Augmentation des consultations pour troubles anxio-dépressifs et des hospitalisations, boom des psychotropes. La détresse des Tunisiens est réelle. Et ils ne sont pas tous égaux face aux soins.
Confinement : Rush sur le soutien psychologique, l’expérience du centre A7kili
Décor moderne, open space, des jeunes gens qui s’affairent. Rien n’indique qu’il s’agit d’un centre de prise en charge psychologique. Pourtant, c’est le centre A7kili, dédié à l’écoute des personnes en détresse. Depuis le début du confinement, ce centre a reçu chaque jour environ 400 appels, signe d’un besoin réel de soutien psychologique.
L’assassin de Yassine est aussi une victime !
Durant mon parcours de jeune étudiante en médecine, j’ai bien saisis que, aussi regrettable que cela puisse l’être, le Tunisien dénigre, dénie la maladie mentale. Peu importe son niveau d’études, le nombre de diplôme qu’il a pu amasser, le statut professionnel qu’il occupe, l’affection psychiatrique lui demeure étrange, incompréhensible, relevant plus du paranormale, de l’exorcisme, de la sorcellerie, du mystique. Que pourrait-on faire pour que l’armée ne recrute plus les patients présentant un risque pour la vie d’autrui ? Pour que cette institution sache les détecter et les orienter vers les services sanitaires adéquats ? Il ne me semble pas avoir entendu un responsable politique se remettre en question et avouer la responsabilité que nous portons envers ce qui s’est passé.
L’assistance psychologique des victimes du terrorisme
Chokri Soltani, 14 ans, accompagnait Mabrouk Soltani, son cousin de 16 ans, à Jebel Mghila, (délégation de Jelma, Sidi Bouzid) pour une journée de pâturage ordinaire. En chemin, ils croisent trois individus armés qui les ligotent, avant de décapiter Mabrouk. Sous la menace, Chokri est contraint de rentrer avec la tête de son cousin dans un sac en plastique. Plus d’une semaine après, l’onde de choc de cet horrible assassinat est entretenue par des médias dominants prêts à toutes les dérives.