-dire à l’hôpital, de jeunes individus inoffensifs venant renégocier une décision politique qui affecte concrètement leur destin.

Youssef Chahed, ministre de la vérité

Dans sa conquête pour les parts de marché du verbe, les identités idéologiques de Youssef Chahed se succèdent ainsi au gré de son trouble dissociatif de la personnalité : YC le socialiste s’endort quand YC le néolibéral se réveille, YC le néoclassique insouciant succède à YC le serviable keynésien, sans pour autant que la hauteur de son verbe n’atteigne la cheville d’une fourmi.